REVOLUTION / La question des guerres de rapines
Contrairement à Michel Onfray qui soutient dans l'épisode de la révolution le parti belliciste, à savoir les Girondins, nous aimerions montrer à ce que le Robespierrisme s'opposait aux guerres de rapines qui étaient la visée de Lazare Carnot. Les guerre d'expansion ont toujours permis de renflouer les caisses de l'Etat, dès lors qu'elles s'accompagnent de conquête. Elles existaient sous l'ancien régime, on pnsera à l'élément marquant que constitue le sac du Palatinat mené par Turennes. Et c'est au fond ce que souhaite éviter Robespierre, peut-être parce que, frontalier d'Arras, il souhaite éviter cet écueil, écueil qui sera fatal à Napoléon.
Dressons un simple tableau, cette fois, sans parti pris, au moment de la Convetion nationale. Dans ses différents discours aux jacobins, Robespierre se montre à ce moment très réaliste sur les conséquences d’une guerre dans l’immédiat : « Domptons nos ennemis du dedans et ensuite marchons à tous les tyrans de la terre… » ou bien « La plus extravagante idée qui peut naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à mains armées chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés… » (Extrait du discours du 2 janvier 1792 aux jacobins). Danton, Camille Desmoulins, Marat, Billaud-Varennes, Anthoine, Hébert, Sylvain Maréchal, Philibert Simond, Collot d'Herbois maintiennent le cap et suivent Robespierre dans son opposition à la guerre offensive. Couthon, jacobin et futur ami de Robespierre, écrit en revanche en décembre 1791 : « Le plus grand nombre est pour la guerre. Et je crois que c’est ce qui convient le mieux ». Cependant, dans son discours du 29 février 1792, appelant à la suppression totale des droits féodaux, il infléchit sa position : le combat contre les ennemis de l'intérieur et pour la radicalisation sociale doit primer sur les ennemis de l'extérieur. Le 30 avril 1792, un journal girondin, La Chronique de Paris, attaque six futurs députés montagnards jacobins, comme, selon l'auteur, agents de la cour « qui ont toujours été du parti contre la guerre » : Maximilien Robespierre, Jean-Paul Marat, Camille Desmoulins, Jean-Marie Collot d'Herbois, François Robert, Stanislas Fréron,
Le 19 novembre 1792, la Convention nationale promet fraternité et secours aux peuples qui voudraient recouvrer la liberté. À la demande Pierre Joseph Cambon, la Convention nationale vote le 15 décembre 1792 le décret sur l'administration révolutionnaire française des pays conquis. Notons que Pierre Joseph Cambon préside plusieurs fois la Convention nationale. Ce texte, charte de l'expansionnisme révolutionnaire, est voté dans l'euphorie des succès militaires. Il prévoit
- l'abolition des privilèges, des droits féodaux, des dîmes et des anciens impôts remplacés par des taxes sur les riches,
- le séquestre des biens des princes, du clergé et des ennemis de la République, qui serviront de gage à l'assignat français dont le cours est imposé aux populations,
- l'élection de nouvelles administrations par des assemblées primaires où ne sont admis que les citoyens ayant prêté serment à la liberté,
- l'envoi massif de commissaires nationaux du Conseil exécutif, de députés de la Convention chargés de fraterniser avec le peuple et d'imposer le nouveau régime.
Le tout est placé sous l'égide des principes de liberté et d'égalité que les peuples doivent accepter pour leur bonheur s'ils ne veulent pas être traités en ennemis de la République qui leur fera, en cas de refus, une guerre à outrance. Cette logique de croisade révolutionnaire et d'exportation de la liberté par la force, reçoit l'ava au finall :
- de la Plaine (ou le Marais),
- de la Montagne (Révolution française),
- de Georges Jacques Danton lui-même.
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