PENSÉE JUIVE 15 / Lecture de Le mépris des juifs par Sarah Kofman
Voici une rapide prise de notes Le Mépris des juifs - Nietzsche, les Juifs, l'antisémitisme de Sarah Kofman
Le devenir-Führer des juifs
C'est le devenir maître du Juif - et son devenir noble et grand homme - à partir de et grâce à sa situation initiale et ancestrale de servitude, c'est ce renversement quasi hégélien de la servitude en maîtrise que Nietzsche analyse avec la plus grande précision et jubilation dans le paragraphe 205 d'Aurore que nous sommes en train de lire, soulignant qu'il est encore trop tôt, prématuré, pour régler aujourd'hui en Europe le ".cas" des Juifs. ils n'ont pas encore dit leur dernier mot ; ils n'ont pas achevé de "devenir" ce qui sont. L'avenir que prédit Nietzsche au peuple le plus méprisé de la terre est de devenir le plus noble, le plus distingué. Loin d'être la honte (Scham) de l'Europe, ils cesseront d'être de "sales juifs", un peuple de "circoncis" pour être appelés les inventeurs (Erfinder) et les guides (Wegzeiger) des Européens, sans plus offenser leur pudeur.
Cette métamorphose du Juif ne se fera pas par des actes de violence ni par des guerre de conquête : le Juif n'a jamais gagné son pain par sa force physique ni n'a jamais mis d'armes à sa ceinture, animé de sentiments chevaleresque et aristocratique (il semble bien plutôt jusqu'ici, dit Nietzsche, s'est signalé par son obséquiosité tendre et pénible).
La souplesse intellectuelle du Juif, son pouvoir d'adaptation extrême, conséquence de son errance et de ses effroyables épreuves, l'ont rendu progressivement apte à jouer mimétiquement (hystériquement) tous les rôles, ont fait de lui le type du comédien (l'instinct de comédie est devenu son instinct dominant). Il n'est pas seulement devenu l'artiste et le bouffon par excellence (cf. Gai Savoir p. 361) mais, avant tout, un homme capable d'épouser toutes les allures : entre autres, de jouer les aristocrates en imitant les manières intellectuelles et physiques de la meilleure noblesse d'Europe à laquelle il s'est peu à peu allié et dont il a hérité. Nietsche prévoit que dans une centaine d'années il aura suffisamment d'allure aristocraitque pour ne pas susciter, devenu le maître et le seigneur de l'Europe, la honte de ses sujets Et c'est cela qui importe ! A force de jouer les hommes distingués et, après s'être distingués dans leurs moeurs et leurs coutumes ("la façon dont ils honorent leurs parents et leurs enfants, la raison qui préside à leurs mariages et à leurs habitudes matrimoniales les distinguent entre tous les européens"), à force de se distinguerdans tous les domaines de la distinction (Auszeichuung) européenne, de se ranger parmi tous les premiers, (et par là même ils deviendront des artistes décadents, au sens où Nietsche en donne la définitionà propos de Wagner : est décadent l'artiste qui s'identifie à son personnage, cesse de vouloir l'apparence pour devenir un être réel) arriveront à déterminer eux-mêmes ce qui distingue, à poser les valeurs et à les imposer aux autres. Ils ne prendont plus seulement le masque de la distinction ; ils deviendront des hommes distingués et achant distinguer : des nobles et des maîtres, des inventeurs et des guides. Et ceci sans aucune violence : ils n'auront qu'à tendre la main pour que l'Europe " comme un fruit bien mûr " y tombe, de toute nécessité. Les Juifs auront alors passé leur Rubicon." (_44-46)
"Et pourtant cette opération renversante ne fait pas des Juifs un peuple de décadents. Selon Nietzsche, il en sont, au contraire, à l'opposé. Ils en donnèrent seulement, en bon comédien, l'illusion, surent jouer les décadents sans l'être, et ceci afin de sauvegarder l'idée de leur élection et de leur puissance" _53
"... Ce fut en particulier la caste sacerdotale, la plus puissante alors qui s'empara des évaluations des faibles, les systématisa, leur donna une autorité divine, pour en faire un moyen de sa propre puissance. Cette caste, parasite par excellence, compris que face au danger représenté par les gentils, le seul recours était le maintien de l'autonomie du Peuple juif. Pour y parvenir ils, ils prirent deux moyens, le maintien de la hiérarchie en leur faveur, la transformation des valeurs. Ils triomphèrent du monde en le dévalorisant. Le renversement qu'ils opérèrent est donc différent de celui des décadents : ceux-ci subissent l'évaluation spontanément antinaturelle de leurs instincts affaiblis. Les juifs, eux volontairement, donnèrent l'illusion d'être faibles, eteen prirent le masque pour pouvoir demeurer en vie. "Les juifs sont l'oppoosé de tous les décadents ; ils ont pu les représenter jusqu'à l'illusion ; ils ont su se mettre à la tête de tusse de plr en faire quelque choous les mouvements de décadence (...) pour en faire quelque chose qui fût plus fort que tous les partis affirmant la Vie. " (§ 24). La caste sacerdotale, pour maintenir sa supériorité hiérarchique, pour continuer à dominer la masse, érigea en valeurs suprêmes des évaluations capables de renforcer l'état de faiblesse de la masse, et de maintenir les malades en mauvaise santé. Pour cela, elle falsifia le passé du peuple juif en donnant une interpréation morale de son histoire.La grande période vixtorieuise des rois, où les prêtres ne jouaient qu'un rôle secondaire, fut déclarée impie et les événements qui suivirent, des châtiments pour les "pêchés" de la grande époque. Tout ce qui était utile à la conservtion ou au développement de la puissance du prêtre devint "divin". La volonté du prêtre devint "volonté de Dieu". C'est ainsi que les Juifs parvinrent à se maintenir en vie jusqu'au christianisme." (KofMJ_88-89).
(...) C'est ainsi que Dieu devint un Dieu d'Amour ; c'est ainsi que la "lettre" se transforma en esprit, la circoncision de la chair devin la circoncision "en esprit". L'aboutissement de la volonté d'irréalité est la symbolique chrétienne. Désormais le réel (le monde) n'intervient plus que comme matière à parabole." (KofMJ_90)
Première figure du grand mépris
sur laquelle nous reviendrons : Mépriser, se mépriser - "d'un côté, il possède de lui-même une très haute image qui lui permet de tolérer par le mépris tout mépris; d'un autre coté, il se méprise et se hait lui-même plus qu'aucun autre peuple ne l'a jamais fait, et étend cette haine et ce mépris à toute l'humanité." (KofMJ_40)
La mort du Christ ou le rôle de l'onction...
Nietzsche distingue Jésus le personnage historique du Christ invention de Paul et personnage biblique. Aussi Jésus se remettant de ses blessures et partant avec Marie Madeleine n'est le Christ qui "mis en croix comme une canaille posait un problème aux disciples. Ils leur fallait trouver un sens à cette mort. Ils l'imputèrent, par ressentiment, uc prêtres juifs et par un choc en retour, i devint désormais vertueux de s'élever conte toute puissance terrestre. C'est ainsi que les Juifs faibles, par la ruse et la mystification, supprimèrent l'autorité des Juifs puissants. Ils donnèrent, de plus, une interprétation païenne de cette mort, en l considérant comme le sacrifice d'un innocent pour sauver les pêchés du monde. Par là les disciple du Crist introduisirent dans le message du Christ des idées qui n'y étaient pas comprises : celle du péché, qui marque un retour en arrière; celle du péché, qui marque un retour en arrière ; celle du sacrifice du Christ, considéré comme le fils de Dieu. Pour le Christ en effet tout homme était fils de Dieu. Pour Jésus en effet tout homme était ils de Dieu, puisque la divinité est en chacun ; l'idée d'un Dieu unique, d'un Fils unique est un produit du ressentiment, destiné à donner mauvaise conscience aux forts d'avoir tuer un Dieu. Enin ils forgèrent l'idée du salut et du jugement dernier (Jugement de Dieu) celle, corrélative, de l'immortalité de l'âme... ( KofMJ_92)