La Philosophie à Paris

PENSEE / Sortir de Foucault

30 Janvier 2008, 10:00am

Publié par Le Cazals

Pourtant c’est du langage que Nietzsche reste prisonnier (ne revenant pas sur ce que nous avons pu dire de l’esprit) on peut surtout se dire que le langage contrairement à ce qui vit (et est singulièrement séparé de la mort) et ce qui travaille (et différemment séparé de la passivité qui n’est en rien l’oisiveté) n’a pas de verbe. Il n’y a pas la vie derrière les vivants. Aucune vie véritable ne soutient chaque vie. Vivre c’est être mortel (voir hyperboréen comparé à l’homo oeconomicus) et être capable de ne pas mourir et de s’enrichir : « la vie m’a pas déçue ! Année après année, je la trouve au contraire plus vraie, plus désirable et plus mystérieuse) ». Nietzsche en revient à la vie et la substantive c’est à dire comme beaucoup de philosophe le surdétermine au lieu d’affirmer simplement la singularité de ce qui vit.

Ma vie, le travail, le langage sont-ils des forces du dehors, c’est à dire non dialectiques, quand pour s’en arrêter au langage, celui-ci s’est accompagné d’une croyance émancipatrice. « l’importance du langage dans le développement de la civilisation réside en ce que l’homme y a situé à côté de l’autre un monde à lui, le lien qu’il estimait assez solide pour s’y appuyer, sortir le reste du monde [émancipation] de ses gonds et s’en rendre maître  (...) c’est bien après coup, c’et tout juste maintenant que les hommes commencent à se rendre compte de l’immense erreur qu’ils ont propagé avec leur croyance au langage. Il est heureusement trop tard pour qu’il puisse en résulter un retour en arrière de l’évolution de la raison qui repose sur cette croyance » (NzHH°I,11)

 

Foucault voyait 3 forces (métaphysique au dehors de la philosophie et qui le mouvait.

 

                        Vie ---> organisation

 

                        Travail ---> production

 

                        Langage ---> grammaire ou discours qui professe

 

 

 

La question que l’on peut se poser autour du langage est de se demander comment réussir le langage du guerrier (logos polemicos ou apophanticos du maître d’arts martiaux ou d’Héraclite) avec le langage intime (logos endiatitos des stoïciens) sans rencontrer la barrière du discours du maître (logos prophoricos qu’appuie le prêtre). Cela touche à la question de la personnalité. Quelque part, il s’agit de sortir d’un monde de signes pour un ensemble de rencontres et de joutes (eris, agon) car si l’on fait du monde un ensemble de signes et d’images on en reste à un monde de texte , c’est à dire à l’esprit et non à la lettre, au geste. Non un acte de conscience libre (comme chez Sartre) mais un geste qui éveillant la peur vous fait rencontrer le « ki », cette énergie, cette affectivité que Nietzsche appellera le

 

A trop vouloir être bon, à trop ménager son prochain c’est une certaine affectivité, que l’on nie, c’est-à-dire le dépassement de la matérialité et de la spiritualité par le devenir de la personnalité.

 

Si je parle de pensée de l’affectif il ne s’agit nullement du lien d’affection, du regard affectueux mais de l’idée que les affects actifs, la joie que génère une compréhension, une capacité plus grande d’appréhender les « choix sans les maîtriser, modifient le cerveau en direction de la création (auto-affection de soi par soi (ou de la personnalité)) et par là donne une possibilité plus grande de transfigurer une part de l’humanité (la serre des hyperboréens) dirait Nietzsche, la constellation des penseurs dirait Deleuze en une surhumanité. S’éduquer de telle manière où l’on ne se soucierait plus de soi et où l’on ne chercherait plus à se connaître mais au contraire à s’éprouver dans l’expérience vécue comme un guerrier voilà ce qui va dans le sens d’un respect de soi, d’un exercice de corps et non dans l’idée de s’épargner un effort de se recentrer sur soi.

 

Tel était l’aveu final de Foucault, chercher l'ataraxie, le repos serein, la facilité discursive car l’impossibilité (dépression) de digérer des expériences nouvelles étaient là.


 

 

 

 

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D
C'est tout à fait clair, le langage est une puissance. Voyez pourquoi j'habite en Polynésie et je peux malgré tout trouver ce texte où il est question d'Héraclite. Bien sûr je n'habite pas si loin, je dis ça par jeu parce que je vois, sur le côté, la carte de l'origine des visites sur ce blog. Mais je voudrais dire cependant que Google est très intéressant du point de vue de la philosophie du langage et que moi-même, si j'aspire à devenir philosophe-président, c'est bien que je crois qu'on peut avoir des lunettes et appuyer sur le bouton rouge. Rien de plus clair.
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