Voici une présentation du monisme d'Ernst Haeckel qui n'a rien à voir avec le monisme pluraliste et vitaliste qui relève d'une logique de la perversion où monisme = pluralisme et où le transcendantal devient empirique (sybjectivisme transcendantal, emprisme transcendatal de ceux qui viendront après des néo-kantiens, comme Carnap, on pense à Husserl et à Deleuze notamment). Le contenu de cette présentation n'est pas de nous. Nous ne faisons que la mettre en forme pour mémo.
Théorie moniste de la connaissance
Théorie dualiste de la connaissance
La connaissance est un phénomène naturel.
La connaissance est un phénomène surnaturel, voire un miracle.
En tant que phénomène naturel, la connaissance est soumise à la « loi de la substance ».
En tant que phénomène transcendant, la connaissance est indépendante de la loi naturelle de la substance.
La connaissance est un phénomène physiologique, dont l'organe anatomique est le cerveau.
La connaissance n'est pas un phénomène physiologique, mais un processus spirituel.
La partie du cerveau humain où la connaissance a lieu est un territoire limité de l'écorce, le phronéma.
La partie du cerveau qui semble fonctionner comme organe de la connaissance n'est en réalité que l'instrument qui fait apparaître le phénomène intellectuel.
Le phénomène physique de la connaissance consiste en la liaison ou association d'impressions dont la source est dans les sensations amenées par les foyers sensoriels.
Le phénomène métaphysique de la connaissance consiste en la liaison ou association de données qui ne proviennent que partiellement d'impressions sensorielles, les autres devant être rapportées à des phénomènes suprasensoriels transcendants.
Les connaissances sont donc à l'origine toutes données par l'expérience, par l'intermédiaire des organes des sens ; les unes directement (l'expérience immédiate, l'observation du présent), les autres indirectement (les faits du passé transmis par la voie historique). Toutes les connaissances, même mathématiques, sont à l'origine empiriques (a posteriori).
Les connaissances se divisent en deux classes : les connaissances empiriques (a posteriori), incertaines et illusoires, acquises par l'expérience, et les connaissances transcendantes a priori, certaines et absolues, indépendantes de toute expérience, comme les vérités mathématiques.
Théorie moniste de la vie (biophysique)
Théorie dualiste de la vie (vitalisme)
Tous les phénomènes vitaux sont des fonctions organiques, conditionnées par les propriétés physiques, chimiques et morphologiques de la substance vivante.
Les phénomènes vitaux sont partiellement ou en totalité indépendants des organes ; ils ont pour condition une force immatérielle spéciale : la force vitale.
L'énergie de la matière vivante est soumise uniquement aux lois générales de la physique et de la chimie.
L'énergie de la matière vivante est partiellement ou en totalité soumise à la force vitale, qui domine et dirige les forces physiques et chimiques de la substance vivante.
La finalité des phénomènes vitaux et de l'organisation produite par eux est un résultat du développement naturel ; ses facteurs physiques que sont l'adaptation et l'hérédité sont soumis à la loi de la conservation de la substance.
La finalité de la production et de l'organisation du vivant est un produit d'une création consciente ; elle ne peut être expliquée que par des forces intelligentes, immatérielles, qui ne sont pas soumises à la loi de conservation de la substance.
Toutes les fonctions ont été développées mécaniquement grâce à l'adaptation qui a développé des dispositifs favorables, et à l'hérédité qui les a transmis à la descendance.
Toutes les fonctions des organismes ont été développées en vue d'un but ; le développement historique (transformation phylétique) est dirigé vers un but idéal.
Le mouvement des organismes ne diffère pas essentiellement de celui des machines.
Le mouvement des organismes est un miracle métaphysique, différent essentiellement de tous les mouvements inorganiques.
La sensation est une forme générale d'énergie de la substance. Elle ne diffère pas essentiellement dans les organismes sensibles et dans les substances chimiques « excitables » (poudre, dynamite). Il n'y a pas d'âme.
La sensation ne peut s'expliquer que par l'existence d'une âme, d'une entité immatérielle, immortelle, qui n'a que momentanément son siège dans le corps.
Théorie moniste de l'esprit
Théorie dualiste de l'esprit
L'esprit humain est un phénomène naturel, un processus physique, conditionné par un échange de substance chimique.
L'esprit de l'homme est un être surnaturel transcendantal, un miracle métaphysique.
L'esprit humain est donc soumis à la loi de conservation de la substance, tout comme les autres phénomènes.
L'esprit humain est libre ; il est indépendant de la loi de conservation de la substance, non soumis à la transformation de la substance et de l'énergie, et par ce fait même, immortel.
Le substrat matériel de la substance spirituelle, sans lequel nulle manifestation psychologique n'est possible, c'est le plasma des neurones ou cellules psychiques.
L'essence de l'esprit est une substance psychique immatérielle, dont la libre manifestation d'énergie n'est que transmise par le plasma des neurones.
Éthique moniste
Éthique dualiste
Les mœurs de l'homme sont d'origine naturelle et proviennent par évolution des habitudes et des instincts sociaux de ses ancêtres animaux.
Les mœurs de l'homme sont d'origine surnaturelle et proviennent des ordres de Dieu ou d'un impératif catégorique.
Les lois morales se sont donc développées a posteriori sur fond empirique ; ce sont les produits physiologiques du monde sensible.
Les lois morales doivent donc être regardées comme données a priori, et non comme le résultat d'une évolution ; ce sont des données du monde intelligible.
L'impératif catégorique (de Kant et de son école) est un dogme inadmissible, abstrait par analyse unilatérale de la raison de l'homme moderne occidental. Le devoir et la conscience morale sont tout autres dans les communautés pré-agricoles.
L'impératif catégorique a une valeur inconditionnelle en tant que règle universelle ; en tant que produit de la raison pratique, il existe dans tous les hommes et est propre à l'homme.
Les concepts de bien et de mal sont donc relatifs, en majeure partie conventionnels et dépendent du degré de culture et du goût actuel.
Les concepts de bien et de mal sont absolus, non conventionnels, ni dépendants du degré de culture et de civilisation.
Puisque les mœurs de l'homme proviennent par évolution de celles des vertébrés supérieurs, et qu'il n'y a chez eux aucun libre arbitre, l'éthique est, elle aussi, déterminée.
Puisque les mœurs de l'homme diffèrent absolument des instincts sociaux des vertébrés supérieurs et reposent sur le libre arbitre, l'éthique est, elle aussi, libre.