EDITO de novembre 2007 / Petit résumé d'un an et demi d'activité.
Ce n'est pas des contenus du site que nous parlerons ici. Mais plutôt une manière d'affirmer la
trajectoire prise au milieu de nœud de la toile que sont la jeune Ritoyenne, l’expérimenté Oyseaulx, l’aimable
Laurence, le débordant Sancho, le posé Julien. On peut
appeler ça un bout de la blogosphère mais plus largement il a fallu trouver un compromis entre une trajectoire qui pour reprendre un texte de Bergson, était de l’ordre d’une intuition qui cherche la direction où la volonté peut s’augmenter (on peut parler de
et le mode d’expression qu’est le post. Suivre une intuition qui vous indique où votre volonté s’accroit la philosophie analytique ne peut le faire, on parle alors de philosophie
spéculative. Une chose est sûr c’est que quelque chose d’une schizo-analyse à distance s’est joué avec ce cher Guattari, qui
n’aurait jamais pu mettre en force sa pensée sans Deleuze, comme Deleuze n’aurait eu de son propre aveu la force (la fameuse
volonté) de la mettre en œuvre. Mille plateaux est un livre qu’il ne parvient à « épuiser », comme il le dit. Pour le reste on pourrait s’éterniser sur la dernière partie de son œuvre,
sa période post-guattarienne, mais précisément on ne pourrait la dissocier d’une dimension biographique, celle par exemple d’un retour à l’âme (qui n’a rien à voir avec l’énergie) et l’insistance
du dualisme chez Foucault. Pour le retour à l’âme, il suffit de lire une des dernières lettres écrite à François Châtelet,
mourant sur son lit d’hôpital, « tant que tu peux tenir un stylo pour écrire tu peux vivre … tu es la preuve vivante que l’âme existe » malgré un corps qui flanche. Ce retour à
l’âme est la preuve d’un désarroi, qui suite dans tous les écrits qui suivent la période guatarienne de Deleuze (Qu’est-ce que la philosophie ayant été écrit presqu’entièrement par Deleuze qui
l’a cosigné avec Guattari par amitié car celui-ci traversait une dépression suite aux « fameuses années d’hiver ». C’est idiot mais peut-être le ressentez-vous à la lecture d’un texte,
à son style, à sa tonalité on peut savoir si celui qui l’a écrit était déprimé (ou ressentimenteux comme la plupart des écrit philosophique qui succédèrent à Platon). L’ascèse à ses travers
auquel le délire ne peut remédier. La fameuse mélancolie des philosophes. Mais à travailler le texte même de la philo, à suivre la « lettre » de certains, à convertir le langage
(Nietzsche ou le tout dernier Merleau-Ponty quelque peu empêtré). C’est que le langage philosophique est mortifère ou
devrait-on dire décadent, qu’il tant davantage au fixisme qu’au dynamisme, qu’il repose sur des illusions visuelles alors qu’ils croient les combattre (si tout change c’est qu’il doit y avoir
quelque chose d’immuable, longtemps les problèmes philosophique ont tourné autour de cette question, on discutait de l’Être ou de la Substance). C’est bien autre chose qu’il se produira si l’on
aborde les choses comme naissantes et non comme déclinantes, simplement parce qu’il faut reprendre les évènements (ou les « choses ») à leur source et non voir le travail philosophique
comme l’amoncellement d’un savoir académique ou lycéen (La mathesis chez Platon l’épistémè chez Aristote), qui lui sans qu’elle lui échappe. Encore une fois la seule certitude que l’on puisse
avoir c’est la capacité d’agir de notre corps et c’est certitude se forge dans la durée. Quand les philosophes parlent d’évènement ou d’éternité c’est que quelque chose s’est débloqué en eux, que
leur cerveau mais aussi les hormones que véhicule tout leur corps ont bouillonné. Après c'est à chacun de l'expérimenter ou non...
L'optique prise désormais est qu'une intuition qui suit un délire vous mène à toujours plus de volonté. Manière de réaffirmer la volonté de puissance de Nietzsche, de
réinvestir la question. Chez Deleuze il y a tout un passage de vouloir = créer à créer = fuir. C'est bien pourtant autour de la volonté plus que du désir si fluant que tout tourne. Ne suivre
qu'une seule idée (Deleuze), ne faire qu'une seule promesse (Nietzsche comme le relève Derrida dans Otobiographie)
Pour le reste vous n’avez qu’à parcourir le site où vous vous trouvez qui souvent embrayera ailleurs.