Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quelques recherches sur la philosophie se faisant ! ABONNEZ-VOUS A LA NEWSLETTER pour nous soutenir 1530 abonnées

La Philosophie à Paris

MATHEMATIQUES / La méthode de descente

MATHEMATIQUES / La méthode de descente

Une méthode de descente en mathématiques est une technique de démonstration ou de résolution de problème qui repose sur l'idée de réduire un problème à un cas plus simple, souvent en utilisant un raisonnement inductif ou en travaillant sur des objets plus petits. Cette méthode est utilisée dans différents domaines des mathématiques, notamment en théorie des nombres, en algèbre, et en géométrie.

Il existe plusieurs formes de descente, mais la descente infinie est l'une des plus célèbres. Voici une explication plus détaillée :

Descente infinie

La méthode de descente infinie est un type de raisonnement indirect utilisé pour prouver qu'une certaine proposition ne peut pas être vraie. Elle repose sur l'idée que si un énoncé était vrai, il conduirait à une situation où l'on pourrait toujours "descendre" à un cas plus petit, de sorte qu'on arriverait à une contradiction.

Principe général :

  1. On suppose qu'une proposition est vraie pour un certain cas de départ.

  2. On montre qu'on peut appliquer cette hypothèse pour obtenir un cas plus petit ou plus simple.

  3. En répétant ce processus de "descente", on finit par arriver à un cas qui est soit impossible, soit triviale (par exemple, un cas où un nombre devient inférieur à zéro ou à un nombre minimal, ce qui est absurde dans le contexte).

  4. Cela prouve que l'hypothèse initiale ne pouvait pas être vraie, et donc la proposition est fausse.

Exemple classique : le dernier  théorème de Fermat

Le dernier théorème de Fermat a été démontré de manière indirecte, mais l'idée de descente infinie était un élément clé dans certaines tentatives antérieures. L'idée est qu'une solution à l'équation xn+yn=znx^n + y^n = z^n pour n>2n > 2 ne pourrait pas exister, car on pourrait descendre vers une solution avec des valeurs de xx, yy, et zz de plus en plus petites, jusqu'à une contradiction. Cependant, le théorème a été démontré par Andrew Wiles au XXe siècle, avec des techniques modernes.

Applications et utilisation

La descente infinie est particulièrement utile dans :

  • La théorie des nombres, pour prouver qu'il n'existe pas de solutions à certaines équations diophantiennes.

  • Les démonstrations de non-existence, où l'objectif est de montrer qu'une situation donnée ne peut pas avoir de solution valide.

La méthode de descente est une méthode utilisée pour résoudre des problèmes en montrant que, si une solution existait, on pourrait en générer une encore plus petite ou plus simple, ce qui mène généralement à une contradiction.

Descente infinie ou descente de Fermat consiste à montrer qu’un certain objet - souvent un entier - ne peut pas exister. Si une solution existe, alors il en existe une plus petite, et encore plus petite, ce qui est impossible (car les entiers naturels ne sont pas infinis vers le bas). Elle vaut pour la démonstrations classiques en arithmétique, comme celle de l’irrationalité de 2\sqrt{2}.


La descente finie ou descente effective consiste à réduire un problème complexe à un nombre fini de cas plus simples. Au lieu d’une infinité de descentes, on effectue un nombre limité de réductions vers des cas de base. Cela fonctionne pour la Résolution par récurrence forte, ou descente algorithmique sur un graphe.


La descente par récurrence ou récurrence descendante, c'est une variante de la récurrence, utilisée pour prouver qu’une propriété est vraie pour tous les entiers à partir d’un certain rang. Si on sait que la propriété est vraie pour nn, et que cela implique qu’elle est vraie pour n1n - 1, alors on peut conclure pour tous les entiers inférieurs. Elle sert à prouver qu’un algorithme est correct en rétro-propageant une propriété.


La descente lexicographique est utilisée sur des couples (ou n-uplets) d’objets ordonnés. Ainsi on définit un ordre lexicographique (comme dans le dictionnaire), et on montre qu’à chaque étape de la descente, le couple devient "plus petit" selon cet ordre. Elle permet la résolutions de problèmes par induction sur des couples (a,b)(a, b), où on descend selon l’ordre (a1,b1)<(a2,b2)(a_1, b_1) < (a_2, b_2).


La descente structurelle quant à elle est tilisée sur des objets construits récursivement (listes, arbres, etc.). Elle sert à réduire le problème à des sous-structures (ex. : sous-arbres, sous-listes) pour prouver une propriété globale. En somme c'est une Induction structurelle sur un arbre binaire.


La descente géométrique  est utilisée dans des contextes géométriques, en particulier pour montrer des non-existences ou des propriétés minimales. On construit une suite de figures ou points "plus petits" selon une certaine mesure (longueur, aire, etc.) menant à une contradiction ou à un cas limite. C'est tout simplement, par exemple, la preuve de la non-constructibilité de certains polygones avec règle et compas.


Une descente probabiliste ou stochastique est l'algorithme du gradient stochastique. Cette méthode de descente itérative de gradient sert à la minimisation d'une fonction objective qui est écrite comme une somme de fonctions dérivables. À chaque étape, on choisit une direction de descente du gradient souvent bruitée pour minimiser une fonction. Elle sert à l'optimisation, l'apprentissage automatique et à la descente de gradient stochastique (SGD) donc.


De manière générale les descentes algorithmiques ou itératives permettent de résoudre un problème progressivement. Répéter une opération qui améliore une solution à chaque étape jusqu’à convergence ou arrêt. Ce sont par exemple les algorithmes d’optimisation cités plus haut, les méthodes numériques, Newton-Raphson.

Méthode de la "tour d’extensions". Grothendieck concevait des tours d’objets, des empilements -ou stacks, qui sont autants de chaps d'exploration, comme les faisceaux, complexes de faisceaux, sites, etc.

Chacune de ces structures ajoute une couche de raffinement, une montée vers une compréhension plus fine.

Grothendieck a révolutionné la cohomologie algébrique, en créant la cohomologie étale. Cette méthode cherche à reconstruire un objet globalement à partir de données locales, un principe de "collage" (comme dans les topoï). Ce n’est pas une descente, c’est une reconstruction ascendante de la globalité.

Grothendieck a inventé la descente fidèle dans la théorie des topoï, des faisceaux et des schémas. C’est une manière rigoureuse de recoller des données locales pour former un objet global, c'est donc une descente au service de la montée.

Grothendieck comparait son approche à une mer dont les eaux montent progressivement, recouvrant lentement les détails d’un rivage irrégulier. C’est une métaphore de sa stratégie de démonstration. Par la méthode dite de la marée montante, qui est une méthode par induction, Grothendieck fait monter le niveau d’abstraction et de généralité, petit à petit, jusqu’à ce que le problème, qui paraissait difficile, soit simplement englobé, voire résolu "sans y toucher". Le problème se retrouve alors comme un simple cas particulier d’une théorie plus vaste.

 

Unifier consister à aire apparaître le problème comme une manifestation naturelle d’un cadre plus grand.

"Je n’essaie pas de briser la pierre dure avec un marteau. Je fais monter l’eau lentement, comme une mer, jusqu’à ce que la pierre finisse par flotter."

Les schémas :
→ Il a transformé la géométrie algébrique en reformulant complètement les fondations, ce qui a permis de traiter des cas très complexes (singularités, arithmétique) sans douleur, parce qu’ils étaient déjà inclus dans le nouveau langage.

La cohomologie étale :
→ Au lieu de bricoler des démonstrations locales, il a inventé une théorie qui englobe simplement les phénomènes globaux.

Le formalisme des topoi :
→ Une abstraction encore plus élevée, permettant de traiter géométrie, logique, topologie… dans un seul cadre unificateur.

C’est une philosophie de la non-violence mathématique : on n’"attaque" pas un problème, on le comprend jusqu’à ce qu’il cède de lui-même.

Elle demande une grande confiance dans le processus et dans la puissance de l’abstraction.

L'approche directe, c'est prendre le problème tel qu’il est et tenter de le résoudre avec les outils dont on dispose trandis que l'approche indirecte, c'est modifies le cadre d'un problème, ou tu passes par une généralisation pour rendre ce problème plus accessible et, par là, modifier le problème, le transformer en problème évident à résoudre. Un problème mathématique est dit être une "manifestation naturelle" lorsqu’il n’est plus un mystère à résoudre, mais simplement un cas particulier d’une théorie plus vaste dans laquelle il apparaît tout seul, sans effort.  L’approche indirecte c'est un peu se rendre compte qu"un coffre fort qu'on veut ouvrir est la copie conforme d’un autre coffre ouvert dans une autre pièce et donc changer de pièce sitôt qu'on s'en aperçoit. dans ce nouveau cadre, le comportement des solutions devient évident, car ce qu'on regardes n’est plus ce problème, ce coffre, mais la structure entière qui la gouverne.

Voici quelques exemples de méthodes itératives de descente :

Résolution d'équation f(x) = 0 :

  • méthode du point fixe,
  • Méthode de Newton,
  • Méthode de la sécante,
  • Méthode des parties proportionnelles ;

Algorithme de Gauss-Newton ou de Levenberg-Marquardt, utilisé pour la solution aux moindres carrés de problèmes comportant plus d'équations que d'inconnues ; voir Régression non linéaire ;

Résolution d'un système linéaire :

  • Méthode de Jacobi.
  • Méthode de Gauss-Seidel,
  • Méthode SOR (successive over-relaxation) ;

Calcul de valeurs propres :

  • Méthode de la puissance itérée,
  • Méthode de Jacobi.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article