LECTURE / La femme indépendante de Simone de Beauvoir
Chère lectrice, cher lecteur, vous trouverez dans la collection folio à 2 € un intéressanrt petit ouvrage, qui n'est
autre que le Chapitre XIV du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir. Je n'ai ouvert qu'ici le milieu du volume, mais cela est d'emblée percutant. Plutôt que de parler d'exigence parlons
d'invitation, c'est sur ce ton là que débute le propos de Beauvoir, elle n'est pas une philosophe qui prescrit mais une écrivaine à la modestie et au goût critique qui invite.
Dès le début l'instinct critique de Simone de Beauvoir s'exerce mais il ne se limite pas à la condition réservée aux femmes mais à la manière dont Monterherlant, Claudel ou Breton ont traitée l'objet "femme" dans leurs romans. On retrouve même égratignée la mauvaise fois du métaphysicien que dénonçait Sartre déjà : " mais c'est sur la portée du mot être qu'il faudrait s'entendre ; la mauvaise fois consiste à lui donner une valeur substantielle alors qu'il a le sens dynamique hégelien ; être c'est être devenu, c'est avoir été fait tel qu'on se manifeste " (_36). Et qu'être n'existe ni en Russe dans la conversation courante, ni en japonais, ni en chinois, en fait donc une particularité de notre langue passée par l'abstraction depuis les Grecs. De là à voir une spécificité de la syntaxe et de la langue qui par sa dissymétrie pousse aux longs discours sur le savoir il y a un pas que contrairement à Paul Jorion nous ne franchiront pas, car ce serait donné trop de sérieux à la philosophie et faire par là que l'on demeure tétaniser face à la pensée non réflexive, se oi-même on ne se mette pas à penser. Ce à quoi invite Beauvoir quand elle relativise la maternité de devoir et la féminité de miroir. D'où la fameuse phrase mise en avant par b$Beauvoir et reprenant le précepte de Tertullien puis d'Erasme à la Renaissance : " On ne naît pas femme on le devient ". Elevées selon un modèle matriacal, les femmes tombent dans la culpabilité dès que surgit l'erreur, pensant être nées femmes alors que pour Beauvoir elles se doivent de le devenir ni par la seule procréation, ni par le piège oisif de la séduction mais par l'effort et le travail qui se passe hors du champ de vision masculin, entendu que c'est l'homme qui voit et que c'est la femme qui jusqu'alors est vue, l'homme sujet et la femme-objet.
Pour Simone de Beauvoir, ce "deveinr" se joue entre 18 et 30 ans. Elle nomme cela l'avenir professionnel : " Que la femme vive dans sa famille ou soit mariée, son entourage respectera rarement son effort comme on respecte celui d'un homme " (_70). Une exception dans ce type d'éducation fut celui d'Emilie du Châtelet, auquel son père donna l'éducation et la confiance que l'on donne à un garçon. Beauvoir écorne au passage le mythe du héros (_66), vour savez ce libérateur et sauveur que la femme attend pendant quinze ou vingt sous la forme d'un prince charmant. Mais encore une fois le héros libérateur et sauveur se transforme très vite en bourreau. La situation obtenue par l'entretien d'un homme riche ou la simple condition de ménagère est une forme déniée du complexe d'infériorité, en se résignant à son infériorité la femme l'aggrave (_72). Cette question on la retrouve dès l'enfance, dans le rapport des jeunes femme à l'éducation ou plutôt à l'erreur, là où les garçons notamment dans les concours sauront tirer parti d'un échec pour une jeune fille, ce même échec serait destructeur (72-73 et 80-81) : ce qui fait dire aux filles " que les garçons travaillent plus facilement " ou sont plus aptes aux concours ou aux mathématiques. Les filles élevées selon un modèle plus exigent ne savant pas dépasser le sentiment d'erreur. A cela Beauvoir répond tout de go "elles ignorent que l'erreur peut ouvrir le chemin du progrès" (_81). Il y a tout un défaitisme chez la femme quand celle-ci ne parvient à sortir de l'alternative de la maternité innée et de la séduction acquise. La maternité pourrait se résumer selon Nietzsche par cette formule : "l'énigme de la femme c'est la grossesse". La séduction quant à elle est le mode facile de résolution des conflits et des problèmes vers lequel les femmes sont conditionnées par leur éducation (the woman object of the vision). On se rapproche là de la féminité qui pense avoir une grâce innée, un don glorieux de naissance, don qui exempte à l'esprit de certaine femme de l'indépendance par le travail. " habituée à l'oisiveté, n'ayant jamais éprouvée dans sa vie l'austère nécessité d'une discipline, elle ne sera pas capable d'un effort soutenu et persévérant, elle ne s'asteindra pas à acquérir une solide technique ; elle répugne aux tâtonnements ingrats, solitaire, du travail qu'on ne montre pas, qu'il faut cent fois détruire et reprendre ; et comme dès son enfance en lui enseignant à plaire on lui à appris à tricher, elle espère se tirer d'affaire par quelque ruse" (_79). Dans les deux cas, maternité assumée et féminité narcissique, les femmes se trouvent ne produire aucun effort vers leur indépendance. Pour une philosophe ou plutôt une écrivaine, Beauvoir n'hésitera pas à parler de cette féminité qui dessert le travail clandestin, l'effort fait sans reconnaissance mais qui est au final plus porteur d'indépendance. C'en'est pas à la liberté (la liberté est chez Sartre l'effort porté sur une situation), mais à l'indépendance que Beauvoir invite, à se soustraire aux situation masculine où la femme est dominée du regard.
Je pourrais continuer mais cela me semble suffire, car l'effort de lecture n'est plus chez moi et même Beauvoir ne s'arrêtera pas à la littérature et à l'histoire, la biologie aussi sera sont recours. Elle n'hésite pas à parler des menstruations douloureuses que passent outre les femmes actives ou sportives qui savent relativiser la souffrance (_69). Mais il y a toute cette vision inversée des femmes qui longtemps durent choisir entre la vie professionnelle réussie ou l'éducation de leurs enfants. La question est : cette alternative est-elle dépassable quand certains machos continuent à voir dans le féminisme de Beauvoir une fatigue de la maternité elle qui était prête à donner un enfant à Nelson Algren. Mais sortir de la condition vernaculaire et genrée faite au femme voilà ce à quoi a aspiré Simone de Beauvoir, non pour elle-même, mais pour le deuxième sexe. Et n'en déplaise à la raison dialectique, passée du genre au sexe.
Dès le début l'instinct critique de Simone de Beauvoir s'exerce mais il ne se limite pas à la condition réservée aux femmes mais à la manière dont Monterherlant, Claudel ou Breton ont traitée l'objet "femme" dans leurs romans. On retrouve même égratignée la mauvaise fois du métaphysicien que dénonçait Sartre déjà : " mais c'est sur la portée du mot être qu'il faudrait s'entendre ; la mauvaise fois consiste à lui donner une valeur substantielle alors qu'il a le sens dynamique hégelien ; être c'est être devenu, c'est avoir été fait tel qu'on se manifeste " (_36). Et qu'être n'existe ni en Russe dans la conversation courante, ni en japonais, ni en chinois, en fait donc une particularité de notre langue passée par l'abstraction depuis les Grecs. De là à voir une spécificité de la syntaxe et de la langue qui par sa dissymétrie pousse aux longs discours sur le savoir il y a un pas que contrairement à Paul Jorion nous ne franchiront pas, car ce serait donné trop de sérieux à la philosophie et faire par là que l'on demeure tétaniser face à la pensée non réflexive, se oi-même on ne se mette pas à penser. Ce à quoi invite Beauvoir quand elle relativise la maternité de devoir et la féminité de miroir. D'où la fameuse phrase mise en avant par b$Beauvoir et reprenant le précepte de Tertullien puis d'Erasme à la Renaissance : " On ne naît pas femme on le devient ". Elevées selon un modèle matriacal, les femmes tombent dans la culpabilité dès que surgit l'erreur, pensant être nées femmes alors que pour Beauvoir elles se doivent de le devenir ni par la seule procréation, ni par le piège oisif de la séduction mais par l'effort et le travail qui se passe hors du champ de vision masculin, entendu que c'est l'homme qui voit et que c'est la femme qui jusqu'alors est vue, l'homme sujet et la femme-objet.
Pour Simone de Beauvoir, ce "deveinr" se joue entre 18 et 30 ans. Elle nomme cela l'avenir professionnel : " Que la femme vive dans sa famille ou soit mariée, son entourage respectera rarement son effort comme on respecte celui d'un homme " (_70). Une exception dans ce type d'éducation fut celui d'Emilie du Châtelet, auquel son père donna l'éducation et la confiance que l'on donne à un garçon. Beauvoir écorne au passage le mythe du héros (_66), vour savez ce libérateur et sauveur que la femme attend pendant quinze ou vingt sous la forme d'un prince charmant. Mais encore une fois le héros libérateur et sauveur se transforme très vite en bourreau. La situation obtenue par l'entretien d'un homme riche ou la simple condition de ménagère est une forme déniée du complexe d'infériorité, en se résignant à son infériorité la femme l'aggrave (_72). Cette question on la retrouve dès l'enfance, dans le rapport des jeunes femme à l'éducation ou plutôt à l'erreur, là où les garçons notamment dans les concours sauront tirer parti d'un échec pour une jeune fille, ce même échec serait destructeur (72-73 et 80-81) : ce qui fait dire aux filles " que les garçons travaillent plus facilement " ou sont plus aptes aux concours ou aux mathématiques. Les filles élevées selon un modèle plus exigent ne savant pas dépasser le sentiment d'erreur. A cela Beauvoir répond tout de go "elles ignorent que l'erreur peut ouvrir le chemin du progrès" (_81). Il y a tout un défaitisme chez la femme quand celle-ci ne parvient à sortir de l'alternative de la maternité innée et de la séduction acquise. La maternité pourrait se résumer selon Nietzsche par cette formule : "l'énigme de la femme c'est la grossesse". La séduction quant à elle est le mode facile de résolution des conflits et des problèmes vers lequel les femmes sont conditionnées par leur éducation (the woman object of the vision). On se rapproche là de la féminité qui pense avoir une grâce innée, un don glorieux de naissance, don qui exempte à l'esprit de certaine femme de l'indépendance par le travail. " habituée à l'oisiveté, n'ayant jamais éprouvée dans sa vie l'austère nécessité d'une discipline, elle ne sera pas capable d'un effort soutenu et persévérant, elle ne s'asteindra pas à acquérir une solide technique ; elle répugne aux tâtonnements ingrats, solitaire, du travail qu'on ne montre pas, qu'il faut cent fois détruire et reprendre ; et comme dès son enfance en lui enseignant à plaire on lui à appris à tricher, elle espère se tirer d'affaire par quelque ruse" (_79). Dans les deux cas, maternité assumée et féminité narcissique, les femmes se trouvent ne produire aucun effort vers leur indépendance. Pour une philosophe ou plutôt une écrivaine, Beauvoir n'hésitera pas à parler de cette féminité qui dessert le travail clandestin, l'effort fait sans reconnaissance mais qui est au final plus porteur d'indépendance. C'en'est pas à la liberté (la liberté est chez Sartre l'effort porté sur une situation), mais à l'indépendance que Beauvoir invite, à se soustraire aux situation masculine où la femme est dominée du regard.
Je pourrais continuer mais cela me semble suffire, car l'effort de lecture n'est plus chez moi et même Beauvoir ne s'arrêtera pas à la littérature et à l'histoire, la biologie aussi sera sont recours. Elle n'hésite pas à parler des menstruations douloureuses que passent outre les femmes actives ou sportives qui savent relativiser la souffrance (_69). Mais il y a toute cette vision inversée des femmes qui longtemps durent choisir entre la vie professionnelle réussie ou l'éducation de leurs enfants. La question est : cette alternative est-elle dépassable quand certains machos continuent à voir dans le féminisme de Beauvoir une fatigue de la maternité elle qui était prête à donner un enfant à Nelson Algren. Mais sortir de la condition vernaculaire et genrée faite au femme voilà ce à quoi a aspiré Simone de Beauvoir, non pour elle-même, mais pour le deuxième sexe. Et n'en déplaise à la raison dialectique, passée du genre au sexe.
Commenter cet article