Bergson et les images / Deleuze et les signes
Les signes sont ce qui nous forcent à penser et nous poussent dans un devenir actifs, dans un engagement qui se moquent des doctrines. On expérimente un signe plus qu'on ne l'interprète ou qu'on l'analyse. Si l'on veut parler de manière plus image le signe est ce qui nous tire hors d'une situation dont on peut apparemment s'échapper, la bouffée d'air, la lucarne par laquelle on s'échappe d'une prison. Attention nous ne parlons pas des signes de la Providences car c'est prendre un risque que d'accorder un certain crédit aux signes.
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Nous allons dans cette partie nous intéresser à la théorie des images que Bergson met en place tout au début de Matière et mémoire. Il s’agit de voir en quoi une théorie des images mouvemnts est inséparable d’une théorie des signes. Nous nous appuierons donc sur le premier chapitre de matière et mémoire jusqu’à la page 76, à l’endroit précis où Bergosn introduit la mémoire et fait de cette théorie « matérialiste » des images une théorie de la perception pure qui a pour pendant obligée une théorie de la mémoire pure.
Affection et perception et non sensation et représentation.
Dès le premier paragraphe de Matière et mémoire, Bergosn pose conjointement un monde perçu et un corps qui ne se définit ni par la représentation, ni par la sensation, mais par l’action : c’est-à-dire que l’action, toute portée active induit du dehors de la perception et du dedans de l’affection. Représentation et sensation demeurent adéquates pour un monde marqué par la passivité, alors Bergson fait état d’un univers fait d’images-mouvements. Que l’affection ne se réduise pas à la sensation est visible dans l’expession sensation affectives, c’est-à-dire une sensation, qui affecte le corps, le porte au mouvement et donc à l’action. Comme le dit Frédéric Worms, c’est par effraction, par un retournement de situation, par un coup de théâtre, que la notion refroidie de représentation emprunté au physiologiste et au psychologue fait irruption dans le texte. Cette notion est rapportée à l’idéalisme et au réalisme met ne rend pas compte des ce que les perceptions sont en soi, ont une existence indépendante de la projection représentative que l’on peut en avoir. Et il revient à l’affection de surgir à un moment donné de l’image MM_55 ou plus exactement d’être le corrélat du dedans à une perception venant du dehors. Si le titre du premier chapitre de Matière et mémoire est De la sélection des images pour la réprésentation, l’un des aspect majeur de ce texte est marqué précisément par le passage de l’état représentatif à l’état affectif. On peut bien entendu faire une lecture analytique de ce premier chapitre ne portant que sur représentation et sensation, mais on manquerait une dimension de ce texte, celle précisément que Deleuze à chercher à faire émerger dans ses livres sur le « cinéma ». Si on en restait à cette simple dimension c’est précisément ce qui pousse à l’action que l’on manquerait et on ferait une lecture tout en passivité et en spéctateur vis-à-vis de ce qui fait la richesse de ces lignes. Il s’agit précisément là de sortir de toute interprétation herméneutique, analytique ou phénoménologique.
Signe et Image chez Deleuze
Deleuze au-delà de sa lecture singulière de Bergson, qui au fond traite de sa propre conception de la philosophie, déclare que ce qui l’intéresse, que là où son intuitnio le porte ce sont les affects et les percepts et non les images, entendues comme représentation du monde. Les percepts de sont pas des perceptions intérieures, ce sont des paquets de sensations et de relations qui survivent à celui qui les éprouvent. Les affects ne sont pas des sentiments, ce sont des devenirs qui débordent celui qui passe par eux (il devient autre) DzP_187. […]
Deleuze cherche au travers des signes à sortir de la représentation tout en assumant un renoncement à interpréter et une impuissance à décrire et à observerPS_43. Deleuze met en plae une première triade jusqu’à sa collaboration avec Guattari : l’essence (ou l’idée PS_122), le signe et le sens (ou l’événement LS). Pour ne par tomber dans le piège de l’objet, dans les rets de la subjectivité PS_50, dont le sujet serait « assujeti » à des droits et des devoirs. Deleuze cherche dès lors une nouvelle subjectivité qui tient davantage d’une capacité d’énergie, d’une capacité à être affectée par des signes. Dans les années 80 une seconde triade se dégagera à la relcture de sa collaboration avec Guattari : concept affect et percept, Afect et percept forment-làl’ensemble des images-mouvement. En reprenant l’idée deleuzienne que les signes ne sont pas séparables des images RF_, et que l’affect, le percept et le concept sont trois puissances inséparables DzP_187 on pourra se demander par la suite si Deleuze n’envisage pas les concpets comme des signes.
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