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CITE GRECQUE / Le pouvoir chez les Grecs

30 Avril 2023, 10:36am

Publié par La Philosophie

Le pouvoir chez les Athéniens - Attiques

1.  ἄγω : mener. Ce que l'on va retrouver dans la mène,c'est-à-dire le combat, la manche dans les joute, aux boules par exemple, mais aussi dans l'anglais manager, mener les hommes.
        2. ὁ δημαγωγός, -οῦ : celui qui mène le peuple, démagogue
3. ὁ ἄναξ, ἄνακτος : roi, prince – mot égéen (ϝαναξ)
        4. ἄνασσα (<ϝανακyα) : reine, princesse
        5. ἀνάσσω : régner
        6. Ἀστυ-άναξ : le roi de la ville, nom du fils d'Hector dans l'_Iliade_
7. ἡ ἀρχή, -ῆς : le commencement, le commandement. Comment est-on passé d'un sens à l'autre ? Peut-être parce qu'en ce temps-là, le chef marchait devant ses troupes !
        8. ὁ ἀρχηγέτης, -ου : chef ou fondateur d’une famille ou d’une cité ; roi.
        9. ἄρχω + génitif : commencer, commander
        10. ὁ ἄρχων, οντος : participe présent substantivé du précédent ;
                                          à Athènes, le mot a désigné l'archonte, un magistrat. 
        11. ἡ ἀρχία, -ας : le commandement, le pouvoir
        12. ἡ ἀναρχία, -ας : (avec préfixe privatif αν-) : l'absence de pouvoir, l'anarchie
        13. ἡ μοναρχία, -ας : le pouvoir d'un seul, la monarchie
        14. ἡ ὀλιγαρχία, -ας : le pouvoir d'un petit nombre (ὄλογοί), l'oligarchie
15. ὁ βασιλεύς, -έως : le roi. Avec une majuscule, ce mot désigne le "Roi des Roi", le Shah des Perses. Dans l'Athènes démocratique, il désigne l'archonte-roi
    16. ἡ βασίλεια, -ας : la reine. Ne pas confondre avec le suivant : voir l'accent !
    17. ἡ βασιλεία, -ας : la royauté
    18. βασιλικός, -ή, -όν : royal. Une "basilique" est un bâtiment royal, qui servait pour l'administration ou la justice ; puis ce type de bâtiment, très vaste, s'est révélé particulièrement apte au culte chrétien : c'est ainsi que le mot a pris un sens religieux, et désigne aujourd'hui une église important.
19. ἡ βουλή, ῆς**: le conseil ; à Athènes, le des Cinq-cents. Le mot est de la même racine que le latin _uolo_, vouloir.
        20. ὁ βουλευτής, -οῦ : le membre de la Boulè, le bouleute
        21. τὸ βουλευτήριον, -ου : la salle du conseil
22. ὁ δῆμος, ου : le territoire, ou le canton, le "dème" ; puis, le peuple.
        23. ἡ δημοκρατία, -ας : la démocratie (voir plus bas : τὸ κράτος, ους, la force, la puissance)
24. δύναμαι : pouvoir, avoir la puissance
        25. ἡ δύναμις, -εως : le pouvoir, la puissance. Le mot a donné en français toute la famille de "dynamomètre, dynamique, dynamite"...
        26. ὁ δυνάστης, -ου : le dynaste
        27. ἡ δυναστεία, -ας : la dynastie, puissance acquise par héritage.
28. τὸ δῶμα, ματος : la maison. Cf. le latin "_domus_"
        29. ὁ δεσπότης, -ου : le maître de maison (racine *des-, à degré -é) ; le pouvoir de celui-ci, comme celui du _paterfamilias_ romain, était illimité ; c'est pourquoi le sens a glissé vers "despote"...
30. ἡγέομαι-οῦμαι a deux sens : 1) conduire, 2) penser, considérer. C'est le 1er sens qui nous intéresse ici.
        31. ἡγέμων, -όνος : celui qui conduit, le chef
        32. ἡγεμονία, -ας : prééminence d'un État sur les autres, hégémonie. Athènes avait l'hégémonie sur la ligue de Délos, avant la guerre du Péloponnèse.
33. ἐπιστάτης, -ου < ἐπίσταμαι (forme ionienne pour ἐφίσταμαι) : à Athènes, l'Épistate est le président des Prytanes
34. ἡ ἐκκλησία, -ας : vient du mot ἐγ-καλέω-ῶ qui signifie "convoquer". L'ἐκκλησία, qui a donné en français le mot "église", est à Athènes l'Assemblée générale du peuple), organe dirigeant de la cité sous la démocratie.
35. κελεύω : ordonner
36. τὸ κράτος, -ους : la force, la puissance
        37. κρατέω-ῶ + génitif : être maître de - désigne donc un pouvoir fondé sur la force.
        38. ἡ δημοκρατία : le pouvoir du peuple (cf. plus haut : ὁ δῆμος, ου
39. κυβερνάω-ῶ : diriger un navire, puis, par extension, gouverner des hommes. Le mot est parvenu en latin sous la forme _gubernare_, _gubernaculum_ (le gouvernail)
        40. ὁ κυβερνήτης, -ου : nom d'agent = celui qui pilote, le pilote (en latin : _gubernator_, pilote, gouverneur)
41. ὁ λεώς : le peuple (forme homérique : λαός); le mot désigne la masse du peuple, non organisée, soumise à un roi (ἄναξ) ; s'oppose au δῆμος, le peuple comme entité politique.
42. οἱ ὀλίγοι : "les peu nombreux", les oligarques. Le mot désigne un petit groupe d'hommes qui s'emparent du pouvoir et l'exercent de manière absolue. Athènes a connu deux périodes d'oligarchie : celle des "400" en 411 av. J-C, et celle des Trente en 405-403.
        43. ἡ ὀλιγαρχία, -ας : l'oligarchie
44. πείθομαι (πεισθήσομαι, ἐπείσθην, πέπεισμαι) : être convaincu ==> obéir
45. ἡ πόλις, πόλεως : la cité, l'État
        46. ὁ πολίτης, -ου : le citoyen
        47. ἡ πολιτεία, -ας : le régime politique, la constitution
48. ὁ τύραννος, -ου : le maître, le tyran. Le mot, probablement emprunté, désigne tout souverain qui ne tire pas sa légitimité d'une succession dynastique : ainsi, Œdipe est le "tyran" de Thèbes (et non le roi, comme traduit par erreur) : il tient sa légitimité de sa victoire sur le Sphinx. Le mot n'avait alors aucune connotation de violence ou d'arbitraire : Œdipe est un "bon souverain", soucieux du bonheur de son peuple

Le pouvoir chez les Thébains - Ligue béotienne

Thèbes est la vile de Pindare et de Plutarque qui inspirèrent beaucoup Nietzsche. C'était la ville détestée de Xénophon, élève de Platon et d'Isée.

Institutions de la première ligue béotienne de -447 à -386

Les cités de la Ligue béotienne ont une organisation politique semblable. Le régime est modérément oligarchique, sur une base censitaire. Quatre conseils siègent à tour de rôle. Les décisions sont prises avec l’accord des quatre conseils siégeant séparément. La Béotie est répartie en onze districts de poids démographique égal, qui désignent onze béotarques qui siègent sur la Cadmée. Chaque district délègue 60 conseillers (bouleutes) répartis en quatre conseils et fournit environ 1 000 hoplites et cent cavaliers. Les béotarques dirigent l’armée et assurent le pouvoir exécutif.
 

Institutions de -379 à -338

Le pouvoir législatif est d'allure plus démocratique, étant confié à une assemblée du peuple béotien siégeant à Thèbes ; les lois sont cependant probablement préparées par un conseil (boulè). Le collège des béotarques comprend alors sept membres, peut-être en référence au chiffre sept associé à Thèbes.

 

Institutions béotienne après -335 (destruction de Thèbes)

Le nombre de sept béotarques est conservé, étant porté à huit à certaines périodes au cours desquelles des cités importantes adhèrent à la ligue, comme Chalcis.
Le territoire est à nouveau découpé en districts de poids équivalent, qui passent de onze à sept, élisant chacun un béotarque. Certains districts correspondent au territoire de cités importantes (Thèbes, Thespies, Tanagra) associées à de petites cités, d'autres associent deux cités de taille comparable, comme Orchomène et Chéronée, Platées et Oropos ; d'autres rassemblent plusieurs cités petites et moyennes : Lébadée, Coronée, Thisbé dans le district de l'Hélicon ; Haliarte, Akraiphia, Hyettos, Anthédon et d'autres dans le district du Copaïs).
Le régime est toujours une démocratie censitaire, le pouvoir législatif étant aux mains d'une assemblée des citoyens.

 

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