PHILOSOPHIE / Le vocabulaire dictionnaire de Platon
ὁ ἀγαθός, ὁ ἀγαθόν, l'agathos, l'agathón, le Bon » (terme latin exonyme), le bien n'est pas la qualité de ce qui est moralement excellent ou vertueux, le Bien chez Platon est un principe anhypothétique, le Bien est un être ; il est même l'être le plus excellent de tous (532c-d), puisque l'idée du Bien (cf. Idée) est la réalité la plus importante du domaine intelligible (532a-b). Si la nature du Bien est difficile à cerner (533a), elle n'est pourtant pas insaisissable puisque c'est tout bonnement ce qui empeche la régression à l'inifi de l'Idée ; sa contemplation est possible par le biais de la partie la plus noble de notre âme (540a), c'est-à-dire la raison, et constitue exclusivement la tâche du véritable dialecticien platonicien, capable d'en donner une définition qui ne s'appuie pas sur une opinion, mais se fonde sur l'essence même du Bien. Le Bien est le principe anhypothétique, cCe principe, qu'on peut qualifier d'universel, d'absolu et d'inconditionné, est l'objectif de la recherche dialectique, puisque dans celle-ci l'âme ne peut pas se contenter d'hypothèses. Elle voit qu'elles ne sont pas fondées ; elle recherche quelque chose de stable et de solide.
ἡ ἀλήθεια : l'alètheia, la « vérité » (terme latin exonyme), le désoubli, le dévoilement, c'est-à-dire la qualité de ce qui est vrai ou conforme à la réalité.
ὁ Ἀνήρ : l'Anèr, l'« homme », c'est-à-dire un être humain, de préférence mâle, chez Platon.
ἡ Ἀνδρεία : la Andreia, le courage, en tant que qualité de ce qui montre de la force et de la bravoure face à la peur, qui n'est ni dan la témérité ni dans la passivité ou la lâcheté. c'est unérivé d’anèr et Platon en fait une vertu primordiale. On la retrouve notamment en République, Livre IV, 429a-430c. Dans le Protagoras, 358a-362a, l'identité entre le courage et la sagesse est faite . Dans les derniers ouvragesde Platon comme Le politique et Les lois, l'accent est mis sur la nécessité de combiner le courage et la tempérance respectivement la vertu primordiale chez les Spartiates et chez les Crétois et la vertu primordiale chez les Athéniens.
τὸ Ἀνυπόθετον : le Anupotheton, le non-composé », c'est-à-dire quelque chose qui n'est pas fait de parties distinctes.
ὁ Ἄνθρωπος : le Anthrôpos, « L'être humain » (terme latin exonyme), c'est-à-dire un être appartenant à l'espèce humaine.
L'aporie, c'est la compréhension par un seul, la où la compréhension du sens commun rend les armes, c'est ce qui rend le passe par l'effort philosopgique obligatoire pour comprendre les dialogues de Platon et la philosophie de manière plus élargie. On retrouve cette thématique chez Aristote aussi. Alors ce donc n'est qu'en apparence qu'Aporie, qui vient du grec poros, l'issue, la voie, désigne l'impasse logique dans laquelle Socrate, après avoir longuement examiné telle ou telle définition, se retrouve, ou fait mine de se retrouver, dans les dialogues de Platon dits « aporétiques » (286c). Ces dialogues semblent donc se conclure sur un aveu d'échec, puisqu'aucune définition n'a résisté à la critique l'Hippias majeur est un parfait exemple de ce type de dialogue, puisqu'aucune définition du beau ne résiste à l'examen de Socrate, qui conclut simplement en disant qu'il a appris le sens du proverbe « les belles choses sont difficiles ». Mais l'embarras dans lequel les interlocuteurs se trouvent à plusieurs reprises (par exemple 295a) et à la fin de l'échange (304a), loin de susciter le découragement, doit inciter l'esprit à poursuivre sa quête de la vérité. Toutefois, il est certain que, quand il ne débouche ainsi sur aucun résultat positif et s'achève sur cette seule conclusion que, sur les choses les plus importantes de la vie, l'on sait que l'on ne sait rien, pour reprendre l'expression de Socrate dans l'Apologie, le dialogue aporétique risque de rappeler l'art purement négatif de la discussion chez les sophistes, l'éristique. Platon lui-même soulignera qu'existe entre le philosophe et le sophiste une proximité inquiétante, celle du « chien au loup » (Sophiste, 231a), et c'est pourquoi sa propre pensée s'efforcera par la dialectique de dépasser cette étape en apparence exclusivement critique.
ἡ Ἀρχή : la Archè, le « principe » (terme latin exonyme), c'est-à-dire le point de départ ou la source d'une chose.
ἡ Ἀρετή : la Aretè, la « vertu » (terme latin exonyme), c'est-à-dire la qualité morale de ce qui est bon, juste et vertueux. La question de la vertu est capitale dans les dialogues de la jeunesse de Platon, mais aussi dans ses dialogues de la maturité. Elle est abordée dans ses premiers dialogues, dits socratiques ; dans leur majorité, ils traitent de vertus particulières : le Lachès parle du courage (andreia), l'Euthyphron de la piété (hosiotès), le Charrmide de la tempérance ou modération ou sagesse pratique (sophrosunè),le Lysis de l'amitié (philia). Dans la République, Platon s'appuie sur cette tradition, mais propose sa propre partition ; l'essentiel n'est pas qu'il opte pour quatre (au lieu de cinq) vertus cardinales sagesse, courage, tempérance et justice (République, Livre IV, 427e-444a), mais qu'il les redistribue autrement, tout d'abord, en dotant ces termes d'un sens technique propre à sa philosophie et, ensuite et surtout, en érigeant la justice en vertu principale qui englobe les trois autres. Cependant la partition de la vertu ne doit pas cacher sa profonde unité, sur laquelle Platon ne cesse d'insister à travers toute son oeuvre, comme par exemple dans le Protagoras, 329b sqq., le Ménon, la République, 427d-434d, Le politique, 306a et Les Lois, 963a-9646.
Αὐτός : autos, « soi-même », c'est-à-dire l'individu en tant que tel, distinct des autres. pas vraiment puisque cette notion n'existait pas au temps de Platon.
ὁ δαίμων, ὁ δαιμόνιος : le daimôn, la daimonios, le daimôn, « l'esprit divin » (terme latin exonyme), c'est-à-dire une entité surnaturelle intermédiaire entre les dieux et les humains.
ὁ δημιουργός : le dèmiourgos, « L'Artisan », c'est-à-dire un créateur ou un fabricant.
ὸ δεσμός : le desmos, le Lien, c'est-à-dire une relation ou une connexion entre des choses ou des personnes. Notons pour ramener cela à la biographie de Platon que le desmos est aussi l'emprisonnement et la captivité.
ἡ Διακριτική : la diakritikè, le Discernement, c'est-à-dire la capacité à distinguer les différences entre des choses ou des idées.
τὸ διαλέγεσθαι : le dialegesthai, le dialogue, c'est-à-dire un échange verbal entre deux ou plusieurs personnes.
ἡ διαλεκτική : la dialektikè, la dialtectique », c'est-à-dire la méthode de raisonnement qui implique un examen critique (voir krisis) et systématique. Proche, étymologiquement, de « discussion »et de « dialogue », la dialectique est le procédé intellectuel par lequel Socrate conduit son interlocuteur, par le jeu des questions et des réponses, vers la définition d'une Idée. Elle se présente donc comme la critique et la réfutation, en apparence stérile, des opinions admises, avant d'apparaître, notamment dans La République, comme la voie presque mystique qui conduit par étapes à la découverte de vérités d'ordre supérieur.
ὁ διαλεκτικός : le dialektikos, le dialecticien.
ὁ διάλογος : le dialogos, le dialogue », c'est-à-dire un échange verbal entre deux ou plusieurs personnes. Chez Platon surtout si on lit l'Apologie de Socrate on sent combien on affaire avec un monologue. L'interlocuteur n'est bien souvent que le prétexteà discourir ou l'insert du discours adverse.
διανοεῖσθαι : dianoeisthai, penser.
ἡ διάνοια : la Dianoia, la pensée, c'est-à-dire l'activité mentale de réflexion et de considération.
ἡ Δίκη : la Dikè, la Justice, c'est-à-dire la qualité de ce qui est juste et équitable.
ὁ δίκαιος : le dikaios, le juste, c'est-à-dire un individu qui agit avec justice et équité.
ἡ δικαιοσύνη : la dikaiosunè, la Justice, c'est-à-dire la qualité de ce qui est juste et équitable; C'est la vertu par excellence, puisqu'elle constitue la pratique des trois autres vertus cardinales (République, livre IV, 432b-444a), alors que dans le Ménon toutes les vertus étaient ramenées à la réflexion ou prudence (phronèsis).
ἡ δόξα : la doxa, « L'opinion », c'est-à-dire une croyance ou un point de vue subjectif.
ἡ δύναμις : la dunamis, la puissance », c'est-à-dire la capacité d'agir ou de produire un effet.
τὸ Εἴδωλον : le Eidôlon, « l'image », c'est-à-dire une représentation mentale ou physique de quelque chose.
τὸ Εἶδος : l'Eidos, la forme, c'est-à-dire la représentation abstraite et universelle d'un objet ou d'une idée.
ἡ Εἰκασία : la eikasia, l'« opinion vraisemblable », c'est-à-dire une forme d'opinion qui n'est pas fondée sur une connaissance certaine.
τὸ εἰκών : l'eikôn, « L'image », c'est-à-dire une représentation visuelle ou mentale d'une personne ou d'une chose.
εἶναι : einai, « être », c'est-à-dire l'existence ou la réalité d'une chose.
τὸ εν : le hên, « L'Un », c'est-à-dire l'unité ou l'unicité d'une chose.ἡ Ἐπιστήμη : la épistèmè, la connaissance qu'on pourrait qualifiée de « scientifique », c'est-à-dire une forme de connaissance basée sur des preuves et une méthode rigoureuse. Il en va tout autrement dans La République. La science, connaissance infailliblement vraie, est à la portée de l'homme. Elle concerne uniquement les êtres intelligibles ; « rien de ce qui relève des choses sensibles n'est l'objet de la science » (La République VII, 529b). La fin du Livre V de La République (476c-480a) est consacrée à la distinction entre la science ou connaissance (gnômè) et l'opinion. La science est le contenu de pensée de celui qui saisit les Idées (cf. Idée), tandis que l'opinion (doxa) est le contenu de pensée de celui qui ne saisit que les apparences, qui confond la réalité avec les images qu'il en forme. La définition la plus accomplie de l'Un est : ce qui peut être comme ne pas être, c'est pourquoi l'être est Un chez Palton et qu'il articule les genre complémentaire que sont le Mouvement et le Repos, le Même et l'Autre.
ἡ Ἐπιθυμία, τὸ ἐπιθυμητικόν : la épithumia, to épithumèticon, le Désir », c'est-à-dire l'envie ou l'attraction vers un objet ou une idée.
ὁ Ἔρως : l'érôs, « l'amour », c'est-à-dire un sentiment d'attirance ou d'affection profonde pour une personne ou une chose.
ὁ ετερος : le hétéros, l'autre, c'est-à-dire quelque chose ou quelqu'un de différent ou distinct.
τὸ Θατέρον : le thateron, « L'Autre », c'est-à-dire quelque chose ou quelqu'un de différent ou distinct.
ὁ Θυμός, θυμοειδής : le thumos, thumoeidēs, la colère », c'est-à-dire une émotion forte liée à la frustration ou à la provocation.
Ζῆν : Zēn, « Zeus », c'est-à-dire le dieu grec du ciel et de l'oragequi règne sur le Mont Olympe.
τὸ Ζῷον : le Zōion, « l'animal », ou encore un être vivant qui n'est pas humain.
τὸ Γένος : le Genos, le genre », c'est-à-dire une catégorie ou une classification de choses ou de personnes ayant des caractéristiques communes.
γίγνεσθαι : gignesthai, le « devenir », c'est-à-dire le processus de transformation ou de changement.
γιγνώσκειν : gignôskein, connaître, c'est-à-dire avoir une connaissance ou une compréhension de quelque chose.
ἡ γνῶσις : la gnôsis, la connaissance, c'est-à-dire la compréhension ou la maîtrise d'un sujet ou d'une chose.
ἡ γυνή : la gynè, la femme, c'est-à-dire un être humain de sexe feminin
ἡ ἰδέα : l'Idea, l'Idée, c'est-à-dire la représentation abstraite et universelle d'un objet ou même d'une idée s'il n'y avait le bien dont le but est d'empêcher la regression vers l'Idée de l'idée. L'Idée dans les dialogues platoniciens de la maturité, ne se confond pas avec une simple représentation entale : elle estl'élément permanent, stable, objectif, que la pensée cherche à saisir et à dévoiler, par le jeu des définitions et du maniement dialectique. Elle acquiert peu à peu dans l'oeuvre de Platon, et notamment dans La République, une réalité qui la situe au-delà du monde sensible, dans un monde intelligible, pur et permanent, par rapport auquel le monde qui nous est donné par les sens, trop incertain et changeant, est ravalé au rang d'ombre et de reflet. voir aussi Eidos.
L'Idée platonicienne (l'Idée du Beau, l'idée du Juste, etc. à noter qu'il n'y a pas d'l'idée du Bien pour un platonicien accompli mais un principe du Bien, c'est ce qui en fait la place central chez Platon, comme principe anhypothétique, voir Agathon) a quatre caractéristiques distinctives, dont les trois premières relèvent de l'ontologie et la quatrième de la théorie de la connaissance. Elle est a) unique ; b) parfaite ; c) toujours identique à elle-même, en d'autres termes éternellement immuable et par là immortelle ; d) seulement intelligible (donc aucunement sensible). L'Idée est l'objet de la science (épistèmè), c'est-à-dire de la connaissance infailliblement vraie. Par là, les Idées ont un rapport privilégié à Dieu qui a, au plus haut degré, toutes les caractéristiques des Idées, surtout la principale : l'immutabilité. Dieu n'est pas sujet au changement, il n'est nullement affecté par le devenir (La République, Livre Il, 380d). Quant à leur statut ontologique, les Idées platoniciennes sont des êtres réels et indépendants, et non des idées que nous formons, nous les hommes, de telle ou telle chose.
Les choses multiples, qui participent à la fois de l'être et du non-être, sans être à proprement parler ni l'être pur ni le non-être pur (La République V, 478e), sont l'objet de l'opinion (doxa), c'est-à-dire d'une connaissance intrinsèquement faillible. Le philosophe authentique platonicien s'ouvre vers les Idées (le non-philosophe se tourne vers leurs copies), non seulement au niveau de la connaissance mais aussi, conjointement, au niveau de ses affects. La raison du philosophe lui permet non seulement de contempler la nature de chaque Idée mais également de l'aimer (phileinJ et de se lier affectivement à elle (aspazesthai) (La République,Livre V, 476b et 479e-480a).Mais si la distinction entre science (c'est-à-dire connaissance vraie) et opinion est constante dans l'oeuvre platonicienne, exception faite du Sophiste, la position de Platon sur le rapport entre la science ou intelligence (noûs) et l'opinion vraie (aléthès) ou droite (orthè) semble varier selon ses textes. Sur cette dernière distinction cf. Ménon, 96e98c ; Timée, 51 d-e ; et Lettre VII, 342c. Sur la « formule provocante doxastikè épistèmè (Sophiste, 233c), qui fait la synthèse de l'opinion et de la science, cf. la note 93 de la traduction de ce dialogue par Nestor Cordero, GF-Flammarion, pp. 225226 (la traduction qu'il propose est « science de l'apparence.
L'ironie est la principale arme rhétorique de Socrate dans les premiers dialogues de Platon. Elle prend souvent la forme d'une feinte adhésion aux opinions émises ou d'une admiration exagérée pour un propos, et doit aider l'interlocuteur à prendre conscience de la fausseté ou de l'absurdité de ses opinions. Elle a une fonction pédagogique et stimulante plus que négative.
ἡ κλίνη : la klinè, le lit, c'est-à-dire un meuble pour dormir ou se reposer. Vient de κλίνειν : klinein, s'allonger, d'inlicner.
ὁ κόσμος : le kosmos, le monde, c'est-à-dire l'univers physique ou l'ensemble des choses existantes.
ἡ κρίσις : la krisis, le Jugement, c'est-à-dire le processus de prise de décision ou de détermination de la vérité. Vient de κρίνειν, krinein, verbe aux différents sens dont celui de juger, d'où l'image que la philosophie serait un tribunal de la raison où le philosophe deviendrait avec Nietzsche un intercesseur, celui qui intercède en faveur de la vie, même la plus humble, on n'a peut-être mal compris la sympathie de Nietzsche pour les plus humbles dès lors qu'ils sont probes hommes, prodhommes et non animé de vérité, laquelle n'est pas l'importance.
ὁ λογιστικός : le logistikos, le Logique », c'est-à-dire la raison ou la faculté de raisonner.
ὁ λόγος : le Logos, le mot, c'est-à-dire l'expression verbale ou écrite d'une pensée ou d'une idée.
ἡ νόησις : la noèsis, la pensée, c'est-à-dire l'activité mentale de réflexion et de compréhension. Dérivé de νοεῖν, noein, penser.
τὸ νοητόν : le Noèton, « L'intelligible », c'est-à-dire ce qui est accessible à la compréhension mentale plutôt qu'aux sens physiques.
τὸ νοούμενον : le nooumenon, le Nomenon », c'est-à-dire la réalité en soi, indépendamment de toute perception.
τὰ νόμιμα : ta nomima, le lois, c'est-à-dire les règles ou les principes qui régissent le comportement humain.
ὁ Νόμος : le Nomos, la Loi, c'est-à-dire une règle ou un principe établi pour régir le comportement humain.
ὁ Νοῦς : le Nous, l'esprit, la pensée, la faculté mentale de la réflexion et de la compréhension.
ἡ ομολογία : l'homologia, l'accord en vue de la concorde, c'est-à-dire un état où les parties sont en accord ou en concordance.
ὁμολογεῖν : l'homologein, reconnaître, c'est-à-dire admettre ou accepter quelque chose comme vrai ou exact.
τὸ Ὄν : le On, l'« Être », c'est-à-dire l'existence ou la réalité d'une chose.
τὸ ονομα : l'onoma, le nom », c'est-à-dire le mot ou l'expression utilisé pour désigner une personne ou une chose.
ὁ οράν : l'oran, le voir mais aussi la limite, c'est-à-dire la frontière ou la ligne de démarcation entre deux choses. A mettre en relation avec le dran, le parler, et donc le dranaton, ce qui peut-être vu.
τὸ ορατόν : l'horaton, le visible, c'est-à-dire ce qui peut être vu ou observé.
τὸ ορώμενον : le horômenon, « L'objet vu, c'est-à-dire ce qui est perçu ou observé.
ἡ Οὐσία : l'ousia, l'essence, pour faire court et réducteur, la nature d'une chose. Elle désigne ce qui fait la permanence d'une chose, sa nature (phusis), Par opposition aux accidents (pathe), qui peuvent varier selon les circonstances. Elle se distingue également de l'existence de la chose. Une définition juste doit faire saisir l'essence d'une chose, d'un être.
πάσχειν : paskhein, pâtir, souffirr, ressentir la douleur voire de la détresse.
τὸ πάθημα : le pathème, la passion vue comme une émotion intense ou un état d'esprit fort.ὁ πολίτης : le politēs, le Citoyen, c'est-à-dire un membre d'une communauté politique organisée.
ἡ πίστις : la pistis, la foi, c'est-à-dire la croyance ou la confiance en quelque chose ou quelqu'un.
Le poète : Platon a également développé une théorie de l'inspiration divine dans le dialogue Ion, où il décrit le poète comme un réceptacle de la divinité qui lui inspire ses œuvres. Ce qu'il combat ce sont les Rhapsôdes, c'est-à-dire les grammariens qui connaisaient par coeur Homère, il les condamnera dans La république.
ἡ πόλις : la polis, la cité, c'est-à-dire une communauté politique organisée. Thématique de la cité idéale dévelppée par Socrate.
ἡ πολιτεία : la politéïa, la politie, la constitution, c'est-à-dire la forme d'organisation politique et sociale d'une cité. Cicéron appelle cela la République, dans l'exonymie qui lui est propre. L'ouvrage de Platon connu sous le titre Politéïa, l'est dès l'Antiquité puisque c'est le titre employé par Aristote et Cicéron dans leurs commentaires et les citations qu'ils en font. Le double titre Politeia ou de la justice a été avancé par le philosophe et grammairien Thrasylle. La traduction qui a prévalu, République, n'est pas la plus indiquée, puisque politeia signifie « constitution d'une cité », « forme constitutionnelle de gouvernement », « régime politique » ou plus simplement « politie ».
ὁ πολιτικός : le politicos, le politique, c'est-à-dire une personne qui s'occupe des affaires publiques.
τὸ πρᾶγμα : le pragma, l'action, c'est-à-dire un événement ou une activité.
πράττειν : prattein, « agir », c'est-à-dire accomplir une action.
ἡ Ψυχή : la psychè, « l'âme », c'est-à-dire l'essence immatérielle de l'être humain et le principe de tout mouvement. L'âme a un statut intermédiaire entre le sensible et l'intelligible. C'est l'expérience des conflits et des contradictions internes à l'âme humaine qui pousse Platon a en proposer, en République, livre IV, 435c-445b, une division en trois parties, sans toutefois contester ce qui est, pour lui, l'unité de l'âme. Elle est composée de trois parties, de trois facultés, de trois fonctions : 1°) la partie rationnelle, le logisticon, qui nous permet d'accéder a la connaissance vraie ; 2°) la partie désirante, l'épithuméticon, responsable de l'ensemble des appétits ; 3°) la partie irascible ou agressive, la thumoéidès, responsable de l'ardeur. Dans le Phèdre, 246a-d et 253c-254b, Platon tente de rendre cette tripartition plus accessible à notre entendement en ayant recours au mythe de l'attelage ailé. L'âme y est représentée comme un tout formé d'un cocher et de deux chevaux, un blanc et un noir. Le logos, qui n'est autre que le cocher, a pour tâche de maîtriser l'énergie débordante, de la maniere la plus douce en ce qui concerne la partie irascible de notre âme (le cheval blanc), car elle est douée de pudeur (aidôs), et de la maniere forte en ce qui concerne nos désirs (le cheval noir), car ils sont caractérisés par la démesure ou exces (hubris). Sur la manière de surmonter la difficulté de penser à la fois la nature composée de l''âme et son unité, cf. la note 160 de M. Dixsaut lors de sa traduction du Phédon, GF-Flammarion, Paris, 1991, pp. 351-353.
τὸ Ῥῆμα : le rhèma, le mot, c'est-à-dire une unité de langage ayant un sens particulier.
τὸ σχῆμα : le schèma, la forme, c'est-à-dire l'apparence ou la configuration extérieure d'une chose.
ἡ σοφία : la sophia, la sagesse. En République, Livre IV, 428b-429a, la sagesse a un sens purement cognitif et non un sens moral e ; en effet, Platon emploie dans ce contexte, comme souvent, les termes sagesse, science (épistèmè) et réflexion (phronèsis) de manière indifférente avec la sagesse. C'est pour cette raison que certains traducteurs préfèrent rendre sophia par savoir, réservant le terme sagesse pour traduire le grec sophrosunè, autre nom de la modération.
ὁ σοφός : le sophos, le sage, c'est-à-dire une personne qui possède une grande sagesse et une connaissance approfondie.
ὁ σοφιστής : le sophistēs, le sophiste, c'est-à-dire une personne qui enseigne la sagesse et la vertu. Les sophistes sont des professeurs qui prétendaient dispenser aux jeunes gens du monde grec une « sagesse » - le terme vient de sophos, habile, sage - consistant essentiellement en un savoirfaire technique, en un art, celui de la parole. Gorgias et Protagoras sont présentés dans les dialogues de Platon qui portent leurs noms comme des interlocuteurs dignes d'intérêt, notamment à cause de leur maîtrise du langage, mais aussi comme les adversaires par excellence de Socrate, et de pseudo-maîtres. Pourtant Socrate, aux yeux des simples Athéniens, comme dans les comédies d'Aristophane, pouvait aisément passer luimême pour sophiste.
ἡ σωφροσύνη : la sôphrosunè, la modération, la tempérance en tant vertu cardinae des Athéniens, la maîtrise des appétits ou le contrôle de soi (République, Livre IV, 430d-432b) ; le sens de ce terme est donc différent de celui qu'il avait dans les dialogues précédents de Platon, où il signifiait sagesse pratique ou bon sens (par exemple dans le Charmide et dans le Protagoras. Certains commentateur iront jusqu'à parler de sagesse pratique. Dérivé de σώφρων, sôphrôn.
τὸ ταὐτόν : le Tauton, le Même, c'est le genre complémentaire de de l'Autre dans le dialogue le Politique.
ἡ τέχνη : la Technè, l'art, le métier, c'est-à-dire une activité comprise comme imitation.
τὸ τέλος : le Telos, le but », c'est-à-dire l'objectif final ou le résultat attendu.
ἡ τράπεζα : la Trapeza, laTable », c'est-à-dire un meuble pour manger ou travailler.
ὑπόθεσις, l'hypothesis, l'hypothèse, comme proposition ou supposition qui est avancée comme vraie pour les besoins d'un raisonnement. dérivé de ὑποτιθέναι, hupotithenai.
τὸ φάντασμα : le phantasma, le fantôme, c'est-à-dire une image et une apparence pleine d'illusion, illusoire.
ἡ φιλία : la philia, c'est-à-dire une personne à laquelle on est lié par une affection ou une estime particulière. Tiré de ὁ Φίλος, le philos, l'ami comme dans le dialogue Le lysis.
ὁ φιλόσοφος : le philosophos, le philosophe, c'est-à-dire une personne qui recherche la sagesse et la compréhension de la réalité.
ἡ φύσι : la physis, la nature, c'est-à-dire l'ensemble des lois et des forces qui régissent l'univers physique. Dérivé de φύειν, phuein. Il y a un gros mythe autour de cela car la déesse de la nature sauvge est Cybèle.