CITE GRECQUE / La religion chez les grecs
Le sacré et l'impur
ἁγνός, ή, όν : éternel, pur. Se dit en parlant des objets sacrés ou des dieux eux-mêmes.
ἡ ἱερὰ ὁδός : la distance sacrée (féminin, génitif : τῆς ἱερᾶς ὁδοῦ)
τὸ μίασμα, -ατος : le miasme, la souillure provenant du sang versé ou d'un meurtre.
μιαρός,ά, όν : souillé, impur
χραίνω (ἔχρανα, ἐχράνθην) : souiller
le clergé
ὁ θυμελητής, -οῦ : le thymélētēs, le prêtre chargé de faire les sacrifices.
ὁ θύτης, -ου : le thytes, le sacrificateur.
ἡ ἱέρεια, ἱέρειας : la hiereia, la prêtresse.
ὁ ἱερεύς, ἱερέως : le hiéreus, le prêtre.
ὁ καθηγητής, -οῦ : le kathēgētēs, le: maître de cérémonie.
ὁ μάντις, -εως : le mantis, le devin.
ἡ ὁλοκαύτωσις , -εως ; l'holokaustōsis, l'holocauste
ὁ τελεστής, -οῦ : le telestēs,le prêtre chargé d'effectuer le rituel.
ὁ τηρὸν ῥάβδου ἱεροῦ : le gardien de la baguette sacrée (Eschyle, Les Suppliantes, 248).
ἡ ἐννομοθεσία : la ennomothesia, la loi sacrée c'est aussi en politique la législation.
le culte
ἡ ἑκατομβή, -ῆς : l'hekatomb, le sacrifice grec antique de cent bovins, en l'honneur d'un dieu ou lors de cérémonies religieuses importantes.
ἡ ἐντευξίς, -ίδος : prière, supplication.
ἡ ἑορτή, -ῆς : heortē, fête religieuse. Ce terme était utilisé pour désigner les célébrations et les rituels en l'honneur des dieux ou des déesses dans la religion grecque antique. Les principales heortai (pluriel de heortē) étaient souvent associées à des événements saisonniers ou à des étapes importantes de la vie, comme les mariages, les naissances ou les funérailles. Les heortai impliquaient souvent des sacrifices, des offrandes, des prières, de la musique et de la danse.
ἡ εὐχαριστία, -ίας : action de grâce, offrande de gratitude.
ἡ θυσία, -ίας : la thusia, le sacrifice, l'offrance (voir Stock).
ὁ ἱερός; -οῦ : le sacrifice, le sacré, l'offrande.
ἡ ἱερουργία, -ίας : la hierourgia, la cérémonie religieuse.
ἡ λειτουργία, -ίας : la leitourgia, le service religieux, l'office religieux, la cérémonie.
ἡ λιτή, ῆς : la lité, la prière, la supplication aux dieux.
ὁ ὄλβος, -ου : offrande.
ἡ ὁλοκαύτωσις, -ώσεως : l'holocauste, qui est une offrande animale brûlée en entier.
ἡ προσφορά, -ᾶς : offrande, sacrifice.
οἱ πιστοί, -ῶν : les pistoí, les fidèles ou encore οἱ πιστεύοντες (les pisteúontes).
ἡ σπονδή, -ῆς : la spondē, féminin, génitif : τῆς σπονδῆς : libation.
ὁ σφάγιον, -ίου : le sphagion, le sacrifice rituel d'animaux.
ὁ ὕμνος, -ου : hymne, chant liturgique.
ἡ χορηγία, -ίας : la chorgia, la chorégie, le parrainage financier d'une cérémonie ou d'un spectacle, la charge financière pour les cérémonies religieuses qui peuvent être des spectacles dans le cas du culte de Dionysos par exemple.
Les offrandes, les voeux et le stock
ἡ ἀνάθημα, -ος : l'anathēma, l'offrande votive.
ὁ ἀναθητής : l'anathētēs, celui qui fait une offrande votive.
τὸ ἀγαλματοειδές ; l'agalmatoeidēs, la statue votive.
ὁ ἀναθηματικὸς θησαυρός, -οῦ : le trésor votif.
ὁ ἀποθήκη, -ήκης : l'apothéké, le stock.
ὁ θησαυρός, -οῦ : le thésaurus, le trésor.
ὁ πίναξ, -ακος : la pinax, la tablette votive.
οἱ πολύτιμοι μετάλλοι, ων : les polýtimoi metálloi, les métaux précieux sont : ὁ χρυσός (le chrysós, or), ὁ ἄργυρος (l'árgyros, argent), ὁ χαλκός (le chalkós, le bronze).
Dans le contexte des temples grecs, le stock ou trésor avait une fonction de conservation des richesses matérielles et financières du temple. Il était généralement constitué de métaux précieux (or, argent, bronze) ainsi que d'objets de valeur offerts en guise de dons par les fidèles et les pèlerins. Ces dons pouvaient prendre la forme de bijoux, de statues, de vaisselle, de vêtements, etc. Le trésor votif, quant à lui, désigne spécifiquement les offrandes votives (c'est-à-dire offertes en accomplissement d'un vœu) destinées au temple. Ces offrandes pouvaient être de différentes natures et tailles, allant d'un simple ex-voto en terre cuite à des statues en bronze de grande taille.
Le temple
ὁ ἄδυτον, -του : l'adyton, il s'agit de la partie la plus sacrée du temple, qui n'était accessible qu'aux prêtres et aux initiés. Dans certains temples, l'adyton pouvait abriter la statue de la divinité. Il existe aussi l'ὀπίσθιος νάος, ὀπισθίου ναοῦ.
ἡ ἀρχιτράμμαξ, -ακος : l'architrammax, l'architrave ; l'architrave est la partie horizontale en bois ou en pierre qui repose sur les colonnes d'un portique ou du péristyle d'un temple, qui fait office de linteau en saillie et qui supporte la frise et le fronton.
ὁ ἀρχίτραυμα, -ατος : l'architrauma ; l'entablement est une pièce en saillie située sur la face supérieure de l'architrave, qui est généralement décorée de sculptures (frise qui peut être faite d'une alternance de métopés et de triglyphes).
ἡ ἀρχίστρωμα, -ατος : l'archistrōma ; C'est la corniche, la partie supérieure d'un fronton triangulaire, qui est décorée de sculptures qui est horizontale maus aussi inclinée, rampante.
ὁ ἀρχιμαστός : un élément décoratif en forme de poisson, qui est souvent utilisé dans l'ornementation des temples. L'archimastós peut-être aussi un chef de chantier.ὁ βωμός, -οῦ : le bōmos, l'autel sacrificiel.
ὁ γείσων : le geisōn, le fronton, qui est la partie triangulaire située au-dessus de l'entablement et qui est souvent décorée de sculptures.
ἡ διανομή : la dianomē, le chaînage. Cette technique de construction consistait en l'ajout de chaînes en fer ou en plomb dans les murs d'un bâtiment pour renforcer sa stabilité et sa résistance aux forces horizontales, telles que les vents ou les tremblements de terre. Les Grecs ont commencé à utiliser cette technique de construction vers le VIe siècle av. J.-C., lorsque les bâtiments commencèrent à devenir plus grands et plus hauts. Les chaînes étaient souvent placées dans les murs au niveau des linteaux et des corniches pour éviter que le bâtiment ne se fissure ou ne s'effondre sous la pression des forces horizontales. L'utilisation de chaînes dans les murs était également une méthode pour éviter les colonnes massives et les murs épais, ce qui permettait aux architectes grecs de concevoir des bâtiments plus légers et plus élégants.
ἡ ἐνταζία, -ίας : l'entazia : l'entablement, qui est une structure horizontale composée de l'architrave, de la frise et de la corniche.
entasis :
ἡ εὐθύντερια, -ιας : la euthynteria, l'ajustement, qui est la partie inférieure de la colonne qui est taillée pour s'ajuster à la base.
ὁ κρηπίς ou ὁ κρηπιδωμός : le krēpis, le krēpidōmos, le crépis ou crépidome, qui est la base en gradins qui entoure le temple et qui sert de fondation pour les murs.
ἡ κεραμεία, -ίας : la kerameia, la céramique, qui est un matériau de construction couramment utilisé pour les murs et les toits des temples.
ἡ λεπτομέρεια, -ιας : la leptomereia, la taille de pierre mais aussii l'art de tailler et de façonner les éléments décoratifs du temple, tels que les frontons, les frises et les chapiteaux.
ὁ ναός, -οῦ : le naos, la pièce centrale du temple et qui abrite la statue de la divinité, parfois le nom même d'un petit temple.
ὁ ὀπισθόδομος, -όμου : l'opisthódomos, l'opisthodome, la salle arrière du temple, qui peut servir de lieu de rangement ou de salle de culte secondaire.
ὁ πρόστυλος : le prostylos, le portique en façade, qui est un portique à colonnes situé à l'avant du temple.
ἡ κίονας : la kionas : le chapiteau, qui est la partie supérieure de la colonne située entre le fût et l'architrave.
ὁ παραστάδης : le parastadēs, le pilastre, qui est un élément architectural vertical saillant, similaire à la colonne, mais qui n'a pas de fût indépendant.
ὁ σκηνοβατής : le skēnobatēs, le scénobate, qui est une plate-forme ou un socle sur lequel repose le temple, s'il est surélevé c'est un podium.
ὁ στερεόβατος : le stereobatos, le stéréobate, qui est une structure en gradins qui supporte le temple et sur laquelle repose le stylobate ; le podium chez les Romains.
ἡ στοά, la stoa : le portique, qui est une galerie couverte située à l'avant du temple.
ὁ στυλοβατής : le stylobatēs, le stylobate, qui est une plate-forme à la base des colonnes sur laquelle repose le temple, souvent recouvert de marbre.
ὁ στύλος : le stulos, la colonne, qui est un élément architectural vertical qui soutient le toit du temple.
ὁ τείχος : le teikhos, le mur, qui entoure et protège le temple.
ὁ τοιχοβατής : le toichobatēs, voir στυλοβατής
Les Mystères
Il y a principalement l'orphisme et l'éleusisme.
ὁ κάθαρσις, καθάρσεως ; la catharsis, la purification spirituelle.
ὁ μύστης, -ου : μύστης (mystēs) désigne un initié aux mystères religieux, particulièrement dans le contexte de la Grèce antique. Les mystères étaient des cérémonies religieuses secrètes et réservées aux initiés, au cours desquelles ils recevaient une initiation et des enseignements religieux ésotériques. Les mystères les plus connus étaient les Mystères d'Éleusis en l'honneur de la déesse Déméter et de sa fille Perséphone. Le statut de mystēs était hautement respecté et conférait un certain prestige social. Les Mystères d'Orphée ou l'orphisme sont une tradition religieuse et mystique liés au culte de Dionysos qui s'est développée en Grèce antique à partir du VIe siècle av. J.-C. Les croyances et les pratiques orphiques ont influencé d'autres mouvements religieux et philosophiques de l'époque, tels que le platonisme et le pythagorisme.
ὁ Ὀρφεύς, -έως : Orphée, le célèbre poète et musicien mythique, considéré comme le fondateur de l'orphisme.
ὁ Ὀρφικός, -ou : un adepte de l'orphisme, qui suit les enseignements et les pratiques religieuses de cette tradition.
ἡ Ὀρφικὴ θεολογία, -ας : la theología orphikē, la théologie ou de la doctrine de l'orphisme, qui met l'accent sur la nature divine de l'âme et la possibilité de la libération de la souffrance et de la réincarnation.
ὁ Ὀρφικὸς κόσμος -ου : le kosmos orphikos, l'univers ou du monde selon les croyances orphiques, qui comprend des éléments divins, des âmes et des formes de vie multiples.
ἡ Ὀρφικὴ μυσταγωγία, ας : la mystagōgia orphikē, la mystagogie orphique, c'est-à-dire l'initiation ou de l'enseignement secret dans l'orphisme, qui comprend des rituels, des pratiques de méditation et des expériences mystiques.
ὁ Διόνυσος Ζαγρεύς : le Dionysos Zagreus, divinité orphique, associée à la mort et à la renaissance, ainsi qu'à la chasse et à la nature sauvage. Il était considéré comme le fils de Zeus et de Perséphone, et avait souvent des attributs de chèvre ou de taureau.
ἡ θεολογία τοῦ Διονύσου Ζαγρεύ : la théologie de Dionysos Zagreus. C'est l'ensemble des croyances et des pratiques religieuses associées à cette divinité orphique, qui comprenaient des rites de purification, des pratiques ascétiques et des sacrifices.
ὁ καθαρτικός λουτρισμός : le catharticos loutrismos, le bain purificateur, associée à la théologie de Dionysos Zagreus, qui était considérée comme une forme de purification spirituelle.
ὁ σατυρικός χορός : le satyrikos choros, le chœur des satyres ; c'est un groupe de personnages mythologiques qui accompagnaient souvent Dionysos Zagreus dans les rituels orphiques. Les satyres étaient des êtres mi-humains mi-animales, souvent représentés avec des cornes et des jambes de bouc.
ὁ θρήνος : le thrénos. C'est un chant funèbre associé à la mort et à la renaissance, que l'on retrouve dans la théologie de Dionysos Zagreus.
ἡ ὀργία : l'orgia, l'orgie comme pratique religieuse associée à Dionysos Zagreus. Les orgies orphiques consistait en des cérémonies mystiques et rituelles, nocturnes et secrètes, souvent accompagnées de musique, de danse et d'ivresse, liées au culte dionysiaque, mais avec des pratiques spécifiques liées à la cosmogonie orphique, qui mettaient en avant la purification de l'âme et la communion avec les dieux. Les participants, souvent membres d'une fraternité religieuse orphique, suivaient des pratiques ascétiques et buvaient un breuvage rituel (le kykeon) pour atteindre un état de transe et de communion avec Dionysos-Zagreus et les autres dieux. Les orgies orphiques impliquaient également souvent des sacrifices d'animaux, des danses et des chants.
La supplique et les suppliants
ὁ ἀφίκτωρ, ωρος : l'afictor, le suppliant
ἡ ἐντευξίς, -ίδος : l'enteuxis, la prière, la supplication.
ὁ κλάδος, ου : le clados, branchage, rameau ; branche d’olivier que présentaient les suppliants
ἡ λιτή, ῆς : la lité, la prière, la supplication aux dieux
Le funéraire
ἡ ἐκφορά, -ᾶς : le cortège funèbre.
ὁ θρήνος, ου : le thrénos. C'est un chant funèbre associé à la mort et à la renaissance, que l'on retrouve dans la théologie de Dionysos Zagreus.
ὁ κοιμητήριος λόχος, -ου -ου : le cimetière.
ὁ λειτουργός, -οῦ : le prêtre, du prêtre, qui effectuait les rituels funéraires.
ὁ λουτρός, τοῦ λουτροῦ : le bain funéraire, du bain funéraire, dans lequel on lavait le corps avant l'enterrement.
ἡ μετεμψύχωσις : la metempsychōsis, la métempsychose. C'est la croyance selon laquelle l'âme peut passer d'un corps à un autre après la mort, une croyance que l'on retrouve dans la théologie de Dionysos Zagreus.
ὁ νεκρός, -οῦ : le mort.
ἡ νεκρώσιμος, -ου : l'inhumation.
ἡ προθήκη, -ης : le cercueil, dans lequel on mettait le corps avant l'enterrement ; le caveau.
ὁ σάρκος, -ός : la chair.
ἡ σαρκοφάγος, -ου : le cercueil.
ὁ στέφανος, -ου : la courronnne (mortuaire) souvent faite de laurier.
ἡ σορός, -οῦ : le corps déposé dans la tombe, la dépoulle, le cadavre.
ἡ ταφή, -ῆς : l'enterrement, relatif à l'enterrement.
ὁ ταφός, -οῦ : la tombe, de la tombe.
ὁ τύμβος, ου : le tymbos, le tombeau, qui est un monument funéraire situé à l'intérieur ou à proximité du temple.
ὁ χαρώνης, -νέως : le fossoyeur.
La fin des temples et l'empire cromain d'Orient à partir du IVe siècle
Cet évènement est appelé ἡ καταστροφή τῶν ἱερῶν la katastrofē tōn hierōn en hellène attique, ce qui signifie littéralement la destruction des temples, la destruction de tous les temples païens de l'Empire romain en à prtir de 391 après J.-C., en promulguant une loi interdisant la pratique de toutes les religions non chrétiennes notamment celle proposant des sacrifices. L'empereur romain Théodose Ier l'a ordonné au cours de 4 décret dont celui de 391. Cette décision a été motivée par la volonté de convertir l'ensemble de la population de l'Empire romain au christianisme, qui était devenu la religion officielle de l'Empire depuis l'édit de Milan en 313. Notons que la langue de l'Empire romain d'Orient, appelé byzantin par Hieronimus Wolf en 1557, était principalement le grec, bien qu'elle ait également utilisé d'autres langues comme le latin et le slave dans certaines régions. Le grec était la langue officielle de l'Empire byzantin depuis l'époque de l'Empereur Héraclius au 7ème siècle, et elle est restée la langue dominante jusqu'à la chute de l'Empire en 1453.
Il y a tout un problème d'exonymie sur lequel nous ne reviendront pas ici.