EPISTEMOLOGIE / L'affaire Jean Gayon
Galilée fait dire à ses protagonistes de Discours concernant deux sciences nouvelles, 1638 qui s'oppose comme s'oppose la science aristotélicienne et la science nouvelle de Galilée ceci : l'adversaire de Galilée : « Pouvez-vous nous dire si vos expériences donnent des résultats conformes à vos conclusions théoriques ? », le représentant de Galilée, Salviati, répond : « (Galilée) n’a nullement négligé de faire des expériences ; soucieux moi-même de m’assurer que l’accélération de des graves en chute libre s’opère bien selon la proposition que nous avons décrite, j’en ai plus d’une fois cherché la preuve expérimentale, en sa compagnie, de la façon suivante » . Il dit ensuite qu’il a fait une centaine d’expériences avec des boules et des plans inclinés dont voici quelques retranscriptions :
« Dans une règle, ou plus exactement dans un chevron de bois, long d’environ douze coudées, large d’une demi-coudée et épais de trois doigts, nous creusions un petit canal d’une largeur à peine supérieure à un doigt, et parfaitement rectiligne ; après avoir garni d’une feuille de parchemin bien lustrée pour le rendre aussi glissant que possible, nous y laissions rouler une boule de bronze très dure, parfaitement arrondie et polie. Plaçant alors la l’appareil dans une position inclinée, en élevant l’une de ses extrémités, d’une coudée ou deux au-dessus de l’horizon, nous laissions, comme je l’ai dit, rouler la boule en notant (…) le temps nécessaire à une descente complète ; l’expérience était commencée plusieurs fois afin de déterminer exactement la durée du temps, mais sans que nous découvrissions jamais de différence supérieure au dixième d’un battement de pouls. La mise en place de cette première mesure étant accomplie, nous faisions descendre la boule sur le quart du canal seulement : le temps mesuré était toujours rigoureusement égal à la moitié du temps présent. Nous faisions ensuite varier l’expérience en comparant le temps requis pour parcourir sa moitié ou les deux-tiers, ou les trois-quarts, ou toute autre fraction ; dans ces expériences répétées une bonne centaine de fois, nous avons toujours trouvé que les espaces parcourus étaient entre eux comme les carrés des temps, et cela, quelle que soit l’inclinaison du plan,i.e., du canal dans lequel on laissait descendre la boule».
Galilée, Discours concernant deux sciences nouvelles, 1638, Troisième journée.
pris sur : http://www.philocours.com/cours/cours-galilee-experimentation.htm
autres réferences : http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12290687 et http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=12305114
Le but clair est de faire passer Galilée pour un platonicien alors qu'en s'écartant de l'ontologie platoncienne et de la métaphysique par l'expérimentation de mobiles sur plans inclinés, Galilée a permis la discrétisation de l'accélération : le mouvement acquérant la dimension d'état qui ne produit aucun effet. C'est un peut comme si on sortait du systèmes des causes et des changements qui requiert quant à lui une substance, c'est-à-dire un inobservable. Ce sont Lamarck et Newton qui assureront la mise en équation de la dynamique des forces et de la gravitation. Nous pourrions donner plus de pièce mais je pense que le raisonnement reste éloquent.
Quant au deuxième point cela porte sur l'histoire de la biologie... ( à venir avec la refonte de notre précedent article)