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La Philosophie à Paris

FEMINISME / Maria Vérone

Maria Vérone (1874–1938) incarne un féminisme républicain et pragmatique, porté par la force du droit, le courage du verbe et la foi dans les institutions. Oratrice, journaliste, juriste et militante, elle se bat pour l’inscription des femmes dans la citoyenneté française, avec une formule qui résume son engagement : « La femme paie l’impôt, elle doit voter. »

Dès l’adolescence, Maria Vérone entre dans les cercles intellectuels radicaux. À 15 ans, elle devient secrétaire du Congrès de la Libre Pensée française, mouvement anticlérical et rationaliste. Elle enseigne en école maternelle et donne des cours dans les universités populaires, notamment aux classes ouvrières. Son féminisme s’enracine dans une éthique de l’instruction, du débat et de la raison universelle.

Elle rejoint La Fronde, journal fondé par Marguerite Durand, entièrement rédigé et dirigé par des femmes et y tient des billets politiques et sociaux, défendant les droits civiques des femmes, leur place dans la République et leur autonomie professionnelle. Elle développe une pensée accessible, incisive et ferme dans un style qui forge son autorité publique. Son verbe devient un outil de conquête citoyenne.

En 1907, Maria Vérone devient l’une des premières femmes avocates inscrites au barreau. Elle plaide dans des affaires impliquant des femmes abandonnées, précaires ou discriminées et participe à des réformes sociales, notamment dans le domaine du droit des mineurs et de la famille. Son action professionnelle est indissociable de son militantisme.

En tant que présidente de la Ligue française pour le droit des femmes, elle œuvre pour l’obtention du droit de vote, fondé sur la participation fiscale et civique des femmes et la reconnaissance des femmes comme sujets politiques à part entière, dans une République qui doit devenir vraiment universelle. Elle participe à des manifestations suffragistes, rédige des discours et organise des actions collectives, toujours dans une logique d’intégration institutionnelle.

En 1936, Léon Blum, chef du gouvernement du Front populaire, lui propose un poste ministériel. Elle décline pour raisons de santé, mais aurait été la première femme ministre en France, avant Germaine Poinso-Chapuis. Ce geste confirme sa stature politique et son influence dans les cercles gouvernementaux.

Maria Vérone est une stratège du droit, une républicaine passionnée et une militante tenace. Elle nous rappelle que la démocratie ne tient ses promesses que si elle inclut toutes ses citoyennes. Par son parcours, elle a ouvert les portes des tribunaux, des journaux et des ministères — même si l’histoire a freiné son entrée définitive.

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