EUROPE / Hongrie
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : Hongrie
Nature du régime : république parlementaire monocamérale
Président de la République : M. János Áder (depuis 2012, réélu en 2017)
Premier ministre : M. Viktor Orbán (depuis 2010, réélu en 2014, 2018)
Données géographiques
Superficie : 93 030 km²
Capitale : Budapest
Villes principales : Debrecen, Miskolc, Szeged, Pécs, Győr
Langue officielle : hongrois
Monnaie : forint hongrois (HUF)
Fêtes nationales : 20 août (Saint Etienne) ; 15 mars (révolution de 1848) ; 23 octobre (soulèvement de 1956)
Données démographiques
Population (2020) : 9 769 526
Densité : 105 hab. / km² (2020)
Croissance démographique (2018) : -0,1 %
Espérance de vie (2020) : 72,3 ans (hommes) ; 79,1 ans (femmes)
Religion : pas de religion officielle
Indice de développement humain (2018) : 0,845 (43e)
Indicateur conjoncturel de fécondité (2019) : 1,49
Taux d’alphabétisation (2018) : 99,47 %
Données économiques
PIB (2017) : 123,49 milliards €
PIB par habitant (2016) : 12 600 €
Croissance (2017) : 4%
Chômage (au sens du BIT) (2017) : 4,2 %
Inflation (2017) : 2,4 %
Solde budgétaire (2016) : -2 076,4 millions €
Balance commerciale (2015) : 11 798 millions USD
Principaux clients (2017) : Allemagne (28 %), Roumanie (5,4 %), Italie (5,1 %)
Principaux fournisseurs (2017) : Allemagne (26 %), Autriche (6,3 %), Chine (5,79%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2016) :
- agriculture : 4,5 %
- industrie : 30,4 %
- services : 65,1 %
Exportations de la France vers la Hongrie (2016) : 3 169 859 000 €
Importations françaises depuis la Hongrie (2016) : 4 106 932 000 €
Fiche pays Hongrie sur le site de la Direction générale du Trésor
Présence française
Site internet de l’ambassade : https://hu.ambafrance.org/
Communauté française : 2 612 inscrits (mai 2017)
Communauté hongroise en France : environ 30 000 personnes
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Le parlement hongrois, monocaméral, comprend 199 élus, renouvelés tous les quatre ans. La Diète est présidée depuis 2010 par M. László Kövér (Fidesz). La coalition Fidesz-KDNP dispose de 133 sièges qui lui permettent de disposer de la majorité constitutionnelle (deux tiers des sièges) et de la possibilité de modifier la Loi fondamentale. Le Président de la République est élu par le parlement et n’a pas de pouvoir exécutif. M. János Áder (Fidesz) a été élu en 2012 et reconduit le 13 mars 2017.
Le gouvernement hongrois est dirigé par le Premier ministre, M. Viktor Orbán, revenu au pouvoir en 2010 après un premier mandat de 1998 à 2002. Il est à la tête d’une coalition associant son parti, le Fidesz, au parti populaire chrétien-démocrate (KDNP). Cette coalition a été largement reconduite pour la troisième fois à la suite des élections législatives du 8 avril 2018 (près de 50% des suffrages). Le parti d’extrême-droite Jobbik, désormais recentré, est arrivé en seconde place avec 19% des suffrages. Outre le Jobbik, l’opposition se compose de divers partis de gauche et libéraux, dont le parti socialiste hongrois (MSZP), arrivé troisième de ces élections avec 11% des suffrages. En 2016, la campagne contre la candidature de Budapest à l’organisation des Jeux Olympiques 2024 a vu l’émergence d’une organisation, « Momentum », qui a par la suite annoncé sa transformation en parti politique. Participant aux élections législatives de 2018, il a obtenu 3% des suffrages. Les élections européennes de mai 2019 ont été remportées par le Fidesz (13 sièges), devant les sociaux-démocrates (5 sièges), Momentum (2 sièges) et le Jobbik (1 siège).
Le premier mandat de Viktor Orbán (2010-2014) a été marqué par de nombreuses réformes, y compris constitutionnelles, perçues comme mettant en cause l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la société civile et les libertés individuelles. Son deuxième mandat (2014-2018) a vu le durcissement du discours sur les questions de société (promotion du concept de « démocratie illibérale », mise en cause des ONG « étrangères ») et sur l’immigration (opposition à l’instauration de quotas européens d’accueil de réfugiés, construction de clôtures aux zones frontalières, législation restrictive sur l’asile, etc.). Au cours de ce troisième mandat, les institutions européennes et ONG font également valoir leur préoccupation relative à l’indépendance des médias et au contrôle des universités, via des fondations privées, par des proches du pouvoir.
En décembre 2020, l’opposition a décidé d’établir un programme commun en vue des élections législatives de 2022. Se réunissant dans une coalition d’un large spectre, elle allie le Jobbik (nationaliste), Momentum (parti centre-libéral), le LMP (Magyarország Zöld Pártja parti hongrois des Verts), le MSZP (Magyar Szocialista Párt, parti socialiste hongrois), le DK (Demokratikus Koalíció, Coalition démocratique, centriste) et le parti Dialogue (Párbeszéd Magyarországért, dirigé par G. Karacsony, maire de Budapest). Les prochaines élections législatives auront lieu en avril 2022.
Situation économique
PIB (2020) : 135,92 Mds EUR
PIB par habitant (2020) : 13 800 EUR
Croissance (2020) : -5% (prévision +4,3% pour 2021)
Chômage (2020) : 4,3%
Inflation (2020) : 3,3%
Dette publique brute (2019) : 93 Mds EUR (66,3% du PIB) et plus de 80% fin 2020
Déficit public (2020) : -3,3% du PIB (-1,7 Mds EUR)
Balance commerciale (2019) : -5 Mds EUR
Principaux clients (2019) : Allemagne, Slovaquie, Roumanie, Italie
Principaux fournisseurs (2019) : Allemagne, Chine, Autriche, Pologne. La France est le 14ème fournisseur de la Hongrie
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2019) :
- agriculture : 3,5%
- industrie : 26%
- services : 70,5%
Exportations de la France vers la Hongrie (2020) : 3 700 millions d’euros
Importations françaises depuis la Hongrie (2020) : 4 200 millions d’euros
Après avoir subi de plein fouet la crise économique de 2008, la Hongrie a retrouvé le chemin de la croissance en 2013 et jouissait à la veille de la crise sanitaire d’une situation économique assainie. Ces résultats sont apparus comme la conséquence de la politique économique du gouvernement Orbán, alliant recettes libérales (baisse de la fiscalité, assouplissement du droit du travail, etc.) et protectionnisme. Au fil des années, la Hongrie a réussi à se positionner comme l’un des ateliers les plus compétitifs de la chaîne de valeur de l’industrie manufacturière européenne, et notamment de l’industrie automobile allemande, en attirant ainsi les IDE.
La crise de la COVID-19 a eu pour conséquence une baisse de - 5% du PIB en 2020. Une croissance de 4 à 5% du PIB est escomptée pour 2021 avec un déficit budgétaire de 7,5% et une dette publique contenue autour de 80% du PIB. Le commerce extérieur hongrois se montre résilient en 2020 en dépit de la pandémie. A noter que si l’UE est de loin le premier partenaire de la Hongrie (74% des échanges), la place de la Chine est en croissance continue (5e partenaire).
L’économie hongroise recèle quelques faiblesses : l’insuffisance des investissements privés nationaux et étrangers, la spécialisation industrielle peu diversifiée (automobile), la forte dépendance aux fonds européens (environ 4 % du PIB sur la période 2014-2020 soit 21,9 Mds EUR) et un manque structurel de main-d’œuvre lié à une démographie très déprimée pourraient grever durablement la croissance et constituer des vulnérabilités.
Politique étrangère
La Hongrie est entrée dans l’Union européenne en 2004 et dans l’espace Schengen en 2007. Budapest a exercé la présidence du Conseil de l’Union européenne au 1er semestre 2011. Elle n’est pas membre de la zone euro.
Présence dans les institutions européennes : en charge de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage, le commissaire hongrois au sein de la Commission d’Ursula von der Leyen est M. Olivér Várhelyi, ancien représentant permanent hongrois auprès de l’Union européenne. La Hongrie dispose de 1,92 % des voix au Conseil de l’Union européenne et de 21 députés au Parlement européen.
Élargissement : la Hongrie est un fervent partisan de la poursuite de l’élargissement aux pays des Balkans occidentaux, particulièrement à la Serbie (où vit une importante minorité magyare) et au Monténégro.
Migrants / réfugiés : la Hongrie a été, jusqu’à l’été 2015, le principal point d’entrée dans l’Union européenne des migrants empruntant la route des Balkans occidentaux. Après avoir fermé sa « frontière verte » méridionale à l’automne 2015 par une clôture de barbelés, la Hongrie s’est opposé à la relocalisation de migrants sur une base obligatoire comme volontaire. A la suite de plusieurs décisions hongroises réaffirmant sa position stricte en matière migratoire, la Commission européenne a ouvert trois procédures d’infraction entre décembre 2015 et juin 2017 contre la Hongrie. La CJUE a sanctionné la Hongrie en décembre 2020 pour manquement au droit de l’Union en matière de procédures relatives à l’octroi de la protection internationale et de retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier. En conséquence, l’agence Frontex a suspendu ses activités opérationnelles en Hongrie.
Politique régionale / CFP/ FRR : la Hongrie, bénéficiaire importante de fonds structurels, devrait recevoir une enveloppe d’environ 30 Mds € pour la période 2021-2027. La Hongrie devrait toucher 7,2Mds € dans le cadre de la Facilité de Relance et de Résilience.
Climat : la Hongrie a été le premier pays d’Europe à ratifier l’accord de Paris sur le climat. Le Président János Áder est très impliqué en faveur de la lutte contre les dérèglements climatiques.
Groupe de Visegrád : la Hongrie est membre, avec la République tchèque, la Pologne et la Slovaquie, du groupe de Visegrád (V4), enceinte de concertation informelle au sein de l’Union européenne. Elle en assure la présidence tournante annuelle depuis le 1er juillet 2021. Ses priorités sont la stabilité, la réouverture et les partenariats.
Dirigé depuis 2014 par M. Péter Szijjártó, le ministère hongrois des affaires étrangères et du commerce extérieur consacre une part importante de son activité à la diplomatie économique ainsi qu’aux relations avec certains émergents (politique d’ « ouverture vers l’Est »).
Russie : la Hongrie affiche une certaine proximité avec la Russie de Vladimir Poutine, dont le dernier déplacement à Budapest date d’octobre 2019. La coopération entre les deux pays est particulièrement développée dans le secteur énergétique, dans un contexte de dépendance aux hydrocarbures russes, ainsi qu’avec l’attribution à Rosatom du contrat d’extension de la centrale nucléaire de Paks2. Le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, s’est rendu à Moscou en janvier 2021 pour négocier un nouveau contrat gazier avec Rosneft et l’achat de 2M de doses de vaccins Spoutnik V.
Ukraine : la Hongrie est attachée à la stabilité et à la perspective européenne de l’Ukraine, notamment en raison de la présence d’une importante communauté magyare (150 000 personnes). Elle apporte à l’Ukraine une aide matérielle via le groupe de Visegrád et a figuré parmi les pays les plus allants quant à l’exemption de visas. La loi linguistique ukrainienne, entrée en vigueur le 28 septembre 2017, a créé une polémique en Hongrie, qui estime notamment que cette loi fragilise l’enseignement des langues minoritaires telles que le hongrois. En conséquence, Budapest met son véto à toute réunion ministérielle OTAN-Ukraine. Le différend a récemment refait surface entre les deux pays lorsque le président ukrainien a accusé les autorités hongroises d’ingérence dans le processus électoral local d’octobre 2020.
Chine : la Hongrie est le pays européen le plus ouvert au dialogue avec la Chine et actif dans le 16+1, perçu comme avantageux en termes d’investissement et de dialogue politique. Sa position vis-à-vis de la Chine diverge ponctuellement des autres pays de l’UE. Ces bonnes relations permettent à Budapest de bénéficier de contacts bilatéraux intenses et d’un prêt pour la ligne ferroviaire Budapest-Belgrade, construite par un consortium sino-hongrois. La Hongrie a aussi effectué une commande de vaccins Sinopharm. La première usine européenne de Lenovo et un campus de l’université Fudan pourraient prochainement s’installer en Hongrie. Alors que la Chine est devenue le 5e partenaire commercial de Budapest en 2020, le commerce bilatéral reste nettement déficitaire pour la Hongrie.
Défense : la Hongrie a adhéré en 1999 à l’OTAN, qu’elle considère comme la pierre angulaire de sa sécurité. Elle consacrait 1 % de son PIB à la défense en 2018 et poursuit l’objectif de 2 % en 2022. Elle soutient l’adhésion à l’OTAN des pays des Balkans occidentaux. La Hongrie privilégie des fournisseurs européens pour la modernisation de son appareil de défense
Mise à jour : 10.09.21