La Philosophie à Paris

ALAIN BADIOU / Petits mots à Jean-Clet Martin

2 Mai 2011, 21:36pm

Publié par Anthony Le Cazals

Bon je vous livre là une synthèse en général les gens n'aiment pas, c'est un peu comme donner la fin d'une histoire et gâcher le plaisir de la crédulité alors que l'important n'est jamais l'histoire  le trajet ou le doigt du sage mais ce qu'ils indiquent et qui les traverse... C'était une réponse à ceci.

 

Cher Jean-Clet soit vous corroborez ce que vous faîtes dire à Badiou et alors c'est la plus grande attaque que vous puissiez faire à votre amie Véronique B. soit vous ne saisissez la stupeur de l'être chez Badiou. L'Etre a bel et bien une insistance chez Badiou et il s'est toujours porté au secours de ceux qui sortaient de l'"abri de l'être" (une autre manière de parler des sans-papiers entre autres...). L'Etre est multiple et la liberté est Une (c'est-à-dire que comme principe anhypothétique, elle peut-être ou ne pas être). Voilà résumer toute l'axiomatique de Badiou, dont l'événement n'est que le déclencheur du trajet immanent du Sujet (et non des sujets) d'autant plus aléatoire qu'il a un but et que l'imposture post-kantienne* sous le nom de Platon débute (simplement Badiou en déclarant les idées immanentes et non transcendantes ni pas respecter son hypothèse de départ qui est il n'y a ni transcendance ni immanence mais en plus se coupe du Bien platonicien qui empêchait la régression infinies des idées). Comme les termes sont condensés cela peut paraître abstrait au lecteur qui passe. Badiou n'est pas à une incohérence près, Medhi le voit comme un dictateur alors que Rousseauiste (c'est-à-dire contre la politique représentative) il n'a simplement pas conclu son axiomatique, je crois qu'il ne serait pas contre le tirage au sort, simplement parce que cela met face à un choix et non un statut. On le fait pour cela passer pour un dictateur alors qu'il est pour le fascisme de la pomme de terre depuis toujours comprenez en ses termes (l'organisation horizontale). Etant contre les héritages et pour l"évènement, il verrait volontiers le tirage au sort comme une instance du "tribunal de l'égalité". L'autre optique serait de voir dans ce "tribunal" un comité de salut public mais Badiou a abandonné la révolution. Il aime par contre qu'on le mette face à ses conséquence comme il avance à l'envers (c'est tout le problème de sa déconstruction que votre texte ne fait que soulever et que Véronique Bergen a manqué). Un minimum d'organisation ne fait pas de mal, je prolongerai dans un autre commentaire...

Si je parlais d'errance* pour répondre à votre gentil mail, c'est à propos de vos romans, de l'exploration des multivers. Ne prônant ni l'Un ni le multiple, je vous considère comme très homogène et point hétérogène (c'est-à-dire "autre que le genre"). Votre style est inimitable Vous excuserez d'avance le ton de mes prochains textes, mais j'ai un travail précis à faire, mais comme tout arracheur de dents je vous dirais que cela ne fait pas de mal.

= post-kantienne et non anté-kantienne comme vous l'affirmez dans votre précédent texte, le post-kantisme pouvant se résumer ainsi la volonté s'affirme puis se nie pour la simple raison que Kant a posé la séparation du principe de connaissance (principe de raison suffisante) et de la loi de causalité (comme "principe" d'existence). Même Schopenhauer n'a pas tiré jusqu'au bout les conséquence de ce qu'il a vu, c'est pour cela qu'il finit bouddhiste. Le postèkantisme est marqué par le nihilisme tout simplement et le nihilisme aristocratique de Badiou n'y échappe pas.

 

D'ailleurs vous reprenez sans cesse cette expression de lignes d'erre (pour ma part je dirai qu'il n'y a d'errance ou d'erreur que dans les système et non au Dehors d'où vous entendez à peine mon écho, petit hyperboréen du Sud.

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