La Philosophie à Paris

ALAIN BADIOU / La Vérité, l'Etre et le sujet, ça n'existe pas.

18 Janvier 2008, 04:41am

Publié par Le Cazals

En attendant qu'ophop réagisse...
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O
1. Vos interventions laissent supposer que pour vous, la philoszophie n'a pas de réel effet sur l'existence, comme si philosopher consistait à utiliser un certain langage, tiré de diverses doctrines ; tout comme on manipule un rider digest. Mais non : par-delà les doctrines, les auteurs et les mots, penser philosophiquement est une expérience existentielle cruciale pour celui qui s'y exerce. 2. Vous avez, me semble-t-il, une grande culture livresque : Badiou, Spinoza, Nietzsche et beaucoup d'autres encore peut-être. Vous n'avez pas en revanche une expérience du concept suffisamment concrète et distanciée pour comprendre dans toute leur dimension ces pensées auxquelles vous vous confrontez. Vous allez plus vite que la musique sans en avoir fait un apprentissage conséquent. Deux exemples, je vous cite : « confusion que vous opérez toujours entre une vérité, issue d'une procédure, et la vérité, comme vide opératoire). Ainsi il n'est pas question de la Vérité mais simplement d'une vérité qui transi les corps selon Badiou. Mais la Vértié requiert précisément un geste de rupture avec les affects et le monde La vérité ne peut pas être atteinte puisqu'il n’y a pas un seul lieu de la Vérité C_74. C'est une chose à laquelle tient Badiou sinon il y aurait d'abord comme il extase du lieu puis désastre » Mais de quoi parlez-vous au juste : « rupture avec les affects, le monde » (pour aller où ?). Evidemment que quelque chose est changé, rompu, après par exemple que l’on est tombé amoureux : on change ipso facto de monde et l’expérience ainsi acquise transforme l’état affectif. On s’est fait un nouveau corps quoi. « Mais comme la Pensée est la Vie et aussi l'Etre, selon vos dires, il n'y a rien d'extérieur à penser avec des catégories, de même que la vie digne que mène Badiou ferait partie de l'Etre et non de l'inextence d'un sujet. »Vous voyez, vous vous précipitez, si vous m’aviez lu concrètement, vous comprendriez que la pensée n’est pas que anthropologique, puisque c’est l’être, c’est la vie… Vous comprendriez par conséquent que la pensée humaine, puisqu’elle n’est pas toute la pensée, doit nécessairement faire face à ce qui n’est pas elle, appelez-le comme vous le sentez : l’Autre, le Chaos, le Vide, Dieu, etc. C’est donc à cela que sert un système des catégories ou une logique. Et puis, méditez la-dessus : l'oeuvre proprement philosophique de Badiou s'intitule l'Etre et l'Evènement, 1 et 2 comme vous le savez. Un indice : c'est seulement par cette entrée que vous réussirez peut-être un jour à la réfuter. Pour finir, et je n'y reviendrai plus, en réalité je suis plutôt spinoziste. À mes yeux rien de plus concret et de plus consistant n'existe en philosophie. Mais j'ai une grande estime pour la philosophie de Badiou. D'une part, parce qu'elle propose une expérience de pensée et une éthique absolument remarquables et courageuses ; et d'autre part, parce que j'appartiens au même camp que lui. Bien à vous.
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P
Pas Besoin de la refuter, on peut seulement émettre des doutes > Slavoj Zizek dit ceci "Il y a quand même un problème avec l'événement chez Badiou, lui-même me l'a dit, il y a comme une oscillation… l'événement…. comment le dire? Il ne veut pas faire le pas derridéen de dire, l'événement ne se reconnaît qu'à sa trace. Mais quand même il se refuse à substantialiser l'événement, il dit bien que ce qui compte n'est pas l'événement lui-même mais la fidélité. Le problème me semble être dans l'écart qui sépare l'événement de sa nomination. Badiou ne veut pas s'engager sur le terrain derridéen de l'événement comme trace rétroactive de ses nominations, mais c'est quand même la nomination, chez lui, qui semble importer. Ce n'est pas qu'il y a une ambiguité, mais en même temps, ça n'a jamais été clair, pour moi…" pris sur le site de Medhi Belaj KacemEvènement=Deux=Choix=Crisis=Crise d'où découle qu'on impose ou amplifie une crise pour mieux ensuite imposer une pensée abstraite, l'évènement comme le suggère Zizek n'est que prétexte pour platoniser en paix, pour dialectiser. Mais alors bon voyage dans la constellation Spinoza qui vous est si aride. Mes amitiés au livre V de l'éthique mon préféré. Bergson le lisait en miroir du livre I, Deleuze en miroir du livre II, on peut le lire simplement avec la toute fin du livre IV... vous y verrez que la vie du corps n'est pas la pensée de l'esprit "sous l'aspect de l'éternité de l'esprit", ou alors la vie se résume à l'esprit, ce dont je doute ;) Mais il y a une rupture de quelque chose qui n'a jamais existé chez Spinoza à savoir le parallélisme. A moins que la Béatitude soit le fruit d'un corps malade :). C'est de tout cela dont parle le livre V.P.S. : au passage n'est-ce pas vous qui parlez de pensée "humaine". Mais je doute l'amide ou la levure pense ou s'éternise.
O
Vous n’aimez ni l’abstrait ne le jargonneux, parlons donc concrètement. 1.    J’insiste : Pensée = Vie, et je complète, donc  = Être. Pour l’admettre, il est requis de se déplacer sur un terrain non-anthropologique. Remarquez en effet que partout où il y a de la vie il y a de la pensée. L’ontologie de Spinoza est peut-être celle qui démontre définitivement ce théorème. 2.    Le reste, la bêtise, etc., sont des problèmes humains. Cependant ce n’est peut-être pas si évident, la bêtise n’existe pas a priori. Sans doute est-elle causée par le caractère chaotique de la pensée (de la vie) ; du fait de la nécessité de persévérer ou de s’efforcer ou d’actualiser une puissance pour continuer de vivre. Aussi, dans ces conditions, (Spinoza toujours), le vivant est-il sujet à la joie comme à la tristesse, et tout ce qui s’ensuit (sujet réactif, sujet obscur, etc.).    3.    Il serait philosophiquement inconsistant de parler de procédures de vérité : une rencontre amoureuse, une interprétation musicale remarquable, une splendide démonstration, une action politique réussie, etc., en faisant abstraction de l’émotion (ou de l’affect). Badiou évidemment ne fait pas cette erreur : la vérité est l’état qu’on aura atteint au cours de la procédure de vérité. Si celui que vous êtes devenu, lors du trajet d’une vérité, n’est pas un sujet, c’est que vous l’appelez autrement : je est un autre. À moins d’avoir cessé aussitôt d’exister. 4.    Nolens volens, la pensée humaine consistera toujours en un système de catégories, quel qu’il soit, c’est ainsi qu’elle s’arrange avec ce qui lui est extérieur. 5.    Passons sur la gödelite (une fois dit que je suis convaincu que c’est celui qui le dit qui y est).
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L
1. Qu'importe le degré de nuance que vous accordez à votre propre pensée. Vous pourriez même ajouter Pensée=Vie=Etre=Vérité puisque  mais on ne va pas bien loin, c'est d'aiileurs tout ce que l'on peut reprocher à Badiou lorsqu'il arrive à formuler des tautologies du style Etre=Vie=Immanence=Evénèment=Etra-être, l'être étant tout ce qui est conditionné et l'évènement étant l'extra-étre, ce que Badiou a tout intérêt à ne pas voir. Reste que chez Badiou, votre maître, la pensée est séparée de la culture et de la vie philosophique : « vérité » n’est jamais que le nom de ce par quoi s’apparient, dans un processus unique, l’être et la pensée OT_101. Pour ce qui est de Spinoza je ne vois pas entre les modes et la substance où il y a un discours sur l'être mais bien entendu vous pouvez décalquer votre propre ontlogie sur sa métaphysique comme l'a fait Deleuze, lorsqu'il n'avait plus d'inspiration. Mais alors c'est de vous que vous parlez.2. La bêtise semble quelque chose qui vous déstabilise mais c'eqt preuve que nous avançons, de là à vous poussez à penser c'est une grande chose.3. Votre maladresse ne fait que pointer le double discours de Badiou (confusion que vous opérez toujours entre une vérité, issue d'une procédure, et la vérité, comme vide opératoire). Ainsi il n'est pas question de la Vérité mais simplement d'une vérité qui transi les corps selon Badiou. Mais la Vértié requiert précisément un geste de rupture avec les affects et le monde  La véité ne peut pas être atteinte puisqu'.Il n’y a pas un seul lieu de la Vérité C_74.  C'est une chose à laquelle tient Badiou sinon il y aurait d'abord comme il extase du lieu puis désastre.4. Je me demande bien pourquoi p. 170 de son Court Traité d'ontologie, Badiou emploie le pléonasme de "pensée catégoriellle", par exemple. Mais comme la Pensée est la Vie et aussi l'Etre, selon vos dires, il n'y a rien d'extérieur à penser avec des catégories, de même que la vie digne que mène Badiou ferait partie de l'Etre et non de l'inextence d'un sujet.5. Et oui et c'est tout le problème du diagnostic des médecins, ils ont toutes les maladies du monde. Finalement vous cédez face à un argument d'autorité, cela explique sans doute votre rapport à Badiou et au fait que vous me reprochiez de remettre en casue son autorité factice. Vous avez besoin de quelqu'un qui vous mette la corde au cou, cela semble vous stabilisez. Mais la métaphysque de Badiou n'est point une ontologie elle est au-delà : Le thème platonicien consiste précisément à rendre indiscernables, l’immanence et la transcendance, s’établir dans un lieu où cette pensée est inopérante OT_97.Très content que vous m'ayez pris pour quelqu'un qui n'a pas lu Badiou dans le texte, c'est important. Donc après tout ce jargon inutile, fait de concepts vides, répétons-le la Vérité, l'Etre et le sujet n'existe pas, ce sont soit des vides soit des inexistence comprenez des indications ou des suppositions qui entraine toute une série de conséquence qu'en philosophie on nomme . On peut très bien y substituter d'autres valeurs, d'autres concepts voyant combien ce type de pensée coupée des affects est inadéquate àavec la vie (ceci n'est enonçable que parce que "la" vie et "la" pensée se supposent mais ne s'égalent pas). Que la vie ne soit pas la pensée est nécessaire pour un Badiousien sinon la pensée mathématique (l' "ontologie" comme il dit la dianoia en fait) serait impossible : Est platonicienne la reconnaissance de la mathématique comme pensée intransitive à l’expérience sensible et langagière, dépendante d’une décision faisant place à l’indécidable et assumant que tout ce qui consistant existe  OT_98.