La Philosophie à Paris

L'HORMESIS ou L'EPERON de la vie

18 Novembre 2007, 21:21pm

Publié par Le cazals

Dans un précédent article, nous avions parlé de l'emulsifiant, de ce qui fait tenir ensemble ce qui normalement ne tient pas ensemble. L'émulsion en tant que produit vaut pour la nourriture, l'exemple le plus courant étant le lait, mélange d'eau et matière grasse qui ne se mélange pas, mais dans le même ordre d'idée, il y a l'Hormesis, nom grec pour l'éperon, une variante plus dynamique de l'aiguillon moral et statique de Socrate (en grec élenchos). En science, pour donner un exemeple, on parle de principe d'hormesis ou loi d'Arndt-Schulz pour parler de l'effet stimulant de doses faibles de substances toxiques : c'est le cas, par exemple, des matières organiques polluantes qui activent les bactéries symbiotiques de l'eau. C'est aussi le cas de la vaccination, qui consiste à injecter préventivement, dans le sang d'un individu, un microbe pathogène dont la virulence est artificiellement atténuée. Ainsi est activée la production d'anti-corps capables de répondre à une attaque d'une souche plus virulente du microbe. Le terme de vaccination provient de l'injection de broyats de pustules de vaches atteintes d'une maladie bénigne : la cow-pox (ou vaccine). La vaccine immunisait les vaches contre la variole comme le remarqua Jenner, médecin angkais de 18e siècle, qui pratiquait ce type d'inoculations. L'hormesis, le fait d'intoxiquer à légère dose, est utiliseée par l'homéopathie autant que par la médecine traditionnelle (allopathie et ses vaccins) mais c'est aussi l'idée un peu gentillette que des petits malheurs de la vie nous faont en apprécier les bonheurs, nous maintiennent dans une certaine santé mentale et non dans l'apathie comme le cherchèrent les philosophes qui se regroupaient en école.

L'hormesis en philosophie consiste donc à éperonner l'adversaire dogmatique pour lui faire ressentir l'affectivité, l'énergie en devenir qui est au fond de toute expérience, car pour le dogmatique il n'y a que la stabilité à l'abri de la morale qui compte, ce "fond primordial" de toute expérence, Nietzsche l'appelait aussi dionysiaque. Mais il n'est pas nécessaire d'en diviniser la nature pour rendre compte de qui relève d'une énergétique. Cette affectivité, à la base de toute volonté vers la puissance. L'expression est un peu abrupte comme cela mais par volonté vers la puissance on entend nullement la volonté d'acquerir un pouvoir hiérarchique mais une volonté d'augmenter sa capacité d'autonomie. La volonté de dominer n'est que le double amoindri de la volonté de puissance, c'est une volonté de puissance qui sentant que la puissance lui échappe se fixe sur un pouvoir dont elle peut détenir les rênes. Mais cette une des grandeur de notre époque de faire que l'on aperçoit tant les limites du pouvoir coexcitif de l'ancien régime que les limités du pouvoir représentatif de nos démocratie, les lois, décrets d'application et circulaire ne font pas tout et ne pallient pas grand chose. Tout l'enjeu de l'autonomei est de dépasser le constat que au fond tout est devenir, affect, relation à un milieu (lamarckisme de Nietzsche), que tout pourait nous échapper, nous submerger et que l'on peut influer ce milieu ambiant (que Nietzsche nommait époque ou esprit) de manière intempestive ou subversive en s'en faisant l'exception, la minorité ou la déviance. Comme Nietsche le dit lui-même, il s'est orienté vers tout ce qui était méprisé par les valeurs dominantes de son époques pour mieux les renverser. C'est alors que l'on resssent le Ki, cette énergie comme disent les maîtres d'arts martiaux.

L'hormesis, n'est pas seulement la critique que Nietsche a mené contre le christianisme ou encore la grande pllitique qu'il comptait méner contre les Hollenzollern, la dynastie de grands électeurs puis d'empereurs allemands, mais c'est aussi une technique dont use certains arts martiaux orientaux. Produire une dissolution de la conscience qui juge la vie, qui est ancrée sur ses certitudes, alors que la seule certitude que nous puissions nous forger est celle de la capacité d'agir de notre corps et celles-ci (tant notre capacité énergétique que la perception que l'on en a) réclament un effort, plsu que l'effroi d'une conscience que les philosophe académique et même Kierkegaard nomme la stupeur de l'être.

Comme cela va contre tous les dogmatismes et les académismes qui veulent que la pensée parte de principe, on pourrait se dire que l'hormesis n'est pas loin de l'acte cynique qui consiste à nier l'existence des idées platoniciennes, acte de vie perturbateur qui consiste à stopper le discours du philosophe avec ses trop long développements. On pourrait aussi penser à un acte qui rejoindrait un acte sophistique, mais nous en resterions aux deux premiers des 3 poings http://paris8philo.over-blog.com/article-12026195.html qui constitue l'art de la joute ou du combat selon Shigueru uemura http://paris8philo.over-blog.com/article-12026134.html. Tels serait les superstition paranoiaque des philosophes dogmatiques qui voient des sophistes (Platon) et des anti-philosophes (Badiou). Pourtant l'hormesis n'est pas loin de l'elenchos de l'aguillon par ironie que pratiquait socrate pour faire accoucher les esprits vers le questionnemenrt philosophique. Mais c'est aussi d'autre hose qu'il question avec l'éperon, ou le saisissement qui fait découvrir le fond d'affectivité ou le Ki que d'autres associerait à un Dedans à un noman's land berberovien (Nina Berberova, Le roseau).  Déjà la dialectique platonicienne comprenait cette dimension, emulsifiante, quelle proportion de mal faut pour , en somme quelle est la bonne sanction pour rendre la justice ? Cette intoxication le dicours dominant ou académique peut la produire, c'est de l'ordre de l'aiguillon de la consience morale (elenchos), mais éperon est plus frontal, ne s'attaque pas à la prétendue âme ou conscience, mais davantage à l'énergie corporelle par la stupeur qu'il produit. C'est alors que se comprend la dépersonnalisation vers le devenir comme possiblité de s'en sortir, de dépasser la peur qui saisit le corps. Oui il existe un devenir que l'on ne peut raccorder à l' "être" comme les ferait tous les philosophes académiques, parce qu'il nb'y a pas de devenir pur, mais une affectivité qui sert de relief à la volonté vers la puissance (Wille zür Macht), la voloné d'augmenter sa capacité à intensifier la vie. C'est en somme dans le combat que l'on intensifie la vie, si précisement on ne fait que déstabiliser l'adversaire plus qu'on ne gaspille son énergie à le vaincre, quelque chose alors le maintient à distance et peut en modifer sa conception du monde, non plus bornée dans un système statique (comme c'est le cas de ceux qui prétendent détenir des vérités génériques par exemple Badiou, p. 475 de Logique des mondes) mais prise dans un certain dynamisme, celui-là même que l'on reprochait déjà Héraclite et que l'on jugeait obcur parce qu'il mettait, à raison, les valeur réciproques comme le Bien et la Mal dans un même sac. Si Badiou en est l'exemple pathétique des pensées réductrices qui rabattent les nuances sur des dualités (sa conscience du Bein et du Mal rélevant du pathéique selon le lexique qu'il emprunte à Kierkegaard, ibid. p. ), c'est que sa venue marque en France un certain désert philosophique. L'hormesis consiste précisément à dire que ces vérités (génériques) partent du postulat qu'il existe des genres abstraits (comme L'Être, le Même et l'Autre), et que donc il en va de la métaphysique comme des mathématiques (là où précisément, l'opinion populaire veut qu'il y ait des vérités), ce ne sont que des fictions desquelles dépendent l'énergie et la capacité que l'on peut mettre en oeuvre pour ésoudre les problèmes qui nous arrrivent dans les pattes (pléonasme)

Le "principe" de l'inoculation d'une toxine est que "Tout ce qui ne tue pas rend plus fort"
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