24 Avril 2025
L'Apocastastase (apokatástasis ; ἀποκατάστασις ou Αποκατεστη est l'ancêtre de ce qu'on définira politiquement comme la restauration ou aujourd'hui écologiquement comme la restauration des milieux. Son sens de base est :
Son sens dans différents domaines d'application :
Sens médical :
Sens politique et social :
Sens propre à la cosmosgonie et à la thélogie politique :
Le verbe associé est ἀποκαθιστάναι (apokathistánai), c'est-à-dire restaurer, rétablir, restituer. Ses formes parfaite/passée et participe passif sont ἀποκατέστη ou ἀποκατεστημένος (« ayant été restauré »).
Platon, commençons par lui. Le mot n’apparaît pas directement dans les dialogues conservés de Platon, mais l’idée est présente : c'est la restauration de l’ordre cosmique ainis qu'à une autre échelle le retour de l’âme à sa forme pure. En République X, 614b, Platon fait allusion au « retour cyclique » des âmes dans le mythe d’Er. Les père de l'Eglise ont eu besoin de s'appuyer sur son autorité.
Origène (~185-~253) dans la théologie chrétienne manifeste l’un des usages les plus célèbres du terme.et parle de la « ἀποκατάστασις πάντων » : c'est-à-dire la restauration du Tout, ce qu'on déformara en restauration universelle (ἀποκατάστασις πάντων). L’apocatastase de toutes choses serait la parfaite remontée vers le principe, où Dieu a placé toutes choses. Dans du Principe (Περὶ ἀρχῶν ; De Principiis), Origène écrit « Dieu sera tout en tous... et tout reviendra à son origine divine dans l’ἀποκατάστασις. » À la fin des temps, toutes les âmes seront restaurées en Dieu, même les déchus, même Satan. L'enfer est purgatif et temporaire, non éternel. Le but final : Dieu sera « tout en tous » (1 Corinthiens 15:28). La « restauration de toutes choses", une doctrine selon laquelle toutes les créatures, y compris les démons, seront un jour réconciliées avec Dieu. Cette conception de la restauration a pour fondements l'idée que la miséricorde divine dépasse la justice et l'idée que la liberté humaine comme ce qui peut être éduqué et restauré, même après la mort. Cette vision cyclique du salut se donne ainsi: préexistence → chute → purification → retour Considérée Cette vision est condamnée plus tard, jugé comme hérétique depuis le concile de Constantinople II (553), car elle nie l’éternité non de l’enfer.mais de son séjour et dilue la notion de justice divine. Toutefois, l'Apocastastase. influencera Grégoire de Nysse, Evagre le Pontique, etc.
Irénée de Lyon (~122-~200) s'inpsire en un point de l'ἀποκατάστασις universelle, quant à sa doctrine asse proche de la récapitulation. Comprenez par là que le Christ est venu « récapituler » (ἀνακεφαλαιώσασθαι) toute l’histoire humaine, c'est-à-dire qu'il reprend et guérit ce que l’humanité a brisé en Adam mais pas qu'ne lui. C’est une forme de rétablissement intégral, centrée sur le Christ, qui a pour condition la participation au Christ, puisqu'on peut dire qu'il y là une restauration qui concerne :
Grégoire de Nysse (~335-~395), dans Sur l’âme et la résurrection (Περὶ ψυχῆς καὶ ἀναστάσεως), reprend ’idée origénienne, mais la spiritualise enocre davantage. : Tout être est destiné à la béatitude. et l'enfer est temporaire, comme pédagogique. C'est l'idée d'un retour ontologique à Dieu tandis que le mal est absence d’être donc il ne peut subsister et il y a restauration du bien, la béatitude. Philosophe chrétien néoplatonicien, très influencé par Plotin et la théologie de la lumière, Grégoire de Nysse est le frère de Basile de Césarée, disciple d’Origène à travers les Cappadociens. Le salut est l’unification de l’âme avec son origine divine, et cela concerne toute l’humanité. Toute créature est appelée à Dieu, car tout ce qui existe vient de Dieu. Le mal est une privation de bien qui par conversion est l'être, il n’a pas d’existence propre donc il ne peut pas durer éternellement de même pour le séjour en Enfer. Le passage en Enfer n’est ni éternel ni vindicatif, mais pédagogique car Il purifie les âmes mais pour les ramener à Dieu. « Le feu divin est une purification, non une destruction ».
Maxime de Chrysopolis (580-662) dit Maxime le Confesseur, moine théologien mystique et martyr, est un défenseur de la volonté humaine du Christ, contre le monothélisme, et il dresse un grand système théologique à la fois cosmologie et eschatologie intégrées. Chez lui, la réunification, la réintégration de toutes les divisions de l’être se fait en Christ. C'est une vision cosmique du salut. L'ἀποκατάστασις n’est pas automatique, mais s’accomplit par la liberté humaine unie à la grâce divine. Elle suppose la liberté et au-delà de ça, se dessine une synergie ejntre la liberté humaine et la grâce divine.. Selon Dieu, la fin des êtres est l’apocatastase, comme élévation vers lui de tout ce qui est divisé. La création est marquée par cinq grandes divisions : Incréé / créé ; Ciel / terre ; ntelligible / sensible ; Homme / femme ; Paradis / monde. Toutes ces divisions doivent être surmontées pour retrouver l’unité originelle, le principe de l'Un - qu'on avait déjà chez Damascius par exemple. Le Christ est celui qui unifie toutes les oppositions : en lui, les contraires sont réconciliés. Il réalise l’ἀποκατάστασις en assumant toutes les divisions dans son être. Dieu attire toutes choses à lui… mais il ne les contraint pas : c’est dans la liberté que s’opère la restauration (Ambigua, 41).
Grégoire Palamas, dans ses Triades pose une restauration mystique par la théôsis, la divinisation : l'homme est divinisé par la grâce, c'est une « participation mystique », c'est la condition même de la restauration mystique. Dieu s'est fait homme, pour que l'homme devienne Dieu. Pour lui, Dieu s'est fait homme, pour que l'homme devienne Dieu. L’homme est appelé à devenir « participant de la nature divine » (2 Pierre 1:4), Chez Grégoire Plamas, la restauration consiste à retrouver la ressemblance divine perdue par le péché. Elle s’opère par la grâce, la prière, la vie mystique - mystique de l'ineffable, le grand Autre, ou mystique des signes de la présence de Dieu.
La « participation platonicienne », certes nous écarte un temps du sujet, mais il est difficile de ne passe l'aborder. On retrouve encore chez ces deux derniers auteurs, la doctrine chétienne de la « participation » qu'il s'agirait d'approfondir. Il est difficile de ne pas y voir une relecture de la methexis (μέθεξις) de Platon qui plutôt que de séparer l'idée générale de la chose perçue, c'est-à-dire l'universel ou le général du particulier préfère dire, dans son Parménide, que les idées participent des choses et ne sont pas stockées dans un monde suprasensible ou juste pensée, l'au-delà du cosmos comme il a pu le dire dans le Cratyle. L'idée participe de la chose et non à la chose. Aristote est pasé par là.
La « participation mystique » est tirée ne fait de l'anthropologie de Lucien Lévy-Bruhl qui, dans La mentalité primitive (1922) et L’âme primitive (1927), expliquait par là la particpation d'êtres très différents à une même communauté, la participation ayant pour lui deux sens dont l'« imitation, c'est-à-dire refus de ce qui n'est pas légitimé par un précédent ». On retrouve aussi cela chez Carl Jung. « L'identité est une caractéristique de la mentalité primitive et le fondement réel de la participation mystique, qui n'est rien d'autre qu'une survivance de la non-différenciation originaire entre le sujet et l'objet et donc de l'état inconscient primordial. C'est aussi une caractéristique de l'état mental de la petite enfance et, en fin de compte, de l'inconscient de l'adulte civilisé. » On comprend dès lors qu'il y a non spération et qui plus non-réification. Ce qui renvoie directement au début du Parménide, et le double réquisit négatif qui donne les bases de la particpation.
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