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La Philosophie à Paris

FEMINISME / Louise Michel

Louise Michel (1830–1905), surnommée « la Vierge rouge », est sans doute l'une des figures les plus emblématiques de la Commune de Paris et du féminisme radical du XIXe siècle. Institutrice, militante anarchiste, oratrice infatigable et autrice engagée, elle incarne une pensée égalitaire totale, mêlant justice sociale, émancipation des femmes et solidarité universelle.

Louise Michel commence sa carrière comme institutrice, métier qu’elle exerce dans un esprit républicain et anticlérical. Elle rejette l’enseignement dogmatique imposé par l’Église et milite pour une école laïque, émancipatrice et ouverte aux filles. Elle voit dans l’éducation un outil de libération collective, non seulement pour les enfants mais aussi pour les femmes, souvent confinées à des rôles domestiques. Sa pédagogie est centrée sur la curiosité, la pensée critique et l’indépendance intellectuelle. Son combat éducatif devient vite indissociable de son engagement politique.

Sa fille Victorine serait la fille de Victor Hugo.

En 1871, Louise Michel prend une part active à la Commune de Paris. Elle organise des ambulances pour les blessés, distribue des vivres, défend les barricades et appelle les femmes à s’engager dans la lutte. Elle refuse l’évasion après la chute de la Commune et demande à être jugée, déclarant : « Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part. »  Comme de nombreux communards, son rôle dans la Commune et sa résistance héroïque lui valent la déportation en Nouvelle-Calédonie, où elle est déportée en 1873. Elle y transforme son exil en un nouveau terrain de lutte. Elle se lie d’amitié avec les Kanaks, peuple autochtone colonisé, qu’elle respecte et soutient dans leur révolte de 1878. Elle enseigne, discute, partage ses savoirs : l’école devient pour elle un acte de résistance contre l’oppression coloniale. Cette expérience renforce sa critique de l’impérialisme, du racisme et des hiérarchies ethniques.

Amnistiée en 1880, Louise Michel revient à Paris et reprend aussitôt ses activitéscomme les conférences qu'elle donne dans toute la France et à l’étranger, défendant l’anarchisme, la justice sociale, le droit à l’insurrection ; elle publie aussi de nombreux écrits politiques, autobiographiques et poétiques, dont Mémoire de Louise Michel, La Commune, et des récits pour enfants. Militant pour l’égalité entre les sexes, refusant les féminismes modérés, pour elle, la liberté des femmes passe par la révolution totale, non par les réformes partielles.

Louise Michel est l’incarnation d’un féminisme anarchiste égalitaire, courageux et intransigeant. Sa vie est une épopée d’éducation, de lutte et de solidarité. Elle nous rappelle que l’émancipation ne se demande pas — elle se construit dans la révolte, la pensée et le collectif. Son verbe et sa pensée deviennent des inspirations pour des générations militantes. Louise Michel continue à militer jusqu’à sa mort, survenue en janvier 1905. Elle meurt en tournée militante, fidèle à son idéal jusqu’au bout. Des funérailles populaires, suivies par des milliers de personnes, témoignent de son rayonnement.

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