La Philosophie à Paris

CONVERSATION AVEC ADOLF HITLER / Première interview d'Adolf Hitler en français

3 Février 2021, 21:08pm

Publié par Gilles Andecq-Havre

Dans cet entretien, le premier d'Adolf Hitler en français, on peut voir les mensonges d'Hitler qui tend à cacher ses visées hégémoniques sur la France. Les nationalistes révolutionnaires font de même aujourd'hui en France. On peut y voir que Hitler tente de subjuguer son interlocuteur qui, bien que peu naïf, semble dépassé par le cours extraordinaire d'une conversation qui emplirait plusieurs colonnes. On peut se dire que malheureusement les magnétophones n'existaient pas à l'époque (Y avait-il une sténodactylo avec le journaliste ? On peut croire que non).

Il s'agit de l'entretien du nouveau chancelier du Reich en première et deuxième pages du quotiden Le Matin du 22 novembre 1933. Vous pourrez trouvez ici et ici une reproduction. Cet article est évoqué dans ce documentaire à 30:25

UNE CONVERSATION AVEC ADOLF HITLER

Pour ta première fois, le chancelier du Reich reçoit un journaliste français

 

DÉCLARATIONS SENSATIONNELLE

« La guerre ne réglerait rien,. Elle ne ferait qu'empirer l'état du monde. »

« Si la France entend fonder sa sécurité sur l'impossibilité matérielle pour l'Allemagne de se défendre, à n'y a rien à aire. Mais si elle admet de trouver sa sécurité dans un accord librement discuté, je suis prêt à tout entendre, à tout comprendre, à tout entreprendre. »

J'ai été reçu par M. Hitler. Durant près de deux heures, de 11 h. 20 à 13 heures, le jeudi 16 novembre, abordant tous les sujets et toutes les inquiétudes, j'ai causé avec lui de la manière la plus libre. Il m'expliquait sa pensée et j'avais parfois l'impression de lui découvrir la France. Je serais incapable maintenant de retracer le cours extraordinaire d'une conversation qui emplirait plusieurs colonnes. Mais je peux en restituer les traits essentiels et dire les sentiments qu'elle m'a laissés.

Comment ai-je été introduit chez le maître de l'Allemagne, alors qu'hormis l'ambassadeur de France qui ne l'a pas vu d'ailleurs depuis le mois de septembre aucun de nos compatriotes n'a été admis chez lui ? Il faut le dire j'ai un ami allemand. Il a fait la guerre contre nous. Il a pleuré sur la défaite de sa patrie. Il a détesté le traité de Versailles. Il s'est donné de toutes ses forces et avec toutes ses ressources au relèvement de l'Allemagne. Depuis des années, chaque fois que je l'ai rencontré, j'ai 'vu' grandir son dévouement au parti nazi et sa passion pour M. Hitler. Mais, j'ai toujours retrouvé aussi son attrait pour la France où il garde des amis fidèles, et jamais je n'ai vu fléchir cette ambition qu'il nourrit depuis douze ans de réconcilier enfin- durablement son pays avec le nôtre. Je n'écrirai pas son nom. Il souhaite demeurer, dans l'ombre du chancelier, l'artisan obscur d'une haute et rude tâche. Mais, pour la servir de mon côté, je veux citer deux traits.

Deux exemples

1914. Un notable du pays rémois, maire de son village et justement honoré, parcourt, accompagné d'un ami, le territoire de la commune afin d'accomplir son devoir civil. Il a négligé de porter sur lui son sauf-conduit. Les positions des armées sont mouvantes il arrive dans les avant-postes allemands. Son compagnon prend la fuite, a le temps d'échapper lui est pris. On le tient pour espion. A cause de ses protestations véhémentes, on le conduit à l'état-major de l'armée pour procéder à un interrogatoire supplémentaire. Il sait qu'il sera fusillé. Cependant, grâce à l'obligeance d'un médecin, il peut expédier, par la feldpost, quelques mots à un ami allemand. Sans souci ni de la suspicion, ni des difficultés, cet ami prend sa voiture, traverse les armées, arrive au Q. G. du général von Boehm qui est de ses relations. Il explique. Il implore. Le Français a la vie sauve quelque temps après, il est envoyé en Suisse à la suite d'un échange. Son sauveur est le beau-père de mon introducteur auprès du chancelier Hitler. L'autre trait se rapporte à sa femme, la fille de cet Allemand gentilhomme. Elle est, comme la' plupart de ses compatriotes, mais peut-être depuis plus longtemps que beaucoup d'entre elles, membre d'une association de femmes hitlériennes et du comité local. Ses enfants une fillette de 13 ans, un. garçon de 12 ans, tous deux membres des jeunesses hitlériennes sont élevés dans le même culte. Mais elle dit à son fils « Tu dois aimer avant tout l'Allemagne. Mais il faut aussi souhaiter le rapprochement de la France et de l'Allemagne. Si ton père ne l'accomplit pas, ce devoir sera le tien. » Et l'enfant, qui porte la chemise brune, le brassard à croix gammée et le couteau à la ceinture, lit chaque soir un journal français, réjoui quand il découvre une espérance, navré quand il croit trouver une menace. C'est sous de tels auspices que. 3 'ai pénétré chez M. Hitler. Il a dit dans l'un de ses discours « Je veux que les conversations s'engagent entre bons Français et bons Allemands, entre bons Polo-

Le chancelier Hitler prononçant un discours Phot. Keystone.

nais et bons Allemands, entre Anglais 100 et Allemands, 100 Il se plaît à le répéter. Il déclare qu'il ne veut rien entendre des internationalistes dont le cerveau est comparable à une « bouillie Echange de libres propos Notre entretien fut, j'imagine, de sa convenance. L'on m'a conté que la veille, après une conversation pareille, le ministre de Pologne et lui étaient tombés d'accord pour conclure un, pacte de bon voisinage. Je n'ai pas l'inconvenance de faire de la diplomatie. J'ai l'ambition de porter aux Français un. témoignage .sincère.

Le chancelier m'a demandé de ne point dresser un procès-verbal où les réponses figurent après les questions. Il préfère à l'interview ordonnée de libres propos. H pense que ses discours ont provoqué plus de méfiance que d'attention. C'est pourquoi il désire écarter ce qui ressemble à quelque déclaration solennelle. Je rétablirai donc, en essayant de fixer l'atmosphère, le sens général plutôt que le texte en me bornant à rapporter exactement les phrases essentielles. J'attendis M. Hitler dans ses appartements privés, au quatrième étage du palais de la chancellerie. Un immense vestibule aux dalles blanches polies, une longue table couverte de brochures et de papiers, de jeunes S' S. en uniforme noir, qui font au visiteur le salut romain. Des allées et venues rapides, trois petits groupes, parmi lesquels deux femmes, un aspect de quartier général mi-civil et mi-militaire. Surtout un air de jeunesse et de simplicité. Je prends place sur un sofa marron devant la porte du bureau du chancelier. Il y a deux plantes vertes à côté de moi, des bouquets et des statues de bronze. Mon introducteur s'est éloigné afin de causer avec des camarades., Je re- garde et j'écoute. Quelle différence avec le, cérémonial; ordinaire des palais gouvernementaux. Pas de: visiteurs attendant leur tour d'audience, pas d'huissiers, aucun protocole. Dans ce même palais, dans le grand salon

M. FERNAND DE BRINON

rédacteur politique au journal l'Information, qui vient d'avoir à Berlin, avec le chancelier Hitler, la conversation du plus haut intérêt dont nous pubüons le compte rendu.

C'est la première fois que le Führer reçoit un journaliste français et parle à cœur ouvert avec lui.

Nous devons aux sentiments de bonne confraternité de l'information de pouvoir donner nos lecteurs la primeur de ce document historique.

« J'ai répété maintes fois que le sort de l'Alsace-Lorraine est réglé. Le peuple a donné sa réponse.

« La, Société des nations est un Parlement international dans lequel des groupes de puissances s'opposent et s'agitent. Les malentendus sont aggravés au lieu d'être résolues. »

« Je suis prêt entamer des négociations avec ceux qui veulent bien causer avec moi. du premier étage, j'ai été reçu, il y a deux ans, par M. Briihing, dont le détachement des honneurs terrestres était légendaire, et, il y a moins d'un an,: par M. von Papen, qui prend volontiers des allures cordiales et débonnaires. Mais tous deux possédaient leur aide de camp et leur suite civile et militaire. Aujourd'hui, l'homme qui dispose en Allemagne d'un prodigieux pouvoir ouvre lui-même la porte de son. cabinet pour prendre congé de son visiteur et accueillir un inconnu.

Le « Fuhrer

Le voici. Il avance, fait à mon intention le salut rituel, tend la main, puis désigne son bureau. Grande pièce carrée, des meubles banals, une table de chêne nette, avec des bougeoirs' figurant des croix gammées au-dessus de la cheminée, un portrait de Frédéric II entre la cheminée et la fenêtre dans le coin de gauche, une table ronde entourée de fauteuils bruns. M. Hitler me fait asseoir à sa droite, mon introducteur à sa gauche., ^Nous causons, D'abord, l'explication de mavi-¡ site. 1 J'examine le chancelier. Il écoute avec attention. Il arbore la veste, de l'armée[; anglaise faite d'une étoffe marron clair, porte un pantalon noir/des chaussettes noires et des souliers bas en cuir noir verni. Quel; contraste avec sa renommée. Est-ce donc là le meneur des foules, le dictateur et le tribun qui, retrouvant l'autre jour, aux usines Siemens, l'atmosphère de ses luttes passées, criait aux ouvriers Je sens bien qu'une partie d'entre vous ne me suit pas. Mais cela m'est égal parce que j'aurai pour moi vos enfants, Est-ce celui qui proclame « Oui, j'ai brisé la classe ouvrière. Mais j'ai détruit toutes les classes pour faire une Allemagne neuve et unie Il a l'air, aujourd'hui, d'un officier qui aurait passé sa tunique sur des vêtements civils pour se reposer au coin de la cheminée. Il a la toux grasse d'un bourgeois convalescent, il est enroué. Mais quelle vie quand il s'enflamme. Quelle. puissance quand la passion le tient

Il dit que ses. dispositions sont toujours pareilles. Il désire la conversation et l'entente parce qu'il y voit la garantie de la paix. Il veut que cette paix véritable soit conclue entre des adversaires loyaux qui se sont combattus longtemps sans jamais tirer des défaites de l'un ou de l'autre des satisfactions définitives. Il l'a dit, répété, mais on ne lui a répondu que des; paroles de méfiance. Cependant, sa volonté n'a pas changé.

La voix presque basse, avec un ton de modestie voulu, il dit Je. crois que le résultat du plébiscite donne mes désirs une force assez neuve. Quand Stresemann essayait, avec lucidité et. avec mérite de trouver les voies d'une entente avec la France, et lorsque '̃ Brûning, dont les intentions étaient également bonnes mais grande* la faiblesse, faisait de même, ils n'avaient pas derrière eux le peuple allemand. Moi, j'ai toute l'Allemagne. Je ne lui ai pas cacïié ce que je voulais. Elie m'a approuvé.

L'homme qui trouvera l'accord avec la France ?

Il est exact que M. Hitler a l'ambition d'être l'homme qui trouvera l'accord avec la France. Là-dessus, on proteste « Lisez Mein Kampf, dans son édition originale et dites si les jugements portés sur notre pays ne jurent pas avec ce désir. > C'est vrai. Mais, m'explique-t-on, Mein Kampf est un livre rempli d'imprécations écrites en prison avec des fureurs d'apôtre persécuté.

Fernand de Brinon.

[Deuxième page]

SUITE DE L'ARTICLE DE 1ère PAGE DE .FERNAND DE BRINON

Entre le programme de politique intérieure qu'il contient et. celui que M. Hitler applique au pouvoir, il y a des différences marquées:
d'ailleurs, depuis plusieurs années, par l'évolution d'un esprit jou jours en mouvement, M. Hitler croit à la nécessité d'une entente franco-allemande. Souvent, lisent ses intimes, au cours des derniers mois de sa joute politise, alors qu'il se voyait déjà près du pouvoir car il n'a jamais douté que le pouvoir lui serait donné, il lui arrivait de penser au geste symbolique qu'il adresserait à ses anciens ennemis. Parfois, il rêvait d'aller seul lancer dans les eaux du Rhin une couronne de lauriers cessée à la gloire des soldats allemands et français morts pour
leur patrie et parfois il imaginait, que monument grandiose des morts des deux nations réconciliées. Et je reconnais les phrases de ses récents discours de campagne électorale dans celles-ci, il dit maintenant dans l'intimité de son cabinet de travail. J'ai la conviction que la
question de la Sarre, qui est terre allemande, une fois réglée, il n'y aurait, absolument rien, qui puisse opposer l'Allemagne à la France.
'Alsace-Lorraine ? J'ai dit assez souvent que nous y avons renoncé définitivement pour pouvoir ̃penser que j'étais entendu. Mais combien de temps faudra-t-il répéter que nous ne voulons ni absorber ce qui n'est pas nôtre, ni nous faire aimer de qui ne nous aime pas !

« Pas un litige en Europe ne justifie la guerre. »

Le chancelier « poursuit. Il n'existe pas en Europe un litige qui justifie la guerre. Tout peut se régler entre les gouvernements et les peuples s'ils possèdent le sentiment, de, leur honneur et de leurs responsabilités. Il y a une Pologne animée d'un esprit patriotique admirable il y a à côté d'elle une Allemagne non moins attachée à ses. traditions. Entre elles, des différends, des points de friction nés d'un mauvais traité mais rien qui vaille de répan-`se lie sang le' plus précieux car sont toujours les meilleurs qui tombent sur les champs de bataille. C'est pourquoi hier, le ministre de 'Pologne et lui sont tombés d'accord aisément pour inclure entre eux un accord de
ms voisins. Et le voilà qui s'anime. Sa voix monte malgré l'en-1ment est la. fatigué. Rauque perd, elle enfle, éclate et do-. On dirait que les tumultes des assemblées populaires vieri- d'entrer dans cette pièce.

On m'insulte en continuant répéter que je veux faire la xre. Setàis-je fou ? La guerre ? is elle ne réglerait rien. Elle ferait qu'empirer l'état du -1,,çte. Elle marquerait la fin de \aces qui sont des élites et, 'a suite des âges, on verrait stallée dans notre conti
:le° bolchevisme triom-'et souhaiterais-je une telle alors que les sui-\ïère pèsent sur nous Ï sentir encore pen-iu quarante ans? Je ) pour l'immédiat. Je l'avenir. J'ai devant travail intérieur. J'ai .j,ple la notion de son

Je. veux..lui redonner la ivre. Nous combattons Ja Oéjà, nous avons, faitje- chômage. Mais je veux
' inr. par,venir' ,au bieji- ^us pensez que je vais ré mon travail par ¿le guerre ? Allons le, la physionomie de Cette jeunesse en uniforme, ,çet aspect de camp militaire, ce goût des armes, cette exaltation de la force que signifient-ils ? Sur quoi M. Hitler expose que l'Allemagne doit être capable de 'se défendre, que/ le devoir de tous les peuples est d'ganiser leur défense. Son programme tient dans ces mots « Pas un Allemand pour une nouvelle guerre;* pour la défense de la patrie,, tout le peuple Si les jeunes gens marchent en eang, s'ils portent le même costume, c'est qu'ils incarnent l'ordre, nouveau et ses garanties. Or, il faut donner à l'ordre son signe qui est la discipline matérielle et morale.

France et Allemagne-

Nous venons aux moyens du règlement entre la France et l'Allemagne. De quelle manière réaliser l'entente, dit M. Hitler, entre pays voisins et égaux en droit ? Ma patrie n' est pas une nation de second rang. Elle est une grande nation à laquelle on, a imposé un traitement insupportable. Si la France entend fonder, sa sécurité sur l'impossibilité matérielle pour l'Allemagne de se défendre, il n'y a rien à faire car le temps où ces choses étaient possibles est terminé. Mais si elle admet de trouver sa sécurité dans un accord librement discuté, je suis prêt à tout entendre, à tout comprendre, à tout entreprendre.

» L'égalité, revendiquée par l'Allemagne, on sait à peu près exactement en q2coi elle consiste. Moralement c'est le droit égal absolu. Quant à la réalisation pratique, elle peut s'accomplir par étapes et on peut causer sur les détails.

» Mais on me dit égalité, oui. Mais pas d'égalité ? sans contreparties. Quelles contreparties ? Il faudrait connaître enfin le contenu de vôtre-mot sécurité. Je crois, dis-je à M. Hitler, que dans notre préoccupation de sécurité, la recherche d'un état de sécurité morale entre pour autant que la découverte des garanties d'une sécurité matérielle. Nous voudrions croire que les différends sont enfin réglés, qu'ils
ne renaîtront pas selon les occasions et le temps. Certaines choses nous troublent. Il y a parfois des manifestations inquiétantes.
(1)

Je décide seul de la politique de l'Allemagne, répond M. Hitler et quand je donne ma parole, j'ai l'habitude de la tenir.

Si, rencontrant par hasard un ministre français, fie lui avais dit en tête à tête « La question de la Sarre étant- résolue, j'estime qu'il n'y a pas un. différend qui puisse nous opposer le pourrais comprendre qu'on dise « Hitler a des arrière-pensées. Nous aurons des surprises:» Mais, devant mon peuple auquel jé demandais son approbation solennelle, j'ai dit les mêmes choses. J'ai répété maintes fois que le sort de l'Alsace-Lorraine est réglé. Le peuple a donné sa réponse. Que faut-il de plus ?

s. Moi, je n'ai pas hérité un trône. J'ai une doctrine à maintenir. Je suis un homme qui agit, qui engage sa responsabilité. Je réponds de moi-même ':devant le peuple que je conduis et qui me donne la force.

La sécurité française

Mais, parlons de la sécurité française. Si l'on me disait ce que le peux accomplir pour elle, je le ferais volontiers ,s'il ne s'agissait pas d'un déshonneur ou d'une menace pour mon pays. Ainsi, un lournaliste anglais a écrit que, pour apaiser l'Eurôpe, il faut accorder l'Allemagne et la (1) Je pensais -alors au document publié ce même jour par le Petit Parisien dont j'avais connu l'existence et la destination.

France et donner la France la sécurité supplémentaire d'une alliance défensive avec l'Angleterre. S'il, s'agit d'une telle alliance, j'y souscris volontiers car je n'ai pas l'intention, d'attaquer mes voisins. Lai Pologne le comprend maintenant. Mais parce que la Pologne est plus proche de l'Asie que vous, elle nous connait mieux

J'ai dit alors « Ainsi, monsieur le chancelier, vous êtes toujours dans les mêmes dispositions d'esprit que lorsque vous avez adressé à là France votre appel du mois dernier ? Mais vous avez quitté la Société des nations. Cette résolution inattendue a causé un émoi profond. Vous avez abandonné, a dit Mi MacDonald, les procédures pacifiques. On m'explique que c'est parce que les informations répandues, à l'issue des entretiens de Paris, donnaient à croire que l'Allemagne allait se trouver à Genève devant un nouveau diktat. Mais quelles procédures proposez-vous maintenant. Permettez-moi de vous demander si vous retournerez à Genève ?

En quittant Genève, répond M. Hitler, j'ai accompli un acte nécessaire et je crois avoir rendu un service de clarté. Nous ne retournerons ptïs à Genève. La Société des nations est un Parlement international dans lequel des groupes de puissances s'opposent et s'agitent. Les malentendus sont aggravés au lieu d'être résolus. Je suis toujours prêt, et je viens d'en donner l'exemple, à entamer des négociations avec ceux qui veulent bien causer avec moi. La sincérité d'Adolf-Hitler Tel fut le cours des propos de M. Hitler. Telles sont je crois les pensées qu'il exprima et telles sont les phrases principales. J'ajoute quelques mots sans lesquels ce que j'ai écrit serait sans courage. Il y a quelques semaines, G. Ward Price, du Daily Mail, après une conversation pareille avec M. Hitler, s'affirmait convaincu, de sa sincérité. Avant 1914, Ward Price était correspondant à Paris je l'ai retrouvé durant la guerre. Officier informateur de l'armée française d'Italie, à la fin de 1917, j'ai eu la mission de le piloter et j'ai vécu avec lui. Je l'ai revu pendant la conférence monétaire de Londres. Je sais la valeur de son témoignage. Il connaît notre pays et discerne son intérêt. Tous deux, au cours d'une carrière de journalistes déjà longue, nous avons vu bien des personnages et approché beaucoup de chefs de gouvernements divers. Je rencontre aujourd'hui son jugement avec satisfaction. Comme Ward Price, je crois à la sincérité de M. Hitler.

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