EUROPE / Bulgarie
Présentation du pays
Nom officiel : République de Bulgarie
Nature du régime : république parlementaire
Chef de l’Etat : M. Roumen Radev (né le 18 juin 1963)
Superficie : 110 910 km²
Capitale : Sofia
Villes principales : Plovdiv, Varna, Bourgas, Roussé, Stara Zagora, Pléven
Langue officielle : bulgare
Monnaie : lev (1 € = 1,96 BGN)
Fête nationale : 3 mars
Population (1er janvier 2020) : 6 951 482
Densité : 63 habitants/km²
Croissance démographique (par rapport à 2019) : –0,7%
Espérance de vie (2020) : 73,6 (pop. générale) ; 69,9 ans (hommes) ; 77,5 ans (femmes)
Taux d’alphabétisation (2020) : 98,4%
Religions : pas de religion officielle. Orthodoxie (env. 80%), islam (env. 15%), protestantisme (env. 2 %), catholicisme (env. 1 %)
Indice de développement humain (2019) : 0,816 (75e rang)
Éléments d’actualité
Contrairement aux pronostics des instituts de sondages, « Poursuivons le changement » (PLC), la nouvelle formation politique créée le 19 septembre dernier par les anciens ministres intérimaires de l’Économie, Kiril Petkov, et des Finances, Assen Vassilev, est arrivée en tête des élections législatives du 14 novembre avec 26% des suffrages, contre 23% pour le GERB. Le Mouvement pour les droits et les libertés (MDL – parti de la minorité turque) a également créé la surprise en se positionnant à la 3ème place devant le Parti socialiste bulgare (PSB), leurs scores étant respectivement de 13% et de 10%. Le parti « Il y a un tel peuple » de l’animateur de télévision Slavi Trifonov (9%) et la coalition « Bulgarie démocratique » (6%) enregistrent quant à eux une baisse importante par rapport au scrutin du 11 juillet. ITP est ainsi passé de la première à la cinquième place en seulement quatre mois. Avec 2% des votes, la coalition « Lève-toi ! On arrive ! » de l’ancienne médiatrice de la République, Maya Manolova, n’a pas réussi à dépasser le seuil des 4% pour obtenir des sièges au parlement, à la différence du parti nationaliste, russophile, anti-européen et anti-vax « Renaissance » (4%).
La victoire surprise de PLC témoigne de la volonté de la population bulgare de sortir le pays de la crise politique qu’il connaissait depuis 8 mois et de mettre fin au système de corruption endémique. Dès le lendemain du scrutin, PLC a annoncé des négociations avec « Bulgarie démocratique », « Il y a un tel peuple » et le parti socialiste bulgare pour tenter de former une coalition gouvernementale.
A l’issue des négociations (dont certaines ont été publiques), des accords de coalition ont été signés par PLC avec les trois autres partis le 10 décembre. Le Président Radev a nommé Kiril Petkov en tant que Premier ministre le 11 décembre et le gouvernement, dont la composition a été officiellement présentée au public le même jour, a été investi par le Parlement monocaméral bulgare dès le 13 décembre par 134 voix sur 240. A noter que l’ex-Premier ministre du gouvernement intérimaire, le général Stefan Yanel, est nommé ministre de la défense. Les priorités du gouvernement sont la réforme de la justice et la lutte contre la corruption.
Le Président Radev a été réélu le 21 novembre 2021, pour un deuxième mandat avec près de 67% des votes contre 23% pour son adversaire Anastas Guerdjikov, recteur de l’université de Sofia. La candidature de Roumen Radev était officiellement soutenue par le PSB, PLC, ITP et « Lève-toi ! On arrive ! », tandis que celle d’Anastas Guerdjikov n’était soutenue que par le GERB (et son partenaire de coalition, l’Union des forces démocratiques). Le MDL a invité ses membres à soutenir Anastas Guerdjikov, mais sans le nommer directement. Le second et dernier mandat du président Radev débutera le 22 janvier 2022.
Politique européenne
La Bulgarie fait depuis 1989 de son intégration à l’espace euro-atlantique une priorité constante de sa politique étrangère. Elle est entrée dans l’Union européenne le 1er janvier 2007. Elle a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne pour la première fois au 1er semestre 2018. Les Bulgares sont très majoritairement attachés à leur appartenance à l’Union européenne ; en juin 2019, 54% exprimaient leur confiance dans l’UE.
- Présence dans les institutions européennes : la Bulgarie dispose de 17 députés au Parlement européen. Le Premier ministre représente son pays au Conseil européen. Mme Mariya Gabriel est Commissaire pour l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse.
- Avenir de l’Union européenne : La Bulgarie souhaite une relance du projet européen sur le fondement des traités et un approfondissement de l’intégration européenne. Elle est réticente à une Europe à plusieurs vitesses, au sein de laquelle elle craint d’être marginalisée, et reste attachée à la politique de cohésion.
- Euro : La Bulgarie a rejoint en juillet 2020 le mécanisme de taux de change européen (MCE II) et l’union bancaire, étape préalable à l’adoption à moyen terme de la monnaie unique. Les autorités bulgares souhaitent rejoindre la zone euro en 2024.
- Espace Schengen : L’entrée dans l’Espace Schengen demeure un objectif pour la Bulgarie.
- Budget : La Bulgarie a salué l’accord trouvé en juillet 2020 sur la facilité de relance et sur le futur cadre financier pluriannuel (budget de long terme).
- Climat : Le parlement bulgare a autorisé la ratification de l’accord de Paris le 21 octobre 2016. La Bulgarie souscrit à l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne d’ici à 2050 et soutient l’inscription du nucléaire comme énergie durable.
- Travailleurs détachés et paquet mobilité : La Bulgarie a voté en faveur de la révision de la directive de 1996 sur le détachement des travailleurs lors du Conseil emploi, politique sociale et consommateurs (EPSCO) du 23 octobre 2017. Elle met l’accent sur la libéralisation du secteur du transport routier et considère que l’harmonisation par le haut des normes sociales pèserait sur la compétitivité de ses entreprises.
- Défense européenne : Sofia fait preuve d’ouverture en faveur de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), ce dont témoigne sa participation à plusieurs missions et opérations de l’Union européenne (notamment EULEX Kosovo et EUMM Géorgie) et à la coopération structurée permanente, tout en restant attachée à la complémentarité de l’Europe de la Défense avec l’OTAN.
Politique étrangère
- OTAN : La Bulgarie considère l’OTAN, à laquelle elle a adhéré en 2004, comme la garantie première de sa sécurité. Elle accueille depuis 2015 des éléments avancés de commandement et de contrôle (NFIU). Dans le cadre de la présence avancée adaptée en Europe du Sud-Est, des Alliés contribuent à la protection de l’espace aérien bulgare.
- Russie : La Russie est perçue de manière positive par une part significative des Bulgares, sensibles à une certaine proximité religieuse et linguistique, ainsi qu’au souvenir de son rôle au XIXe siècle de libératrice de l’occupation ottomane. Les investissements russes sont très présents dans le secteur énergétique (Lukoil, plus grande société étrangère implantée en Bulgarie, possède l’unique raffinerie du pays ; plus des deux tiers du bouquet énergétique bulgare dépendent d’importations russes). Une part significative des recettes touristiques proviennent de touristes russes.
- Turquie : La Bulgarie s’attache à développer des coopérations de bon voisinage avec la Turquie (notamment en matière de contrôle des frontières) et a accueilli le 26 mars 2018 à Varna un Sommet UE-Turquie.
- Balkans occidentaux : La Bulgarie soutient la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux et voit dans l’élargissement de l’UE à cette région un levier de stabilisation de l’Europe du sud-est. Soulignant l’importance dans cette perspective des relations de bon voisinage et de coopération régionale, elle a signé en août 2017 un accord d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec la République de Macédoine du Nord, très proche historiquement, culturellement et linguistiquement. Dans un contexte de tension grandissante entre les deux pays, la Bulgarie a bloqué l’ouverture des négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord au nom de ces litiges non résolus en décembre 2020.
La crise du Covid-19 a fortement impacté l’économie bulgare avec -4,2 % du PIB en 2020, après une croissance de +3,7 % en 2019. Le ralentissement de l’économie, conjugué aux mesures de soutien budgétaire direct (2,4 % du PIB, avec pour principale composante la prise en charge à hauteur de 60 % du chômage partiel) a amené le déficit public à -3,0 % du PIB en 2020. Le FMI prévoit un déficit public de -3,7 % en 2021 (avec la prolongation de la plupart des mesures Covid pour 2 % du PIB) puis de -3,0 % en 2022 avant de se résorber à -1,5 % en 2023, notamment sous l’effet de la reprise de la croissance du PIB de +4,5 % en 2021, (+4,4 % en 2022 et +4,0 % en 2023). La dette publique, qui s’élève à 25% du PIB en 2021, atteindrait 26,7 % en 2023, puis se résorberait. Le chômage reste limité à 5,2% tandis que l’inflation pourrait atteindre +4,8% en 2021.
Le niveau de la croissance potentielle de la Bulgarie reste freiné par des investissements limités représentant 18,7 % du PIB (contre 21,4 % en moyenne pour l’UE). Les dépenses en R&D sont très faibles à 0,84 % du PIB (contre 2,2 % en moyenne pour l’UE) tout comme les investissements publics dans les domaines de l’éducation (3,9 % du PIB contre 4,7 % de moyenne UE) et de la santé (5,0 % du PIB contre 7,0 % au sein de l’UE et 40,5 % des dépenses de santé (contre 15,6 % en moyenne UE) sont directement prises en charge par la population). La corruption encore trop prégnante reste une barrière à l’investissement dans le pays. Selon l’indice de perception de la corruption 2020 de Transparency International, la Bulgarie se classe au 69ème rang sur 180 pays, après tous les autres Etats membres de l’UE.
Le Plan national de relance et de résilience, qui a été présenté par la Bulgarie à la Commission européenne, le 15 octobre 2021, devrait constituer une nouvelle opportunité de réformes structurelles. Ce plan, d’un montant de 10,8 Mds EUR (dont 6,6 Mds EUR de subventions européennes) sur la période 2021-2023, s’efforcera de répondre aux exigences européennes et aux besoins nationaux d’investissement dans l’économie verte, l’innovation, la connectivité et la justice. La Bulgarie devrait également recevoir 9,8 Mds EUR au titre du Cadre Financier Pluriannuel 2021-2027, et 6,8 Mds EUR au titre de la PAC.
Si le rattrapage économique du pays a été réel depuis son accession à l’Union européenne en 2007, il reste toutefois insuffisant. En 2019, le PIB/hab. de la Bulgarie représentait 53 % de la moyenne de l’UE 27, allant de 32 % dans le Nord-Ouest du pays à 89 % dans l’Ouest, où se situe la capitale Sofia. Les disparités sont également intergénérationnelles : en 2020 près de 33 % des plus de 60 ans (contre 16 % au sein de l’UE 27) étaient exposés à un risque de pauvreté. La population du pays est également âgée et vieillissante : en 2020, près de 25% des adultes sont âgés de plus de 64 ans ; ce ratio pourrait atteindre près de 33% en 2050.
Données chiffrées (sources : Eurostat, Trésor, BIT) :
PIB (2020) : 60,6 Mds €
PIB par habitant (2020) : 8 700 €
Croissance (2020) : -4,6%
Chômage (2020, au sens du BIT) : 5,2%
Inflation (2020) : 1,3%
Dette publique (2021) : 25,6% du PIB
Principaux clients : Allemagne, Italie, Roumanie, Turquie, Grèce.
Principaux fournisseurs : Allemagne, Russie, Chine, Italie, Turquie.
Mise à jour : 16.12.21