HISTOIRE / 1903 : Les Gémiges ou les bateliers de Salonique
L'article de wikipedia étant incomplet nous nous permettons de le compléter ici. Il s'agit surtout d'illustrer la métaphysique de l'émancipation où au fond une initiative anarchiste se trouve être récupéré dans le mouvement de libération nationale.
En bulgare on dit Гемиджии
Destruction du steamer français "Guadalquivir" en rade de Salonique
Le 28 avril (15 avril en julien) 1903, à Salonique (aujourd'hui Tessalonique en Grèce) alors sous occupation de l'Empire Ottoman, entrée en scène des "BATELIERS de SALONIQUE".
Ce groupe d'anarchistes d'origine bulgare désirant attirer l'attention des occidentaux sur la répression ottomane en Macédoine et en Thrace vont frapper durant quatre jours la ville de divers attentats spectaculaires.
Le premier est l'œuvre de Pavel CHATEV, né à Kratovo en 1882, qui transportant 11 kg de mélinite, fait exploser les machines du steamer français "Guadalquivir" au moment où le bateau quitte le port. Le bateau prend feu et le capitaine ordonne l'évacuation des passagers, dont Pavel Chatev lui-même. Ils sont retenus dans un premier temps par la police, mais vite libérés car les autorités ignoraient dans un premier temps la véritable origine du sinistre. Sa mission accomplie Pavel Chatev quitte en train Salonique pour Skopié.
La même nuit, Dimitri METCHEV ouvrier mineur, né en 1870, Ilia TRATCHKOV sabotier, né en 1885, et Milan ARSOV lycéen, né en 1886, font sauter la ligne de chemin de fer Salonique-Istanbul, les dégâts son faibles, et ne font pas de victimes.
Ce groupe d'anarchistes d'origine bulgare désirant attirer l'attention des occidentaux sur la répression ottomane en Macédoine et en Thrace vont frapper durant quatre jours la ville de divers attentats spectaculaires.
Le premier est l'œuvre de Pavel CHATEV, né à Kratovo en 1882, qui transportant 11 kg de mélinite, fait exploser les machines du steamer français "Guadalquivir" au moment où le bateau quitte le port. Le bateau prend feu et le capitaine ordonne l'évacuation des passagers, dont Pavel Chatev lui-même. Ils sont retenus dans un premier temps par la police, mais vite libérés car les autorités ignoraient dans un premier temps la véritable origine du sinistre. Sa mission accomplie Pavel Chatev quitte en train Salonique pour Skopié.
La même nuit, Dimitri METCHEV ouvrier mineur, né en 1870, Ilia TRATCHKOV sabotier, né en 1885, et Milan ARSOV lycéen, né en 1886, font sauter la ligne de chemin de fer Salonique-Istanbul, les dégâts son faibles, et ne font pas de victimes.
Carte photo de la Banque Ottomane réduite à l'état de ruines
Le lendemain 29 avril, vers 20h30, Konstantin Ivanov KIRKOV fait sauter les conduites du gaz d'éclairage situées sous le pont de la gare de Sérés, ce qui plonge la ville dans le noir et donne le signal de la généralisation des actions. En rentrant chez lui, il jette encore une bombe devant le "Grand Hôtel".
Jordan POPJORDANOV (dit Ortzeto) né en 1881, (vraisemblablement le cerveau du groupe), allume la mèche de dynamite dans le tunnel creusé au préalable sous la chaussée jusque sous les fondations de la Banque Ottomane, qui est entièrement détruite dans l'explosion.
Milan ARSOV fait éclater une bombe dans le jardin du théâtre de verdure "l'Alhambra".
Georges BOGDANOV employé dans une agence immobilière, né en 1882, jette une bombe dans un café sur une place près du quai, qui deviendra plus tard "La Place de la Liberté".
Vladimir PINGOV né en 1885, est le premier à être tué par un policier, après qu'il ai tenté d'incendier sans succés le "Bochnak Khan".
Ensuite Dimitri METCHEV et Ilia TRATCHKOV tentent de faire sauter les réservoirs de gaz d'éclairage de l'usine elle-même, une fusillade s'engage qui durera plusieurs heures. Après avoir lancé plus de 60 bombes contre l'armée et la police, et à cour de munitions, ils sont tués.
Konstantin KIRKOV et Jordan POPJORDANOV profitant du chaos général jettent des bombes dans la rue principale devant l'hôtel d'Egypte et le théâtre "Eden".
Le lendemain 30 avril, Konstantin KIRKOV essaie sans succès de rentrer dans la Poste pour y déposer une bombe, mais il est abattu par une sentinelle, quant à Jordan POPJORDANOV, il livre un dernier combat depuis sa fenêtre tirant et jetant des bombes pendant plusieurs heures contre l'armée avant d'être lui aussi tué.
Le "Jardinier" déjà connu d'Istanbul, Tzvetko NAOUMOV devait clore les attentats en tuant le préfet Hassan Fehti Pacha. Le 1er mai il se dirige vers sa maison un paquet sous le bras, mais aperçu par les soldats et n'ayant plus le temps d'accomplir sa tâche il se fait exploser.
Jordan POPJORDANOV (dit Ortzeto) né en 1881, (vraisemblablement le cerveau du groupe), allume la mèche de dynamite dans le tunnel creusé au préalable sous la chaussée jusque sous les fondations de la Banque Ottomane, qui est entièrement détruite dans l'explosion.
Milan ARSOV fait éclater une bombe dans le jardin du théâtre de verdure "l'Alhambra".
Georges BOGDANOV employé dans une agence immobilière, né en 1882, jette une bombe dans un café sur une place près du quai, qui deviendra plus tard "La Place de la Liberté".
Vladimir PINGOV né en 1885, est le premier à être tué par un policier, après qu'il ai tenté d'incendier sans succés le "Bochnak Khan".
Ensuite Dimitri METCHEV et Ilia TRATCHKOV tentent de faire sauter les réservoirs de gaz d'éclairage de l'usine elle-même, une fusillade s'engage qui durera plusieurs heures. Après avoir lancé plus de 60 bombes contre l'armée et la police, et à cour de munitions, ils sont tués.
Konstantin KIRKOV et Jordan POPJORDANOV profitant du chaos général jettent des bombes dans la rue principale devant l'hôtel d'Egypte et le théâtre "Eden".
Le lendemain 30 avril, Konstantin KIRKOV essaie sans succès de rentrer dans la Poste pour y déposer une bombe, mais il est abattu par une sentinelle, quant à Jordan POPJORDANOV, il livre un dernier combat depuis sa fenêtre tirant et jetant des bombes pendant plusieurs heures contre l'armée avant d'être lui aussi tué.
Le "Jardinier" déjà connu d'Istanbul, Tzvetko NAOUMOV devait clore les attentats en tuant le préfet Hassan Fehti Pacha. Le 1er mai il se dirige vers sa maison un paquet sous le bras, mais aperçu par les soldats et n'ayant plus le temps d'accomplir sa tâche il se fait exploser.
La stupeur passée, les autorités et les foules fanatisées s'en prennent à la population bulgare et massacrent 200 à 300 personnes ce qui contraint les puissances étrangères à intervenir pour stopper l'hécatombre. Environ 2 000 bulgares seront arrêtés, 353 passeront en procès et 33 seront condamnés, dont 4 à la peine capitale : Pavel CHATEV, Georges et Marko BOCHNAKOV et Milan ARSOV, mais face la pression de l'opinion publique leurs condamnations seront communées en prison à vie. Ils seront déportés dans le désert libyen de Fezzan où seulement Pavel CHATEV et Georges BOGDANOV y survivront et pourront rentrer chez eux après l'amnistie de 1908, suite au Coup d'État des jeunes turcs.
Cet épisode historique est méconnu du mouvement anarchiste. A noter qu'aujourd'hui "Les Bateliers de Salonique" sont célébrés comme des héros de la Libération nationale et qu'ils ont divers monuments à leurs effigies en Macédoine, en particulier à Skopié et Vélés, mais l'anarchisme des "Baleliers" n'a rien à voir avec les récupérations des nationalistes bulgares et macédoniens.
Pour en savoir plus en français : "Libération nationale et Révolution sociale à l'exemple de la Révolution macédonienne" par Georges Balkanski, où sur le web ici.
Cet épisode historique est méconnu du mouvement anarchiste. A noter qu'aujourd'hui "Les Bateliers de Salonique" sont célébrés comme des héros de la Libération nationale et qu'ils ont divers monuments à leurs effigies en Macédoine, en particulier à Skopié et Vélés, mais l'anarchisme des "Baleliers" n'a rien à voir avec les récupérations des nationalistes bulgares et macédoniens.
Pour en savoir plus en français : "Libération nationale et Révolution sociale à l'exemple de la Révolution macédonienne" par Georges Balkanski, où sur le web ici.
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