Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quelques recherches sur la philosophie se faisant ! ABONNEZ-VOUS A LA NEWSLETTER pour nous soutenir 1530 abonnées

La Philosophie à Paris

EMPEDOCLE / Traduction des fragments

115.
C’est un décret ancien de Nécessité, un ordre des dieux,
scellé pour l’éternité par de vastes serments :
quiconque, souillant ses membres chers par le meurtre,
ou jurant un faux serment dans l’ardeur d’un conflit,
doit errer durant trente mille saisons,
loin des Bienheureux,
renaissant sans cesse dans toutes les formes mortelles,
poursuivant les dures voies de l’existence.
Car l’éther le rejette vers la mer,
la mer le recrache sur la terre,
la terre le pousse vers les rayons brillants du soleil,
et l’éther à nouveau l’engloutit dans ses tourbillons.
De l’un à l’autre il passe, tous le haïssent.
Moi aussi, je suis de ceux-là, exilé des dieux et vagabond,
faisant confiance à la Discorde furieuse.

117.
Car déjà, dans le passé, je suis né garçon et fille,
plante, oiseau et poisson muet dans la mer.

139.
Hélas ! que le jour impitoyable ne m’ait pas détruit plus tôt,
avant que je n’aie conçu ces œuvres impies sur mes lèvres.

119.
De quelle haute gloire, de quel honneur je suis tombé,
je roule maintenant, mêlé aux mortels, dans la poussière.

118.
Et j’ai pleuré, j’ai gémi, voyant cette terre étrangère.

121.
Pays sans joie,
où règnent Meurtre et Rancune et les races des autres Kères,
les maladies sèches, la décomposition,
les œuvres fuyantes de la Folie errent là dans l’ombre.

122.
Là étaient Khthonie et Héliopè au long regard,
Déris, ensanglantée, et Harmonie au sombre visage,
Kallistô et Aischrè, Thoôsa et Denaia,
Nêmertès l’amoureuse, Asaphaia à la sombre chevelure.

123.
Phusô et Phtimenè, Eunaiè et Egersis,
Kino, Astemphès, Mégistô aux multiples couronnes,
Phoryè, Sôpè et Omphaiè…

120.
Nous sommes descendus sous cet antre abrité…

124.
Hélas, race misérable des mortels, ô combien infortunée !
Vous êtes nés de tant de disputes et de gémissements.

2.
Les mains sont serrées sur les membres,
nombreuses misères, adoucissant les peines.
Ayant entrevu l'étincelle de leur propre vie,
ils s’envolent rapidement comme la fumée,
chacun suivant ce à quoi il est tombé,
poussés de toutes parts, tous cherchent l’unité,
mais cela ne se voit, ne s’entend, ni ne se conçoit.
Toi, puisque tu as été détourné ainsi,
tu n’en apprendras pas plus par la ruse humaine.

4.
Mais vous, dieux, détournez de la langue la folie,
et des bouches saintes laissez jaillir une source pure.
Et toi, Muse blanche aux nombreux soupirants,
je t’invoque pour les choses qu’il est juste pour les mortels d’entendre.
Mène-moi sur le char doux tiré par la Piété.
Que jamais l’éclat de la gloire ne t’arrache aux mortels
ce par quoi il est plus saint de parler,
avec audace et dans la plénitude de la sagesse.
Viens ! observe avec tous tes moyens, là où chaque chose est claire :
ne donne pas plus de crédit à la vue qu’à l’ouïe,
ni à l’éclat d’une parole plus qu’au bruissement d’un son,
et de toutes les autres perceptions du corps,
retenue par aucune, pense avec ce qui rend tout clair.

1.
Pausanias, écoute-moi, fils du sage Anchitos.

6.
Entends d’abord les quatre racines de tout :
Zeus brillant, Héra nourricière, Aidonéus,
et Nestis, qui par ses larmes abreuve les sources mortelles.

17.
Je te le dirai deux fois :
parfois l’Un croît à partir de plusieurs,
parfois les multiples se séparent à partir de l’Un.
Double est la naissance des mortels, double est la perte :
l’une vient du rassemblement de tous, engendrement et mort ;
l’autre, de la séparation nourrie, progresse.
Cela ne cesse jamais, en alternance :
parfois tout s’unit sous l’Amour,
parfois tout se divise dans la Haine.
Ainsi, de l’Un naissent les multiples,
et des multiples, l’Un.
Ainsi ils naissent et jamais ne subsistent à jamais.
Mais la rotation ne cesse jamais,
et dans ce cercle, ils demeurent, immuables.

8.
Une autre chose encore : il n’est pas de nature propre
à aucun des mortels, ni de fin par la mort funeste,
mais seulement mélange et séparation de ce qui est mêlé.
La nature est un nom donné par les hommes.

12.
Rien ne peut naître du néant,
et ce qui est ne peut entièrement périr.
Il y aura toujours ce qui est, là où on le cherche.

9.
Quand les âmes se mêlent aux hommes,
ou aux bêtes sauvages, aux plantes ou aux oiseaux,
on dit qu’alors elles « deviennent ».
Mais une fois séparées, leur sort est malheureux ;
ce n’est pas juste selon la Loi – et moi-même je le dis.

11.
Insensés ! ils n’ont pas les pensées profondes
de ceux qui ne croient ni à la naissance de l’inexistant,
ni à la disparition totale de ce qui existe.

15.
Un homme sage ne penserait pas de telles choses :
que tant qu’ils vivent, les mortels « sont »,
et que dès qu’ils meurent, ils « ne sont plus ».
Car même morts, les choses ne disparaissent pas totalement.

21.
Alors, obsreve, témoin des paroles anciennes,
Vois s’il restait quelque forme figée dans les anciens, [parmi les choses d’avant, quelque forme au bois laissé]
Vois le soleil lui-même, ardent et lumineux à ta rencontre
et tout ce qui est immortel que l’œil saisit et baigne de lumière,
et la pluie, omniprésente, obscure et glacée,
et ce qui, de la terre, s’écoule — le tendre et le solide.
Dans la Discorde, tout devient dissemblable et séparé,
mais dans l’Amour, tout s’unit et se cherche.
Car de là viennent toutes choses — passées, présentes et à venir :
les arbres, les hommes et les femmes,
les bêtes sauvages, les oiseaux et les poissons nourris par les eaux,
et même les dieux, longs de vie, les plus honorés parmi tous.
Ces choses ne sont que cela : courant les unes dans les autres,
elles changent d’apparence — le mélange seul les métamorphose.

23.
Comme des peintres, dans leur art savants de ruse,
qui, prenant des couleurs aux multiples reflets,
et les mêlant par la juste harmonie — certaines en plus, d’autres en moins —
font naître ainsi des formes à toutes ressemblantes :
arbres, hommes et femmes,
bêtes fauves, oiseaux, poissons nourris d’eau,
et même les dieux, honorés pour leur grandeur…
De même, que ton esprit ne soit pas trompé à croire
que les mortels proviennent d’autre chose,
ni que ce qui se manifeste en abondance
ait une source étrangère :
mais sache bien cela — tu entends ici la parole d’un dieu.

16.
Car cela fut, et cela sera ; et jamais, je crois,
le temps infini ne sera privé de ces deux principes.

26.
Tour à tour ils dominent, selon l’ordre du cercle,
et l’un dépérit quand l’autre croît, chacun à son tour.
Ce sont toujours eux — courant l’un dans l’autre,
ils deviennent hommes et les races des autres bêtes :
tantôt unis par l’Amour dans un seul et même monde,
tantôt à nouveau emportés, séparés, par la haine du Discord.
Jusqu’à ce que, soudés ensemble, ils deviennent un Tout,
et qu’alors du multiple naisse l’un,
puis, à son tour, se sépare pour redevenir plusieurs.
Par ce passage-là, ils naissent — mais leur durée n’est pas stable.
Mais dans l’autre, où tout change sans fin,
c’est là qu’ils existent toujours, immobiles dans le cycle.

36.
Et quand ils s’assemblèrent tous,
la Discorde se tint la dernière, à l’écart.

13.
Rien, dans le Tout, n’est vide ni superflu.

28.
Mais lui [le Tout], égal de tous côtés et absolument infini,
un Sphère, arrondi en cercle, joyeux, repose immobile.

27.
Là, ni les membres rapides du Soleil ne sont visibles,
ni la force feuillue de la Terre, ni la mer.
Ainsi, par l’art secret d’Harmonie, il est solidement établi :
le Sphère, arrondi en cercle, joyeux, repose immobile.

30.
Mais lorsque la grande Discorde (Νεῖκος), croissant dans les membres,
parvint à l’honneur, au terme du cycle,
alors elle franchit le large serment, réciproquement...

31.
Car tous les membres du dieu tremblaient successivement.

20.
Cela [le corps humain], on le reconnaît comme la plus manifeste des masses mortelles ;
tantôt, les membres, rassemblés par Philia (l'Amour),
forment un seul tout : le corps, dans la fleur de la vie ;
tantôt, dispersés par les haines mauvaises,
ils errent séparés, au seuil de l'existence.
Et il en est de même pour les buissons, les poissons aquatiques,
les bêtes qui couchent en montagne et les oiseaux ailés.

35.
Mais moi, je retournerai sur le sentier des chants,
que j’ai déjà tracé auparavant, poursuivant parole après parole,
puisque la Discorde est descendue jusqu’au plus profond de la tourmente
et que Philia s’est formée au centre du tourbillon,
alors toutes choses s’assemblent pour devenir un seul être —
non pas soudain, mais, suivant le désir, elles se réunissent l’une après l’autre.
Des mélanges ainsi formés sont issues d’innombrables races mortelles ;
et bien des combinaisons disjointes subsistent encore,
tant que la Discorde les maintient suspendues ; car elle n’a pas encore
été rejetée tout entière aux confins du cercle,
mais une part demeure, tandis qu’une autre a été chassée hors des membres.
Et, autant qu’elle fuit encore, autant s’approche en douceur
l’élan immortel de Philia, sans reproche.
Alors aussitôt naquirent des êtres qui auparavant croyaient être immortels,
et des vivants qui, auparavant, étaient sans mélange, mais maintenant changèrent de voie.
De ces mélanges surgissent d’innombrables races mortelles,
diverses en formes, spectacle merveilleux à contempler.

98.
Et la Terre, la plus accueillante à ces influences,
se joignit également à Héphaïstos, à la pluie et à l’éther lumineux,
ayant été conduite par Aphrodite dans ses ports d’accomplissement,
soit plus grande, soit plus petite — selon les proportions ;
et de cela naquirent le sang et les autres formes de chair.

96.
La terre, hospitalière, dans ses cavités aux larges flancs,
reçut deux des huit parts de la lumière de Néistis,
quatre d’Héphaïstos : et ce sont elles qui formèrent les os blancs,
unis par la merveilleuse colle de l’Harmonie.

33.
Comme le suc du lait, lorsqu’il s’épaissit et se fige…

82.
Ainsi, les poils, les feuilles, les plumes épaisses des oiseaux,
et les écailles croissent sur les membres solides.

86.
Et c’est de ces éléments qu’Aphrodite divine fixa les yeux invincibles.

87.
Aphrodite les modela par l’art, les unissant avec tendresse.

84.
Comme lorsqu’un homme préparant sa route allume une lampe
à travers la nuit d’hiver, en allumant la flamme d’un feu ardent,
et place des paravents de toutes sortes contre le souffle du vent
— ceux-ci dispersent le souffle des vents en furie,
mais la lumière jaillit au-dehors, aussi loin qu’elle peut,
et brille sur le seuil avec des rayons invincibles —
ainsi alors, dans les membranes, le feu primitif, enfermé,
par de fines toiles, se fraya un chemin dans le corps cyclopéen,
percé de merveilleux canaux ;
elles retenaient les profondeurs de l’eau qui les entourait,
mais laissaient le feu jaillir au dehors, aussi loin qu’il pouvait.

24.
… juxtaposant sommet à sommet,
sans jamais mener le discours à un seul chemin…

25.
… Car il est beau, deux fois, de dire ce qu’il faut.

38.
Mais viens, je te dirai d’abord l’âge et l’origine,
d’où sont clairement nées toutes les choses que nous voyons aujourd’hui :
la terre, et la mer aux nombreuses vagues, l’air humide,
le Titan, et l’éther qui enveloppe tout le cercle.

 

39.
Si vastes sont les profondeurs de la terre et l’éther abondant,
que les paroles en ont été prononcées en vain par beaucoup,
répandues par des bouches qui n’ont vu qu’une infime partie du tout.

40.
Le Soleil au trait aigu, et la douce lumière de la Lune.

41.
Mais lui, le Soleil, s’étant jeté dans la mer,
parcourt le vaste ciel tout autour.

44.
Il réfléchit son éclat vers l’Olympe,
avec un visage sans crainte.

85.
Et la flamme douce atteignit la terre, mais en un point minuscule.

43.
Ainsi le rayon, frappant le cercle étendu de la Lune…

45.
La lumière étrangère tourne en cercle autour de la Terre.

46.
Comme une poussière autour d’un char tourbillonne le long du bord...

47.
Car elle contemple le cercle sacré du seigneur en face.

42.
Il lui a découvert les rayons,
jusqu’à ce qu’il passe au-dessus ; et il a effleuré la Terre
autant que s’étend le disque de la Lune aux yeux brillants.

48.
La Terre engendre la nuit, lorsqu’elle se glisse sous les rayons du Soleil.

49.
La Nuit, solitaire et sans regard…

94. (latin)
Et la couleur noire se manifeste au fond du fleuve par l’ombre,
et de même elle est visible dans les antres profonds.

52.
Beaucoup de feux brûlent dans les profondeurs de la terre.

74.
Elle mène une race sans Muse, de mangeurs aux nombreuses semences.

56.
La mer se fige, frappée par les souffles du Soleil levant.

55.
La mer est la sueur de la Terre.

54.
Et l’éther descendait dans la terre jusqu’à ses racines profondes.

53.
Ainsi les dieux se rencontrèrent alors — et bien souvent, autrement encore.

51.
Et rapidement, vers le sommet...

 

22.
Car ces choses sont harmonie pour toutes leurs parties :
le Soleil, la Terre, le Ciel et la Mer,
et tout ce qui, séparé, s’est développé chez les mortels.
Et de même, tout ce qui, ayant une complexion adéquate, est plus disposé à se mêler,
s’aime mutuellement, ayant été rendu semblable par Aphrodite.
Mais ce qui s’éloigne le plus l’un de l’autre par le genre, la complexion et la forme façonnée,
il est tout à fait contraire de les joindre —
ainsi le veut la suggestion de la Discorde, qui a causé leur génération.

103.
C’est par cette volonté que la Fortune a mené toute chose.

104.
Et dans la mesure où elles sont tombées ensemble le plus faiblement...

37.
La Terre accroît leur propre corps, et l’éther accroît l’éther.

34.
Ayant pétri la farine avec de l’eau...

71.
Si donc tu as eu peu de foi dans ces choses,
comment, du mélange de l’eau, de la terre, de l’éther et du soleil,
se sont formés les formes et les couleurs des mortels,
telles qu’elles apparaissent aujourd’hui, unies par Aphrodite…

72.
Comment aussi les grands arbres et les monstres marins...

73.
Et alors, quand Aphrodite eut pénétré la Terre sous la pluie,
elle donna vigueur à la forme mobile à travers le feu rapide...

75.
Ceux dont les parties intérieures sont denses, mais dont les parties extérieures sont poreuses,
ayant été façonnées dans la paume d’Aphrodite...

79.
Ainsi les grands arbres, les oliviers d’abord, enfantent par œufs.

80.
C’est pourquoi les grenades sont tardives à naître et les fruits ont une peau épaisse.

81.
Le vin provient de l’écorce ; l’eau, dans le bois, devient putréfiée.

110.
Car si tu observes cela avec bienveillance,
pressant ces choses sous des pensées intenses,
cela te sera toujours présent à travers le temps.
Et bien d’autres choses encore tu acquerrais à partir de là :
car celles-ci s’accroissent en chacun selon sa nature propre.
Mais si tu t’orientes vers d’autres choses, comme le font les hommes,
ces vains savoirs qui émoussent les soucis,
alors, très vite, ils t’abandonneront — toi qui désires ardemment
parvenir à la race bien-aimée,
car sache que tout possède une part de pensée et un lot de mouvement.

116.
La Nécessité, difficile à porter, est odieuse.

76.
Cela, dans les coquilles pesantes des coquillages marins,
oui, et dans les trompettes de pierre des messagers et les tortues,
là, tu verras la terre résider tout en haut de la peau.

83.
Mais chez les oursins, des poils acérés frémissent sur le dos.

95.
Dans la paume d’Aphrodite, lorsqu’ils furent engendrés ensemble pour la première fois.

150.
Le foie, plein de sang.

57.
Alors, de nombreuses têtes sans cou germèrent,
et des bras nus erraient, privés d’épaules,
et des yeux se promenaient seuls, mendiants de fronts.

59.
Mais lorsque un daimôn s’unissait plus fortement à un autre daimôn,
et que cela tombait ensemble là où chaque chose se rencontrait,
d’autres encore, en plus de cela, naissaient continûment.

61.
Beaucoup furent engendrés à deux visages et à deux poitrines,
têtes de bœufs à visage d’homme, et d’autres qui croissaient en sens inverse,
formes humaines à têtes de bœufs, mêlées d’homme
et de femme, ornées de membres ombrés.

62.
Allons ! comment, chez les hommes aux nombreuses lamentations et chez les femmes,
le feu discerné les éleva, rampant dans la nuit,
écoute cela ; car ce n’est ni un discours aveugle ni ignorant.
Des formes entièrement développées surgissaient d’abord de la terre,
portant la part de l’eau et de la forme de chacune ;
le feu les élevait, voulant atteindre ce qui lui était semblable,
sans encore montrer un beau corps de membres,
ni une voix propre aux hommes du pays.

63.
Mais la nature des membres était dispersée : une partie chez l’homme…

64.
Et sur cela vient le Désir, rappelé par la vue.

65.
Et il fut répandu dans les purs ; les unes deviennent femmes,
ayant reçu la froideur de l’âme ; [les autres au contraire mâles, par la chaleur].

66.
Dans les prairies partagées… d’Aphrodite.

67.
Car dans une chaleur plus grande se forme l’utérus mâle ;
et c’est pourquoi les hommes sont noirs et plus virils,
et plus velus.

32.
Il unit deux articulations.

68.
Le dixième jour du huitième mois, la lymphe est devenue blanche.

89.
Ayant compris que toutes choses sont les émanations de tout ce qui fut engendré...

90.
Ainsi le doux saisissait le doux, l’amer sautait sur l’amer,
le piquant se dirigeait vers le piquant, le proche s’attachait au proche.

91.
Avec le vin... cela est plus harmonieux ; mais avec l’huile,
cela ne convient pas.

100.
Ainsi tout respire et expire : chez tous, les veines pleines de sang
sont tendues jusqu’à l’extrémité du corps,
et elles sont percées à leurs ouvertures d’un petit trou,
à travers les narines, aux dernières extrémités, traversées de part en part —
afin de retenir le sang et de permettre à l’éther un passage facile.
Et alors, quand le sang délicat s’élance,
l’éther s’écoule en grondant dans une vague impétueuse ;
et quand il se retire, il expire de nouveau —
tout comme un enfant joue avec une clepsydre de bronze percée :
lorsqu’il pose sa main sur l’orifice bien façonné
et la plonge dans l’eau, le corps argenté,
plus rien ne pénètre dans le vase, car l’air le repousse,
ayant rempli l’intérieur par les trous étroits,
jusqu’à ce qu’il ouvre le courant serré ; puis, ensuite,
quand le souffle manque, l’eau pénètre de nouveau en juste proportion.
De même, lorsque l’eau est contenue dans les profondeurs du bronze,
et que le passage est fermé par la peau mortelle et le pore,
l’air, à l’extérieur, désireux, empêche la pluie d’entrer,
autour des portes étroites bruyantes, contrôlant l’entrée,
jusqu’à ce que la main se retire ; alors à nouveau, inversement,
quand le souffle pénètre, l’eau s’écoule de nouveau en proportion.
De même, le sang délicat, résonnant à travers les membres,
lorsqu’il se retire dans les profondeurs,
un courant d’éther descend aussitôt dans une vague furieuse,
et lorsqu’il se relève, il expire à nouveau en sens inverse.

 

EMPEDOCLE / Traduction des fragments
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article