La Philosophie à Paris

SEMINAIRE / Les 4 épreuves du sens de Patrice Loraux

26 Janvier 2014, 21:27pm

Publié par Anthony Le Cazals

SEMINAIRE / Les 4 épreuves du sens de Patrice Loraux

Le bon usage de la contre-évdence (à l'aude de de l'effoyable contre-évdience de Spinoza qu'est la'artefact de la Substance) ou contre-axiome.

But : trouver les moyens d'honorer et de négocier l'audace du rapport à ce qui est le plus difficile, à savoir le contenu qui peut être de l'ordre de la pensée (ou l'aporie de celle-ci) ou de l'ordre de la vie (comme attribut de la même contre-évidence)

 

- L'épreuve du par soi (effort de comprehension qui se fait seul et affronte l'aporie) - s'oppose à l'Autorité (psittacisme qui répète les propos de l'autorité). C'est le En capacité, l'autonmie du point de vue éléménetaire

- L'épreuve du par ailleurs, c'est-à-dire du dehors de la philosqophie ou de la philosophie qui se fait autrement. C'est le en dehors.

- L'épreuve du en retrait (comprenez les registres classiques qui sont plus ou moins en retrait) qui s'oppose à la terreur en ce que celle-ci ne comporte qu'un seul registre.

- L'épreuve du en tant que tel (ou l'en soi) qui s'opose au perspectivisme.

 

Je me suis permis de généraliser l'usage du terme épreuve en laison avec l'usage qu'en fait Luc boltanski pour désigner le capitalisme des années 60-90 et les expériences qu'il génère. L'ensemble du cours tapuscrit est disponible sur demande par mail. Pour éviter le psittacisme, ces 4 points sont aussi à rapprocher de ces deux extraits de Kant et de sa manière de catégoriser en 4 points :

 

 «  Les maximes du sens commun sont les suivantes : 1. Penser par soi-même ; 2. Penser en se mettant à la place de tout autre ; 3. Toujours penser en accord avec soi-même. La première maxime est la maxime de la pensée sans préjugés,  la seconde maxime est celle de la pensée élargie, la troisième maxime est celle de la pensée conséquente. La première maxime est celle d’une raison qui n’est jamais passive. On appelle préjugé la tendance à la passivité et par conséquent à l’hétéronomie de la raison ; de tous les préjugés le plus grand est celui qui consiste à se représenter la nature comme n’étant pas soumise aux règles que l’entendement de par sa propre et essentielle loi lui donne pour fondement et c’est la superstition. On nomme les lumières (Aufklärung ) la libération de la superstition ; en effet, bien que cette dénomination convienne aussi à la libération des préjugés en général, la superstition doit être appelée de préférence (in sensu eminenti) un préjugé, puisque l’aveuglement en lequel elle plonge l’esprit, et bien plus qu’elle exige comme une obligation, montre d’une manière remarquable le besoin d’être guidé par d’autres et par conséquent l’état d’une raison passive. En ce qui concerne la seconde maxime de la pensée nous sommes bien habitués par ailleurs à appeler étroit d’esprit (borné, le contraire d’élargi) celui dont les talents ne suffisent pas à un usage important (particulièrement à celui qui demande une grande force d’application). Il n’est pas en ceci question des facultés de la connaissance, mais de la manière de penser et de faire de la pensée un usage final ; et si petit selon l’extension et le degré que soit le champ couvert par les dons naturels (die Naturgabe) de l’homme, c’est là ce qui montre cependant un homme d’esprit ouvert (von erweiterter Denkungsart) que de pouvoir s’élever au-dessus des conditions subjectives du jugement, en lesquelles tant d’autres se cramponnent, et de pouvoir réfléchir sur son propre jugement à partir d’un point de vue universel (qu’il ne peut déterminer qu’en se plaçant au point de vue d’autrui). C’est la troisième maxime, celle de la manière de penser conséquente, qui est la plus difficile à mettre en œuvre ; on ne le peut qu’en liant les deux premières maximes et après avoir acquis une maîtrise rendue parfaite par un exercice répété. On peut dire que la première de ces maximes est la maxime de l’entendement, la seconde celle de la faculté de juger, la troisième celle de la raison. »
Kant, la Critique de la faculté de juger, 1790, Vrin, p. 127.128. Traduction: Alexis Philonenko.

 

« Exiger de l’homme la sagesse, en tant qu’elle est l’idée d’un usage pratique de la raison qui soit parfait et conforme aux lois, c’est beaucoup trop demander ; mais même sous sa forme la plus rudimentaire un homme ne peut pas l’inspirer à un autre ; chacun doit en être l’auteur lui-même. Le précepte pour y parvenir comporte trois maximes directrices : 1) penser par soi-même ; 2) se penser (dans la communication avec les hommes) à la place de l’autre ; 3) penser toujours en accord avec soi-même »
Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1797, Vrin, p. 71, Traduction:  Michel Foucault.

 

 

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