HEGEMONIE / Le péril Chinois
« Aujourd’hui le gouvernement chinois comprend mieux l’Amérique que le gouvernement américain ne comprend la chine. Ainsi, Pékin, sait mieux nous manipuler que nous ne savons les manipuler. Les principaux responsables chinois, les diplomates et les bureaucrates disposent d’un cadre clair dans lequel s’inscrit leur vision des Etats-Unis – et ils élaborent leur politique à notre égard de façon déterminée et concertée. … Les chinois nous méprisent parce qu’ils pensent que nous sommes sur le déclin. Bien des amis chinois m’ont cité le proverbe « fu bu guo san dai » (la richesse ne survit pas à trois génération [NDLR : ce fut le cas des grecs anciens, par exemple les 3 générations de philosophes]). Tout en se demandant comment nous avons pu devenir aussi indisciplinés, aussi superficiels et aussi dissolus. … En Chine tout est question d’engagement et de puissance. … Reste que la chine est loin d’être aussi puissante qu’elle le prétend. Les rodomontades masques un Etat criblé de difficultés. …. Par ailleurs la Chine n’a d’autre idéologie que de s’enrichir. La frénésie commerciale qui l’a arrachée à sa stupeur impériale puis socialiste est devenue une fin en elle même, accouchant d’une population désorientée sur le plan spirituelle. … Mais la direction communiste sait qu’elle doit trouver une autre direction si elle veut garantir son succès … Après le massacre de Tian’anmen, les médias chinois ont engendré un « nationalisme du ressentiment ». Visant à freiner l’enthousiasme de la jeunesse chinoise pour les Etats-Unis, les médias se sont mis à affirmer que Washington complotait pour que la Chine reste pauvre et que l’Amérique, elle, reste riche … Du point de vue américain, le mercantilisme effréné de Pékin semble indiquer que la Chine cherche à tirer de nous tout ce qu’elle peut. … Ce sont là que les humbles considérations d’un américain patriote qui vit à Pékin depuis quinze ans et de quelqu’un qui respecte les Chinois et ce qu’ils sont en train de faire » James Mc Gregor, pdt de la commerce américaine de Pékin, in Courrier International n°835 bis du 25 août au 30 août.