La Philosophie à Paris

131. Recueillir tout ce qui peut-être affirmé.

14 Février 2013, 20:24pm

Publié par Anthony Le Cazals

Exergue. Je possède, pour les signes de montée et de déclin, un flair plus sensible
que quiconque ait jamais eu, je suis là-dessus le maître par excellence,
je connais les deux, je suis les deux.
Nietzsche NzEH°II,1.


Recueillir tout ce qui peut être affirmé, c’est un peu l’entreprise, le défi que nous nous donnions auparavant. Ne retenir que l’intempestif, que le subversif, que ce qui est porté par des fulgurances qui nous éloignent d’un travail critique à la Kant, d’un ressassement phénoménologique à la Husserl, d’une déréliction étymologique à la Heidegger comme gardiennage de l’Être. Mais ce qui importe  727-729 est tout autre à présent et Nietzsche est quelque part le premier à avoir anticipé la posture du physicien actuel, celui qui ne se place pas en retrait de l’expérience mais bien celui qui, en même tant qu’il invente des outils d’observation, crée ce qu’il va observer. Nietzsche n’est pas contre la science, qu’il trouve malgré tout trop bariolée à son époque, emprunte d’un déterminisme décadent. Nietzsche voit que le savant de son époque se complaît dans une sorte d’idéal ascétique. Il anticipe ce qui devient avec l’opérationnalisme de Niels Bohr, une remise en cause de la stabilité de la matière et de la permanence de la substance 431a.

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