LA LIBERATION VIS-VIS DE L'ESPRIT 6 / de surplomb et de certitude. Introduction à une nouvelle image de la pensée.
Il y a deux périodes chez Heidegger avant et après 1945-1946. Comme si sa compromission avec le nazisme lui avait fait mesurer combien il
fallait sortir de la métaphysique et de son discours de surplomb (l'une des dernière métaphysique étant celle de Deleuze), de son discours oiseux et jargonneux. Au travers de la métaphysique
c'est un peu comme si quelques personne possédait la compréhension du monde et de ce qui survient alors qu'il ne font que projeter leur propre corporéité sur le monde, tout discours n'est qu'une
crible qui sert avant à orienter l'effort. Sortir de la métaphysique, c'est abandonner le discours de l'Être. Vous pourrez chercher nulle part vous ne rencontrerez ce concept d'Être, il n'est là
que pour dissimuler combien les rapports humains sont hiérarchiques et un peut édulcoré les choses. Au fond avec le nom d'Etre, c'est tous les nœuds des hiérarchies que l'on met dans un gros sac
pour s'attarder à d'autres choses, bien souvent plus abstraites, plus déconnectées du réel.
la métaphysique se révèle tôt ou tard, en fait dès sa formation, comme un crible inadapté au monde physique puisqu'elle s'y ajoute. Comme si le monde physique ou plutôt notre approche de celui-ci, notre façon d'envisager ce qui nous arrive, nécessitait une béquille pour pouvoir fonctionner. Et c'était le privilège des philosophes de détenir la clé en une métaphysique ou son succédané post-heideggérien : une ontologie, le discours du l'Être. A suggérer que notre monde a besoin d'un discours pour avancer plus que d'un effort ou d'une énergie, on suggère qu'il y a même un second monde, « plus vrai », alors qu'au fond les philosophes n'ont chercher qu'à parler de leur rapport très différent au temps, au quotidien des gens pâtissent. Ce second monde dépasserait les contradictions (à la lettre, les dires contraires), mais en réalité il n'y a que des conflits entre capables et incapables, dont les métaphysiciens, en personnes lasses, cherchent à se détourner. Toute la déréliction heideggerienne, son apathie déconnecté de ce qui est concret.
Sans être idéaliste on sait combien son passage au sanatorium de ... en 1946 est le point marquant de sa conversion au catholicisme qui s'accomplira dans une phrase lâchée à la fin de sa vie « seul un Dieu peut nous sauver ». Heidegger, est-il capable quand il disait lui-même ne préparer que la pensée à venir. Les capables sont ceux, qui fonctionnant hors système, de manière subversive en révèlent la propre infécondité. Les système sont toujours institués, fondés, établis. Les gens capables de création les trahissent. Les incapables sont ceux, qui n'étant pas aptes, freinent le dynamisme du système pour mieux le perpétuer. A un moment donné, Heidegger n'a plus vu la nécessité de produire une métaphysique, n'a plus eu besoin d'asseoir un pouvoir universitaire au travers d'une théorie de l'Etre (et du Temps qui lui donnait la réplique), qui lui laissait alors le temps de s'appesantir sur sa propre déréliction, de lui consacrer du Temps, c'est la dimension de la méditation et de la prière au fond de la forêt loin de tout ce qui est conditionné à être (comme le dit Oyseaulx, l'Être). Mais si je fais déborder le discours sur les capables et les incapables, c'est que précisément s'y joue là quelque chose d' « essentiel », a priori on ne peut rien savoir de ses propres capacités, quoiqu'en pense tout l'idéalisme, car elles s'augmentent dans l'effort, dans leur propre mise à l'épreuve. C'est de l'ordre de l'infime, du but proche, mais sur la durée cela déploie beaucoup d'énergie. Ainsi on peut dire sans trop développer que les incapable fonctionne par une production méthodique, qui leur permet d'étendre des tentacules, un système d'organisation propre à chacun, c'est la dimension du pouvoir, du rendement qui produit ses déchets, du systèmes qui produit ses exclusions. Les capables opèrent autrement, par un lâcher prise sur la réalité et le rendement qu'on nous impose pour introduire dans le système une intuition critique, elle serait : Non, ce n'est pas comme ça que les problèmes doivent être résolus, il y a trop de gaspillage, les grecs disaient il y a trop d'injustice. On en revient alors à Bouddha, au Christ, à Gandhi, non les personnages (les « idoles ») que leur religion en ont fait mais à ces intensités subversives qui ont joué contre les églises (contre la communauté de conflits que ces églises cautionnent). Bouddha s'en est pris au védisme et au jaïnisme, deux religions de son temps, mais comme Bouddha provenait d'une famille appartenant à l'oligarchie du Nord de l'Inde, il reproduisit ce type de communauté. De même pour les Christ ou Gandhi avec ses communautés (hashrams) en Afrique du Sud ou en inde. Pourquoi parler de communauté, simplement parce qu'Heidegger lui-même y voyait le ferment de l'énergie d'un peuple, d’une patrie (la heimat).
On a longtemps été pris dans les rets et les filets des discours qui fondent des communautés : on les a appelées institutions. En philosophie, ce furent les écoles, qui avaient leur discours pour les initiés et pour le (ésotérisme/exotérisme). La métaphysique était de ces discours, car elle réclame des initiés des intelligences froides, plus que des gens capables. La métaphysique d'Heidegger n'est là que pour reproduire un peu plus longtemps le système, de s'ancrer dans manière opportuniste dans la institution université, car qui peut avoir assez de prétention pour remettre en cause un discours abscons, un discours qui dévoie la pensée. Par la métaphysique, ou plutôt le sérieux qu'on lui accorde, c'est un pouvoir une autorité que l'on s'arroge, c'est une puissance, une capacité qui déroge à elle-même. Heidegger a au fond produit un discours dominant qui lui permettrait de grimper dans la hiérarchie, mais quoi de plus humain en cela, diront les tendres.
Petite conclusion, sous forme d'ouverture, pour dépasser la dimension communautaire propre à toute métaphysique qui aurait raison, les platoniciens, les heideggériens, les deleuziens, qui surinvestissent des mots magiques à travers le sens qu'il leur donne par exemple Bien ou Justice, Grand Oeuvre ou Être, Virtuel ou Image Cristal, tout autant de mots idéals et vertueux. Aujourd'hui, même si cela s'est déjà produit avec la correspondance entre intellectuels aux XVIIIe siècle, rendue possible par les routes royales et les malles postales, internet qui permet un tout autre mode de connexion entre individus où ceux-ci n'ont pas de réels rapports de hiérarchie entre eux. Les gens s'échangent sans peur de la réciprocité des mots très intimes. Ils n'ont pas à s'inventer des idéaux, des vertus pour justifier leur moment de recueillement vis-à-vis du reste de la communauté laborieuse, d'où l'autorité du prêtre initié dans la communauté. Internet, moyen d'expression sans doute plus révolutionnaire que les AG de mai 68, que les délires qui s'y tenaient sur les élèves enseignant aux maîtres, Internet permet un surinvestissement d'énergie, la possibilité de communiquer sans introduire immédiatement un rapport de forces, c'est-à-dire d'énoncer ce que la société attend que l'on dise par habitudes ou convention, les milieux sociaux se brouillent légèrement et ce sont les passions qui via google sont mis en avant. Alors se forment des « communautés ». On est bien dans un régime d'expression, qui dénoue bien souvent les contrariétés de ceux qui ont accepté le fardeau du système, plutôt que de suivre leur propre libération. Mais une chose est sûre la grandeur d'une époque ne dépend pas de la métaphysique qu'elle met en place, bien au contraire, c'est que dans ce cas là la pensée a été dévoyée pour asseoir le pouvoir du métaphysicien. Heidegger en était l'illustration, en tout cas le premier, et tous les métaphysiciens ont intérêt à le cacher, à dire que la fin de la métaphysique c'est la fin de la philosophie et donc la bêtise advenue au stade ou elle ne trouve plus de contradiction. Mais rappelons-le, toute métaphysique est par nature inféconde puisqu'elle est abstraite, détourné de l'effort se faisant. Toute métaphysique n'est qu'une quête personnelle imposer aux autres : elle ne vise que le réconfort, la béatitude, la sérénité pour philosophes maladifs et si lasses qu'ils doivent vivre pour cela en communauté, selon ses us et coutumes. Toute métaphysique comporte ses vertus (Amour de Dieu, Vérité éternelle, Virtuel s'actualisant) qui font tenir les disciples ensemble parce qu'ils n'ont pas à s'expliquer les uns les autres. Sortir de l'institution et de la fondation de la philosophie, c'est sortir de la sphère du jugement et de la reconnaissance, c'est un aussi grand vœu pieux que la vie en communauté mais c'est de là que peut s'énoncer une critique du système parce que l'on est sorti de ses facilités.
la métaphysique se révèle tôt ou tard, en fait dès sa formation, comme un crible inadapté au monde physique puisqu'elle s'y ajoute. Comme si le monde physique ou plutôt notre approche de celui-ci, notre façon d'envisager ce qui nous arrive, nécessitait une béquille pour pouvoir fonctionner. Et c'était le privilège des philosophes de détenir la clé en une métaphysique ou son succédané post-heideggérien : une ontologie, le discours du l'Être. A suggérer que notre monde a besoin d'un discours pour avancer plus que d'un effort ou d'une énergie, on suggère qu'il y a même un second monde, « plus vrai », alors qu'au fond les philosophes n'ont chercher qu'à parler de leur rapport très différent au temps, au quotidien des gens pâtissent. Ce second monde dépasserait les contradictions (à la lettre, les dires contraires), mais en réalité il n'y a que des conflits entre capables et incapables, dont les métaphysiciens, en personnes lasses, cherchent à se détourner. Toute la déréliction heideggerienne, son apathie déconnecté de ce qui est concret.
Sans être idéaliste on sait combien son passage au sanatorium de ... en 1946 est le point marquant de sa conversion au catholicisme qui s'accomplira dans une phrase lâchée à la fin de sa vie « seul un Dieu peut nous sauver ». Heidegger, est-il capable quand il disait lui-même ne préparer que la pensée à venir. Les capables sont ceux, qui fonctionnant hors système, de manière subversive en révèlent la propre infécondité. Les système sont toujours institués, fondés, établis. Les gens capables de création les trahissent. Les incapables sont ceux, qui n'étant pas aptes, freinent le dynamisme du système pour mieux le perpétuer. A un moment donné, Heidegger n'a plus vu la nécessité de produire une métaphysique, n'a plus eu besoin d'asseoir un pouvoir universitaire au travers d'une théorie de l'Etre (et du Temps qui lui donnait la réplique), qui lui laissait alors le temps de s'appesantir sur sa propre déréliction, de lui consacrer du Temps, c'est la dimension de la méditation et de la prière au fond de la forêt loin de tout ce qui est conditionné à être (comme le dit Oyseaulx, l'Être). Mais si je fais déborder le discours sur les capables et les incapables, c'est que précisément s'y joue là quelque chose d' « essentiel », a priori on ne peut rien savoir de ses propres capacités, quoiqu'en pense tout l'idéalisme, car elles s'augmentent dans l'effort, dans leur propre mise à l'épreuve. C'est de l'ordre de l'infime, du but proche, mais sur la durée cela déploie beaucoup d'énergie. Ainsi on peut dire sans trop développer que les incapable fonctionne par une production méthodique, qui leur permet d'étendre des tentacules, un système d'organisation propre à chacun, c'est la dimension du pouvoir, du rendement qui produit ses déchets, du systèmes qui produit ses exclusions. Les capables opèrent autrement, par un lâcher prise sur la réalité et le rendement qu'on nous impose pour introduire dans le système une intuition critique, elle serait : Non, ce n'est pas comme ça que les problèmes doivent être résolus, il y a trop de gaspillage, les grecs disaient il y a trop d'injustice. On en revient alors à Bouddha, au Christ, à Gandhi, non les personnages (les « idoles ») que leur religion en ont fait mais à ces intensités subversives qui ont joué contre les églises (contre la communauté de conflits que ces églises cautionnent). Bouddha s'en est pris au védisme et au jaïnisme, deux religions de son temps, mais comme Bouddha provenait d'une famille appartenant à l'oligarchie du Nord de l'Inde, il reproduisit ce type de communauté. De même pour les Christ ou Gandhi avec ses communautés (hashrams) en Afrique du Sud ou en inde. Pourquoi parler de communauté, simplement parce qu'Heidegger lui-même y voyait le ferment de l'énergie d'un peuple, d’une patrie (la heimat).
On a longtemps été pris dans les rets et les filets des discours qui fondent des communautés : on les a appelées institutions. En philosophie, ce furent les écoles, qui avaient leur discours pour les initiés et pour le (ésotérisme/exotérisme). La métaphysique était de ces discours, car elle réclame des initiés des intelligences froides, plus que des gens capables. La métaphysique d'Heidegger n'est là que pour reproduire un peu plus longtemps le système, de s'ancrer dans manière opportuniste dans la institution université, car qui peut avoir assez de prétention pour remettre en cause un discours abscons, un discours qui dévoie la pensée. Par la métaphysique, ou plutôt le sérieux qu'on lui accorde, c'est un pouvoir une autorité que l'on s'arroge, c'est une puissance, une capacité qui déroge à elle-même. Heidegger a au fond produit un discours dominant qui lui permettrait de grimper dans la hiérarchie, mais quoi de plus humain en cela, diront les tendres.
Petite conclusion, sous forme d'ouverture, pour dépasser la dimension communautaire propre à toute métaphysique qui aurait raison, les platoniciens, les heideggériens, les deleuziens, qui surinvestissent des mots magiques à travers le sens qu'il leur donne par exemple Bien ou Justice, Grand Oeuvre ou Être, Virtuel ou Image Cristal, tout autant de mots idéals et vertueux. Aujourd'hui, même si cela s'est déjà produit avec la correspondance entre intellectuels aux XVIIIe siècle, rendue possible par les routes royales et les malles postales, internet qui permet un tout autre mode de connexion entre individus où ceux-ci n'ont pas de réels rapports de hiérarchie entre eux. Les gens s'échangent sans peur de la réciprocité des mots très intimes. Ils n'ont pas à s'inventer des idéaux, des vertus pour justifier leur moment de recueillement vis-à-vis du reste de la communauté laborieuse, d'où l'autorité du prêtre initié dans la communauté. Internet, moyen d'expression sans doute plus révolutionnaire que les AG de mai 68, que les délires qui s'y tenaient sur les élèves enseignant aux maîtres, Internet permet un surinvestissement d'énergie, la possibilité de communiquer sans introduire immédiatement un rapport de forces, c'est-à-dire d'énoncer ce que la société attend que l'on dise par habitudes ou convention, les milieux sociaux se brouillent légèrement et ce sont les passions qui via google sont mis en avant. Alors se forment des « communautés ». On est bien dans un régime d'expression, qui dénoue bien souvent les contrariétés de ceux qui ont accepté le fardeau du système, plutôt que de suivre leur propre libération. Mais une chose est sûre la grandeur d'une époque ne dépend pas de la métaphysique qu'elle met en place, bien au contraire, c'est que dans ce cas là la pensée a été dévoyée pour asseoir le pouvoir du métaphysicien. Heidegger en était l'illustration, en tout cas le premier, et tous les métaphysiciens ont intérêt à le cacher, à dire que la fin de la métaphysique c'est la fin de la philosophie et donc la bêtise advenue au stade ou elle ne trouve plus de contradiction. Mais rappelons-le, toute métaphysique est par nature inféconde puisqu'elle est abstraite, détourné de l'effort se faisant. Toute métaphysique n'est qu'une quête personnelle imposer aux autres : elle ne vise que le réconfort, la béatitude, la sérénité pour philosophes maladifs et si lasses qu'ils doivent vivre pour cela en communauté, selon ses us et coutumes. Toute métaphysique comporte ses vertus (Amour de Dieu, Vérité éternelle, Virtuel s'actualisant) qui font tenir les disciples ensemble parce qu'ils n'ont pas à s'expliquer les uns les autres. Sortir de l'institution et de la fondation de la philosophie, c'est sortir de la sphère du jugement et de la reconnaissance, c'est un aussi grand vœu pieux que la vie en communauté mais c'est de là que peut s'énoncer une critique du système parce que l'on est sorti de ses facilités.
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