AFRIQUE / La Tanzanie
Présentation du pays
Nom officiel : République Unie de Tanzanie
Nature du régime : République
Langues officielles : swahili, anglais
Langues courantes : swahili, anglais, arabe (Zanzibar)
Monnaie : Shilling tanzanien ; 1 EUR = 2808,01 TZS (janvier 2021)
Fête nationale : 26 avril (Union du Tanganyika et de Zanzibar)
Superficie : 947 300 km²
Capitale : Dodoma (capitale officielle, siège du Parlement)
Villes principales : Dar es Salam (capitale économique), Dodoma, Arusha, Zanzibar, Mwanza, Tanga, Tabora, Mbeya
PIB : 67,2 milliards USD (estimé par le FMI pour 2019)
PIB par habitant : 1 159 USD/habitant en 2019
Taux de croissance : 6,3 % (estimé par le FMI pour 2019)
Taux d’inflation : 3,8 % de moyenne annuelle (2019) – source FMI
Taux de chômage (au sens du BIT) : 2,7 % estimé en 2017 – source BIT
Déficit public : 3,7 % du PIB (2018/19, l’année fiscale courant de juillet à juin) – source FMI
Dette publique : 38,1 % du PIB (2019) – source FMI
Balance courante : -3,2 % du PIB USD (2019) - source FMI
Éléments d’actualité
La République unie de Tanzanie est un pays stable depuis l’indépendance du Tanganyika en 1961 (partie continentale de la Tanzanie, qui a ensuite fusionné avec l’archipel de Zanzibar en 1964). Les bases de l’État moderne ont été posées par le père de l’indépendance, Julius Nyerere : unité nationale, centralisation du pouvoir, institutions solides, socialisme économique, laïcité.
Le président actuel, John Magufuli (issu du principal parti de gouvernement Chama Cha Mapinduzi / CCM) a été élu une première fois, en octobre 2015, à l’issue des deux mandats de son prédécesseur Jakaya Kikwete qui ne pouvait se présenter à un troisième mandat conformément à la Constitution.
Dès sa prise de fonction, le président Magufuli a donné la priorité à la lutte contre la corruption, l’amélioration des services publics, la réduction des dépenses de l’État. Ses premières mesures (visites des services publics, réduction du nombre de ministres, interdiction des déplacements des fonctionnaires à l’étranger, renvoi d’un grand nombre de hauts fonctionnaires, réduction de certains salaires, création d’une juridiction spéciale pour les délits de grande corruption) lui valent une grande popularité et son surnom de « bulldozer ». Depuis 2017, une succession de réformes a toutefois marqué un virage autoritaire du pouvoir.
Le 28 octobre 2020, John Magufuli a été réélu en tant que président de la République unie de Tanzanie avec un score de plus de 84 %. Hussein Mwinyi, le candidat du CCM à Zanzibar, a également été élu avec 76 % des voix. Le CCM a par ailleurs obtenu 136 des 137 sièges du Parlement tanzanien. Tundu Lissu, figure historique du Chadema (principal parti d’opposition), exilé en Belgique suite à une tentative d’assassinat en septembre 2017, était revenu en Tanzanie pour concourir à cette élection présidentielle. Il n’a officiellement recueilli que 12 % des voix, résultat qu’il a contesté dès le lendemain du scrutin. Craignant une arrestation par les autorités tanzaniennes, il est reparti en Belgique le 10 novembre 2020. De nombreuses capitales occidentales et l’Union européenne ont regretté que ces élections n’aient pu se dérouler dans de meilleures conditions, en insistant sur les allégations d’irrégularités.
Pays réputé stable, la Tanzanie n’a connu qu’une guerre depuis son indépendance (contre l’Ouganda, entre 1978 et 1979). Elle tire encore un prestige continental du soutien panafricain de Julius Nyerere aux mouvements de libération africains. Le président Kikwete s’inscrivait aussi dans la tradition de Nyerere (multilatéralisme, panafricanisme, tiers-mondisme). Son successeur, le président Magufuli s’emploie davantage à recentrer la diplomatie tanzanienne sur l’environnement régional du pays.
Crise burundaise
Durant la crise politique burundaise, née en 2015 de la tentative manquée de putsch, la facilitation du dialogue politique inter-burundais avait été confiée par la Communauté d’Afrique de l’Est à l’ancien président tanzanien B. Mkapa, en appui à la médiation ougandaise, sans que celui-ci ne parvienne à avancer.
Cette absence d’implication dans la résolution de la crise s’explique principalement par la présence en Tanzanie de plus de 160 000 réfugiés burundais qui ont fui leur pays depuis 2015, et dont les autorités tanzaniennes souhaitent le retour. Le CCM entretient en outre d’excellentes relations avec le CNDD-FDD (parti burundais au pouvoir), celui-ci ayant eu ses bases arrière en Tanzanie du temps de la guerre civile burundaise (1993-2005).
Evariste Ndayishimiye avait ainsi choisi la Tanzanie pour sa première visite officielle à l’étranger le 19 septembre, au cours de laquelle les deux présidents avaient fait part de leur souhait de développer les échanges commerciaux entre les deux pays ainsi que le transport.
Les relations avec le Kénya restent marquées par la compétition économique au sein de la sous-région, les deux pays se positionnant comme porte d’entrée maritime des pays enclavés de l’Afrique centrale et se disputant la position de hub économique aux yeux des investisseurs étrangers.
Avec le Mozambique, les relations restent dominées par les questions sécuritaires et les infiltrations de terroristes djihadistes depuis le Cabo Delgado (nord-est du Mozambique). Plusieurs attaques terroristes ont eu lieu sur le sol tanzanien en octobre 2020 et pourraient pousser les autorités tanzaniennes à modifier leur approche sur le sujet.
La Tanzanie est membre fondateur de la Communauté d’Afrique de l’Est (ou EAC) et en accueille le siège à Arusha. Rassemblant la Tanzanie, le Kénya, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda, et le Soudan du Sud, l’EAC a permis la mise en place d’un marché commun en 2010 (les pays de l’EAC représentent aujourd’hui un tiers des échanges de la Tanzanie). La Tanzanie pousse à l’approfondissement de la coopération entre les pays de la Communauté.
La Tanzanie a également signé l’Accord tripartite de la Zone de libre-échange, qui associe les États membres du Marché commun pour l’Afrique orientale et australe (COMESA). Outre de l’EAC, elle est aussi membre de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Avec plus de 1 200 hommes, la Tanzanie est également l’un des contributeurs principaux en troupes de la MONUSCO, tout particulièrement de sa force d’intervention rapide.
La Tanzanie a connu, au cours de la dernière décennie, une croissance de l’ordre de 6,5 % par an (6,3 % en 2019), lui permettant d’accéder en juillet 2020 à la catégorie des pays à revenu intermédiaire, tranche basse. Ce changement de catégorie est interprété comme une victoire personnelle du président Magufuli qui avait, dès le début de son mandat, affiché son objectif d’atteindre cette tranche basse en 2025. Le pays y est donc parvenu avec près de cinq ans d’avance.
La croissance de la Tanzanie est principalement tirée par le secteur des services (télécommunications, services financiers), et par la construction de grandes infrastructures. Le pays dispose d’un potentiel important et diversifié de ressources énergétiques (gaz naturel, hydroélectricité, charbon, énergies renouvelables). Avec des réserves de gaz d’environ 55 billions de m3, le pays pourrait devenir un exportateur majeur de gaz naturel dans les prochaines décennies. Sous réserve de la concrétisation de l’exploitation pétrolière du lac Albert en Ouganda, la Tanzanie pourrait accueillir le plus grand oléoduc chauffé du monde (1445 km) afin d’exporter la production pétrolière via le port de Tanga.
La Tanzanie est également une plateforme régionale de transports. La modernisation de son réseau constitue un enjeu clé pour ce pays qui peut se prévaloir d’une position géographique privilégiée (débouchés et accès à six pays enclavés).
Malgré cette conjoncture économique favorable, la Tanzanie est confrontée à une pauvreté élevé (80 % de la population vit avec moins de 2 USD par jour), couplé à une croissance démographique élevée, un secteur informelle largement dominant (90 % de l’activité économique), et un secteur agricole qui emploie 90 % de la population mais qui ne contribue qu’à 23 % de la richesse nationale. Le pays présente également un déficit persistant en matière énergétique qui freine son développement (seulement 24 % des foyers ont accès à l’électricité. La Tanzanie fait également figure de mauvais élève en ce qui concerne l’environnement des affaires (classée 141e sur 183 au classement annuel de la Banque mondiale « Doing Business » en 2019).
Le président Magufuli a engagé dès son élection une politique ferme de lutte contre la corruption et d’amélioration de la gouvernance, notamment économique. La stratégie qu’il développe, dans le cadre du nouveau plan quinquennal 2016-2021, vise l’industrialisation du pays. La mobilisation fiscale, la réduction de la dépendance à l’aide extérieure (25 % du budget), la priorité à la mise en place des infrastructures et la création d’emplois, sont au cœur de son action. Plusieurs projets d’infrastures majeurs ont ainsi abouti durant le premier mandat de Magufuli, à l’image du parc éolien de la Rift Valley Energy (capacité de 2,4 MW), et le président sortant a fait de la finalisation des projets toujours en cours l’un des axes pour son éventuel second manda
Mise à jour : 4.01.21
Sources ;Le Monde ; Ministètre des Affaires étrangères, France