AFRIQUE / Guinée Bissao
Données générales
Présentation du pays
Nom officiel : République de Guinée-Bissao
Nature du régime : Régime parlementaire
Chef de l’État : M. José Mario Vaz (depuis le 23 juin 2014)
Données géographiques
Superficie : 36 125 km²
Capitale : Bissao
Villes principales : Bafata, Gabu, Cacheu
Langue (s) officielle (s) : Portugais
Langue (s) courante (s) : Krio, français, balante
Monnaie : Franc CFA
Fête nationale : 24 septembre
Données démographiques
Population (FMI, 2019) : 1,77 millions d’habitants (Banque mondiale)
Densité : 64,6 h/km²
Croissance démographique (Banque mondiale, 2017) : 2,5 %
Espérance de vie (Banque mondiale, 2017) : 57,8 ans
Taux d’alphabétisation des adultes (Banque mondiale 2014) : 45,6 %
Religion (s) : Musulmans (50 %), chrétiens (10 %), animistes (40 %)
Indice de développement humain (2018) : 0,455 soit au 177e rang sur 189 pays (PNUD)
Données économiques
PIB (2019) : 1,5 milliard $ (FMI)
PIB par habitant (FMI, 2019) : 865,7 $ (Banque mondiale)
Croissance (FMI, 2019) : 5 % (Banque Mondiale)
Taux d’inflation en fin de période (FMI, 2019) : 2,1 %
Solde budgétaire global, dons compris (FMI, 2019) : - 2,84 % du PIB
Balance commerciale (2016) : - 71 M$ (Banque mondiale)
Principaux clients : Inde, Singapour
Principaux fournisseurs : Portugal, Sénégal, Pays-Bas
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale, 2017) :
- agriculture : 49 %
- industrie : 12,5 %
- services : 38,5 %
Exportations de la France vers la Guinée-Bissao (2018) : 3,3 M€ (Douanes françaises)
Importations françaises depuis la Guinée-Bissao (2018) : 0,1 M€ (Douanes françaises)
Présence française
Site internet de l’ambassade : https://gw.ambafrance.org/
Communauté française : 100 Français inscrits au registre (janvier 2018)
Communauté bissao-guinéenne en France : 10 000
Éléments d’actualité
Politique intérieure
La destitution, le 12 août 2015, du Premier ministre Pereira par le président Vaz est à l’origine de la crise politique actuelle. Les deux hommes s’opposaient depuis plusieurs mois sur la manière de conduire les affaires du pays. Huit gouvernements se sont succédé depuis le déclenchement de la crise.
La CEDEAO a joué un rôle majeur dans le traitement de la crise. Sous son égide, l’Accord de Conakry a été conclu le 14 octobre 2016, prévoyant la nomination d’un Premier ministre consensuel et la formation d’un gouvernement inclusif. Les nominations d’Umaro Sissoko Embalo, en novembre 2016, puis d’Artur Silva le 30 janvier 2018, au poste de Premier ministre n’ont toutefois pas recueilli l’approbation du PAIGC (parti historique et vainqueur des élections législatives de 2014). Le 4 février 2018, la CEDEAO a édicté des sanctions (interdiction de voyager et gel des avoirs principalement) visant ceux qui entravent la mise en œuvre de l’Accord de Conakry. 19 personnalités (et les membres de leur famille) étaient ciblées. L’Union africaine a décidé d’endosser ces sanctions. Les sanctions à l’encontre des 19 personnalités ont été levées lors du Sommet de Lomé du 31 juillet 2018 mais la CEDEAO a de nouveau menacé de rétablir des sanctions contre toute personne qui enfreindrait le bon déroulement du processus électoral.
A la suite du Sommet de la CEDEAO, réuni à Lomé le 14 avril 2018, le Président José Mario Vaz a nommé un nouveau Premier ministre, M. Aristides Gomes, chargé de préparer les élections législatives, prévues initialement le 18 novembre 2018, mais qui ont finalement eu lieu le 10 mars 2019. Ces élections se sont déroulées dans un climat apaisé.
Les résultats ont été annoncés par la Commission nationale des élections le 13 mars 2019. Le PAIGC (parti au pouvoir) a remporté 47 des 102 sièges, il n’obtient pas la majorité absolue à lui-seul. Le Parti a conclu des accords avec trois partis politiques : le Parti démocratique de Guinée-Bissao (APU-PDGB) qui a obtenu cinq sièges, l’Union pour le changement (UM) et le Parti de la nouvelle démocratie (PND) qui ont chacun obtenu un siège. Le PAIGC et ses alliés ont donc une majorité absolue avec un total de 54 députés sur 102. Le MADEM G-15, parti créé en août 2018 par les frondeurs du PAIGC, devient le principal parti d’opposition avec 27 sièges obtenus. Le Parti de la rénovation sociale (PRS) qui a obtenu que 21 sièges, perd de ce fait son statut de principal parti d’opposition. Le MADEM G-15 et le PRS se sont alliés et constituent le bloc de l’opposition avec un total de 48 députés.
Le sommet de la CEDEAO, réuni à Abuja le 29 juin 2019, a permis une nouvelle nomination d’Aristides Gomes au poste de Premier ministre ainsi que la fixation de l’élection présidentielle au 24 novembre 2018.
Situation économique
L’économie de la Guinée-Bissao se structure essentiellement autour de l’agriculture (49 % du PIB), qui occupe entre 75 et 80 % de la population active. La culture de la noix de cajou, peu mise en valeur, est la principale source d’exportation et de revenus du pays (73 % des exportations en valeur en 2017, 84 milliards de FCFA de recettes fiscales en 2017 soit 48 % des recettes de l’État).
L’activité économique reste fortement pénalisée par l’état très dégradé des infrastructures, notamment dans le secteur énergétique. Le réseau public n’assure qu’un vingtième des besoins nationaux en électricité, avec une concentration sur Bissao, la capitale. Le réseau routier est peu développé et ne permet pas le désenclavement de certaines régions présentant un potentiel agricole.
Le pays connait depuis 2015 une croissance économique soutenue, alors que le PIB réel a quasiment stagné en moyenne entre 2000 et 2014. Grâce au soutien continu de la dépense publique, le paiement d’arriérés, et l’augmentation en valeur des exportations de noix de cajou, la croissance a été de 4,8 % en 2015, de 5,8 % en 2016 et 5 % en 2017 (pour une croissance démographique estimée à 2,5 % par an). Le taux d’inflation moyen, qui avait atteint 5,1 % en 2011, a décéléré pour atteindre 1,5 % en 2016 et 2,8 % en 2017.
Politique étrangère
Indépendante depuis le 24 septembre 1973, la Guinée-Bissao est longtemps restée isolée en raison de son alignement sur l’URSS. Elle fut néanmoins membre fondateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en 1975 et de l’Union africaine en 2000, et a adhéré au traité UEMOA en 1997. La CEDEAO a accru son rôle à la faveur de la transition de 2012-2014, avec la mise en place de l’ECOMIB. La Guinée-Bissao est également membre de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad), de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP).
La politique étrangère de Bissao est avant tout orientée vers la recherche de partenariats extérieurs (Chine, Brésil).
L’Angola est rapidement devenu un partenaire de premier rang par l’investissement de capitaux et le lancement d’un programme de coopération technico-militaire important, ayant subi un coup d’arrêt avec le coup d’État de 2012.
La Guinée-Bissao entretient des relations étroites avec le Sénégal, qui ne sont pas toujours exemptes de tensions, notamment sur le dossier de la Casamance.
Le PNUD et l’Union européenne ont organisé le 25 mars 2015 à Bruxelles une conférence internationale des bailleurs en faveur de la Guinée-Bissao. Le gouvernement de Guinée-Bissao a obtenu près de 1,4 milliard d’euros de promesses d’engagements (moitié dons, moitié prêts) en appui de son plan de développement, concentré sur la réforme de l’État, l’agriculture et les infrastructures.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a créé en 1999 un bureau d’appui pour la consolidation de la paix, devenu, le 1er janvier 2010, Bureau intégré des Nations unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissao ou BINUGBIS, avec trois priorités : la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité, la lutte contre l’impunité et contre le trafic de drogue. Il assure également la coordination de la communauté internationale dans sa réponse à la crise politique que traverse le pays depuis août 2015.
Le mandat du BINUGBIS a été prolongé en février 2019 jusqu’au 29 février 2020. Il se fixe trois objectifs prioritaires : appuyer l’application complète des Accords de Conakry ; appuyer les opérations électorales (finalisation des législatives et préparation de la présidentielle en 2019 ; apporter une assistance technique pour l’examen de la Constitution).
Relations avec l’Union européenne
Suite à la tenue des élections générales (avril/mai 2014) et au retour à l’ordre constitutionnel, l’Union européenne a décidé de reprendre sa coopération avec la Guinée-Bissao. Pour autant, les mesures restrictives (sanctions individuelles comprenant des mesures de gel des avoirs et restrictions d’accès au territoire de l’UE) qui avaient été adoptées demeurent en vigueur.
Le 11e fonds européen de développement (FED) prévoit une allocation à la Guinée-Bissao de 128 M€ sur la période 2014-2020, avec pour secteurs de concentration la consolidation de la gouvernance démocratique (55 M€), le développement rural durable (34 M€) et la santé (23 M€).
Mise à jour : 26.09.19
Source ; ministètre des Affaires étrangère, France.