PAYS / Ghana
Présentation du pays
Nom officiel : République du Ghana
Nature du régime : République
Chef de l’État : Nana Akufo-Addo (né le 29 mars 1944)
Monnaie : Cedi (taux de change au 30/07/21 : 1 EUR = 7GHS)
Fête nationale : 6 mars (proclamation de l’indépendance en 1957)
Superficie : 238 537 km²
Capitale : Accra
Villes principales : Accra (2,475 millions d’habitants), Kumasi, Sekondi-Takoradi, Tamale
Langue officielle : anglais
Langues nationales principales : asante (16 %), ewe (14 %), fante (12 %), boron (5 %), dagomba (4,5 %), dangme (4 %), dagarte (4 %), kokomba, akyem, ga, haussa.
Population : 31 millions (UN Data, 2020)
Croissance démographique : 2,2 % (UN Data, 2020)
Population urbaine : 56,7 % (UN Data, 2020)
Espérance de vie : 64 ans (Banque mondiale, 2020)
Nombre d’enfants par femme : 4 (UN Data, 2020)
Taux d’alphabétisation : 79,4 % (Perspective monde, 2018)
Religions : Christianisme 71,2 % (Pentecôtisme 28,3 %, Protestantisme 18,4 %, Catholicisme 13,1 %, autres 11,4 %), Islam 17,6 %, traditionnelles 5,2 %, sans religion 5,3 % (Ghana Statistical Service, 2012)
Indice de développement humain : 0.6 soit 138e /189 pays (PNUD, 2019)
Éléments d’actualité
En 1992, Jerry Rawlings, qui dirige le pays dans le cadre d’un régime autoritaire, accompagne la transition démocratique. Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum et les élections générales se déroulent dans un climat pacifique. Jerry Rawlings est élu président de la République, son parti, le National Democratic Congress, remporte la majorité au Parlement. Il est réélu en 1996, puis quitte le pouvoir en 2000, dans le respect des nouvelles règles constitutionnelles. Depuis, le pays a connu une série d’alternances politiques pacifiques entre les deux grands partis politiques, le National Democratic Congress (social-démocrate) et le New Patriotic Party (centre-droit) : John Kufuor (NPP) de 2000 à 2008 ; John Atta Mills (NDC) de 2008 à 2012 ; John Dramani Mahama (NDC) de 2012 à 2016).
En 2016, Nana Dankwa Akufo-Addo est élu président de la République. M. Akufo-Addo, qui était déjà candidat du NPP en 2008 et en 2016, bat nettement le président sortant, avec 53,7 % des voix et une participation de 70 %. Il est réélu en 2020, toujours face à John Dramani Mahama. Le scrutin est très serré, et le Président perd sa majorité au Parlement : le NDC et le NPP remportent chacun 137 sièges, tandis que le 275e député (Member of Parliament) est un élu indépendant. Le vote a été marqué par quelques violences ayant causé la mort de 5 personnes. Il s’est néanmoins déroulé dans de bonnes conditions, renforçant l’image de démocratie exemplaire dont jouit le Ghana. L’année 2020 a également été marquée par le décès de Jerry Rawlings, survenu le 12 novembre.
Depuis son élection fin 2016, le président Nana Akufo-Addo s’est attelé avec son équipe à mettre en œuvre son programme, le « Ghana beyond Aid » (Au-delà de l’aide internationale), principalement axé sur l’économie. Décliné sous différentes formes, ce programme vise principalement l’industrialisation du pays (« One District One Factory ») et la remise à niveau de l’agriculture (« One Village One Dam » ; « Programme for Planting for Food and Jobs »). Confronté à un déficit d’infrastructures, notamment de transport, permettant de désenclaver l’intérieur du pays, le président Akufo Addo cherche à renforcer des partenariats stratégiques avec des pays lui offrant des solutions rapides.
Le développement économique poussé par le gouvernement vise à soutenir la politique de progrès social directement inspiré des Objectifs de développement durable des Nations unies dont le président Akufo-Addo est ambassadeur. La matérialisation de cette vision est ainsi visible au niveau de l’éducation et de la jeunesse qui bénéficie depuis un an de la gratuité des études secondaires (programme « Free Secondary High School »).
La politique intérieure du pays est aujourd’hui marquée par deux défis : la lutte contre la corruption et la décentralisation. Le gouvernement, par le biais d’un procureur spécial, s’est doté d’un nouvel outil destiné à accroître l’efficacité de la lutte contre la corruption (le Ghana recule de deux places au classement Transparency international entre 2018 et 2019). Les prochaines initiatives en matière de réformes des institutions devraient profiter aux régions. Sous la houlette d’une Commission électorale renouvelée en juillet 2018, six nouvelles régions ont été créées après un référendum organisé fin décembre 2018. Le référendum prévu le 1er décembre 2019 autour de l’élection des exécutifs locaux a été annulé).
Le Ghana bénéficie d’une image très positive sur la scène internationale. Ce pays avait notamment été choisi par le président Obama pour son premier déplacement en Afrique en juillet 2009. Grâce à son expérience de la démocratie, le Ghana a souvent été sollicité en tant que médiateur durant les crises politiques régionales. Ce fût notamment le cas au Libéria, en Gambie, ainsi qu’en Côte d’Ivoire (avec qui le Ghana partage des liens ethniques via les Akans). Le Ghana a d’ailleurs accueilli environ 10 000 réfugiés ivoiriens à la suite de la crise 2003-2004. Plus récemment, le président Akufo-Addo s’est impliqué comme facilitateur dans la crise togolaise de 2017-2018. Il préside, depuis septembre 2020, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, confrontée à de nombreux défis (Mali, ECO,…). Le président Akufo-Addo a été reconduit à cette fonction pour un an, en juin 2021.
Sur le plan militaire, le pays s’est engagé depuis plus de 25 ans dans de nombreuses opérations de maintien de la paix de l’ONU (Sierra Leone, Liban, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Mali…). Actuellement, 2 291 Ghanéens, dont 1848 militaires servent dans le cadre d’opérations de paix, principalement dans le cadre de la MINUSS (1100) et de la FINUL (860). Il abrite sur son sol le Centre international Kofi Annan de formation au maintien de la paix (KAIPTC), créé en 1998 et mis en service en 2004.
Dans la tradition panafricaniste de son fondateur Kwame N’krumah dont l’objectif ultime était la création des États-Unis d’Afrique, le Ghana est une force motrice de l’intégration régionale, menant par exemple la « task force » sur la monnaie unique de la CEDEAO. L’Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest, créé en 2001 pour accompagner le processus de création de cette monnaie unique, est installé à Accra. Sur le plan continental, il fait partie des deux premiers pays à avoir ratifié l’accord portant création de la Zone de libre échange continentale africaine à l’initiative de l’Union africaine (ZLECAf).
Du fait de l’environnement sous régional dans lequel il évolue, le Ghana souhaite également intensifier ses relations avec ses voisins francophones. Dans ce cadre, le pays a signé avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) un « pacte » d’une durée de quatre ans pour renforcer l’enseignement et l’usage de la langue.
La France, avec la délégation de l’Union européenne, l’Allemagne et quatre autres États membres présents au Ghana, soutient et s’engage dans le processus nouveau de programmation conjointe dont l’objectif est de concentrer et mutualiser les actions et les moyens dans des secteurs prioritaires, les rendant plus visibles et cohérents avec les objectifs du Gouvernement du Ghana. Le document de programmation conjointe se concentrera sur les secteurs de la gouvernance et de la décentralisation, l’économie (soutien au secteur privé, notamment pour l’agriculture et l’énergie), la lutte contre le changement climatique et le genre. En 2017, les échanges entre le Ghana et l’UE ont atteint 5,5 milliards d’euros. L’UE est le marché principal pour le Ghana pour ses produits agro-alimentaires (des fèves de cacao et le cacao transformé, le thon en conserve). L’UE soutient aussi la compétitivité de Ghana par des programmes de coopération.
Le Ghana bénéficie de la Stratégie de programmation conjointe des partenaires européens (2017-2020). Le processus de programmation conjointe prévoit en particulier de soutenir et d’accompagner le Ghana dans sa transformation et dans la consolidation de son statut de pays à revenus intermédiaires, de sa croissance économique et de sa gouvernance démocratique. L’objectif est de progresser vers un partenariat réciproquement bénéfique et de s’engager dans des formes de coopération plus stratégiques. Dotée d’une enveloppe budgétaire de l’ordre de 1,25 milliard d’euros pour la période 2018-2021, cette programmation se concentre sur deux secteurs prioritaires identifiés par le gouvernement du Ghana dans son Plan national de développement à long terme, que sont l’appui au secteur privé et à la gouvernance :
- l’appui au secteur privé (dont agriculture, développement rural, pêche, forêts, énergies, industrie, protection sociale, etc.), répondant à l’objectif formulé par le gouvernement de construction d’une économie industrielle, inclusive et résiliente (886,4 millions EUR)
- la gouvernance (décentralisation, redevabilité, anti-corruption, finances publiques, politique fiscale, etc.), en réponse à l’objectif de construire des institutions effectives, efficaces et dynamiques (364,2 millions EUR). La France y contribue à hauteur de 199,5 millions EUR (dont 157,5 millions EUR étaient déjà engagés en 2017).
Avec 30,3 millions d’habitants et un PIB de 68,5 milliards de dollars en 2020 (2220 USD/habitant), le Ghana, 2e économie de la CEDEAO derrière le Nigéria et devant la Côte d’Ivoire, a accédé à la catégorie des « pays à revenus intermédiaires de la tranche inférieure » en 2010. Le secteur des services représente 47,2 % de son PIB, devant l’industrie (34,2 %) et l’agriculture (18,5 %). Parmi les sous-secteurs les plus importants figurent les cultures agricoles, dont notamment la filière cacaoyère, les activités commerciales et l’extraction pétrolière et minière.
L’or, le pétrole et le cacao représentent les principaux postes à l’exportation. Le Ghana est le premier producteur d’or en Afrique avec 6,2 milliards USD exportés en 2019, premier poste d’exportation, suivi du pétrole (4,5 milliards USD d’exportations en 2019 ; production de 200 000 b/j), devant le cacao (2,0 milliards USD exportés en 2019) dont il est le deuxième producteur mondial derrière la Côte d’Ivoire avec une production de 800 000 à 900 000 tonnes/an. La production d’hydrocarbures devrait encore doubler avec la mise en exploitation des champs d’Aker Energy. À l’horizon 2025, elle pourrait ainsi atteindre 420 000 b/j.
Au cours des dix dernières années, le taux de croissance annuel moyen a été de 6,8 %. L’année 2011 a connu un pic de croissance à 14 % avec le début de l’exploitation pétrolière. Le Ghana avait subi de plein fouet les conséquences de la chute des cours des matières premières de 2014-2015 sur son activité économique (croissance de 2,2 % en 2015 et 3,4 % en 2016), ses déficits publics, sa balance des paiements et sa monnaie, entraînant une forte augmentation de ses ratios d’endettement, la dette publique représentant 63,2 % du PIB en 2019. Le déficit de production d’énergie électrique, source de crises énergétiques récurrentes (2008, 2012 et 2015), avait également contribué à déstabiliser le fonctionnement du pays.
Après le rebond de 2017 (+8,1 % du PIB) qui s’est poursuivi en 2018 (+5,6 %) et en 2019 (+6,5 %), le FMI anticipait en décembre 2019 une progression de 5,8 % de l’activité économique pour 2020, permise par la croissance hors pétrole. La crise économique engendrée par le COVID-19 a entrainé un ralentissement de la croissance (0,9 % en 2020 selon le FMI), qui devrait néanmoins reprendre vigoureusement en 2021 (prévision de 4,6 % en 2021).
PIB nominal : 68,5 milliards de dollars (FMI, 2020)
Taux de croissance : 6,5 % en 2019 (FMI, 2020)
Taux de chômage : 4,2 % en 2017 (Organisation internationale du travail, 2019)
Taux d’inflation : 9,9 % en 2020(FMI, 2020)
Balance courante : -3,3 % du PIB (FMI,2020)
Dette publique : 78 % du PIB (FMI, 2020)
Principaux partenaires commerciaux à l’exportation : Inde, Chine et Afrique du Sud en 2018 (Banque mondiale)
Principaux partenaires commerciaux à l’importation : Chine, Etats-Unis et Belgique en 2018 (Banque mondiale)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB en 2019 (Ghana Statistical Service, 2020) : agriculture : 18,5 % ; industrie : 34,2 % ; services : 47,2 %
Exportations : 17,1 milliards de dollars en 2018 (Banque mondiale)
Importations : 11,9 milliards de dollars en 2018 (Banque mondiale)
Exportations de la France vers le Ghana : 233,3 millions d’euros en 2019 (Douanes françaises, 2020)
Importations françaises depuis le Ghana : 431,3 millions d’euros en 2019 (Douanes françaises, 2020)
Mise à jour : août 2021