PAYS / Gambie
Présentation du pays
Nom officiel : République de Gambie
Nature du régime : République
Chef de l’Etat : Adama BARROW (élu en décembre 2016 et réélu en décembre 2021)
Superficie : 11.295 km²
Capitale : Banjul
Villes principales : Brikama, Bakau, Farafenni, Serrekunda
Langue officielle : anglais
Langue (s) courante (s) : wolof, mandingue, fula, jola, serere.
Monnaie : Dalasi
Fête nationale : 18 février (proclamation de l’indépendance, en 1965)
Population : 2 millions d’habitants en 2016 (dont la moitié à Banjul)
Densité : 177 hab/km² (plus forte densité d’Afrique de l’Ouest)
Croissance démographique : 2,9% en 2020 (Banque mondiale)
Espérance de vie : 62 ans en 2019 (Banque mondiale)
Taux d’alphabétisation des plus de 15 ans : 50,7% en 2015 (Banque mondiale)
Religion (s) : Islam (85%), christianisme et religions traditionnelles (15%)
PIB : 1,902 Mds$ (Banque mondiale, 2020)
PIB par habitant s’élève à 787 USD en 2018 (Banque mondiale, 2020)
Croissance PIB : -0,2% (Banque mondiale, 2020)
Taux d’inflation : 5,9 % (Banque mondiale, 2020)
Dette publique totale de la Gambie : 82 % du PIB en 2019
Principaux clients en 2019 : Mali, Chine, Inde, Vietnam
Principaux fournisseurs en 2019 : Côte d’Ivoire, Sénégal, Inde, Chine
Classement Doing Business 2019 : 155ème sur 190 pays
Exportations de la France vers la Gambie : 17,6 M€ en 2019 (Douanes françaises), 165ème client
Importations françaises depuis la Gambie : 1 M€ en 2019 (Douanes françaises) 196ème fournisseur
Éléments d’actualité
La victoire d’Adama Barrow, candidat de l’opposition, lors de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016, a ouvert une nouvelle ère pour la Gambie, après 22 ans de dictature. Le lieutenant Yahya Jammeh avait pris le pouvoir par un coup d’Etat en 1994. Il a dirigé le pays de manière autocratique et souvent imprévisible. Les remaniements ministériels ont été fréquents, et le président était coutumier de décisions brutales. Les droits de l’Homme y ont été constamment bafoués (détentions arbitraires, disparitions forcées, torture, restrictions de la liberté d’expression, persécution des homosexuels). La Gambie de Jammeh était également un acteur du conflit en Casamance. Son soutien à la rébellion dans cette région du Sénégal a contribué à la perpétuation de la violence armée, tendant la relation avec le Sénégal, dans lequel le pays est enclavé.
Selon les résultats définitifs proclamés par la commission électorale le 2 décembre, Adama Barrow, membre du Parti démocratique unifié (UDP) et soutenu par une coalition de sept partis d’opposition, a été élu avec 43,2% des voix, Yahya Jammeh arrivant deuxième avec 39,6% des voix. Face au refus de Yahya Jammeh de céder le pouvoir et aux risques de violences, la Mission de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG) a été déployée, avec l’autorisation du Conseil de sécurité des Nations Unies, et conduit l’ancien président gambien à quitter la Gambie.
Les élections locales qui ont suivi (12 avril 2018) ont confirmé la domination de l’UDP, qui a remporté la majorité avec 62 sièges sur 120, tandis que le GDC (Gambia Democratic Congress) de Mama Kandeh est arrivé en deuxième position avec 23 sièges, l’APRC (parti de Jammeh) passant au 3ème rang avec 18 sièges. Les élections municipales (12 mai 2018) se sont également traduites par une large victoire de l’UDP, qui a remporté 7 sièges (de maires ou de chefs de région) sur 8, tandis que le candidat du GDC a remporté la région administrative de Kuntaur.
Après la défaite de Yahya Jammeh en décembre 2016, la coalition qui était parvenue au pouvoir en faisant élire son candidat, Adama Barrow, avait placé le principe d’une réforme de la constitution parmi les chantiers prioritaires du nouveau gouvernement. Dans cette optique, une loi, votée en janvier 2018, avait établi une Commission de révision de la Constitution. Après un an de consultations intensives de tous les milieux de la société gambienne, la première version d’une nouvelle constitution avait été rendue publique en novembre 2019, ouvrant la voie à un nouvel examen public.
Au dernier trimestre 2020, le débat national sur la nouvelle constitution s’est focalisé sur les dispositions du projet concernant le Président de la République : son mode d’élection, le nombre de mandats autorisés et l’étendue de ses prérogatives. Résultat d’un apparemment large consensus, l’élection du président à la majorité absolue des suffrages et donc potentiellement à l’issue d’un deuxième tour et la limitation du mandat présidentiel à deux mandats de 5 ans visaient à prémunir le pays de l’élection « à vie » et à encourager l’avènement de personnalités de compromis et de rassemblement. Les débats et les votes à l’Assemblée nationale en septembre 2020 n’ont cependant pas permis d’atteindre la majorité qualifiée des trois-quarts (31 sur 54), mettant ainsi un coup d’arrêt à la perspective d’une révision de la constitution avant les élections présidentielles (décembre 2021).
Les élections présidentielles gambiennes du 4 décembre 2021, tout comme la campagne qui les a précédées, se sont déroulées dans de bonnes conditions, sans heurts. Les missions d’observation électorale ont salué la transparence et la bonne tenue du scrutin. Adama Barrow, désormais leader du Parti national du peuple (NPP, crée en décembre 1019), a été très largement réélu avec plus 52,3% des voix, suivi par son ancien allié et désormais principal opposant de l’UDP, Ousainou Darboe, avec 27,7%. La cérémonie de prestation de serment marquant le début du second mandat d’Adama Barrow se tiendra le 19 janvier 2022. L’UDP a contesté le résultat de l’élection et a déposé un recours devant la Cours suprême le 14 décembre 2021.
En raison de sa position géographique enclavée, la Gambie dépend étroitement du Sénégal pour sa sécurité et son économie. L’éphémère fédération sénégambienne fondée en 1982 a été dissoute en 1989. Malgré les visites croisées entre les deux chefs d’Etat, les relations bilatérales sont longtemps restées empreintes de méfiance et plusieurs sujets ont provoqué périodiquement des tensions : tarifs des bacs permettant de franchir le fleuve Gambie, situation en Casamance, mise en cause des autorités sénégalaises par la Gambie au sujet de leurs liens supposés avec l’opposition gambienne.
Le changement politique intervenu en janvier 2017 a transformé les relations entre la Gambie et le Sénégal, qui se sont rapprochés. Le Sénégal a eu un rôle déterminant (diplomatique et militaire) dans la résolution de la crise. Ses troupes sont encore présentes en Gambie, dans le cadre de l’ECOMIG, dont le mandat devrait évoluer au début de l’année 2022.
La première visite officielle du Président Barrow à l’étranger a été effectuée au Sénégal, et a donné lieu à la signature de plusieurs accords de coopération et à la reprise du projet de pont Sénégambien. La première session du Conseil présidentiel sénégalo-gambien, coprésidée par les présidents Macky Sall et Adama Barrow, s’est tenue à Banjul le 13 mars 2018. De nouveaux accords ont été signés à cette occasion (défense et sécurité, justice, transport routier, santé, sport, culture et enseignement supérieur et énergie).
La Gambie est membre de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) et de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI). Elle s’est retirée du Commonwealth en octobre 2013, mais l’a rejoint de nouveau le 8 février 2018.
Une demande d’adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie avec le statut d’observateur a été déposée par la Gambie en 2010 et le pays a finalement rejoint l’organisation en tant qu’observateur en 2018.
La Gambie abrite le siège de la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples (organe de l’Union africaine chargé de surveiller la mise en œuvre de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples).
La Gambie (11 300 km²), pays dit « moins avancé » imbriqué dans le territoire sénégalais, couvre une étroite bande de 15 à 25 km de part et d’autre du fleuve éponyme. Il est le plus petit pays d’Afrique continentale avec une population estimée à 2 millions d’habitants. Le pays est classé parmi les pays les moins avancés sur le plan socio-économique, il est le 172ème pays sur 189 en matière d’IDH (2020).
Le secteur primaire représente près de 20% du PIB et emploie plus de 70% de la population active. Le secteur secondaire ne représente que 14% du PIB tandis que le secteur des services prend de l’ampleur avec plus de 65% du PIB (télécoms et numérique). Le tourisme (en majorité britannique et allemand) représente quant à lui 20% des services et constitue le premier pôle d’emplois formels.
Selon le FMI, le déficit budgétaire a été ramené de 9,8% du PIB en 2016 à 3,7% en 2020. Le nouveau gouvernement a dénoncé des détournements massifs de fonds par le régime Jammeh, notamment au niveau des entreprises publiques, qui ont épuisé les recettes de l’Etat et entrainé des chocs budgétaires importants.
S’agissant de la croissance économique, après un ralentissement en 2016 (0,4%), notamment lié aux mauvaises récoltes, aux troubles politiques et leur impact négatif sur la saison touristique, la croissance a rebondi à 4,6% en 2017. La tendance se confirme avec une croissance estimée à 6,6% en 2018, tirée en particulier par le secteur de la construction et une saison touristique plus longue. La croissance a connu un ralentissement en 2019, à 6%, avant de se stabiliser un peu en-dessous de 5% à moyen terme. L’impact de la pandémie de Covid-19 a considérablement réduit la croissance du pays en 2020 pour s’établir à 0%.
Depuis le rétablissement de la stabilité politique, les organismes et partenaires internationaux de développement ont engagé des soutiens substantiels à l’économie gambienne. Les autorités ont engagé dès leur arrivée l’élaboration d’un plan de développement (National Development Plan 2018-2021), présenté aux bailleurs en amont de la conférence de Bruxelles (22 mai 2018). Ce plan prévoit un besoin de financement de 1,6 Mds $ pour 21 projets prioritaires.
Mise à jour : 31.12.21