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PHILOSOPHIE / Néolibéralisme et minorités : les critical studies de la partie.

27 Janvier 2022, 17:53pm

Publié par Anthony Le Cazals

PHILOSOPHIE / Néolibéralisme et minorités : les critical studies de la partie.

Les luttes micropolitique d'émancipation basées sur les minority sutdies (gender studies, disability studies, cultural studies, female studies) que nous menons passe d’abord par une lutte pour l'affirmation, pour l’autoreprésentation. L’un des ressorts du "système de domination", à l’instar du patriarcat ou du cléricat, est en effet d’infantiliser les personnes minorées en les plaçant dans une sorte de position d’éternelles mineures qui légitime le fait que d’autres qu’elles-mêmes parlent en leur nom pour dire publiquement ce qui est bien pour elles et décident à leur place. En France, la parole publique sur une minorité est portée majoritairement par des personnes non discriminées qui justifient souvent leur légitimité par le fait d’avoir un∙e proche discriminé∙e, fût-elle ou fût-il adulte, sans que le paternalisme de cette posture ne soit interrogé. L’expression des personnes discriminées ou tout du moins minorées est en outre couramment cantonnée à une fonction de témoignage, circonscrite à la restitution d’un vécu et d’une expérience individuelle, quand la ressaisie de ces témoignages dans une parole de portée générale et injonctive sur la minorité demeure le privilège d’autres qu’elles-mêmes, leur majorité. Surtout, la dépossession de la parole des personnes concernées vient de ce que les principales productrices de discours public sur la minorité sont souvent des institutions : dans la cas des handicapé.e.s ce sont des associations gestionnaires d’établissements et de services spécialisés ; en effet dans ce cas, l’Etat français a en effet historiquement délégué la prise en charge du handicap à ces associations qui sont devenues les gestionnaires d’un important secteur d’activité économique, le secteur médico-social. L'insistance à rendre compte de l'agentivité des personnes minorées, subordonnées, discriminées va à l'encontre du travail des structuralistes traditionnels. La pensée minoritaire est en effet post-structuraliste. Au-delà du combat qui consiste à rendre évident (visibiliser) les rapports de force qui structurent le champ de la minorité considérée,

Les Critical studies réalisées par les théoriciens issus de la quatrième bourgeoisie, la bureaucratie morale, n'attaquent en rien le pouvoir de l'influence et même de la propagande plus largement libérale (libertaire). Elles pensent être une critique de l'universalisme, tout en revendiquant soit la liberté, soit l'égalité, soit la solidarité. Pourtant construire une égalité au-delà du couple, relève de la gabegie mais n'empêche en rien de combattre les inégalités, de tendre à la réduire par une redistribution des richesses grandement accumulées par les échanges marchands, où l’Etat prélève ses impôts soit sur l'activité de service soit sur la vente de biens. L'Etat étant le nom du compromis au sein du rapport de forces actuel.

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