Heidegger parle de la fin de la philosophie comme en fait la fin de la philosophie métaphysique et dialectique (bref de la pensée académique par genre et non par nuance), dans une
conférence de 1964 et dans l'entretien que vous avons retranscrit et que vous retrouverez en vidéo ici : http://www.youtube.com/watch?v=P57WVtHhxMM&eurl=
(à partir de la première minute voici le texte retranscrit) :
" Nul ne sait quel sera le destin de la pensée. En 1964, dans une conférence je n'ai pas prononcée moi-même mais dont le texte a été lu en traduction française, j'ai
parlé de la fin de la philosophie et de la tâche de la pensée". J'y ai fait une distinction entre philosophie c'est-à-dire la métaphysique, et la pensée telle que je l'entends. Cette pensée
est, fondamentalement, quant à la chose même, beaucoup plus simple que la philosophie, mais, en conséquence, beaucoup plus difficile à accomplir, et elle exige un nouveau soin
apporté au langage, et non une invention de termes nouveaux, comme je l'avais pensé jadis; bien plutôt un retour à la teneur originale de la langue qui nous est propre mais qui est en proie à un
dépérissement continuel. Un penseur à venir, qui sera peut-être placé devant la tâche d'assumer effectivement cette pensée que j'essaie seulement de préparer, devra s'accommoder d'un mot
qu'écrivit un jour Heinrich von Kleist et qui dit ... : "je m'efface devant quelqu'un qui n'est pas encore là, et m'incline un millénaire à l'avance devant son esprit." "
Bon la dernière phrase laisse dans le vague mais on est Heidegger ou on ne l'est pas, sa déréliction laissait déjà le lecteur dans le vague (tout comme l'Etre
comme présence ou le Grand oeuvre). Mais cette pensée à la fois complexe, nuancée, tragique et surtout non-dialectique c'est ce à quoi nous nous attachons sur ce site. Sorte de preuve
par l'expérience collective.