La Philosophie à Paris

REPONSE aux insurgés de Cronstadt

4 Octobre 2006, 05:35am

Publié par Anthony

Je suis bien sûr que le Cazals doit sourire derrière son écran. Les insurgés du Cronstadt * c’est un bien joli pseudonymes, donc je n’hésite pas à répondre, même si ces critiques ne s’adressent pas à moi au fond. Les insurgés du Cronstadt * sont bien la marque toute révolution échoue dès lors qu’elle est violente, je parle pour les bolcheviques non pour les anarchistes du Cronstadt *, qui voulaient une démocratie non un communisme de guerre bureaucratique. Pour continuer disons l'état physiologique influe sur la manière de penser ou plutôt de réfléchir et de projeter sur la société ses propres illusions, fantasmes ou croyances. Pour l'instant tu me sembles projeté ton propre mode de réflexion (ta propre révolte) sur la société et ne pas penser de manière collective. Je devrai dire penser de manière impersonnelle car la pensée se fait de manière impersonnelle, entre les personnes. Il convient alors de ne garder que ce qui est porteur de nouveauté et donc de joie, pour modifier les intensités avec lesquelles on aborde la pensée et donc de nouvelles idées : on parle là d’intuitions. Plus indirectement certains textes de ce site font référence à des auteurs comme Pascal, Montaigne, Pindare, Plutarque, Thucydide, Goethe qui avaient leur propre distance aux choses, leur propre manière de pensée dans la nuance.

 

Je ne crois nullement aux argumentations qui te reconstruisent un monde, elles tiennent d'un discours dominant, d’un montage dont on voit les ficelles. Ce blog ne s'adresse pas aux personnes aveuglées dans leur engagement, elles ont leur propres opinions et sont convaincues de leur raison, pourquoi en changeraient-elles. Ce blog ne s’adressent pas aux dominés comme vous (Guy et les insurgés) mais aux opprimés et personnes qui portent un fardeau, un lourd passé qui les affligent. C’est toute la grandeur et la limite de ce site, mais le fait est qu’il se base sur des choses qui sont arrivées et non des grandes phrases . Je te l’accorde ce n’est pas compréhensible de prime abord, mais qu’importe puisque cela ne t’es pas destiné puisqu’au fond tu ne te sens pas concerné. Continue ta voie pousse la jusqu’au bout. Donc on peut discuter des heures mais cela ne changera rien. Tout au plus cela réduira ma puissance de penser en m'ayant contaminer de mots creux non parce qu’ils sont creux chez toi e tu ne les investit pas mis parce que ce ne sont pas mes préoccupations, mes ressenti. Encore une fois la pensée est ce qui reste entre nous deux, et plus largement entre plusieurs personnes, comme la saveur d'une époque. Elle participe d'une énergie plus ou moins grande à résoudre les problème qui se présentent à chaque époque. Ce qui nous intéresse ce de libérer des inconscients. Et pour être franc cela concerne un petit nombre de gens, mais ces gens auront une grande influence, non parce qu’ils sont grands mais simplement parce que se servant de leur inconscient d’une certaine manière ils seront porteurs de nouveauté. Nietzsche les appelait créateurs, affranchis, penseurs libres nous les appelons aussi autonomes, mais on se moque bien de savoir que la révolte soit la noblesse des dominés parce qu’à un moment donné il faut s’en séparer, simplement pour se mettre à penser, ou par le fait que penser (qui se fait toujours à plusieurs) nous détachent de la révolte. La réflexion c’est différent.

 

Révolution me semble être un gros, un grand mot. Tout événement arrive sans bruit, ce qui est bruyant comme en mai 68, c'est l'inaptitude d'une société à réinvestir sa propre énergie, les aspirations que désirent les "individus" qui la composent. J'en suis au niveau des énergies et tes discours argumentatifs dans le symbolique. Symbolique ou abstraction qui ne m'affecte pas, qui ne me concerne pas. La révolution a toujours été faite par des oisifs, des indigents (je ne critique pas les oisifs car tout simplement il faut du temps et de l'oisiveté pour penser). Les sans culottes furent ceux qui avaient le temps et l'énergie pour faire violence. Mais nombre de révolution passent par leur phase de Terreur (communisme de guerre, purges, révoltes "de Cronstadt" réprimées) et par leur phase thermidorienne (contre révolution où l'élite ne se reconnaît pas du peuple). C'est bien pour cela que les révolutions ou les communes ont un rythme qui n'est pas tenable car les endormis reprennent le pouvoir et les choses s'assagissent. Je ne vais pas nier les révolutions mais deux choses restent : elles imposent une répression, remplace un ordre par un autre ordre dominant et d'autre part la vie me semble passer à travers indifférente à ce soubresaut.

 

De manière plus fine, et sans doute plus importante, que toutes les temporalités, c'est-à-dire où nous en sommes chacun avec notre vie résonne plus ou moins avec la révolution, l'envie d'en faire une. Et puis on ne peut pas demeurer sans arrêt dans un état répressif, car depuis 2000 ans et un texte chinois ("la dispute sur le fer et le sel") on sait très bien que toute imposition de l'égalité passe par un état répressif. Mais quand s’arrête-t-il cet état répressif ? Il périclite avec la révolution tout bonnement ou même la trahit parce que les jeux de pouvoir prennent le dessus. Le niveau de la vie me semble être sur un autre plan, bien moins évident que les mots lâchés dans le vide de LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE. Qui ne sont que des mots, tu peux les mettre en oeuvre dans ta propre vie mais tu ne peux nullement imposer auquel cas il n'y a plus liberté et la fraternité semble bien corrompue (car elle devrait être un élan du cœur). C'est bien pour cela que je préfère sourire à la manière d'un Gandhi, d'un Lennon, d'un Martin Luther King, non que je réclame un quelconque spiritualité mais qu'au moins quand on me tirera une balle dans la tête j'aurai le sourire, j'aurai vécu avec, oh je te rassure pas tout le temps mais de manière appréciable et tout en prenant des risques.

 

Ceci me fait dévier sur la résistance et la collaboration, il n'y avait que 100.000 résistants et 100.000 collaborateurs pendant la seconde guerre mondiale et le fait que la France soit sortie de la guerre du côté des vainqueurs tient sans doute à de Gaulle. Et que faisaient les millions d'autres ? Ils poursuivaient leur propres vies ou survies, ils sympathisaient pour un camp ou un autre. Mais au fond le destin de la guerre s’est joué au sein d’une infime partie de la population, celle qui était très engagées et persuadée de la justesse de son combat contre le fascisme, contre le bolchevisme, pour la liberté parfois pour sa peau. Ce que je veux dire c’est que tu es, Insurgés du Crostadt,  engagé dans ton combat, dans tes propres espérances, et bien continue puisque cela te fait vibrer. En France on fantasme plus sur la révolution que sur les devenir révolutionnaire. Ce n'est pas ici, sur ce site, que tu fera la révolution, ni même qu’on dialoguera, tu perds ton temps. Sors dans la rue, fait la, t révolution. Et je suis sur que tu sera dépassé son visage et qu'elle-même sera dépassée par la médiocrité de ceux qui la trahirons, car il faut mourir pour elle pour lui être fidèle. Mas sache que les bouleversements d’une société sont plus « profonds », moins perceptibles de prime abord. Chacun voit ses propres positivité, l’essentiel étant d’en voir ou plutôt d’en concevoir. Mais si j’ai une croyance ce n’est pas dans le grand ou les lendemains qui chantent mais dans le sourire dans l’effort car pour qu’il y ait une égalité des producteurs il faut qu’il y ait un effort des producteurs ou sinon toute notre énergie se perd dans l’entraide et le communautarisme qui en découle. La révolution n’est que le soubresaut d’un changement plus lent et moins bruyant de la société, non l’advenue même temporaire de l’égalité. Car tu pourras mettre bout à bout toues les situations et expériences que tu as traversé et tu verras que tu n’es l’égal de personne.

 

Nous venons de parler de ces états répressifs nécessaires à ce qu’on a appelé pendant deux siècles révolutions, nous n’y revenons pas. Maintenant il faut souligner comme les révolution sont le soubresaut de ce qui n’adviendra jamais sauf comme un simulacre je veux dire l’égalité. Nous en avons parlé par ailleurs à propos de mai 68. Ce ne pas que je prône l’inégalité ou alors tu ne comprends pas mon propos nuancé, mais c’est que sous couvert d’égalité on nivelle la richesse de la diversité, on nie la différence et on ne se donne pas les capacités de résoudre les problèmes, de créer d’autres richesses qui n’ont rien de monétaire. Entre parenthèse, ce n’est pas non plus en termes de Justice et de Bien qu’il faut penser car cela revient au même : toujours des bons sentiments, alors que c’est précisément la machine judiciaire qu’il faut éviter, les émeutiers de novembre 2005 le savent bien, la justice sera toujours la parodie d’elle-même. Et l’égalité est idéale comme mot d’ordre pour ceux qui veulent s’arroger un pouvoir : laissez-moi faire je sais comment faire advenir l’égalité. L’égalité ne peut être que de droit, jamais de fait. Parler en termes d’égalité ou d’inégalité c’est mal poser un problème, il ne faut tendre ni vers l’une ni vers l’autre, ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut par répartir équitablement, mais le gâteau ne sera jamais toujours le même, et à toutes les tables de la terre on aura donc jamais les mêmes parts.

 

 

Tu auras raison de me dire de dire qu’ici on ne sait pas réfléchir, car on se moque de réfléchir ici, on cherche à activer quelque chose de plus fragile souvent en s’appuyant sur des auteurs pour précisément ne pas avoir à réfléchir mais voir ce qu’il y a de pensée dans leur texte. On mènent ce travail à plusieurs, car cela permet de se libérer des passions tristes, des illusions des uns et des autres avec entre autres Mr Loraux, Mr Badiou et Mr Prado pour en rester aux personnes vivantes et donc encore sujettes au devenir. Personnes dont tu n’as que foutre à juste titre. Mais ne juge pas sans savoir dans quoi tu as mis les pieds. Ici ça ne concerne nullement l’université même si on cherche explicitement à rameuter du monde à Paris 8, de jolis éclopés de la vie pour leur dire qu’ici ça se passe différemment. Aux importuns disons, nous continuerons à mener notre expérimentation bien indifférents à leur critiques malvenues parce que trop promptes à la violence. Notre réponse, ne sera qu’un éternel sourire. Continue ta route, si ta vie consiste simplement à passer, comme tout homme qui consomme et se consume.

Le sourire a sa dimension subversive. Il m'est arrivé par le passé de me faire rappeler à l'ordre pour un simple sourire outragent : on parle d’effronterie. Sourire à celui qui t’agresse veut simplement dire qu’il ne peut rien contre toi, que si l’on te fait du mal c’est la société qui se fait du mal à elle-même au lieu de viser ce qui est grand et porteur de vie, de nouveauté, bref libératoire.

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G
bon, tu me files ton adresse mail qu'on règle ça en privé ?
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P
Je ne sais pas laquelle tu veux.<br /> ...<br /> ...<br /> mais de manière générale paris8philo@caramail.com<br />