RANCIERE / L'esclave en appelle à la représentation
Nous avions vu avec les grecs que toute philosophie naissait d'une insatisfaction face à la démocratie, qui met au coeur d'elle-même la gouvernance ou la représentation : Héraclite à Ephèse, Empédocle à Agrigente, Anaxagore et Platon à Athènes, Descartes et Spinoza en Hollande, Nieztsche à Bâle. Pour la plupart, Descartes et Spinoza mis de côté, on les nommait aristocrates ou avaient des aspirations aristocratiques. Mais au coeur même du "pouvoir conduit par les meilleurs" (aristoi-cratein), règne un paradoxe qui montre combien la construction de ce mot (aristocratie) est prisonnier du système de la gouvernance et donc de la représentation. Le paradoxe de l'aristocrate tient en cette phrase : "Ce besoin d'atteindre à l'aristocratie est foncièrement différent des aspirations de l'âme aristocratique, il est le symptôme le plus éloquent et le plus dangereux de son absence" (NzBM°287). Il se manifestera chez Nietzsche sous la forme d'une grande politique mais elle consistait de manière pragmatique à mettre Victor Napoléon sur le trône d'Europe.
Un exemple de la lutte des damnés qui plutôt que de s’enfuir et de mener une vie au plus loins des pouvoirs s’en remette à l’autorité du Père pour la reconnaissance et . L’organisation politique par exemple dans sa manière d’aider les sans papiers les cadre plus qu’elle ne leur insuffle à chacun l’énergie de s’en sortir. Toute régularisation de sans papiers ne pourra que toucher une vague d’immigration et devra être reconduite sans cesse, si elle veut tendre à l’idéal de la lutte qui la soutient. Il s’agit par exemple de la lutte pour la reconnaissance ou la régularisation d’une partie ou de tous les sans papiers, qui se fait à l’échelle locale (préfecture) ou nationale (législation ou ordonnance). Pour ce qui est de cette lutte d’esclave pour sa reconnaissance, cette politique du ressentiment (c’est-à-dire le fait d’être séparé de ce qu’on peut et de sur une inégalité criante) voir pour exemple le texte suivant, mis en ligne après la rédaction de ce post. Il y a des formes d’acquisition de sa propre liberté (ou du moins de l’obtention d’un point de vue critique sur sa propre situation) qui passe par l’apprentissage de la lecture ou de la langue du pays qui nous fait moins que rien. Car en somme dès qu'il y a possiilité de s'exprime ce n'est plas la honte ou la violence qui opèrent, mais un processus de revendication face auquel la démocratie n'est pas indifférente. Le prolème des sans-papoers est surtout celui des sans-voix, de ces gens qui ne peuvent exprimer leur pensée là où ils sont et sont donc assujettis à se faire encadrer par des théoriciens (adiou avec ses sans papiers, Foucault avec ses prisonniers dont il pensait que les premières doléances tournerait autour de la nourriture et du confort).
S’il y a une partage du sensible, comme le dit jacques Rancière (qui manipule deux formes d’égalité, l’une présupposée en droit et jamais de fait – elle tient seulement de la déclaration – et une autre où l'élève et le maître investissent une égalité dynamique, un champ de question où l'un comme l'autre sont ignorants ey incompétents), s'il y a partage du sensible donc entre incapables et hommes capables, entre
Déclarer l’égalité n’est pas la même chose que déclarer la guerre, l’un est un énoncé qui se veut idéaliste et qui est sous-tendu par une lutte réactive alors que déclarer la guerre est un énoncé pragmatoqie qui naît d’une discorde. La déclaration d’égalité vise une paix, une tranquillité de laquelle on puisse s’exprimer parce qu’on fond on ne supporte par le réel (on en a honte, alors que la seconde dite de guerre porte au combat et à l’engagement.
C'est tout notre système de la réprésentation qui en France a trouvé son apogée sous Louis XIV mais persiste encore sous la forme de la démocratie représentative (la démocratie participative n'en étant qu'une forme plus molle). C'est bien plutôt à une politique créatrice d'oppotunité, à l'exemple du Musée Guggenheim et de sa transformation de tout une économie sinistrée qu'il faut pensée, à une politique affective qui encourage les gens à s'investir dans leur passion, leur activité sous l'incitation de ce que l'on nomme des créateurs (ne parlons pas des stylistes de mode pour femmes envahies par l'ennui et la frigidité), les créateurs indiquent par la seule voie qu'ils entreprennent, les possiilités d'audace dont tout un chacun pourrait parvenir, par l"effort qu'il produit en dehors de ce qyu lui est demandé par la société. Encore faut-il s'en donner les moyens. Cela tient de l'audace.