NOTION POLITIQUE / Sur la grande politique
Voici une réponse à un commentaire de Sancho.
Il y a bien trois types de philosophes ceux qui annoncent un avenir en perpétuelle création (Aurore), ceux qui sont dans l'extase de l'Etre ou Midi mais ne font rien, le jeu consistant à y demeurer le plus longtemps possible dans ce qu'on croit appeler l' "ivresse" mais qui n'est qu'une extase d'existence, enfin ceux qui dogmatiques restent fidèles à certains évènements comme la mort de Socrate (on peut les appeler les crépusculaires car C'est à la tombée de la nuit que l'oiseau de Minerve étend son vol, ces philosophes sont en réaction par rapport au Midi de l'être qu'il nomme stupeur de l'être). Nietzsche, qui faisait parti des premiers, s'était lancé dans la grande politique par la charge qu'il a mené contre les Hollenzollern. C'est pour s'annoncer avant que le combat ne brouille son discours qu'il avait écrit Ecce Homo. Gandhi a pratiqué la Grande Politique contre l'Empire colonial Anglais, ayant obtenu la promesse d'indépendance dès es années 30, il a pris la direction ensuite du saint-martyr. De même Napoléon le saigneur, qui en continuateur a répandu les idéaux de liberté, il a té très influencé par les scientifiques qu'il a rencontré lors de ses années calmes précédant le directoire et le consulat, d'où le cadastre, les Arts-et-métiers, l'expédition en Egypte avec des scientifiques. La grande politique n'est pas faite que par des grands hommes, il faut savoir ce que peut être les différentes formes politiques : politique réprésentative, activiste nihiliste (attentats, action directe), politique réelle ou restreinte (militants d'organisation non représentée), grande politique qui consiste à tourner les "puissants" en ridicule, à montrer qu'ils ont un pouvoir mais en fait aucune puissance, aucune vision d'avenir (telle serait la chose à faire par exemple avec Nicolas Sarkozy puisque s'il a pris Guaino, c'est qu'il savait qu'il lui manquait quelque chose à son libéralisme pour être élu à savoir le volontarisme, petite politique qui renforce toutes les marques de pouvoir). Petit à petit, on arrive à une politiique qui sort de son professionnalisme (ce qu'elle n'était pas chez les Grecs hormis les fonctions élues) pour conquérir sa part "métapolitique" (selon l'expression de Gramschi qui avait constitué la République des Esthètes à la forntière franco-italiennne). Pour être plus clair, on peut dire que la politique avant tout n'est pas un métier pour détourner la phrase de Jacques Chirac : "la politique est aussi un métier" mais ne l'est pas en premier. Mais cette sphère métapolitique est en fait le lieu effectif de la politique, bien loin des blogs et militants partisans. Castoriadis que tu dois connaître via ce cher Edgar Morin, avait annoncé une certaine forme d'autonomie, qui devait avoir sa constitution, le problème étant qu'aucun castoriadien ne peut énoncer quelle est cette constitution, car pour eux l'autonomie de Castoriadis ne serait pas constitutionnelle, la pensée de Castoriadis restant malgré tout limitée à la sphère démocratique. Le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple (l'un des premiers article de la constitution française), n'est rien si celui délègue sa souveraineté à des réprésentant. La Grande politique consiste donc à affecter en chacun ce qu'il a de peuple (de dimension politique plus qu'égalitaire) et non à en appeler à un Peuple qui n'adviendra pas sinon comme justification à une nouvelle souveraineté qui s'en réclamera.
Le problème avec la démocratie, c'est que le terme est issu du système dominant (comprenez de la gouvernance qu'ont renforcé Platon et Aristote à mesure qu'ils accompagnaient l'enterrement de l'héllènisme) et que l'on sait depuis Rousseau au moins que tout peuple réclame de la souveraineté. Le second fait est que l'autonomie n'est jamais totale, mais opère par expériences localisées, par serre, par bulle, on en aura jamais fini d'une certaine forme de hiérachie graduelle (celle des entreprises, de l'état), qui reste la manière la plus efficace de produire sur du court terme, sans vision sur le long terme, où sa contre-productivité affleure puisqu'elle vise l'épuisement de ses propres forces (certains dialecticiens parlent d'aliénation) dans le cas des entreprise et la conservation de ses institutions dans le cas de l'Etat. Enfin troisièmement, on peut espérer qu'en différents endroits des gens se mettent à penser et non à réfléchir (c'est-à-dire à projeter soi-même sur un autre qui n'existe pas), comme tu le fais, cher Sancho, à longueur de posts.
Quant à l'aristocratie selon le mot donner par l'ancien système de la gouvernance qui aujourd'hui encore prévaut, elle a toujours été le nom pour l'autonomie en milieu démocratique (c'était le cas d'Empédocle, Anaxagore ou Héraclite voir le livre de Gilles Châtelet ). Bref il n'y a pas de recette pour la Grande Politique seulement un investissement entier qui tend à s'éloigner des valeurs creuses que peuvent être la liberté ou l'égalité Nietzsche a longtemps cru que la Grande Ploitique n'existait pas avant d'atteindre ce qu'il appelle la troisième phase dans son parcours, elle rentrait dans le caractèreintempestif de sa philosophie, comme une sorte d'insatisfaction, vis-à-vis de toute forme de pouvoir (ce sont toujours les esclaves qui s'érigent en maîtres, les faibles qui veulet conquérir la place des forts, des dominants). Il n'est donc pas sûr que la Grande Politique requiert des subjetivités militantes, animés d'une cetaines conscience, d'une certain pathétique (les deux étant liés). La Grande Politique se joue donc dans un combat à découvert contre les dits "Puissants" mais qui ne le sont pas, et c'est davantage une question d'énergie d'une époque, de l'affectivité dont est capable une "civilisation".
Peut-être est-ce à toi de sortir de ton extase, de redescendre de ta prétendue ivresse, mais qui n'a saisi ce qu'il y avait de dionysiaque, d'affectif (au sens d'affect, de ce qui met en mouvement et non d'affection qui retient ou attache).
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