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Publié par Paris8philo

L’individu et sa genèse physico-biologique est une méditation sur l´individu et sur sa genèse qui nous invite à repenser le problème de l’individuation à partir des systèmes métastables, irréductibles à l´ordre de l’identité et de l’unité sous la coordination d’un principe de l’individuation capable de « préfigurer l'individualité constituée, avec les propriétés qu'elle aura quand elle sera constituée » SimIL_23. Simondon nous invite à penser à l’individu comme étant le revêtement precaire d’une individuation qui se produit en lui, elle même cherchant des questions-réponses à l’intérieur de ses propres métamorphoses.

Selon Simondon, l’être n´est ni stable ni instable mais métastable (puisque la condition d´instabilité est définie en relation à celle de la stabilité). Cette métastablité définit l´individu comme milieu d’individuation, comme étant immanent à son individuation. Simondon s’est retourné contre une certaine tradition qui, en liant l’individu tout fait au principe d’individuation, a conçu l’être comme consistant en son unité, donné à lui-même, fondé sur lui-même, inengendré, résistant à ce qui n’est pas lui même SimIL_23 (la voie substancialiste) et l’individu comme engendré par la rencontre d’une forme et d’une matière SimIL_23 (la voie hylémorphique).

Tandis que le schéma hylémorphique laissait échapper les conditions énergétiques de la prise de forme, conditions qui résident dans les potentiels énergétiques intrinsèques à la forme et à la matière (cf. "Introduction à la problématique de Gilbert Simondon" par Jacques Garelli in SimIL_12), le schéma substantialiste était incapable d´expliquer la genèse de la substance. Les deux perspectives supposaient d’avance l’existence « d’un principe d’individuation antérieur à l’individuation elle-même, susceptible de l’expliquer, de la produire, et de la conduire » SimIL_23. Simondon a critiqué le fait qu’à travers ces deux manières de poser le problème de l´individuation, on a pris comme point de départ la constatation de l’existence d’individus constitués, les emprisonnant dans un principe d’individuation préformé, extérieur et transcendant à la propre opération d’individuation.

Selon lui, l´individuation serait, au contraire, subordonnée à ce qu´il appelait « ontogénèse », qui désignerait, à son tour, aussi bien l’individu que le processus duquel il s´origine. C´est-à-dire, le devenir de l’être. La pensée devrait s’opposer à une tendance de penser l’être «en passant par l'étape de l'individuation pour aboutir à l'individu après cette opération» SimIL_24 ou de supposer l´existence d´une succession temporelle qui conçoit le principe d’individuation comme la chose qui exécute l’individuation même pour aboutir à l’apparition de l’individu constitué. Il s´agit de parcourir le chemin inverse mettant le principe d'individuation dans un domaine de singularités préindividuelles pour le conduire à son ontogenèse. La méthode générale de Simondon pour penser cette problématique a été formulée par lui de la façon suivante : « on essayerait de saisir l'ontogenèse dans tout le déroulement de sa réalité, et de connaître l'individu à travers l'individuation plutôt que l'individuation à partir de l'individu » SimIL_24.

Au final on peut dire que Simondon a fait des efforts pour abandonner le substancialisme et l’hylémorphisme en faveur d’une conception qui subordonnait l’individu et l’individuation à l’immanence et au devenir. Pour Simondon, « l’individuation doit être saisie comme devenir de l’être » SimIL_31.

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SimIL : Simondon, Gilbert. L'individuation à la lumière des notions de forme et d'information. Grenoble: Millon (collection Krisis), 1995.

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