AFRIQUE / Comores
Présentation du pays
Nom officiel : Union des Comores
Nature du régime : présidentiel
Chef de l’État et du gouvernement : Azali Assoumani, depuis le 26 mai 2016, réélu le 27 mars 2019.
Superficie : 1862 km²
Capitale : Moroni
Villes principales : Moroni (Grande Comore), Moutsamoudou (Anjouan), Fomboni (Mohéli)
Langues officielles : comorien, français, arabe
Langues courantes : comorien, français
Monnaie : franc comorien (492 FC = 1 EUR, taux fixe, zone franc)
Fête nationale : 6 juillet (indépendance en 1975)
Population : 850 886 (Banque mondiale, 2019)
Population vivant à l’étranger : 562 000 (Banque mondiale, 2015)
Densité : 465 habitants/km² (Banque mondiale, 2019)
Croissance démographique : 2,2 % (Banque mondiale, 2018)
Espérance de vie à la naissance : 64 ans (Banque mondiale, 2018)
Taux d’alphabétisation (population des 15-24 ans) : 86 % (Unicef, 2008 - 2012)
Religions : islam sunnite de rite chaféite (98 %, religion officielle), catholicisme (2 %), récent renouveau du chiisme
Indice de développement humain : 156e sur 189 pays (PNUD, 2019)
Indice de gouvernance Mo Ibrahim : 38e sur 54 pays.
Éléments d’actualité
- Depuis son indépendance en 1975, l’Union des Comores a connu une vingtaine de coups d’État et de tentatives de coups d’État et plusieurs crises indépendantistes. Celles d’Anjouan en 1996 puis de Mohéli en 1997 ont été résolus en 2001 par l’« Accord-cadre de réconciliation de Fomboni » et l’adoption d’une nouvelle Constitution accordant une grande autonomie à chaque île et un calendrier quinquennal de présidence tournante entre les trois îles. En 2008, une nouvelle crise à Anjouan a poussé l’Union africaine à intervenir en envoyant près de 1 000 soldats tanzaniens et soudanais, avec un appui logistique français, afin de préserver l’unité du pays.
- Le 30 juillet 2018, une nouvelle Constitution a été adoptée par référendum. Celle-ci modifie notamment le calendrier quinquennal de présidence tournante entre les trois îles de l’Union des Comores, instauré par l’Accord de Fomboni (2001).
- Les élections présidentielles se sont déroulées le dimanche 24 mars 2019 et les résultats ont été proclamés par la Cour Suprême le 3 avril 2019 : Azali Assoumani est réélu avec 59,05 % des voix contre 15,7 % pour l’opposant Ahamada Mahamoudou (parti JUWA). Les scrutins locaux (élections des Gouverneurs des îles en 2019, élections législatives et municipales en 2020 - boycottées par l’opposition) confirment cette victoire de la mouvance présidentielle.
L’Union des Comores appartient à l’Organisation de la Conférence islamique et à la Ligue arabe. Elle fait partie du COMESA, de la Commission de l’océan Indien (COI), de l’Association des États riverains de l’océan Indien (IORA) et de la SADC.
L’Union des Comores est également candidate à l’OMC. Entre 2006 et 2011, le Président Sambi a développé des relations avec les pays arabes (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Qatar, Libye) et l’Iran, avec la signature de plusieurs accords de coopération et l’amorce d’une coopération militaire. L’Union des Comores a depuis rompu ses relations avec l’Iran (2016) puis avec le Qatar (7 juin 2017) en soutien à l’Arabie saoudite. Les relations avec la Chine se sont fortement développées (construction d’infrastructures dont le Palais du Peuple ou le port de Mohéli, appui dans le secteur de la santé, actions de formation professionnelle, aide à l’apurement du déficit budgétaire, don de 100 M de yuan en 2018). La Russie est un partenaire de l’Union des Comores et plusieurs visites (à Moscou et à Moroni) ont eu lieu récemment.
En juin 2002, après l’accord de Fomboni, la coopération avec l’UE a repris. L’enveloppe prévisionnelle du 11e Fond européen de développement (FED) pour l’Union des Comores pour la période 2014-2020 s’élèvait à 68M €, avec trois secteurs de concentration : la gouvernance (élections, justice, finances publiques), les transports (projet portuaire pour 2016) et la formation technique et professionnelle. L’exécution du 11e FED a toutefois été suspendue pour deux projets (Justice et Infrastructures routières) du fait de la situation intérieure comorienne et son montant total rapporté à 22M€
PIB : 1, 186 milliards de dollars courants, classé au rang des pays « à revenu intermédiaire de tranche inférieure » (Banque mondiale 2019)
PIB par habitant (en dollars courants) : 1393 (Banque mondiale 2019)
Taux de croissance (Banque mondiale 2019) : 1,9 %
Taux de chômage (BIT 2014) : 8,14 % [27,5 % des jeunes]
Taux d’inflation 2019 : 3,3 % (direction générale du Trésor)
Solde budgétaire (2019) : déficit de 2,2 % du PIB (Direction générale du Trésor)
Déficit commercial (2019) : 17,4% du PIB (Direction générale du Trésor)
Climat des affaires : 160e sur 190 pays (Doing Business 2020)
Exportations : Union européenne, Inde, Madagascar, Émirats arabes unis
Importations : Union européenne, Émirats arabes unis, Pakistan, Chine (OMC 2020)
Les Comores ont été admis, en 2019, au rang des pays à revenu intermédiaire de tranche inférieure. Toutefois, un quart de sa population vit sous le seuil de pauvreté national (Banque mondiale 2020) et le revenu par habitant reste faible. Le pays est au 156e rang sur 189 en termes d’indice de développement humain (2019).
L’économie comorienne se caractérise par :
- L’agriculture, qui représente 33 % du PIB (2017), repose sur trois produits principaux : vanille, girofle et ylang-ylang.
- L’industrie (12 % du PIB) est peu développée.
- Les services (55 % du PIB) correspondent principalement à des activités de commerce et d’hôtellerie-restauration.
Dans cette configuration, le rythme de progression du PIB, de l’ordre de 2,9 % par an entre 2010 et 2019, a été trop faible pour absorber la croissance démographique (estimée à 2,4 %).
Selon les estimations du FMI, la croissance aurait atteint 1,9 % en 2019, contre 3,6 % en 2018. L’activité économique, qui avait été durement affectée en 2019 par les conséquences du passage du cyclone Kenneth, a de nouveau été impactée en 2020 par les conséquences de la pandémie mondiale de Covid-19 et devrait, selon les prévisions de la Banque mondiale, se situer à -1,4 % du PIB réel.
Le déficit budgétaire était de 2,2 % du PIB en 2019 contre 1 % en 2018. La part des dons est estimée à près de la moitié des recettes. Les dépenses courantes sont composées pour plus de la moitié par les salaires des fonctionnaires.
Le déficit courant était de 3,8 % en 2019. La base exportatrice est étroite et correspond principalement aux produits agricoles de rente. Selon le FMI, les exportations se portaient, en 2019, à 3,6 % du PIB, contre 21 % pour les importations, résultant en un déficit commercial de 17,4 % du PIB. Le déficit courant reste toutefois très inférieur au déficit commercial grâce aux importants transferts de fonds de la diaspora (estimés à 12,1 % du PIB en 2019), qui se sont maintenus un niveau élevé en 2020, malgré la pandémie de Covid-19.
Selon le FMI, le risque de surendettement reste modéré. La dette extérieure, entièrement publique, s’établissait à 23,6 % du PIB en 2019 et était détenue à 40 % par des créanciers multilatéraux. La quasi-totalité de la dette bilatérale a été contractée auprès de pays non-membres du Club de Paris (Arabie Saoudite - 45 millions USD, Inde - 39 millions USD et Chine - 31 millions USD). Les Comores et les pays membres du Club de Paris et du G20 ont signé, le 30 décembre 2020, un protocole accordant un moratoire de trois ans sur le service de la dette du pays.
Mise à jour : 21.09.21