La Philosophie à Paris

AFRIQUE / Maroc

2 Février 2022, 15:12pm

Publié par Les étudiants de Paris 8

Présentation du pays

MAROC - SAHARA OCCIDENTAL {JPEG}
Données générales

Nom officiel : Royaume du Maroc
Nature du régime : Monarchie
Chef de l’Etat : Le Roi Mohammed VI (intronisé le 30 juillet 1999)
Chef de gouvernement : M. Saad Eddine El Othmani (PJD, nommé le 5 avril 2017)

Données géographiques

Superficie : 446.550 Km2
Capitale : Rabat
Villes principales : Casablanca, Fès, Tanger, Meknès, Marrakech, Salé, Agadir
Langue(s) officielle(s) : arabe, tamazight
Langue(s) courante(s) : arabe dialectal (darija), langues berbères, français (commerce, politique, diplomatie)
Monnaie : dirham marocain 1 euro = ± 10,8 MAD
Fête nationale : 30 juillet (Fête du Trône)

Données démographiques

Population : 36,9 millions d’habitants
Densité : 79 hab./Km2
Croissance démographique : 1,3 %
Espérance de vie : 77 ans
Taux d’alphabétisation : 73,8 %
Religion(s) : islam sunnite de rite malékite (99 %), christianisme, judaïsme (1 %)
Indice de développement humain : 0.686, 121ème (classement 2019)

Eléments d’actualité

Politique intérieure

Le Roi Mohammed VI, intronisé en 1999, a engagé la modernisation politique, économique et sociale du pays : grands plans sectoriels, réformes du code de la famille et de la protection sociale, progrès dans la transparence électorale. En 2006, le rapport de l’Instance équité et réconciliation, instituée par le Roi pour faire la lumière sur les violations des droits de l’Homme entre 1956 et 1999, en a été une étape marquante.

Le contexte régional au printemps 2011 a accéléré ce mouvement. Le Roi a annoncé une réforme constitutionnelle, élaborée sur la base de consultations étendues (partis politiques, syndicats et société civile). L’adoption d’une nouvelle constitution lors du référendum du 1er juillet 2011 a clarifié la relation entre les pouvoirs et renforcé les rôles du Chef de gouvernement et du Parlement.

Lors des dernières élections législatives d’octobre 2016, le Parti de la Justice et du Développement (PJD, conservateur à référentiel islamiste) est arrivé nettement en tête avec 32% des voix, lui octroyant 128 des 395 sièges. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM), son principal opposant, est arrivé deuxième, avec 102 sièges, soit plus du double qu’en 2011.

Après plusieurs mois de tractations entre les formations politiques, le Roi a nommé le 5 avril 2017 le nouveau gouvernement. Majoritaire au Parlement, le PJD y est allié au Rassemblement national des indépendants (RNI) ainsi qu’à plusieurs autres partis à gauche de l’échiquier politique ou de centre-droit. Le 9 octobre 2019, le remaniement a été marqué par un renforcement des technocrates, qui détiennent les portefeuilles régaliens, le PJD et le RNI se partageant la majorité des autres ministères. Les prochaines élections législatives auront lieu à l’automne 2021.

Les problèmes économiques ont mobilisé la société et affecté le gouvernement. Les mouvements protestataires du Rif (débuté en octobre 2016) et de l’Oriental (débuté en décembre 2017) ont illustré les difficultés des régions rurales.

Pour faire face aux inégalités, le Roi a fait du développement du pays une priorité nationale. Le Roi a institué en novembre 2019 une Commission spéciale chargée du développement (CSMD) et a nommé à sa tête M. Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Maroc en France.

Afin de contenir la pandémie de covid-19, le Maroc a rapidement mis en place des mesures strictes. La fermeture des frontières, l’instauration d’un état d’urgence sanitaire et d’un confinement ont permis aux autorités de contrôler la situation.

Si les autorités marocaines ont fait de la sécurité du territoire une priorité, la menace terroriste reste toujours présente. Le 16 décembre 2018, deux touristes scandinaves ont été assassinées à Imlil par des individus ayant prêté allégeance à Daech.

L’action des autorités demeure toutefois efficace et le ministère de l’Intérieur annonce régulièrement le démantèlement de cellules terroristes.

Politique étrangère

La question du Sahara occidental est pour le Maroc la première des priorités. Depuis le départ des troupes espagnoles en 1975 et la Marche Verte du Roi Hassan II, le Maroc exerce une autorité de fait sur ce vaste territoire désertique, qui demeure un « territoire non autonome » au sens de la Charte des Nations unies. Un mur de sable construit par le Maroc dans les années 1980 sépare la partie administrée par le Maroc à l’Ouest (80%) de la zone occupée par les soldats du Front Polisario (20%), mouvement indépendantiste fondé en 1976.

Le Maroc a présenté au Secrétaire général des Nations unies (SGNU), le 11 avril 2007, une proposition de large autonomie pour le territoire sous souveraineté marocaine, destinée à servir de base pour les négociations avec le Front Polisario, favorable à l’indépendance du territoire. Ce dernier demande l’organisation d’un référendum d’autodétermination sur cette question.

Une opération de maintien de la paix est déployée au Sahara occidental depuis 1991.
La MINURSO, Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, a été créée par la résolution 690 du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU). Malgré l’instauration d’un cessez-le-feu en 1991, l’organisation d’un référendum s’est heurtée au manque de coopération des parties et à l’identification du corps électoral. L’activité de la MINURSO se limite aujourd’hui à l’observation du cessez-le-feu et au déminage. Le renouvellement de la MINURSO pour un an a été voté le 30 octobre 2020 par le CSNU. Le maintien du cessez-le-feu est menacé. Le 13 novembre 2020, les Forces Armées Royales sont intervenues dans la zone tampon de Guerguerate pour mettre fin au blocage du point de passage avec la Mauritanie par des manifestants sahraouis, depuis le 21 octobre.

La reprise du dialogue politique en 2018 et 2019, sous l’égide des Nations unies et impulsée par l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Horst Köhler, a été interrompue par la démission de ce dernier le 22 mai 2019 pour raisons de santé. Le processus de nomination de son successeur est en cours. Dans ce contexte, 16 pays africains, 3 pays arabes, Haïti et le Suriname ont annoncé ouvrir des consulats au Sahara occidental depuis juin 2019. Les Etats-Unis ont reconnu le 10 décembre 2020 la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et le Maroc a simultanément rétabli des relations diplomatiques avec Israël, interrompues depuis 2001.

La question du Sahara occidental cristallise les tensions entre le Maroc et l’Algérie, qui se manifestent régulièrement dans la presse des deux pays et plus ponctuellement au niveau gouvernemental. La frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994. Ce différend entrave la coopération au Maghreb et la concrétisation de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

L’Afrique est une priorité de la diplomatie marocaine. Le Maroc entend étendre son influence économique et politique sur le continent, notamment via les nombreuses tournées africaines de Mohammed VI. Le Maroc mise sur les investissements de ses grands groupes sur le continent, en particulier Maroc Télécom et la banque Attijariwafa. Plus de trente ans après s’être retiré de l’Union africaine (1984) pour protester contre l’admission de la République arabe sarahouie démocratique (RASD), le Maroc a réintègré l’UA en 2017. Le Maroc a siégé au Conseil de paix et de sécurité de l’UA de 2018 à 2020. Enfin, la nomination d’un ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud en 2018 marque le réchauffement des relations entre les deux pays.

Le Maroc a renforcé et institutionnalisé ses liens avec les pays du Golfe lors du premier sommet Maroc-CCEAG, le 20 avril 2016 à Riyad. Sur le plan économique et social, 5 milliards de dollars ont été versés au Maroc sur cinq ans (2012 - 2016) par l’Arabie Saoudite, les EAU, le Koweït et le Qatar. Onze accords économiques ont été signés, le 11 mars 2018, entre le Qatar et le Maroc à l’occasion de la tenue, à Rabat, de la Haute commission mixte bilatérale présidée par le Premier ministre qatari et son homologue marocain.

Le Maroc entretient un dialogue politique régulier avec les Etats-Unis, avec lesquels il a conclu un accord de libre-échange entré en vigueur en 2006, ainsi qu’un dialogue stratégique, le Maroc étant un « allié non-OTAN majeur ». L’administration Trump a impulsé un rapprochement des deux pays. La reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental a été accompagné d’annonces d’un approfondissement du partenariat avec les Etats-Unis lors de la visite à Rabat le 22 décembre 2020, d’une délégation américano-israélienne menée notamment par Jared Kushner, proche conseiller du président Trump.

Sur la question du processus de paix au Proche-Orient, les autorités marocaines marquent leur attachement à un règlement de la question israélo-palestinienne conforme aux résolutions des Nations unies et à la solution à deux Etats. Le Roi Mohammed VI préside le comité Al Qods consacré à Jérusalem.

Le Maroc a été membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour le biennium 2012-2013. Il avait déjà siégé deux fois au Conseil de sécurité lors des bienniums 1963-1964 et 1992-1993. Le Maroc est également un important contributeur aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, déployant 1 708 casques bleus au sein de deux opérations de maintien de la paix (MONUSCO au Congo et MINUSCA en République centrafricaine) et deux experts en appui de l’UNMISS au Sudan du Sud.

Au sein de l’UE, l’Espagne dispose aussi d’une relation très dense avec le Maroc, tant au niveau économique (le 1er fournisseur du Maroc en 2012, devant la France) qu’en matière de lutte contre le terrorisme et de lutte contre l’immigration irrégulière.

Le Maroc est particulièrement actif sur la question des migrations. Depuis l’appel du Roi en septembre 2013 pour une gestion plus humaine des migrations, le Maroc a procédé à la régularisation de dizaines de milliers de demandeurs d’asile entre 2013 et 2017, parallèlement au maintien d’un contrôle étroit sur les flux irréguliers. Les autorités ont organisé, à Marrakech, la 11ème édition du Forum mondial de la migration et du développement, à la suite duquel a eu lieu la conférence internationale sur les migrations et l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (5-11 décembre 2018).

Situation économique

Le Maroc a renoué avec la croissance économique depuis le début des années 2000, mais celle-ci reste corrélée au secteur agricole et à la conjoncture mondiale. Après un ralentissement de la croissance depuis 2018 (3,1% et 2,5% en 2019 contre 4,2% en 2017), le Maroc est entrée en 2020 dans sa plus importante récession depuis 25 ans, à -7,2% (source : FMI).

Face à la crise sanitaire et économique de la Covid-19, le Maroc a mis rapidement en œuvre des mesures fortes de soutien aux entreprises et à la population, financées par un Fonds spécial de Gestion de la Pandémie dont le montant a atteint plus de 3 Md €. A l’occasion de la fête du Trône le 29 juillet 2020, le roi a annoncé un ambitieux plan de relance (11% PIB) et des réformes structurantes en matière d’économie, de protection sociale et de services publics.

Le pays s’applique à favoriser une meilleure résilience de l’économie marocaine aux fluctuations agricoles. En ce sens, d’importantes réformes ont été engagée dans le cadre d’une stratégie de diversification sectorielle. L’enjeu est de taille, car le secteur agricole représente 14% du PIB et emploie 39% de la population active. Les rendements céréaliers ont été gravement affectés par des sécheresses récurrentes en 2020 (baisse du PIB agricole escompté à -5,3%).

Ce plan de réformes s’est accompagné d’efforts destinés à redresser les comptes budgétaires et extérieurs. Le déficit budgétaire s’est constamment réduit depuis 5 ans pour atteindre 3,7% du PIB en 2018 Cependant, les mesures d’urgence décidées en réaction à la crise et la baisse des recettes accroissent le déséquilibre des comptes publics en 2020 (doublement du déficit public à -7,7% du PIB et hausse de 11,3 points de la dette publique à 76,5% du PIB).

Le Maroc jouit de la confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs étrangers et a écarté le risque d’une crise de liquidité externe dans le contexte de la crise de 2020 (les réserves nettes de change ont ainsi pu être relevées à 7 mois d’importations). Après cinq années d’absence, le Maroc a réussi à lever 1Md€ sur le marché international des capitaux en novembre 2019 et a réitéré l’opération avec succès en septembre 2020 (1Md€ au taux moyen d’1,69%). Le Trésor marocain a également appelé l’intégralité de la Ligne de Précaution et de Liquidité (3 Md $) que le FMI lui octroie depuis 2012. Concernant le risque pays et le classement des affaires, la COFACE maintient sa notation de double A4 pour le Maroc, qui se place à la 53e place du classement « doing business » 2020 de la Banque mondiale.

La bonne gestion de la première phase de la crise de la Covid-19 a permis de contenir la hausse du taux de chômage à 12,5% en 2020, qui touche principalement les jeunes (26,7% des 15-24 ans en 2019). Le gouvernement a annoncé pour 2021 les premières mesures de mise-en-œuvre des hautes orientations du Roi pour la généralisation de la protection sociale et la réforme du secteur public afin d’améliorer l’inclusion sociale du modèle de développement marocain et d’accroître le rôle du secteur privé, suite aux recommandations de la Banque mondiale en avril 2018.

L’inflation reste contenue. La progression de l’indice des prix à la consommation devrait décélérer à 0,2% en 2020. Le taux de change du dirham est actuellement fonction d’un panier de devise pondéré à 60% en euro et à 40% en dollar.

Le Roi souligne régulièrement l’ambition de faire du Maroc un pays émergent et pionnier sur le continent. Le Maroc a ainsi décidé de compléter son dispositif de zones franches (Tanger) et ses plans de développement sectoriels par une dynamique de développement régional vers l’Afrique subsaharienne, afin de trouver de nouvelles sources de croissance. Le plan de relance doit notamment financer des projets de substitution d’importations et une augmentation des droits de douane sur les importations des pays avec lesquels le Maroc n’a pas conclu d’accord de libre-échange a été annoncée.

Mise à jour : 16.03.21

Source ; ministètre des Affaires étrangères, France.

Commenter cet article