MATHIAS ENARD / Son rapport à l'université
En fait, j’ai quitté l’université il y a peu de temps, ou, pour être plus juste, c’est plutôt elle qui m’a quitté. J’ai eu des aventures assez malheureuses avec cette institution. J’ai commencé une carrière de chercheur, qui m’a mené jusqu’en thèse, mais je n’ai pas poursuivi. J’ai ensuite enseigné l’arabe à Barcelone, avant que mon poste ne disparaisse, à l’époque de la crise en Espagne et de la réforme de l’université liée à l’harmonisation européenne. L’enseignement est pour moi quelque chose de très important, une façon de frotter ses certitudes ou interrogations à la jeunesse qui vient.