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POLITIQUE / Les différents natioalismes

30 Novembre 2024, 21:51pm

Publié par La Philosophie

Les nationalismes d'assimilation culturelle.

Le nationalisme culturel admet l'assimilation culturelle. La « nation » y est définie comme une culture commune.

Le nationalisme ethnique est une extension du nationalisme culturel et il s'appuie le plus souvent sur le droit du sang. La « nation » est définie en termes d'appartenance ethnique : elle possèderait un patrimoine commun (langue, religion, culture) et partagerait les mêmes traditions, coutumes et moeurs. Ce nationalisme admet l'assimilation culturelle.

Variante 1. Le nationalisme diasporique. la définition de la  « nation » y est élargie aux communautés diasporiques. Les termes ethno-nation et ethno-nationalisme sont parfois utilisés pour décrire un collectif conceptuel d'ethnies dispersées. On pensera aux Hongropis, aux Irlandais.

Variante 2. Le nationalisme « ethno-culturel ». La « nation » y est définie comme l'ensemble des détenteurs d'une même culture (même foi religieuse, mêmes traditions, coutumes et moeurs).

Variante 3. Le nationalisme « ethno-linguistique ». La « nation » y est définie comme l'ensemble des locuteurs d'une même langue. Il arrivera qu'on redessine les frontières sur des bases ethno-linguistiques, comme par exemple le Printemps des peuples en Europe ou les 14 points du président américain Woodrow Wilson ou encore la déclaration Balfour à la fin de la première Guerre mondiale.

Variante 4. Exception au modèle assimilationniste, le nationalisme « ethno-communautariste »

Les nationalismes d'intégration sociale.

Le nationalisme territorial ou patriotisme s'appuie sur le droit du sol. La « nation » y est définie à travers un territoire géographique, la patrie ou la métropole s'il est passé par une phase coloniale. Ce nationalisme repose sur l'allégeance au pays de naissance ou d'adoption à travers une culture de masse étatique. C'est un nationalisme modéré ou plus exactement territorial à intégration sociale ; il est proche du patriotisme, mais il s'en sépare en s'intéressant un peu plus aux questions éthniques et culturelles alors que le patriotisme ou nationalisme civique accorde plus de valeur à la formation d'une communauté civique et à la loyauté envers l'État.

Le nationalisme civique ou nationalisme libéral s'appuie sur le droit des personnes mais ausi le droit du sol et postule un nationalisme non-xénophobe et intégrateur par le mérite. Ce nationalisme idéalise la citoyenneté au détriment de l'ethnicité. La « nation civique », soit l'État de droit, correspond à des sociétés pluralistes où ni l'État, ni des intérêts particuliers ne peuvent s'arroger la totalité des pouvoirs et des ressources. Ce nationalisme prédomine dans des pays anciennement colonies comme les États-Unis, le Canada, le Mexique, le Brésil, l'Argentine, l'Inde et l'Ukraine où le nationalisme ethnique est difficile à construire en raison de la diversité ethnique et/ou religieuse, au sein de ces États. Les États où domine le nationalisme civique sont souvent caractérisés par l'adoption du jus soli (droit du sol) pour l'octroi de la citoyenneté dans le pays, estimant que toutes les personnes nées sur le territoire sont des citoyens de l'État et des membres de la Nation, indépendamment de l'origine de leurs parents. Cela sert à relier l'identité nationale non à un peuple mais plutôt à un territoire et à son histoire.
Auteurs : Ernest Renan et John Stuart Mill.
Partis : Partis unionistes britanniques ; Parti national écossais ; Plaid Cymru (pays de Galles) ; en Irlande du Nord : Parti social-démocrate et travailliste, le Sinn Féin, le Parti unioniste d'Ulster.

L'indigénisme national populaire est une politique qui  a pour préoccupation la condition des populations autochtones. Le communautarisme qui en est issu, ou indigénisme, recherche avant tout l'intégration des populations autochtones au système dominant et aux nouvelles nations issues de la décolonisation. La « communauté » ethnique y est définie comme particularisation d'un ensemble plus grand la « nation ». L'indigénisme est maqué par un rejet l'Occident au profit de l'affirmation d'une identité nègre, par exemple, dont l'Afrique serait l'unique génitrice.
Auteurs : Jean Price-Mars (Haïti), Ricardo Flores Margon (Mexique), Houria Bouteldja (France).  

 

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