Michel Surya est un idéaliste donc je ne m'en tient pas à ses discours mais à ses actes, à ce qu'il produit.
 
Ses obsessions pour l'érotisme, l'excès, l'angoisse, le mal, la mort… ce sont les symptômes du revirement néo-conservateur.

Bataille est bien plus chrétien que moi, ne serait-ce que par l'expérience intérieure. Un fin limier a trouvé cela, le même qu'a édité Surya. « ce que j'enseigne (s'il est vrai que...) est une ivresse, ce n'est pas une philosophie : je ne suis pas un philosophe mais un saint, peut-être un fou. » Surya veut en faire un anti-philosophe

Il y a chez Surya cette manière de totalitariser la pensée, c'est-à-dire de mettre sur un pied d'égalité le bolchévisme et le fascisme, non pas de dire que le communisme serait un idéalisme (ce qu'il n'est pas avec Bensaïd ou Salem) :

« Bataille, en sociologue qu’il est aussi, a cette intuition que le fascisme et le communisme sont des religions (plus des politiques pour quoi pourtant elles se donnent ou passent). Pas en soi, ni constitutivement. Il a lu les théoriciens de l’un comme de l’autre, qui les établissent en tant que politiques, fût-ce en politiques de la fin de la politique (motif qui retient toute l’attention de Bataille). Mais il observe ceci, de quoi la lecture de leurs théoriciens respectifs ne l’avertissait pas : leur « séduction » est de nature religieuse. Leurs représentations de masse aussi. On pourrait préférer dire : de « nature mythique », mais, le disant, on n’atteindrait sans doute qu’à une partie de ce qui est mis en jeu (cela dit, son analyse tergiversera sur ce point). »

Certes les communistes de nos jours sont des chrétiens (Alain Badiou, Loïc Chaigneau, ). Pourtant l'autonomie non comme chimère mais comme visée loin de tout individualisme est possible si l'on voit la démocratie athénienne non comme un modèle mais comme un germe, un germe de ce que la politiqu n'a pas à sa polariser entre marais et montagne ou gauche et droite sans pour autant tomber dans l'extrême-droite, ce que la politique concerne, par primauté, avant tout la cité. Que c'est la qu'on y implique les gens bien plus que les citoyen (loin du citoyennisme pour qui un citoyen = une voix). Voilà ce qu'est incapable d'affirmer Michel Surya et sa clique.

Il est le refuge des néo-conservateurs issus de l'extrême droite qui s'en prenne à la technique, qui voit en elle l'outil de la "destruction du monde" et en l'université l'outil du "déclin de la culture" : Je peux donc cité des noms : Plinio Prado, Véronique Bergen, Frédéric Neyrat. Cette forme de droit d'inventaire du militnatisme qu'il congédie pour lui préférer un laisser-faire individualiste. Voilà le néo-conservatisme plus vraiment d'extrême-gauche. C'est le pendant de la gauche identitaire dans la destruction de la gauche.

« Il y va de ce à quoi il tenait le plus : sa souveraineté. »