La Philosophie à Paris

ART / Mark Lombardi, l'artiste qui dessine les conspirations

2 Juin 2023, 15:42pm

Publié par Anthony et Oracle

Mark Lombardi, l'artiste qui dessine les conspirations

Mark Lombardi est né le 23 mars 1951 à Syracuse, dans l'État de New York. Il est le fils unique de parents qui travaillaient dans le secteur manufacturier. Très tôt, Lombardi montre un intérêt pour l'art et le dessin. Le parcours de Mark Lombardi reflète un cheminement artistique et intellectuel qui l'a conduit à développer un esprit de curiosité dès son plus jeune âge. Les cartes qu'il aimait dessiner pendant son enfance peuvent être considérées comme une manifestation précoce de son intérêt pour la représentation visuelle de l'information. Ce penchant pour l'exploration visuelle a guidé Lombardi vers une carrière dans les arts. Enfant, s'il est attiré par l'art, c'est dans la politique et l'histoire qu'il trouve une véritable passion. Cette fascination le guide vers un cursus universitaire en histoire de l'art.

Lombardi témoigne de son intérêt pour l'art en étudiant à l'Université de Syracuse, où il a obtient un baccalauréat en beaux-arts (BFA) en 1974. C'est au cours de ses études qu'il est fortement influencé par le mouvement minimaliste et explore aussitôt diverses formes d'art conceptuel. Dès l'université, Lombardi débute une carrière artistique en tant que peintre abstrait. Après son diplôme, Lombardi déménage à Houston, au Texas, où il a travaillé pour un certain temps comme archiviste à la Menil Collection, une institution d'art renommée. Ce poste lui a donné un accès privilégié à un large éventail d'œuvres d'art et a certainement contribué à façonner et aiguiser son regard artistique. L'expérience de Lombardi à l'université a été marquée par une immersion dans l'art abstrait et le minimalisme, en se concentrant sur la simplicité formelle et la réduction de l'art à ses éléments essentiels.

Après l'université, Lombardi a déménagé à Houston et a commencé à travailler dans le monde de l'art. Son travail en tant qu'archiviste à la Menil Collection lui a donné un accès direct à une vaste gamme d'œuvres d'art, et lui a permis de développer son regard et sa compréhension de l'art contemporain. C'est à la fin des années 1980 et au début des années 1990 que Lombardi s'intéresse aux réseaux financiers et politiques mondiaux. Sa curiosité l'a poussé à passer d'innombrables heures à rechercher et à comprendre ces réseaux. En parcourant les journaux, il commence à remarquer des motifs récurrents de corruption, de fraude et de malversation, et a été frappé par la complexité des réseaux d'influence qui sous-tendent ces activités. Sa carrière artistique débute de manière traditionnelle. D'abord peintre, il se lance dans des projets conceptuels dans les années 90. C'est par cette spécialisation qu'il se tourne finalement vers la création d'œuvres au dessin unique, qui font fusionner art et information. Peut-être que la véritable puissance de Lombardi réside dans son insatiable curiosité, son désir de comprendre le monde. Ses œuvres ne sont pas simplement des représentations de conspirations, mais des invitations à questionner, à réfléchir, à se délecter du mystère de l'existence. Son héritage artistique, bien que trop bref, offre un éclairage sans précédent sur les rouages de notre époque, une boussole pointant vers les vérités souvent cachées derrière les portes fermées du pouvoir. Dans l'œuvre de Mark Lombardi, nous trouvons l'écho de notre propre quête pour la vérité, une mappemonde des réseaux de pouvoir. 

Mark Lombardi était connu pour être une personne plutôt réservée et privée, mais il avait aussi une réputation d'être engagé et passionné lorsqu'il s'agissait de discuter d'art et de politique. À New York, Lombardi est un membre actif de la scène artistique et a exposé son travail dans diverses galeries. Lombardi est également connu pour avoir développé des relations durables avec des intellectuels et des chercheurs, comme le journaliste d'investigation James S. Henry. Le travail d'Henry sur les flux financiers mondiaux et la corruption a inspiré Lombardi. Durant sa vie à Houston et plus tard à New York, il travaille et se socialise avec de nombreux autres artistes et intellectuels. À New York, Lombardi fait partie de la scène artistique florissante de Brooklyn et de Manhattan. Il y expose ses œuvres à travers diverses galeries. il participe aussi à des résidences d'artistes, à des événements, cela lui permet de se créer un réseau d'amitiés dans le monde de l'art. Les détails précis de ses amitiés restent largement inconnus, comme pour de nombreux aspects de sa vie personnelle.

La mort de Mark Lombardi survient le 22 mars 2000 à son domicile de Williamsburg, Brooklyn où il est retrouvé par un ami pendu. Cette mort est de suite classée comme un suicide par le médecin légiste. Sa mort a été un choc pour la communauté artistique laissant derrière lui un corpus d'œuvres inachevées. Son décès soulève des questions, notamment sur le pouvoir de l'art à révéler les vérités cachées. Lombardi avait-il percé des secrets dangereux? Ou était-il simplement un artiste dévoué, cherchant à comprendre les intrications du monde moderne ? Il venait d'entrer dans la phase la plus productive et la plus reconnue de sa carrière artistique, et son travail a continué à gagner en notoriété et en influence après sa mort sur de nombreux artistes et penseurs contemporains.

L'œuvre de Marx Lombardi

Par sa vision critique des structures de pouvoir et son approche unique pour représenter visuellement les structures mondiales de pouvoir et d'influence, Mark Lombardi (1951-2000), bien qu'il ait une carrière relativement courte, a produit un certain nombre d'œuvres notables. Ses "narrations visuelles" sont des diagrammes sophistiqués qui illustrent les relations de pouvoir et de finance dans le monde moderne. Chaque œuvre représente une immense quantité de recherche, parfois représentant des années de travail, et chaque ligne, chaque nom, est placé avec une précision minutieuse. Mark Lombardi, bien que souvent considéré comme un artiste contemporain avant-gardiste, s'inscrit dans un courant artistique que l'on pourrait définir comme l'art de la cartographie et de la visualisation de l'information. Cela fait écho à plusieurs mouvements artistiques du 20ème siècle qui ont cherché à interroger la façon dont l'information est présentée et comprise, notamment le minimalisme, l'art conceptuel et le mouvement Fluxus. Cependant, son approche unique fait de lui un cas particulier dans l'histoire de l'art contemporain. Ses dessins sont à la fois des objets d'art et des outils d'analyse, ils sont à la fois esthétiques et informatifs et ils posent des questions sur la nature de l'information et la façon dont elle est organisée et présentée ; il est ainsi influencé par des théoriciens tels que Michel Foucault et Gilles Deleuze, qui ont tous deux examiné les structures de pouvoir et de contrôle dans la société contemporaine. l'œuvre de Lombardi peut être vue comme une critique sociale et politique. Ses dessins dévoilent les structures de pouvoir et d'influence qui sous-tendent la politique et l'économie mondiales. Ils remettent en question l'idée que ces systèmes sont naturels ou inévitables, et invitent le spectateur à envisager des alternatives

Mark Lombardi laisse par sa trajectoire artistique des "narrations visuelles" entendues comme des diagrammes tentaculaires traçant les flux d'argent, d'influence et de pouvoir dans la politique mondiale contemporaine et qui demeurent des exemples pertinents de la part critique de l'art. Ces œuvres se composent de noms, de dates, d'arcs et de lignes, elles traduisent la complexité des réseaux de pouvoir mondiaux dans une esthétique épurée, presque poétique. Chaque œuvre est le fruit d'un travail de recherche intense. Lombardi plonge dans les profondeurs des archives publiques, des documents juridiques, des articles de presse et en fait émerger des labyrinthes d'informations retranscrits en diagrammes. Les noms s'entrelacent à travers des lignes courbes, créant une danse visuelle de l'opacité du pouvoir. Malgré la nature complexe de son travail, Lombardi n'a jamais perdu de vue l'importance de l'esthétique. Ses diagrammes sont à la fois un défi intellectuel et une expérience visuelle, un équilibre délicat entre le message et la forme. Ses lignes courbes, ses ellipses et ses nœuds constituent une représentation poétique du monde, un labyrinthe de relations et de transactions, un kaléidoscope du pouvoir mondial. Le travail de Lombardi n'a pas seulement donné lieu à une nouvelle forme d'art contemporain, mais a également ouvert un champ d'interrogation sur la transparence de nos sociétés. Il a révélé les fils invisibles tissant l'étoffe de nos relations politiques et économiques, et en a fait une matière première pour son art.

Lombardi était également un pionnier de l'art de la visualisation de données. Ses œuvres sont parmi les premières à utiliser les techniques de la théorie des graphes et des réseaux pour représenter visuellement des systèmes complexes. Cette approche a été adoptée par de nombreux artistes et designers dans les années suivant sa mort. L'œuvre de Lombardi peut être considérée comme un prolongement de l'art conceptuel, avec un impact significatif sur l'art contemporain et la visualisation de données. , Cependant, contrairement à de nombreux artistes conceptuels, Lombardi ne se contentait pas de poser des questions ; il cherchait aussi à fournir des réponses. Ce mouvement a mis l'accent sur l'idée ou le concept derrière une œuvre d'art plutôt que sur l'œuvre elle-même. Ses œuvres sont basées sur des recherches approfondies et sont destinées à mettre en exergue des réalités sur notre époque qui sont souvent cachées ou ignorées. Un aspect de son œuvre fait référence à la nature souvent déroutante et insaisissable de notre monde, particulièrement en ce qui concerne les systèmes de pouvoir et d'influence qui le régissent. Les multiples couches d'interactions, de relations et de structures qui composent nos sociétés touchent aux liens économiques, politiques et sociaux sont souvent enchevêtrés de manière si complexe qu'il est difficile de comprendre entièrement comment ils fonctionnent ensemble. Les aspects de ces systèmes qui sont délibérément cachés ou simplement inconnus. Dans le contexte du travail de Lombardi, cela pourrait inclure les transactions financières secrètes, les accords politiques sous-jacents voire les compromis et autres conjurations, et tout simplement tout autre élément du pouvoir et de l'influence qui n'est pas immédiatement visible ou compréhensible.

Parmi ses œuvres les plus célèbres et développées plus bas, on trouve :

Bill Clinton, The Lippo Group, and Jackson Stephens of Little Rock, Arkansas (1995)
The Savings and Loan Scandal (Silverado) (1997)
A. Q. Khan, URENCO and the proliferation network, 1976 (1997)
Oliver North, Lake Resources of Panama, and the Iran-Contra Operation, ca. 1984-86 (1999) 
George W. Bush, Harken Energy and Jackson Stephens, ca. 1979-90 (1999)
Charles Keating, ACC, and Lincoln Savings (1999)
World Finance Corporation and Associates, ca. 1970-84, 4th Version (1999)
BCCI-ICIC & FAB, 1972-91 (1996-2000)
Miguel Recarey Jr., IMC and Associates, Miami and Elsewhere, ca. 1972-87 (2000)
Pope John Paul II, The Vatican Slush Fund, and Banco Ambrosiano, ca. 1981-6 (2000) 
The P2 Masonic Lodge Scandal, Italy, ca. 1971-1981 (2000)

"Bill Clinton, The Lippo Group, and Jackson Stephens of Little Rock, Arkansas" (1995)

Cette œuvre explore les relations entre Bill Clinton, le groupe financier indonésien Lippo Group et la banque d'investissement de Jackson Stephens, un financier influent de l'Arkansas. Ce dessin explore les connections entre ces trois entités durant la campagne présidentielle de Bill Clinton en 1992. Jackson Stephens, un investisseur de Little Rock, en Arkansas, où Clinton était gouverneur avant de devenir président, avait des liens étroits avec le groupe Lippo, qui a été accusé d'avoir fait des contributions illégales à la campagne de Clinton. Lombardi a soigneusement tracé les liens entre ces acteurs dans un réseau complexe de relations financières et politiques. Par exemple, il montre comment l'argent du groupe Lippo a été canalisé vers la campagne de Clinton par l'intermédiaire de plusieurs intermédiaires, y compris Stephens. Ces dessins, comme le reste de l'œuvre de Lombardi, ne sont pas conçus pour être des représentations factuelles, mais plutôt pour illustrer des modèles de pouvoir et d'influence. En soulignant ces liens, Lombardi a cherché à stimuler le questionnement et la réflexion critique sur les structures de pouvoir et les réseaux d'influence dans la politique moderne.

The Savings and Loan Scandal (Silverado) (1997)

Cette œuvre emblématique de Mark Lombardi, comme beaucoup de ses travaux, dépeint un réseau complexe de relations financières et politiques. Elle se concentre sur le scandale des caisses d'épargne et de prêt (Savings and Loan) aux États-Unis dans les années 1980 et 1990, en mettant l'accent sur la Silverado Savings and Loan Association, une institution financière de Denver, dans le Colorado, associée à la famille de l'ancien président américain George H.W. Bush. La crise des Savings and Loan est largement considérée comme l'une des plus grandes débâcles financières de l'histoire des États-Unis. Des centaines de caisses d'épargne et de prêt ont fait faillite, la plupart d'entre elles ayant été victimes de prêts risqués, de mauvaises décisions d'investissement et, dans de nombreux cas, de corruption et de fraude. La Silverado Savings and Loan, qui fait partie des cas les plus notoires, a fait faillite en 1988, laissant une dette de 1,3 milliard de dollars. L'œuvre de Lombardi cartographie les connexions entre les différents acteurs impliqués et met en évidence les liens entre la famille Bush et l'effondrement de Silverado. Neil Bush, le fils du président George H.W. Bush, était membre du conseil d'administration de Silverado, et la question de savoir si son rôle a contribué à la faillite de l'institution a fait l'objet de beaucoup de spéculation et de débat.

A. Q. Khan, URENCO and the proliferation network, 1976 (1997)

Cette œuvre cartographie le réseau de prolifération nucléaire orchestré par le scientifique pakistanais A.Q. Khan. Abdul Qadeer Khan est un physicien pakistanais souvent considéré comme le "père de la bombe nucléaire pakistanaise". Abdul Qadeer Khan a travaillé pour URENCO, une entreprise européenne d'enrichissement de l'uranium, dans les années 1970. Il a acquis un savoir-faire considérable sur la technologie de centrifugation d'uranium, qui est un élément clé dans la production de combustible nucléaire pour les réacteurs et les armes. Khan a quitté URENCO pour retourner au Pakistan, où il a joué un rôle central dans le développement de son programme nucléaire. Au fil des années, Khan a été accusé d'avoir contribué à la prolifération nucléaire en partageant des technologies et des connaissances avec d'autres pays, dont la Corée du Nord, l'Iran et la Libye.

Oliver North, Lake Resources of Panama, and the Iran-Contra Operation, ca. 1984-86 (1999) 

Cette œuvre signale les liens entre le lieutenant-colonel Oliver North, la société fictive Lake Resources et l'opération Iran-Contra, une affaire controversée de la fin des années 80 impliquant le gouvernement américain.  Cette œuvre illustre la complexité des réseaux impliqués dans l'affaire Iran-Contra qui a eu lieu sous la présidence de Ronald Reagan. Oliver North était un officier du Conseil de sécurité nationale des États-Unis. Il a joué un rôle central dans l'affaire Iran-Contra, une opération secrète qui impliquait la vente illégale d'armes à l'Iran pour financer les Contras, un groupe de rebelles anti-communistes au Nicaragua. Lake Resources était une entreprise écran utilisée pour transférer des fonds aux Contras. L'œuvre de Lombardi met en lumière les connexions complexes entre North, Lake Resources, et les nombreux autres acteurs impliqués dans l'opération Iran-Contra. Elle dévoile le réseau d'opérations secrètes, de transactions financières et de dénis politiques qui ont défini le scandale.

George W. Bush, Harken Energy and Jackson Stephens, ca. 1979-90 

Ce dessin complexe montre les connexions entre l'ancien président américain George W. Bush, la société énergétique Harken Energy et la banque d'investissement Jackson Stephens. Harken Energy était une entreprise pétrolière et gazière basée au Texas. George W. Bush, qui deviendrait plus tard président des États-Unis, était membre du conseil d'administration de Harken à partir de 1986. Jackson Stephens était une figure éminente dans le monde des affaires américain, dont la banque d'investissement, Stephens Inc., a joué un rôle important dans le financement de l'entreprise. Dans cette œuvre, Lombardi trace le réseau de relations financières et politiques liées à Harken Energy. Il montre comment George W. Bush, grâce à ses relations familiales et à ses propres investissements, est lié à l'entreprise. De même, il met en lumière le rôle joué par Jackson Stephens dans le soutien à Harken, notamment en facilitant un investissement de 25 millions de dollars de l'Union Bank of Switzerland (UBS). L'œuvre illustre également les controverses entourant Harken Energy. Par exemple, Bush a vendu une grande partie de ses actions Harken peu de temps avant que l'entreprise ne déclare une perte importante, ce qui a suscité des soupçons d'initié. Bien que Bush ait été blanchi par la SEC, l'affaire a soulevé des questions sur l'éthique de ses actions. La toile de Lombardi, une structure tentaculaire de lignes et de noms, montre à quel point le monde des affaires et la politique sont intimement liés. Elle met en évidence les circuits souvent obscurs du pouvoir et de l'influence qui opèrent en dehors de la vue du public, dans les coulisses des grandes entreprises et des gouvernements. Comme pour toutes ses œuvres, Lombardi n'a pas cherché à présenter une vérité définitive ou une image complète de la situation. Au lieu de cela, il a cherché à stimuler l'esprit critique du spectateur, à poser des questions et à susciter la curiosité. Son œuvre est une invitation à plonger plus profondément dans les réalités complexes et souvent cachées de notre monde moderne.

Charles Keating, ACC, and Lincoln Savings (1999) 

Cette œuvre traite du scandale de la Savings and Loan des années 1980 aux États-Unis et illustre une série complexe de connexions financières et politiques autour de la figure de Charles Keating, un entrepreneur américain dont l'effondrement financier a déclenché le scandale des caisses d'épargne et de crédit aux États-Unis dans les années 1980. Charles Keating était le propriétaire de la Lincoln Savings and Loan Association, une institution financière basée en Californie. Sous sa direction, Lincoln a investi massivement dans des projets immobiliers risqués et a utilisé des tactiques de vente agressives pour inciter les clients à acheter des obligations soutenues par la banque. Lorsque la bulle immobilière a éclaté à la fin des années 1980, Lincoln a fait faillite, laissant des milliers de personnes avec des pertes financières énormes. Lombardi dépeint le réseau de relations politiques et d'affaires qui ont soutenu les activités de Keating. Il met en évidence les liens entre Keating, la American Continental Corporation (ACC, la société mère de Lincoln), et divers politiciens et hommes d'affaires. Il souligne comment Keating a utilisé ses connexions politiques pour éviter la surveillance réglementaire et poursuivre ses activités financières risquées.

World Finance Corporation and Associates, ca. 1970-84, 4th Version (1999)

Dans cette œuvre, Lombardi expose les liens entre la World Finance Corporation, une banque internationale suspectée de blanchiment d'argent, et diverses autres entités et individus. La World Finance Corporation (WFC) était une banque internationale basée à Miami qui a été impliquée dans des scandales de blanchiment d'argent et de corruption dans les années 70 et 80. Fondée par des banquiers cubains exilés, la WFC a été liée à des opérations financières douteuses dans le monde entier, y compris le financement du trafic de drogue et d'autres activités criminelles. Lombardi présente un réseau complexe de relations entre la WFC et ses associés, y compris les agences gouvernementales, les cartels de la drogue et les banques internationales. Il souligne les liens de la WFC avec des opérations de blanchiment d'argent en Colombie et aux États-Unis, ainsi que ses connexions avec la Central Intelligence Agency (CIA).

BCCI-ICIC & FAB, 1972-91 

Cette œuvre monumentale trace le réseau complexe de la Bank of Credit and Commerce International (BCCI), une banque internationale impliquée dans un vaste scandale financier dans les années 1980 et 1990.La Bank of Credit and Commerce International (BCCI) était une banque internationale qui a été impliquée dans l'un des plus grands scandales financiers de l'histoire. Fondée en 1972 par Agha Hasan Abedi, un banquier pakistanais, la BCCI est devenue une institution financière globale ayant des opérations dans 78 pays et des actifs atteignant 20 milliards de dollars. Cependant, en 1991, la banque a été accusée de blanchiment d'argent, de soutien au terrorisme, de détournement de fonds, de fraude et de nombreux autres crimes financiers. Finalement, la BCCI a été fermée par les autorités financières internationales. L'International Credit and Investment Company (ICIC) était une société affiliée à la BCCI, utilisée pour détenir des participations dans d'autres entreprises et pour mener des opérations financières en son nom. First American Bankshares (FAB), maintenant appelée First American Corporation, était une société de portefeuille bancaire américaine qui a été secrètement achetée par la BCCI dans les années 1980, une action qui était illégale en vertu des lois bancaires américaines de l'époque. Dans son œuvre "BCCI-ICIC & FAB, 1972-91", Lombardi trace le réseau complexe de transactions, d'entités et d'individus associés à ces trois institutions. Le dessin ressemble à un énorme toile d'araignée de noms et de lignes, illustrant la complexité et l'envergure de l'opération financière frauduleuse. Comme pour la plupart des œuvres de Lombardi, cette œuvre ne prétend pas donner une représentation définitive ou exhaustive des faits entourant le scandale BCCI. Au lieu de cela, elle vise à stimuler la curiosité du spectateur, à susciter des questions et à illustrer la complexité et l'opacité des réseaux financiers mondiaux. C'est un commentaire sur la nature du pouvoir et de l'influence dans notre monde, et sur la manière dont ils sont souvent exercés loin du regard du public.

Miguel Recarey Jr., IMC and Associates, Miami and Elsewhere, ca. 1972-87 (2000) 

C'est un autre exemple de la capacité de Mark Lombardi à tracer des réseaux complexes de corruption et de pouvoir. Miguel Recarey Jr. était un entrepreneur cubano-américain qui a dirigé la International Medical Centers (IMC), une entreprise de soins de santé basée à Miami. Sous la direction de Recarey, l'IMC est devenue le plus grand fournisseur de soins de santé du programme Medicare aux États-Unis. Cependant, Recarey a été accusé de fraude massive à l'égard de Medicare, et il a fui les États-Unis en 1987 avant de pouvoir être traduit en justice. Il a depuis vécu en exil, échappant à l'extradition vers les États-Unis. L'œuvre de Lombardi cartographie les relations douteuses de Recarey et de l'IMC, y compris ses liens avec la mafia et ses connexions politiques de haut niveau. Par exemple, Recarey avait des liens avec Jeb Bush, le fils du président George H.W. Bush et futur gouverneur de la Floride, ainsi qu'avec d'autres personnalités politiques. En traçant ces connexions, Lombardi soulève des questions sur la corruption, le pouvoir et l'impunité. Son œuvre sert d'indictement visuel de la façon dont les riches et les puissants peuvent souvent échapper à la justice, et comment les structures de pouvoir peuvent être manipulées au détriment de la société.

Pope John Paul II, The Vatican Slush Fund, and Banco Ambrosiano, ca. 1981-6 (2000)

Cette œuvre dépeint les liens entre le Pape Jean-Paul II, un fonds secret du Vatican, et la banque italienne Banco Ambrosiano et examine donc un moment clé de l'histoire financière de l'Église catholique. La trame se concentre sur le Banco Ambrosiano, la plus grande banque privée d'Italie à l'époque, qui a fait faillite en 1982. La banque avait des liens étroits avec le Vatican, et le président de la banque, Roberto Calvi, était surnommé le "banquier de Dieu". Après la faillite de la banque, il a été découvert que Banco Ambrosiano avait un trou de 1,4 milliard de dollars dans ses comptes, et Calvi a été retrouvé pendu sous un pont à Londres dans des circonstances mystérieuses. L'œuvre de Lombardi examine les réseaux complexes d'argent et de pouvoir qui ont entouré cette affaire. Elle met en lumière les liens supposés entre Banco Ambrosiano, le Vatican et diverses autres entités financières et politiques à travers le monde. Elle souligne également la nature clandestine de ces réseaux, et la manière dont ils peuvent opérer en dehors du regard du public. Si Lombardi a souvent parlé de son intérêt pour les "structures de pouvoir clandestines", cette œuvre est un exemple frappant de la façon dont il a utilisé son art pour explorer et exposer ces structures.

The P2 Masonic Lodge Scandal, Italy, ca. 1971-1981 (2000)

Cette œuvre se penche sur le scandale de la loge maçonnique Propaganda Due (P2) en Italie, qui a éclaté au grand jour en 1981 et qui impliquait cette loge maçonnique secrète et des figures politiques et économiques influentes. La loge P2 était une organisation secrète qui comptait parmi ses membres certains des personnages les plus puissants d'Italie, y compris des politiciens, des industriels, des militaires et des services de renseignement. Lorsque le scandale a éclaté, il a été révélé que la loge P2 avait élaboré un plan pour une prise de contrôle de l'État italien, surnommé le "plan pour une Italie démocratique". L'œuvre de Lombardi représente le réseau de membres de la P2 et leurs liens avec diverses entités politiques et financières. Il dévoile le caractère sombre et clandestin de l'organisation, et souligne l'influence considérable qu'elle a pu avoir sur la politique et l'économie italiennes.

Techniques artistique

Mark Lombardi a réalisé des œuvres d'importance, dont certaines figurent dans les collections d'institutions d'art renommées. L'approche artistique de Mark Lombardi est multidimensionnelle, combinant différentes techniques pour stimuler l'esprit critique de ses spectateurs quant aux structures de pouvoir et d'influence dans notre monde. Lombardi n'impose pas une interprétation particulière de ses œuvres, il s'attache surtout à présenter les faits tels qu'ils apparaissaient au fur et à meusre de ses recherches dans les données publiques, laissant le spectateur tirer ses propres conclusions. On peut parler d'approche non didactique  pour susciter une participation active de la part du spectateur. De cette approche on peut citer quelques stratégies :

L'art conceptuel de la Narration visuelle
L'œuvre de Lombardi peut être considérée comme faisant partie de l'art conceptuel, où l'idée ou le concept est plus important que l'objet d'art lui-même. Cela signifie que l'impact de son travail ne repose pas seulement sur le dessin final, mais aussi sur le processus de recherche et de réflexion qu'il a entrepris pour arriver à ce dessin. Lombardi faisait référence à de nombreux faits, événements et personnes dans ses œuvres, créant une série d'associations qui ajoutaient une couche supplémentaire de signification. Cette technique intertextuelle donnait à ses œuvres une dimension supplémentaire, enrichissant leur interprétation et stimulant la réflexion du spectateur.

Dessin à la main de grand formats
Les œuvres de Lombardi étaient souvent de grande taille, certaines mesurant plusieurs mètres de large. Cela leur donnait un impact visuel fort et permettait de représenter un grand nombre de relations complexes. Bien que Lombardi utilise des techniques qui pourraient être associées à des outils numériques (comme le tracé de graphiques de réseau), il réalise tous ses dessins à la main. Cette approche manuelle ajoute une dimension humaine et personnelle à son travail, contrastant avec la nature impersonnelle des réseaux qu'il représentait sur grand format.

Juxtaposition géométrique de lignes et courbes
Mark Lombardi a utilisé des lignes courbes dans ses dessins pour représenter les relations entre les entités. Les dessins de Lombardi étaient souvent basés sur des formes géométriques simples, comme des arcs, des cercles et même des ellipses. Ces formes servent à structurer les œuvres et à organiser les informations, rendant les dessins plus iconiques et plus compréhensibles. Ces lignes ainsi produites offrent une visualisation claire et nette des liens entre les différents acteurs. Par ce biais, Lombardi juxtapose souvent des entités qui n'étaient pas généralement associées dans l'esprit du public. Cela met en lumière des liens inattendus ou cachés. Cela pouvait provoquer une réaction de surprise ou de confusion initiale, incitant le spectateur à s'investir davantage dans l'œuvre pour comprendre les relations suscitées graphiquement.

Une esthétique minimaliste faite d'abstraction monochrome 
Lombardi utilisait des techniques minimalistes dans ses dessins, en se concentrant sur les lignes et les points plutôt que sur les détails superflus. Cela aidait à clarifier les relations complexes qu'il représentait, tout en accentuant l'impact visuel de ses œuvres. Bien que basés sur des faits concrets, les dessins de Lombardi étaient également abstraits dans leur représentation. Cela permettait de mettre l'accent sur les relations et les réseaux plutôt que sur les entités individuelles, tout en permettant de visualiser des systèmes complexes de manière plus simple et plus claire. En travaillant en noir et blanc, Lombardi a choisi de renforcer l'aspect graphique et le contraste visuel de ses travaux, dereforcer l'épure, comme pour mieux dénoncer la froiduer des pouvoirs mis en lumière. Même s'il réalise des recherches approfondies et planifie soigneusement ses œuvres, il y avait aussi une part d'intuition pour déterminer la disposition des points et des lignes, en s'adaptant au fur et à mesure qu'il travaillait sur le dessin.

Schémas de pouvoir 
En utilisant des lignes pour relier des points symbolisant des individus ou des organisations, il a tracé des schémas détaillés de transactions financières, de relations personnelles et de collaborations professionnelles. Les œuvres de Mark Lombardi sont fondamentalement des schémas de pouvoirqui illustrent les liens, souvent cachés, entre les acteurs de la finance, de la politique et du crime organisé. Ses œuvres dépeignent les structures de pouvoir et d'influence aux relations souvent obscures qui façonnent le monde, mettant en évidence les liens opaques et parfois corrompus entre les acteurs politiques, les banquiers, les hommes d'affaires et d'autres personnalités influentes. Par son travail, Lombardi cherche à visualiser et mettre en exergue les réseaux complexes et souvent occultes qui sous-tendent les structures de pouvoir économique et politique mondiales. Ses dessins révèlent comment l'argent et l'influence circulent entre les individus, les entreprises, les gouvernements et autres institutions. Ces dessins ne sont pas destinés à être des représentations définitives ou complètes de ces réseaux de pouvoir, ce sont des incitateurs à approfondissement.

Le graphisme en réseau
Au cœur de son travail, Lombardi utilise la cartographie pour décrire les réseaux de pouvoir et d'influence. Lombardi utilisait des graphiques de réseau pour représenter les relations entre les individus et les entités. Cette approche est couramment utilisée en sociologie et en informatique pour représenter les réseaux sociaux et les systèmes complexes, mais elle est moins courante dans le domaine de l'art. En adoptant cette approche, Lombardi a pu illustrer de manière efficace la complexité des réseaux qu'il étudiait. Ses diagrammes simplifient des systèmes extrêmement complexes et mettent en évidence des connexions entre des entités souvent perçues comme distinctes, comme les gouvernements, les banques, les corporations et même les organisations criminelles. Lombardi illustrait les transactions financières, le passage de l'argent, entre les différentes entités, révélant les motivations économiques sous-jacentes à bon nombre de ces relations. Ceci est une visualisation des flux financiers par La clarté par l'abstraction.

Recherche approfondie par l'usage de données publiques 
Même si Lombardi s'éloignait des techniques traditionnelles de l'art pictural, il est important de noter que chaque œuvre de Lombardi est basée sur une recherche minutieuse et exhaustive, souvent impliquant des mois, voire des années, de travail. Cette approche rigoureuse renforce la crédibilité de ses œuvres et stimule l'intérêt du public. Les informations que Lombardi utilise pour construire ses diagrammes étaient collectées à partir de sources publiques, comme des articles de journaux, des rapports publics et d'autres documents. Cela démontre que l'information sur ces structures de pouvoir est souvent cachée à la vue de tous mais noyée dans la mase d'informations, accessible à tous, donc, mais rarement assemblée de manière aussi explicite. Cette évocation du secret et du caché et le fait de présenter ces réseaux complexes dans un format visuel, presque comme un schéma d'espionnage ou un graphe de conspiration, évoque une atmosphère de secret et de tromperie. Cela pousse le spectateur à questionner et à réfléchir sur la transparence et l'honnêteté des structures de pouvoir.  Chaque nom et chaque ligne dans ses dessins ont été soigneusement placés pour représenter les liens réels et supposés entre les individus et les organisations, créant une représentation visuelle complexe et fascinante des réseaux de pouvoir et d'influence. Lombardi se basait sur des informations disponibles au public pour ses œuvres. La méthode de Lombardi, qui consiste à tracer des réseaux de pouvoir à partir de sources d'information publiquement disponibles, a un fort potentiel de critique sociale et politique. Son travail met en lumière la manière dont le pouvoir est concentré et exercé, et incite le spectateur à remettre en question les structures existantes de pouvoir et d'autorité.

L'introduction de la temporalité 
L'intégration de la temporalité et de la chronologie dans l'œuvre de Mark Lombardi est subtile mais cruciale pour comprendre l'évolution des réseaux de pouvoir qu'il cartographiait. Chacune de ses œuvres était généralement centrée sur une série d'événements spécifiques qui se sont déroulés sur une période déterminée, souvent plusieurs décennies. À l'intérieur de l'œuvre, la temporalité n'est pas représentée de manière linéaire ou séquentielle comme on l'attendrait de le voir avec une ligne du temps traditionnelle, c'est par d'autre proécédés qu'il donne l'épaisseur du temps, anisi les relations ou transactions plus anciennes peuvent être représentées par des lignes plus pâles ou plus fines, tandis que les événements plus récents seraient marqués par des lignes plus foncées ou plus épaisses. Dans d'autres cas, l'emplacement des entités sur le dessin peuvent donner une indication de la chronologie, avec les acteurs plus anciens situés vers le haut ou le centre, et les acteurs plus récents placés vers le bas ou à la périphérie. Qui plus est, Lombardi annote souvent ses dessins avec des dates et des informations supplémentaires, ce qui permet de comprendre le contexte et la séquence des événements représentés. En outre, le titre même de ses dessins inclue souvent une datation par une fourchette de temps, par exemple "BCCI-ICIC & FAB, 1972-91" ou "George W. Bush, Harken Energy and Jackson Stephens, ca. 1979-90". Ces dates fournissent un contexte historique et indiquent le laps de temps couvert par le diagramme auquel se surajoute l'évolution même des réseaux de pouvoir au fil du temps et permettre de suivre et de suggérer cette dimension temporelle d'intrication.

Contextualisation par des titres évocateurs et des légendes 
En plus des dates, les titres des œuvres de Lombardi ont souvent une dimension évocatrice car volontairement longs et descriptifs. Ils évoquent ainsi les intrigues et les personnages principaux de l'histoire qu'il représentait. Ces titresvisent à attirer l'attention du public et fournissent un contexte important pour comprendre l'œuvre et dépasser l'impression première d'abstraction. En plus, Lombardi fournit souvent des légendes détaillées pour ses œuvres, décrivant les personnes et les entités impliquées, ainsi que les liens qu'il avait tracés entre elles. Ces légendes fournissent un contexte pour les œuvres, aidant le spectateur à comprendre ce qu'il regarde et à réfléchir à la signification réelle de l'œuvre.

Une forme de mise en perspective 
Malgré la nature bidimensionnelle de ses dessins, Lombardi créait une impression de profondeur à travers son utilisation stratégique des lignes et des courbes. Cela créait un effet d'immersion pour le spectateur, renforçant l'engagement et l'implication dans l'œuvre. Ceci est renforcé par une autre dimension plus suggestive, l'implication par le mystère. Les œuvres de Lombardi sont délibérément mystérieuses, laissant de nombreuses questions sans réponse. Par exemple, il n'explique généralement pas en détail les relations qu'il dessine entre les différents points de ses diagrammes. Cette approche incite le spectateur à rechercher des informations complémentaires par lui-même, à s'interroger et à remettre en question ses propres suppositions.

Au final on obtient une structure visuelle complexe
Les œuvres de Lombardi sont visuellement impressionnantes, avec des réseaux de lignes et de points qui se croisent et s'entrelacent. Ces structures complexes attirent l'attention du spectateur et incitent à une étude plus approfondie. La complexité visuelle illustre la complexité des réseaux de pouvoir et de finance qu'il représente, et invite le spectateur à réfléchir sur la nature de ces réseaux. En présentant ces informations de manière visuelle, il invite le spectateur à réfléchir sur la manière dont ces informations sont généralement présentées et interprétées, et sur la manière dont elles pourraient être réorganisées pour révéler de nouvelles perspectives. L'héritage de Mark Lombardi n'est pas seulement celui d'un artiste, mais aussi celui d'un philosophe, d'un historien et d'un explorateur. Il nous a laissé un défi : chercher sans cesse à comprendre le monde, malgré ses complexités et ses mystères. En cela, il demeure une source d'inspiration indéfectible. Au-delà de son influence artistique, Lombardi nous a laissé une question persistante : Que savons-nous réellement du monde qui nous entoure ? En scrutant ses diagrammes, nous sommes invités à plonger dans l'inconnu, à découvrir notre place dans le vaste réseau du pouvoir. Peut-être plus que tout, l'œuvre de Lombardi est un témoignage de ce que la force du questionnement exacerbe la curiosité. Il n'a pas seulement dessiné des diagrammes, il a tracé des questions, posé des problèmes, et invité ses spectateurs à se joindre à lui dans sa quête de la vérité, en les incitant à la réflexion critique sur le monde qui nous entoure. Il nous rappelle que l'art a le pouvoir non seulement de refléter notre réalité, mais aussi de la transformer. Un autre enjeux de ces œuvres consiste à maintenir éveillés notre curiosité et notre désir de comprendre.

Ouverture artistique

On peut rapprocher Mark Lombardi d'autres artistes avec des démarches similaires, histoire de vous ovrir à d'autres artistes, certes ces artistes n'ont pas du tout la même approche que Lombardi, mais ils ont tous en revanche exploré des thèmes similaires de pouvoir et d'influence dans leur travail.

Hans Haacke : Cet artiste allemand, basé à New York, est connu pour son travail sur les réseaux de pouvoir institutionnel, en particulier dans le monde de l'art. Bien qu'il ne crée pas de diagrammes de la même manière que Lombardi, son travail souligne souvent les liens complexes entre les entreprises, les institutions culturelles et les individus.

Trevor Paglen : Bien qu'il soit mieux connu pour son travail sur la surveillance et la technologie, Paglen a également exploré les réseaux de pouvoir et d'influence dans son travail. Il est basé à New York.

Josh On : Cet artiste et programmeur basé en Californie a créé un projet en ligne appelé "They Rule", qui permet aux utilisateurs de créer leurs propres diagrammes montrant les liens entre les puissants du monde des affaires.

Le 17 octobre 2001, cinq semaines après les attaques terroristes sur le World Trade Center qui ont tragiquement démontré la perméabilité des frontières des États-Unis, une agente du F.B.I. a contacté le Whitney Museum of American Art. Elle voulait obtenir une reproduction du grand dessin de Mark Lombardi, BCCI-/CIC & FAB, 1972-91 (4ème version) ou, si cela n'était pas possible, voir l'œuvre réelle au musée. À peu près au même moment, la galerie de Lombardi, Pierogi, a également reçu une demande téléphonique d'un "enquêteur principal sur les attentats du 11 septembre". Les enquêteurs fédéraux, dans le cadre de leur enquête préliminaire sur les attentats, voulaient obtenir des informations concernant le riche terroriste saoudien Oussama ben Laden et son réseau Al-Qaïda en traçant ses nombreuses connexions financières, y compris ses relations avec son beau-frère, Khalid bin Mahfouz, un banquier saoudien et ancien directeur de la BCCI. Comme le dessin était alors exposé dans le cadre de l'exposition Pollock to Today de la collection permanente du Whitney, et qu'aucune reproduction n'était disponible, les responsables du musée ont suggéré à l'agente de venir voir l'œuvre pendant les heures d'ouverture au public du musée. En étudiant attentivement la toile d'araignée que Lombardi avait délimitée, elle a sans doute essayé de déchiffrer les liens reliant les figures du crime international, les trafiquants d'armes, les blanchisseurs d'argent, les fonctionnaires corrompus, les agents de renseignement, ainsi que les trafiquants de drogue qui ont profité des services de la tristement célèbre Banque de Crédit et de Commerce International, dont les dirigeants ont volé une estimation de 12 milliards de dollars à leurs déposants. Le magazine Time a qualifié la BCCI de "plus grande entreprise criminelle de l'histoire".

On October 17, 2001, five weeks after the terrorist attacks on the World Trade Center that tragically demonstrated the permeability of the United States’ borders, an F.B.|. agent contacted the Whitney Museum of American Art. She wanted to obtain a reproduction of Mark Lombardi’s large drawing BCCI-/CIC & FAB, 1972-91 (4th Version) or, if that were not possible, to see the actual work at the museum. At about the same time, Lombardi’s gallery, Pierogi, also receiveda telephone inquiry from a “lead investigator into the September11 attacks.” Federal investigators, as part of their preliminary inquiry into the attacks, wanted to obtain information pertaining to wealthy Saudi Arabian terrorist Osama bin Laden and his Al Qaeda network by tracing his manyfinancial connections, including his dealings with his brother-in-law, Khalid bin Mahfouz, a Saudi banker and former BCCI director. Since the drawing was then on display as part of the Whitney's permanent collection show Pollock to Today, and no reproduction of it was available, museum officials suggested that the agent come look at the work during the hours the museum was open to the public. Carefully studying the spidery web that Lombardi had delineated, she undoubtedly tried to decipher the connections linking international crime figures, arms dealers, money launderers, corrupt officials, intelligence agents, as well as drug smugglers who profited from the services of the infamous Bank of Credit and commerce International, whose principals stole an estimated $12 billion from their depositors. Time magazine called BCCI “the largest criminal enterprise in history.”

Commenter cet article