ASIE / Sultanat de Brunei
Présentation du pays

Nom officiel : Brunei Darussalam
Nature du régime : monarchie absolue
Chef de l’Etat (depuis 1967) et du gouvernement (Premier ministre depuis 1984) : Sultan Haji Hassanal Bolkiah
Superficie : 5 765 km²
Capitale : Bandar Seri Begawan
Villes principales : Kuala Belait, Tutong, Jerudong
Langue officielle : malais standard (bahasa malayu)
Langues courantes : malais, anglais, chinois
Fête nationale : 23 février (fin du protectorat britannique et indépendance en 1984)
Population : 433 285 habitants (Banque Mondiale, 2019)
Densité : 73,79 hab / km².
Croissance démographique : 1% (Banque Mondiale, 2019)
Espérance de vie : 75,7 ans (Banque Mondiale, 2019)
Taux d’alphabétisation : 96 %
Religions : islam (religion officielle ; 79 %), christianisme (8,7 %) bouddhisme (7,8%)
Indice de développement humain (2019) : 0,838 (47ème / 188 pays)
Eléments d’actualité
Le Sultan Haji Hassanal Bolkiah gouverne depuis 1967. Le remaniement ministériel d’octobre 2015 a marqué sa volonté, dans la dernière ligne droite de son règne, de reprendre en main tous les portefeuilles régaliens (affaires étrangères, défense, finances). Un autre remaniement , en janvier 2018, a accentué ce renforcement du pouvoir du Sultan qui a nommé des proches, en particulier dans le domaine de l’économie et des projets de diversification économique. La pratique de l’islam est contrôlée par le gouvernement (construction de mosquées, formations des imams, , rédaction par le palais d’un prêche unique du vendredi, diffusé dans toutes les mosquées du pays). Cette islamisation du pays a connu son point d’orgue le 3 avril 2019, avec l’application complète de la charia, qui complète l’introduction de sa première phase en 2014, prévoyant seulement amendes et peines de prison. Le nouveau code pénal entré en vigueur le 3 avril 2019 inclut des châtiments corporels, amputations et lapidations et une possible condamnation à la peine de mort notamment pour adultère, homosexualité, apostasie, blasphème. Les tribunaux civils, fondés sur la « common law » britannique, continuent d’exister. En réponse aux réactions internationales (critiques d’ONG, déclarations officielles de l’ONU, de l’UE et des pays occidentaux), le Sultan a annoncé le 5 mai 2020 l’application d’un "moratoire sur la peine de mort" ). Le Brunei a par ailleurs été soumis à un examen périodique universel par le Conseil des droits de l’Homme le 14 mai 2019. A cette occasion, la France a demandé l’annulation des dispositions du Code pénal prévoyant des châtiments corporels et la peine de mort pour plusieurs incriminations, dont l’adultère, l’homosexualité, l’apostasie ou le blasphème. Le Sultan a également annoncé la ratification par le Brunei de la Convention des Nations Unies contre la torture (UNTAC), qui empêchera les châtiments corporels tels la lapidation ou l’amputation. Les travaux de ratification sont en cours.
Le Brunei bénéficie des retombées de la rente pétrolière qui garantit à la population un niveau de vie (5e PIB par habitant en potentiel de pouvoir d’achat au monde) et une protection sociale très élevés (éducation, logement et soins de santé subventionnés) sans impôts, ni taxes. Le sultanat, dont l’économie est fortement dépendante de la rente pétrolière (90% des revenus), a initié une stratégie de diversification (secteur bancaire, technologies de l’information et de la communication, tourisme, logistique). Son marché présente de nombreux atouts dont l’accès au marché de l’association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN et les conditions favorables à l’investissement mises en place par les autorités brunéiennes (impôts sur les sociétés parmi les plus faibles de la région ASEAN par exemple).
Le pays se classe ainsi à la 66e place du classement Doing Business de la Banque Mondiale pour 2020.
En 2021, le Brunei assure la présidence tournante de l’ASEAN. Le Sultanat entretient des relations privilégiées avec les autres pays de l’ASEAN, tout particulièrement avec la Malaisie et Singapour (premier fournisseur du Sultanat ; coopération étroite dans le domaine de la défense).
La Chine est le 1er investisseur et le 2ème fournisseur du Brunei. La visite du ministre des affaires étrangères, M. Wang Yi, en janvier 2021 dans le cadre d’une tournée en zone ASEAN a permis à la Chine de confirmer son rôle majeur dans l’économie du sultanat et, au travers de la gestion de la pandémie, son insertion dans le secteur de la santé où elle était absente (notamment fourniture d’une aide vaccinale). En novembre 2018, la visite d’Etat du président Xi Jinping, avait été quant à elle l’occasion de convenir de hisser leurs relations au niveau de partenariat de coopération stratégique et a confirmé le lancement de la deuxième phase des investissements chinois, essentiellement dans les infrastructures. L’année 2021 marque le 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le Brunei a des relations traditionnelles avec le Royaume-Uni (dont il était un protectorat jusqu’en 1984), où le Sultan se rend chaque année. Le Brunei cherche également à développer ses relations avec les Etats-Unis, avec lequel il a signé en novembre 1994 un accord de défense. L’Australie a renforcé sa présence de manière significative dans les domaines de l’économie, de la défense et de l’éducation.
Le sultanat, pays fondateur, en 2005 du Transpacific Partnership (TPP) avec la Nouvelle-Zélande, le Chili et Singapour, fait partie des onze Etats qui se sont entendus en janvier 2018 à Tokyo sur un nouvel accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP) pour relancer ce partenariat à la suite du retrait américain.
Le Brunei entretient également des relations avec les pays musulmans du Golfe (visite du roi Salman d’Arabie Saoudite en mars 2017).
Le sultanat de Brunei est le troisième producteur de pétrole d’Asie et le quatrième exportateur de gaz naturel liquéfié. La production de pétrole brut et de gaz naturel représente 50% du PIB du pays et pratiquement l’intégralité de ses exportations. Par conséquent, le Brunei a durement subi l’effondrement du prix des hydrocarbures ces dernières années. Le secteur privé représente 3% du PIB ; la plupart des entreprises sont des PME (dans les secteurs du textile, de l’ameublement et de l’alimentaire). Il en résulte que le pays est un importateur important. Le FMI estime une croissance économique de 3,9% en 2019, sur fond de reprise modeste des cours mondiaux du pétrole et du gaz.Selon les prévisions actualisées du FMI du 14 avril 2020, en raison de l’éclatement du COVID-19, la croissance du PIB devrait ralentir à 1,3% en 2020 et remonter à 2,8 % en 2021, sous réserve de la reprise de la conjoncture économique mondiale post-pandémique.
Du fait de la baisse des recettes pétrolières, le budget de l’État a fortement diminué ces dernières années, entraînant un déficit fiscal estimé à 11,4% en 2019 (données du FMI), qui devrait diminuer progressivement au cours des prochaines années. Néanmoins, le ratio dette/PIB du pays reste extrêmement faible, s’élevant à 2,8%. La dette publique devrait rester stable au cours des années suivantes. Le pays a un excédent de compte courant modéré, mais il devrait diminuer en raison de l’épidémie mondiale de COVID-19 et de la chute des prix du pétrole. En outre, malgré les récentes tendances inflationnistes mondiales, les prix du Brunei restent très stables, avec un taux d’inflation annuel moyen de -0,5% en 2019, et devraient augmenter légèrement pour atteindre 0,9% en 2020 et 1% en 2021 (avril 2020 World Economic Perspectives FMI). L’État soutient désormais les petites et micro-entreprises ainsi que la formation de la population à la croissance économique. Des investissements importants ont également été réalisés dans le domaine de l’éducation. Du fait de l’appauvrissement prévisible des réserves d’énergie , le gouvernement a entrepris une politique de diversification économique, en accélérant les investissements dans les secteurs manufacturier et des services mais ces efforts n’ont jusqu’à présent donné que des résultats mitigés. Afin de stimuler la croissance, le gouvernement a augmenté les dépenses de développement, en lançant un projet de ligne électrique à haute-tension entre la Malaisie et le Brunei, ainsi qu’en développant un aéroport international. L’accent a également été mis sur la supervision des banques et les réformes financières.
Le sultanat de Brunei possède l’un des PIB par habitant les plus élevés d’Asie (près de 28 milliards USD, selon les estimations du FMI), mais le taux de chômage a atteint 9,3% en 2019 et pourrait rester stable pendant quelques années. Le gouvernement garantit la gratuité des services médicaux et de l’éducation jusqu’au niveau universitaire et il accorde des allocations pour le logement et des subventions pour le riz et l’électricité. Le pays n’a pas de mesure officielle du seuil de pauvreté, mais des rapports des Nations unies indiquent qu’environ 5% de la population vit dans la pauvreté, état atténué par la généralisation de l’Etat-providence.
Mise à jour : 31.03.21