Asie / Bangladesh
Présentation du pays
Nom officiel : République populaire du Bangladesh
Nature du régime : parlementaire
Chef de l’Etat : M. Abdul Hamid (depuis 2013, réélu en 2018)
Superficie : 147 630 km²
Capitale : Dacca (environ 14 M hab.)
Villes principales : Chittagong/Chattogram (4 M hab.), Khulna (1,5 M hab.)
Langue (s) officielle (s) : bengali (ou bangla)
Langue (s) courante (s) : ourdou, sylheti, hindi, anglais (2% de la population)
Monnaie : taka (BDT)
Population (Banque mondiale 2019) : 163 M
Densité : 1.100 hab/km2
Croissance démographique (BM, 2019) : +1%
Espérance de vie (BM, 2019) : 72 ans
Taux d’alphabétisation (Unesco, 2019) : 74%
Religion (s) : islam sunnite (90%) et hindouisme (9%)
Indice de développement humain (PNUD 2019) : 0,632 (133ème rang mondial)
Elements d’actualité
Alors que la concurrence et l’alternance entre l’Awami League (AL) et le Parti nationaliste bangladais (BNP) dominaient la vie politique depuis le retour de la démocratie en 1991, l’AL a remporté une victoire écrasante (85% des sièges) aux législatives du 30 décembre 2018 permettant à sa présidente, Sheikh Hasina, d’être reconduite au poste de Première ministre pour ce qui pourrait constituer un quatrième mandat de cinq ans, le troisième d’affilé. Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, elle a confirmé maintenir sa priorité au développement économique, tandis que l’opposition, réduite à la portion congrue (7 députés sur 300), voit ses principaux leaders emprisonnés ou en exil.
Avec l’appui militaire de l’Inde, le Bangladesh est né de la sécession de la partie orientale du Pakistan, en 1971. Depuis le pays entretient traditionnellement de bonnes relations avec l’Inde (qui l’enclave presque entièrement). En 2015, les deux pays ont signé un accord sur la délimitation de leur frontière. Les derniers irritants concernent la régulation des cours d’eau transfrontaliers depuis l’Inde et la sécurisation de la frontière contre les flux illégaux. L’Inde est le 3ème partenaire commercial du Bangladesh (10% du commerce bangladais total).
Le Bangladesh et la Chine sont liés par un partenariat stratégique depuis 2016, bien que la Chine eut défendu l’unité de son allié pakistanais en 1971. La Chine est désormais le second partenaire commercial du Bangladesh (20% du commerce extérieur bangladais). De nombreux projets d’infrastructure sont envisagés dans le cadre des Nouvelles routes de la soie (corridor Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar, BCIM), mais les autorités bangladaises veillent à préserver leur souveraineté financière : à l’origine, elles envisageaient des projets à hauteur de 25 Mds USD, puis les ont réduit à 11,5 Mds avant de retenir neuf autres projets (port de Payra, aménagements de la rivière Teesta, renforcement des réseaux électriques, traitement des eaux de Dacca), pour un montant supplémentaire de 6,4 MdsUSD.
La relation avec la Birmanie est difficile à cause de la question rohingya, minorité musulmane dépossédée de sa nationalité birmane en 1982 et subissant régulièrement de grandes violences qui l’oblige à fuir vers le Bangladesh voisin. A l’issue des dernières exactions de masse, en 2017, plus d’un million de Rohingyas résident désormais au Bangladesh, dans des conditions difficiles. Les autorités bangladaises appellent la communauté internationale à contraindre la Birmanie à faciliter le "retour sûr, digne, durable et volontaire" des Rohingyas. En l’absence de perspective de retours à court terme et afin de pallier la saturation des camps de Cox’s Bazar, elles ont commencé en décembre 2020 à réaliser leur objectif de relocaliser temporairement 100 000 réfugiés sur l’ilot de Bashan Char (10 000 ont été déplacé au 20 février 2021).
Admis aux Nations Unies en 1974, le Bangladesh a siégé à deux reprises comme membre non-permanent du Conseil de sécurité (1979-1980 et 2000-2001). Il défend une réforme du Conseil de sécurité qui permettrait à l’Inde et au Japon d’en devenir des membres permanents. Il est redevenu depuis août 2020 le premier contributeur aux opérations de maintien de la paix (6 731 militaires participant à huit OMP) et défend un plus grand rôle des contributeurs au sein des instances décisionnelles.
Le Bangladesh appartient à plusieurs organisations régionales : il a été à l’origine en 1985 de l’Association des pays d’Asie du sud pour la coopération régionale (SAARC), qui a mis en place un espace de libre-échange en 2006 et développe une coopération renforcée contre le terrorisme ; le Bangladesh appartient aussi à l’Initiative du Golfe du Bengale pour une coopération technique et économique multisectorielle (BIMSTEC, fondée en 1997), à l’Association des Etats riverains de l’océan Indien (IORA, adhésion en 2000), à l’Association des Etats d’Asie du Sud-Est (Forum régional de l’ASEAN, rejoint en 2005). Quatrième pays musulman le plus peuplé, le Bangladesh appartient à l’Organisation de la coopération islamique (OCI) depuis 1974.
Les relations entre l’Union européenne et le Bangladesh sont fondées sur un accord de partenariat et de développement. Entré en vigueur en 2001, il porte sur l’économie et le commerce, la coopération dans le domaine de la santé, l’environnement, la science et la technologie, la lutte contre le trafic de drogue et contre le blanchiment d’argent, le renforcement des ressources humaines et la culture. L’accord comporte également une clause relative au respect des droits de l’Homme. Une commission mixte est organisée tous les deux ans afin suivre la mise en œuvre de l’accord de 2001. Un accord de réadmission a été mis en place en 2017 (Procédures standards opérationnelles, SOPs) afin de contrôler les flux des migrants bangladais illégaux vers l’Europe. Suite à la catastrophe du Rana Plaza (2013), l’Union européenne et le Bangladesh ont signé un « pacte de durabilité » (Sustainability Compact) afin d’améliorer les conditions de travail dans le secteur du textile (réforme du Code du travail, recrutement d’inspecteurs du travail, amélioration des conditions de sécurité et d’hygiène dans les usines).
Au plan humanitaire, l’UE a accordé depuis 2017 150M€ afin de subvenir aux besoins élémentaires des réfugiés Rohingyas et des communautés d’accueil. L’UE est le principal partenaire commercial du Bangladesh (25Mds€ d’échanges commerciaux en 2019, soit 25% du total du commerce extérieur bangladais). Le léger excédent du Bangladesh s’explique par le libre accès en franchise de douane de ses produits sur le marché européen (55% du total des exportations bangladaises), en application du régime « Tout sauf les armes » (TSA) que l’UE offre aux Pays les moins avancés (PMA).
Le Bangladesh connait un développement rapide (croissance du PIB supérieure à 7% depuis 10 ans) reposant essentiellement sur son industrie textile et l’ouverture du marché européen à ses produits (régime "Tout sauf les armes", TSA). Il a rejoint en 2015 le groupe des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI) et pourrait atteindre la tranche supérieure de la catégorie (PRITS) vers 2040. Pourtant le pays reste affecté par des conditions naturelles peu favorables (inondations, cyclones, changement climatique, record mondial de densité humaine) et accueille depuis l’été 2017 environ 740.000 réfugiés Rohingyas supplémentaires dans des conditions difficiles. La pandémie de COVID-19 (environ 8 000 décès au 1er février 2021) a freiné le rythme de la croissance (+4,3% en 2019-20), mais les perspectives restent positives (+5,1% en 2020-21, puis +7,6% en 2021-22).
PIB (BM 2019) : 302 Mds USD
PIB par habitant (BM 2018) : 1 940 USD
Croissance (BM 2019) : 8,2 %
Chômage (au sens du BIT) (2019) : 4,2 %
Inflation (BM 2019) : +5,6 %
Solde budgétaire (2019) : -4,8 %
Balance commerciale (2019) : -21 Mds USD (6,9% du PIB)
Principaux clients (douanes bangladaises 2019) : Etats-Unis (19%), Allemagne (15%), Royaume-Uni (11%)
Principaux fournisseurs : Chine (21%), Inde (12%), Singapour (9%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (BM 2019) :
- agriculture : 12,7 %
- industrie : 29,6 %
- services : 57,7 %
Mise à jour : 18.02.21