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ASIE / Bahrein

30 Mai 2022, 13:20pm

Publié par Les étudiants de Paris 8

Présentation du pays

BAHREÏN {JPEG}

Nom officiel : Royaume de Bahreïn
Nature du régime : monarchie constitutionnelle
Chef de l’Etat : Sa Majesté Cheikh Hamad bin Issa AL KHALIFA

Données géographiques

Données géographiques
Superficie : 760 km² répartis sur 33 îles, dont certaines inhabitées
Capitale : Manama
Villes principales : Muharraq, Riffa, Jidhafs, Hamad Town, Isa Town
Langue officielle : arabe
Monnaie : dinar bahreïnien
Fête nationale : 16 décembre

Données démographiques

Population : 1,569 million d’habitants
Densité : 1851 hab/km²
Croissance démographique : 3,8%
Espérance de vie : 77 ans
Taux d’alphabétisation : Pas de données Banque mondiale au-delà de 2010 (93 % (H) 90 % (F)).
Religions : islam, christianisme (nombreuses congrégations pour la population immigrée)
Indice de développement humain (2014) : 0,82 (45ème rang)
(Sources : PNUD 2015)

Données économiques

PIB nominal : 37,74 milliards USD (Banque mondiale 2018)
PIB par habitant : 23. 655 dollars (2017)
Taux de croissance : 1 ,8 % (Banque mondiale 2018)
Taux de chômage 3,9 % (FMI 2018)
Taux d’inflation : 3,3 % (FMI 2018)
Solde budgétaire : -11,7 % du PIB (FMI 2018)
Dette publique : 93 % du PIB (FMI 2018)
Part du secteur hydrocarbures : 18,5 % du PIB (FMI 2018)

Principaux clients : EAU (19,6%), Arabie Saoudite (11,7%), Etats-Unis (10,8%), Chine (6,5%)
Principaux fournisseurs : Chine (8,8%), EAU (7,2%), Etats-Unis (7,1%), Australie (5,3%), Japon (4,8%)

Les échanges économiques bilatéraux (biens uniquement, hors matériel militaire) entre la France et Bahreïn s’élèvent en valeur à 443,3 M EUR en 2018, en baisse de 7,2% par rapport à 2017.

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Bahreïn connaît des tensions politiques et sociales, qui recoupent assez nettement le clivage entre sunnites et chiites. Frontalier de la région du Hassa en Arabie où se trouve l’essentiel de la minorité chiite saoudienne, le royaume avait pourtant engagé depuis plus d’une décennie un processus d’ouverture démocratique, visant à mieux intégrer les chiites dans le jeu politique (adoption par référendum en 2001 d’une Charte nationale, mise en place en 2002 d’un Conseil consultatif et d’une Chambre des députés élue au suffrage universel).

Ce processus est à l’arrêt depuis 2014, à la suite des élections de novembre boycottées par l’opposition, en raison de la modification des circonscriptions électorales par les autorités, qui diluait les zones chiites.
Depuis début 2016, les déchéances de nationalité, et les condamnations à mort se sont multipliées. Plus de 990 citoyens bahreïniens ont ainsi été déchus de leur nationalité, la plupart d’entre eux ayant été reconnus coupables de terrorisme. La principale formation politique d’opposition du pays, Al Wefaq a été dissoute en juillet 2016. Plusieurs opposants, notamment Nabil Rajab, défenseur des droits de l’Homme et figure de la contestation de 2011, et le chef de l’opposition, Cheikh Ali Salman, sont en prison.

Le dialogue national demeure suspendu, comme l’ont confirmé les élections législatives de décembre 2018, auxquelles l’opposition n’a pu participer, à la suite d’un décret de juin 2018 interdisant aux anciens dirigeants et membres des mouvements politiques dissous de se présenter et de participer au scrutin.

Situation économique

Comparé aux autres pays du CCEAG, Bahreïn présente plusieurs spécificités notables : une faible part des hydrocarbures dans la formation du PIB (18,5 %, soit 200.000 barils/jour) et une stratégie de diversification dynamique, définie autour de trois priorités : l’aluminium, les services financiers et le tourisme, principalement en provenance d’Arabie saoudite. En effet, conscientes du tarissement de leurs ressources en hydrocarbures, les autorités de Manama ont, dès la décennie 1980, mis en œuvre un plan de diversification de l’économie, dont l’une des pierres angulaires a été le développement d’un centre financier à vocation régionale. De plus en plus concurrencée par l’essor des places financières offshore des pays voisins (le DIFC à Dubaï et, à un degré moindre, le QFC au Qatar), la place de Manama a choisi de privilégier deux axes de développement pour se différencier : la finance islamique et un dispositif de régulation et de supervision susceptible d’attirer les acteurs internationaux. A la fin de l’année 2018, le secteur financier regroupait 393 institutions, employant 14 000 personnes et représentant un peu moins de 16,5% du PIB, soit le niveau le plus élevé parmi les pays du Golfe.

Le pays dispose en outre d’un fonds souverain (Mumtalakat), pour les actifs non pétroliers, doté d’un portefeuille évalué à 15,4 milliards de dollars en 2017.

L’économie bahreïnienne a ralenti en 2018, avec un PIB en légère hausse de 1,8%, contre une hausse de 3,8% en 2018. La hausse des prix du pétrole, la baisse des subventions du coût de l’énergie et l’instauration de nouvelles taxes ont permis de réduire le déficit budgétaire, qui s’élève à 11,7% du PIB (14,2% du PIB en 2017). La source de vulnérabilité la plus importante de l’économie réside toutefois dans la progression rapide de la dette publique, qui continue d’augmenter et représentait désormais 93% en 2018. Elle pourrait atteindre 100% du PIB en 2019.

Le 4 octobre 2018, les ministres des finances saoudien, émirien et koweïtien ont annoncé une aide financière de 10 milliards USD à Bahreïn, en contrepartie de la mise en place de réformes structurelles par le gouvernement, afin que l’équilibre budgétaire soit atteint à l’horizon 2022.

Politique étrangère

Les relations avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis

Bahreïn entretient des relations privilégiées avec le Royaume-Uni et les Etats-Unis. La première a exercé son protectorat sur l’archipel jusqu’en 1971 tandis que les seconds lui ont accordé en 2001 le statut d’« allié majeur hors OTAN ».

Les Etats-Unis entretiennent avec Bahreïn une alliance militaire étroite, avec la signature en 1991, d’un accord de coopération de défense. Manama accueille le commandement de la Ve flotte américaine et le Commandement central des Forces navales (USNAVCENT). L’arrivée au pouvoir de l’Administration Trump a resserré les liens avec Bahreïn, qui est désormais le relais de plusieurs initiatives américaines liées à la région.

Relations avec les autres pays du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG)

Le royaume a noué des liens étroits avec l’Arabie saoudite, à laquelle il est relié par un pont-digue de 25 km. Outre l’aide pétrolière qu’elle lui fournit (représentant près de 25% du PIB de Bahreïn), l’Arabie représente l’essentiel (80%) de ses entrées touristiques, ainsi qu’un débouché substantiel (15%) pour sa production d’aluminium.
Dès le début de la crise du Golfe, qui éclate à l’été 2017, Bahreïn s’est rangé aux côtés de l’Arabie Saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Egypte, et a rompu ses relations diplomatiques avec le Qatar. Manama reproche notamment à Doha sa proximité avec Téhéran.

Iran

La diplomatie bahreïnienne soutient la stratégie de « pression maximale » et le choix des sanctions, opérés par l’administration américaine. Manama dénonce régulièrement l’ingérence iranienne dans les affaires du Royaume, qui se matérialise selon le Royaume par une instrumentalisation des revendications de la communauté chiite bahreïnienne.

Sécurité régionale

Bahreïn apporte une contribution remarquée aux débats consacrés aux questions de sécurité dans la région du Moyen-Orient en organisant chaque année, depuis 2004, le « Manama Dialogue », un forum international de haut niveau très suivi. La France participe régulièrement à ce forum, au niveau ministre de la défense.

Mise à jour : 18.07.19

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