Asie / Arabie Saoudite
Présentation du pays
Nom officiel : Royaume d’Arabie saoudite
Nature du régime : monarchie
Chef de l’Etat et du gouvernement : Sa Majesté le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saoud, Gardien des Deux Lieux Saints.
Superficie : 2 253 000 km2
Capitale : Riyad
Villes principales : Djeddah, La Mecque, Médine, Dammam, Al Khobar, Dahran, Taïf, Tabouk.
Langue officielle : arabe
Langue courante : arabe
Monnaie : riyal saoudien - 1 SAR = 0,24€ (juillet 2019)
Fête nationale : 23 septembre
Population : 32,9 millions (Banque Mondiale 2017), dont plus de 37% de la population est étrangère (ONU ECOSOC, 2017)
Densité : 15.3 personnes par km² (Banque Mondiale, 2017)
Croissance démographique : 2% (Banque Mondiale, 2017)
Espérance de vie : 75 ans (Banque mondiale, 2016)
Taux d’alphabétisation : 87% (UNICEF 2015)
Religion : Islam (population à majorité sunnite, existence d’une minorité chiite)
Indice de développement humain : 0,847 (42e sur 186 en 2016).
PIB : 782,5 Mds USD en 2018 (Banque mondiale)
PIB par habitant : 23 219 USD en 2018 (Banque mondiale)
Croissance : 2,2% en 2018, estimée à 1,8% en 2019 (FMI)
Chômage (2018) : 6% (global), 12,7% (population saoudienne) (FMI)
Inflation : 6.8% en 2017
Solde budgétaire : 4,6% du PIB en 2018 (FMI)
Balance commerciale : +43 125 Mds USD en 2018 (Banque mondiale)
Principaux clients (2018) : Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, Singapour, Taïwan.
Principaux fournisseurs (2018) : la Chine, les Etats-Unis, les Emirats arabes unis, Allemagne, Inde, Japon, France (7ème), Corée du Sud, l’Italie et le Royaume-Uni.
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2017) :
- agriculture : 2.6 %
- industrie : 44.2%
- services : 53.2 %
Exportations de la France vers l’Arabie saoudite (2017) : 4,51 milliards d’euros
Importations françaises depuis l’Arabie saoudite (2017) : 4.13 milliards d’euros
Voir la fiche pays Arabie saoudite sur le site de la Direction générale du Trésor
Site internet de l’ambassade : https://sa.ambafrance.org/-Francais-
Consulat(s) : Consulat général à Djeddah, Consulat honoraire à Al Khobar
Communauté française : 6252 Français
Éléments d’actualité
Immédiatement après son intronisation le 23 janvier 2015, le Roi Salman réorganise les pouvoirs en créant deux nouveaux organes de gouvernance : le Conseil des Affaires politiques et de sécurité, qu’il place sous la direction de son neveu Mohamed ben Nayef, alors Prince héritier, ministre de l’Intérieur, et le Conseil des Affaires économiques et de développement, présidé par Mohamed ben Salman, vice-Prince héritier, ministre de la Défense.
Le 21 juin 2017, le roi Salman nomme son fils Mohammed Ben Salman prince héritier, écartant son neveu de la succession. Mohammed Ben Salman semble mû par une profonde envie de réformer le Royaume, à la fois sur le plan économique et sur le plan social. Il lance, dès avril 2016 un vaste projet intitulé « Vision 2030 », qui comprend, outre un volet économique, un objectif de transformation sociétale (accès à la culture, aux sports et aux loisirs), de valorisation de l’héritage historique, culturel, arabe et islamique et de développement du tourisme et des divertissements.
Cependant, plusieurs épisodes (arrestations du Ritz Carlton à l’automne 2017, démission du Premier ministre libanais Saad Hariri en décembre 2017,vague d’arrestations de militantes des droits des femmes en mai et août 2018, meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul le 2 octobre 2018) ont entaché la réputation du Royaume sur le plan international et interrogent la volonté de modernisation du Royaume, illustrée par le programme Vision 2030 lancé par le prince héritier.
Le remaniement du 27 décembre 2018 confirme la volonté de rajeunir les cadres de l’appareil d’état saoudien. A l’exception de la nomination d’Ibrahim Al Assaf, ancien ministre des finances du temps du roi Abdallah, comme ministre des affaires étrangères et de celle de Turki Al Shabanah, ancien directeur du groupe de chaînes arabes Rotana, comme ministre des médias, le prince héritier a placé ou promu des princes issus de la nouvelle génération.
Conscientes de la nécessité de mener à bien la modernisation du royaume, les autorités saoudiennes entendent démontrer à la population saoudienne que le prince héritier veut conserver le cap des réformes et honorer ses engagements.
Avec un PIB de 782 milliards USD en 2019, l’Arabie saoudite est la première économie du Moyen-Orient et la 20ème économie mondiale, contribuant pour près de 50% au PIB cumulé des pays du Conseil de Coopération des Etats Arabes du Golfe (CCEAG). Le Royaume doit principalement sa richesse au pétrole, dont il demeure en 2019 le premier exportateur (environ 18% des exportations) et le second producteur à l’échelle mondiale.
À la faveur de la remontée des prix du brut, le PIB « hydrocarbures », principal moteur historique de l’économie, a connu une augmentation de -2,2% en 2018. La réunion des pays membres et non-membres de l’OPEP à Vienne, en décembre 2018, a abouti à un accord de réduction de la production de pétrole dans l’objectif de limiter la baisse, voire permettre une légère remontée, du prix du baril de brut en 2019. Selon cet accord, l’OPEP+ devrait réduire sa production de 1,2 million de barils par jour, à partir du 1er janvier 2019, pour une durée de six mois. Riyad est la principale concernée par cette baisse de la production, effective depuis le 1er janvier 2019.
Le PIB « hors hydrocarbures » a connu une croissance de 2,3% en 2018 selon le FMI, en hausse par rapport à 2017 (+1,1 %) mais largement en deçà des niveaux atteints les années précédentes (rythme annuel moyen de 6,5% sur la période 2010-2014), et ce en dépit des efforts des autorités saoudiennes pour stimuler la croissance du PIB non-pétrolier.
Selon le FMI, la croissance de l’économie saoudienne devrait ralentir en 2019 à 1,8%, notamment en raison de la baisse de la production pétrolière du Royaume, suite à l’accord conclu entre les pays de l’OPEP + en décembre 2018. En 2020, la croissance pourrait, d’après le FMI, s’élever à +2,1%.
La hausse des prix du pétrole a eu un effet positif sur le solde courant saoudien, de nouveau excédentaire depuis 2017 et en forte hausse de +8,4% en 2018. Grâce à la hausse des recettes budgétaires et le recouvrement de sommes substantielles par le haut comité contre la corruption, le déficit budgétaire a connu une forte baisse en 2018, représentant 4,6% du PIB contre 8,9% du PIB en 2017.
Sur le plan bancaire et financier,.les autorités saoudiennes ont mené à bien d’importante réformes, permettant l’entrée de l’Arabie sur les marchés de capitaux internationaux. Le secteur bancaire saoudien est bien régulé et suffisamment capitalisé.
La Vision 2030 reflète l’ambition du Royaume de transformer les fondamentaux de l’économie saoudienne, dans l’objectif de passer d’une économie de rente et de redistribution à une économie productive, reposant essentiellement sur le secteur privé et caractérisée par une forte capacité à innover. Cette politique de modernisation implique des réformes structurelles, des efforts de diversification, la suppression progressive des subventions et l’instauration de taxes (type TVA), jusque-là inexistantes dans le Royaume.
Le plan stratégique Vision 2030 est décliné en plusieurs objectifs, notamment celui de créer de nouveaux emplois pour la jeunesse saoudienne. 75% des Saoudiens ont moins de trente ans (sur 31,5 millions d’habitants), un tiers des jeunes étant au chômage. Douze programmes exécutifs ont été lancés par le Conseil des affaires économiques pour remplir ces objectifs.
Conscientes du scepticisme de certains investisseurs internationaux, les autorités saoudiennes ont annoncé le 28 janvier 2019 un ambitieux programme visant à injecter 427 milliards de dollars d’investissements dans les secteurs de l’industrie, des infrastructures et des services, afin de réduire la dépendance au pétrole.
Membre du G20, pays leader de l’OPEP, initiateur et à l’avant-garde du CCEAG ces dernières années, le Royaume d’Arabie saoudite se pose en acteur régional incontournable, et de plus en plus, comme un acteur international. Riyad accueillera ainsi, pour la première fois, le sommet du G20 en novembre 2020
L’arrivée au pouvoir du Roi Salman, et la nomination, en juin 2017, de son fils Mohammed bin Salman, comme Prince héritier, marque le début d’une diplomatie saoudienne plus affirmée, et sortant de son pré carré, avec un intérêt de plus en plus marqué pour le continent africain et la consolidation de partenariats avec la Russie et la Chine. Prenant acte de la divergence d’intérêts avec Washington durant l’ère Obama, s’agissant notamment du dossier du nucléaire iranien, l’Arabie Saoudite a œuvré au développement d’une politique étrangère de plus en plus autonome. L’élection de Donald Trump a permis un raffermissement des liens entre l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis, qui se fondent sur une convergence de vues sur le dossier iranien.
Crise avec le Qatar La crise entre les pays arabes du Golfe, déclenchée le 5 juin 2017, n’est pas résolue. Les relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et le Bahreïn d’une part, et le Qatar d’autre part, demeurent rompues, en dépit des tentatives de médiation de l’Emir du Koweït et de celles des Etats-Unis, et de l’espoir suscité par la venue en Arabie Saoudite du Premier ministre qatarien le 31 mai dernier, à l’occasion du dernier sommet du CCEAG. L’Arabie Saoudite, soutenue par les Emirats Arabes Unis, l’Egypte et le Bahreïn, souhaite que le Qatar cesse de soutenir les Frères musulmans et marque ses distances avec l’Iran. Le groupe des Quatre maintient un blocus de fait contre le Qatar en imposant une fermeture de sa frontière terrestre, l’arrêt des liaisons aériennes directes, des interdictions de survol et des restrictions aux déplacements des personnes.
La question iranienne Les tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran, anciennes, ont été ravivées en janvier 2016, à la suite de l’exécution du haut dignitaire religieux chiite Baker al Nimr par l’Arabie saoudite, qui a entraîné une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. De son côté, le royaume accuse l’Iran de vouloir étendre son influence sur l’ensemble des populations chiites, dont son importante communauté chiite dans la province pétrolifère du Hassa, afin de constituer un « arc chiite » qui fragiliserait sa sécurité et menacerait son leadership régional.
Les fortes tensions saoudo-iraniennes alimentent les crises régionales (Yémen, Syrie) et fragilisent les équilibres communautaires (Liban, Irak). Riyad soutient la position américaine sur le nucléaire iranien et appuie la stratégie de pression maximale de Washington, dans un contexte où les incidents dans le Golfe se multiplient ces dernières semaines.
Yémen Engagée depuis mars 2015 dans une intervention au Yémen visant à soutenir les autorités légitimes du pays, l’Arabie saoudite, à la tête d’une coalition de neuf pays, s’est donné pour objectif d’éviter l’installation d’un pouvoir sous influence iranienne (les Houthis) à sa frontière. Quatre ans après le début de l’intervention de la coalition, le conflit s’est enlisé, entraînant le retrait de la plupart des troupes émiriennes. Sur le plan diplomatique, les négociations interyéménites sont dans l’impasse, en dépit de la tentative de l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Martin Griffiths, de relancer un cycle de discussions politiques à la suite des accord de Stockholm fin 2018.
Corne de l’Afrique Outre l’attention portée aux questions de développement, l’Arabie Saoudite joue par ailleurs un rôle important dans le processus actuel de rapprochement entre les pays de la Corne de l’Afrique. A la suite de la signature du traité de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée à Djeddah le 16 septembre dernier, l’Arabie saoudite a connu un second succès diplomatique en organisant la rencontre des Présidents djiboutien et érythréen sur son sol le 17 septembre. Cette médiation saoudienne dans la Corne de l’Afrique s’inscrit dans une stratégie de sécurisation de la Mer Rouge.L’Arabie Saoudite observe en effet avec inquiétude le développement des politiques extérieures turque et qatarienne dans la zone (Soudan, Somalie, Djibouti), et notamment l’installation de base militaires ou d’emprises civiles qui, de son point de vue, restreindrait ses marges de manœuvre sur l’axe de circulation maritime compris entre le Détroit de Bab el-Mandeb et le Canal de Suez.
C’est à ce titre que Riyad a organisé le 12 décembre dernier une réunion avec la Jordanie, le Soudan, la Somalie, Djibouti, l’Egypte et le Yémen autour d’un projet de création d’un Organisation des Etats riverains de la Mer Rouge.
La lutte contre le terrorisme Le Royaume est engagé dans une lutte contre le terrorisme, sur son territoire comme à l’extérieur, en particulier contre Daech, qui a inscrit le Royaume saoudien en tête de la liste de ses objectifs stratégiques. Riyad est membre de la coalition contre Daech en Syrie et en Irak. Plusieurs attaques de ce mouvement se sont produites sur le territoire saoudien et le Royaume craint le retour de djihadistes sur son sol.
Mise à jour : 16.07.19