SITE / Le spinoziste Gilles Louïse
Si vous voulez explorer l'oeuvre de SPINOZA en latin, tout en écoutant de la musique, allez sur le site de Gilles Louise, ce musicien philosophe, qui nous offre son interprétation à la guitare classique, de l'oeuvre de Jean-Sébastien BACH. Il a produit un excellent texte de compilation de la pensée la plus « au fait » de son temps que vous trouverez directement ici.
C'est au passage une critique du sujet (individu générique) et de l'illusion de liberté, il reprend là Nietzsche et sa double critique de la substance et du principe de permanence, ce qui est assez redoutable pour un spinoziste :
Le « sujet », voilà la trouvaille de l'esclave, son mensonge à
lui, sa vengeance perpétuelle car il lui permet de faire
croire — et de se faire croire par la même occasion — que
derrière sa faiblesse «c'est-à-dire son être, son activité,
toute sa réalité unique, inévitable et ineffaçable» se cache
une force fantastique, bien plus grande que celle des
heureux et des forts, une force retenue, vertueusement
contenue, et qui pourrait agir si le « sujet » le voulait :
«quoi d'étonnant si des passions rentrées mais couvant
secrètement, comme la haine et la vengeance, exploitent à
leur propre fin cette croyance et finissent par soutenir avec
plus d'ardeur que toute autre la croyance que le fort est
libre d'être faible et l'oiseau de proie un agneau — ainsi
acquièrent-ils le droit d'imputer à l'oiseau de proie le fait
d'être un oiseau de proie…»
«Le sujet (ou pour parler plus populairement, l'âme) a
peut-être été jusqu'à présent le meilleur article de foi qui
soit au monde parce qu'il permet à l'immense majorité des
mortels, aux faibles et aux opprimés de toutes sortes, de se
tromper eux-mêmes par ce mensonge sublime qui
interprète la faiblesse comme liberté, son être-ainsi comme
48 mérite.» Mais Zarathoustra ne s'y laisse pas prendre : «j'ai
souvent ri de ces faiblards qui se croient bons parce qu'ils
ont la patte paralysée».