CINEMA / Les garçons et Guillaume à table !
Guillaume a deux frères, mais Guillaume aime à croire qu'il est le préféré de sa mère. Parce qu'elle et lui se ressemblent énormément, du moins il fait tout pour, imitant ses gestes et son phrasé, observant ses moindres attitudes. Il n'est pas comme ses frères. Il n'est pas un garçon comme ses frères. Sa mère dit d'ailleurs " les garçons et Guillaume". Il n'est pas un garçon. Il est donc une fille. Il veut être une fille digne de sa mère. De cette ambiguïté des jeunes années, Guillaume va traîner, d'abord dans une franche innocence pendant la pré-adolescence, puis dans une douloureuse conscience à l'age adulte, une gène sur sa sexualité. Des brimades en internat, en insultes déguisées, en silences honteux, Guillaume tente de se construire une identité d'homme. C'est (très) drôle, c'est (énormément) touchant, c'est (pas trop) triste, c'est (carrément) exagéré et fin à la fois, Guillaume Gallienne démontre un don d'observation de la(sa) société, une empathie pour la mise en scène et le déguisement, un talent pour l'écriture et du génie pour l'interprétation de son propre rôle et de celui de sa mère. Guillaume Gallienne se livre à la fois totalement mais sans exhibitionnisme et même avec pudeur. Comme un garçon en fait. Un garçon sensible... Mais un garçon quand même!