EDITO de janvier 2008 / Emergence, avant-garde et dissidence
1. Avant-gardes et dissidences du XXe siècle : sur un mode dialectique
Le Vingtième siècle se voyait comme le siècle des avant-gardes, selon les pensées utopistes d’origines saint-simonienne, marxiste ou fouriériste. Il y a eu l’avant-garde Dadaïste (née de la
réaction de Tristan Tzara face entre autres au non-sens des cours de philosophie de l’université de Bâle qu’il avait fréquenté et de sa rencontre tout en « scandales » avec le milieu
d’avant-garde parisien notamment Breton, Duschamp, Picabia). Le Dadaïsme révélait l’absurdité du monde suite à la boucherie de la première guerre mondiale. Puis il y eu d’autres
avant-gardes : le surréalisme (Breton), L’internationale Lettriste, le Situationnisme. Si les avant-gardes étaient basées sur la mise en avant d’un sens, elles ont eu comme toute hiérarchie
Ceci est important, nous le verront par la suite, les avant-gardes qui ont de tout temps suscité des dissidences ne sont que le double des émergences. Les avant-gardes artistiques n’ont fait que
révéler l’absurdité d’une société tout en la renforçant, en dénonçant le non-sens (propre à une hiérarchie) et en imposer leur propre sens critique du monde. Si une hiérarchie est avant tout la
gestion religieuse du sens, son saint-commandement (si l’on traduit le grec à la lettre) l’élite de ces systèmes qui se veut en réaction face à l’absurde (les avant-gardes) cherchent en
visionnaire la révolution comme nombre de messianistes qui attendraient leur messie. Mais ce sont des groupes qui
fonctionnaient sur le mode de l’exclusion, on peut penser à Breton et Duschamps quittant en juin ou à Debord qui excluait en grand ressentimenteux tous les membres de l’IS. Sur un mode
dialectique donc, les avant-tgardes fonctionnent avant-tout par exclusion (le fameure genre discriminatoire de l'autre). C'est
que les avant-gardes avaient leur manifeste utopiste (manifeste d’Amsterdam écrit par Constant et Debord pour les situationnistes) et ainsi la palme de la pureté revenait à celui qui faisait de
la surenchère. Pour avoir une tonalité de ce siècle fonctionnant sur les modes de l’avant-garde et de la dissidence lisez par exemple le dépassé Le Siècle d’Alain Badiou. Les émergence
s’agencent autrement un peu à la manière d’Internet dont on ne peut prédire à l’avance ce que « cela » fera advenir ou « émerger ». Les avant-gardes ont toujours mener au
ressentiment de la déception ou la trahison des révolution. Les émergences ne fonctionnent pas sur le mode des révolutions mais sur celui de la substitution : substitution des valeurs plutôt que révolution face au non-sens.
2. Qu'est-ce que l'émergence ou l'excédence ?
On peut définir l'émergence par deux caractéristiques :
- l'ensemble fait plus que la somme de ses parties. Ceci signifie qu'on ne peut pas forcément prédire le comportement de l'ensemble par la seule analyse de ses parties.
- l'ensemble adopte un comportement caractéristique de complexité sur lequel la connaissance détaillée de ses parties ne renseigne pas complètement.
Le concept d'émergence est historiquement apparu vers 1920 d'un groupe de philosophes et biologistes britanniques n'étant satisfaits ni par le réductionnisme (où comprendre l'élémentaire est censé expliquer le complexe) et le vitalisme (mouvement disparu depuis qui opposait au réductionnisme l'idée d'énergie vitale).
En physique théorique, le terme d'émergence désigne un mouvement de pensée externe à la Théorie du tout (théorie, dite « holiste », à la recherche de l'équation ultime s'appliquant à tous les phénomènes physiques), qui considère les grandes lois physiques comme émergentes, c'est-à-dire « qui ne peuvent pas être déduites de principes plus fondamentaux » comme le définit Robert Laughlin ce qui les rendraient donc relatives aux échelles d'observation. Pour prendre l'exemple le plus frappant, le temps tel que nous le connaissons fait partie des concepts émergents à partir de l'échelle macroscopique; à l'échelle quantique, il ne peut pas être défini très rigoureusement.
Mais l’une des émergence les plus inattendue de notre civilisation, fut l’émergence grecque, même si de nos jours les rythmes des productions émergente s’accélèrent aussi. Un exemple autre que celui de la cité grecque pourrait être la tragédie. La preuve en ai que Voltaire qui louait tant Aristote d’analyser ce qu’était la tragédie : il la décomposait en 6 éléments ou critères. Si la tragédie est née à Thèbes, la tragédie grecque a véritablement émerger à Athènes sous la forme d’un concours de tragédie (les Dionysies). C’est contexte que ne pouvait reproduire Voltaire, trop prompt à se valoriser lui-même plutôt que d’embrayer sur une construction collective, ce n’est pas la cour du roi ou le petit théâtre de Ferney qui aurait permis la mise en place d’un système de confrontation avec le tragique de la vie pendant lesquels les femmes accouchaient et les vieillards mourraient d’infarctus.
3. Sur l'auto-organisation.
Pour conclure, ce site est auto-constitué ou auto-organisé c’est-à-dire comme toute auto-organisation (voir déf. Wiki), c’est un phénomène de mise en ordre croissant, et allant en sens inverse de
l'augmentation de l'entropie; au prix bien entendu d'une dissipation d'énergie qui servira à maintenir cette structure. Il
faut donc un surcroît d’énergie pour le mettre en place, sans doute est-ce simplement le symptôme d’une époque où l’énergie se dépense plus qu’elle ne se conseve, nous retrouvpns là la différence
entre les systèmes conservateurs ou statiques (comme on les trouvent dans les labos de physique et chimie qui tendaient à fournir des modèles statistiques) et les système émergents ou statiques.
Qu’importe de fournir des statiques ou des fonctions, internet est bien la fille de la substitution quantique qui ne garde
que ce qui est observable ou attesté une fois et supprime les valeurs classiques faites d’absolus.